Un été 2012 chaud à Amiens!

Quartiers sensibles et Zones de Sécurité Prioritaire !

Ou l’efficacité politique à l’épreuve, pour ne pas dire en échec !

            Ce blog a déjà évoqué à plusieurs reprises le dossier des quartiers sensibles que la gauche et la droite, depuis au moins trente ans,  n’ont pas pu, ou pas voulu, réintégrer dans la République.

            Récemment, et après l’élection de M.Bartolone à la Présidence de l’Assemblée Nationale, le nouveau Président aurait pu être, très utilement, interviewé sur la politique qu’il avait menée dans la Seine Saint Denis, où il a exercé des mandats importants depuis plus de vingt ans, au profit de ces quartiers, et des résultats obtenus.

            Le nouveau ministre de l’Intérieur lance une nouvelle action en direction de certains de ces quartiers, les Zones de Sécurité Prioritaire, pourquoi pas pas ? Mais comment ne pas être étonné par le choix du 18ème arrondissement de Paris ?

Il est tout de même surprenant, qu’après les très longs mandats politiques de M.Vaillant, député socialiste du 18ème arrondissement depuis 1988, 24 ans, maire du 18ème depuis 1995, 17 ans, et des fonctions de Ministre de l’Intérieur de Jospin, pendant deux ans, le nouveau ministre de l’Intérieur ait jugé nécessaire de créer une zone de sécurité dans le 18ème arrondissement !

Un « éléphant » socialiste à la manœuvre dont le bilan se résumerait à zéro ?

D’autant plus surprenant que cet arrondissement a été le terreau politique de deux autres éléphants, l’ancien Premier Ministre Jospin, et l’actuel Maire de Paris !

La réintégration des quartiers sensibles dans la République appelle évidemment une politique d’ensemble sur ces quartiers, sociale, économique et culturelle, une politique qui s’inscrit dans la longue durée, mais elle appelle tout autant une réforme, pour ne pas dire une révolution, dans la nature des forces de l’ordre qui sont chargées de la sécurité dans ces quartiers.

C’est-à-dire la constitution de forces de police spécialisées, triées sur le volet et formées pour ce type d’intervention qui relève au moins autant de l’esprit de service public que de l’excellence des actions de mise en sécurité publique.

Jean Pierre Renaud

Haro sur le cannabis? Ou vive le cannabis? Information ou désinformation du Monde Magazine du 3 septembre 2011?

     Le Monde Magazine du 3 septembre 2011 a ouvert un dossier sur la légalisation ou non du cannabis, en sept pages.

Je ne suis pas sûr que ce dossier, tel qu’il est présenté, permette à un citoyen de se faire une opinion sur la question de savoir s’il convient ou non de dépénaliser le cannabis, car, incontestablement, le dossier est construit comme un argumentaire en faveur de la dépénalisation.

Après avoir lu ce dossier, j’ai adressé au site de la rédaction du magazine, le 7 septembre, le message suivant :

« Bonjour, intéressant, votre dossier cannabis, mais est-il véritablement objectif, en dépit des multiples références de rapports ou autres que vous citez ?

Les auteurs de ce texte sont incontestablement favorables à la légalisation, et c’est leur droit, mais le pour et le contre sont-ils bien dans le champ d’une information objective des citoyens ?

Dans le Figaro du 5 septembre, le professeur Costentin écrit : « Aligner la législation du cannabis sur celle du tabac multiplierait par dix le nombre d’usagers » : le professeur en question dit-il donc des bêtises ?

Par ailleurs, ne conviendrait-il pas d’interpréter le phénomène à la lumière d’une certaine influence, pour ne pas utiliser un mot plus fort, des moeurs et traditions du Maghreb, et du Maroc en particulier ?

Quant à la formulation de la page : « Qui osera affronter l’alliance objective des dealers et des agents des stups, victimes désignées d’une réforme qui les privera de leur job et statut ? »

C’est vrai des dealers, mais pas des stups, car il y a bien longtemps que les stups, et la justice, derrière, ne courent plus après la fumette.

Enfin, pourquoi dans votre magazine, ne pas ouvrir un dossier sur les quartiers sensibles en interrogeant les « éléphants » de gauche et de droite qui ont exercé des responsabilités importantes dans les départements et circonscriptions à quartiers sensibles et leur poser la question simple ?

Qu’avez-vous fait pour faire rentrer vos quartiers sensibles dans la République ? Entre autres, pour Vaillant.

Leur réponse éclairerait sans doute les données de l’économie parallèle du cannabis dans ces quartiers, et précisément, avant le rendez-vous de 2012, avec ma considération distinguée,  »

JPRenaud

Le Monde Magazine du 17 septembre a publié mon texte en le modifiant sans mon accord : pas de points de suspension en cas de suppression ou de modification, et suppression pure et simple des lignes de la fin du texte, à partir de « en interrogeant…) 

Mosquées du père Noël, Prière dans la rue, et Prêchi-Prêcha de Libé, Edito du 22/12/10

     Un éditorial intitulé « Préjugés » : voire !

            L’éditorial rend compte d’une enquête faite par Libé sur la prière musulmane dans la rue :

 « Voici le résultat de notre enquête : il existe des prières publiques dans une vingtaine d’endroits en France ; elles durent en général moins d’une heure, pas toutes les semaines… Ces prières sont le résultat d’un manque de place dans les lieux de culte… Comment résoudre le problème ? En construisant des mosquées. Cet effort conférera à cette religion, qui fait partie du paysage français depuis des lustres, les moyens légitimes d’exercer la liberté de culte qui figure dans notre Constitution. La laïcité ne consiste pas à s’attaquer à telle ou telle religion comme on brandissait jadis l’épée des croisés. Songerait-on par exemple, à interdire les processions catholiques ? La laïcité – la vraie – consiste à garantir la neutralité de l’Etat et à organiser la tolérance envers les cultes reconnus, qui ont droit de cité aux termes de la tradition républicaine. Il serait bon de s’en souvenir »

J’ai envie de dire: tout est tendancieux dans ces propos, approximatif, peut-être même pervers, parce qu’ils contribuent à entretenir le feu d’un nouveau cléricalisme d’insinuation, celui du grignotage républicain de la laïcité.

Que de questions ! Il est dommage que Libé, le journal incontestablement le plus attentif aux humeurs sociales  des Français n’ait pas prêté plus d’attention à ce fait de société et de religion, depuis que le phénomène de la prière dans la rue s’est manifesté, en particulier dans la capitale, dans des arrondissements chers aux éléphants du parti socialiste, les Jospin, Vaillant et Delanoë.

Et ajoutons que cette enquête très approfondie n’apporte aucune réponse chronologique : une vingtaine depuis quand ?

Il fallait donc que Mme Le Pen mette le doigt sur un point encore sensible de notre belle République, pour que les médias et les politiques découvrent, en toute hypocrisie, le phénomène.

Rappelons tout d’abord qu’à la base de notre droit public, il s’agit bien d’une occupation non autorisée du domaine public, alors faire le rapprochement avec certaines de nos processions chrétiennes, ancrées dans notre vieille tradition chrétienne, multiséculaire, paraît tout à fait incongru.

« En construisant des mosquées », mais que propose précisément et à  ce sujet cet édito ? 

Suggère-t-il de leur accorder un financement public ? Dans le respect de « la neutralité de l’Etat » ? En contradiction avec le principe de la Séparation de l’Eglise et de l’Etat, que nos ancêtres ont eu beaucoup de mal à faire accepter par la société française en 1905 ? Un retour en arrière donc ! Ou peut-être un appel au financement des mosquées par les lecteurs de Libé ? Ou par les élus et militants socialistes ?

Mes origines familiales m’ont rendu particulièrement sensible au respect de la laïcité. Certains de mes ancêtres, originaires de ce qu’on appelait alors « la Petite Vendée » (le plateau de Maîche) ont lutté contre la séparation des Eglises et de l’Etat, alors que leurs descendants se sont toujours bien trouvés de cette nouvelle laïcité républicaine, d’apaisement.

Il est bien dommage qu’une partie de la gauche ait oublié ce grand principe de paix civique et sociale !

Et les discours de grands élus socialistes des arrondissements populaires de la capitale, le maire du XVIII° arrondissement et le maire de Paris, rapportés dans le même journal, sont-ils crédibles ?

 Vaillant, le maire du XVIII° arrondissement (depuis 1995)  aurait déclaré : « je suis un vrai laïc tolérant vis-à-vis des religions », et Delanoë (maire de la capitale depuis 2001) : « Paris compte des centaines d’églises, mais le culte musulman… les jours de fête religieuse, se pratique trop souvent dans la rue. Je n’accepte pas cette inégalité, et je revendique mon choix de contribuer à la corriger. »

Des centaines d’églises à Paris ? Delanoë les a-t-il bien comptées ?

 Ces grands élus socialistes ont des responsabilités politiques à Paris, souvent depuis plus de trente ans, et pour quel résultat ?

Jean Pierre Renaud