Humeur Tique: l’Union Européenne, notre rêve, Merkel et son nucléaire, morale politique avec Jospin et Mitterrand, élection présidentielle 1974 truquée, myopie et double foyer chez Mitterrand

Humeur Tique : L’Union Européenne, notre rêve, Merkel et son nucléaire, morale et politique avec Jospin et Mitterrand, myopie et double foyer chez Mitterrand

            L’Union Européenne, notre rêve ? Ne trouvez-vous pas étrange, très étrange, la situation actuelle de l’Union Européenne présidée par un Belge dont le pays est capable de se gouverner sans gouvernement depuis plus d’un an, par un président de commission Portugais dont le pays est en dépôt de bilan, et représentée à l’étranger par une lady anglaise qui ne partage pas les grands objectifs de notre union, puisque la Grande Bretagne est restée hors de l’Euro ? 

            Merkel et son nucléaire : fin du nucléaire en Allemagne ? Très bien ! Mais à la condition que l’Allemagne n’importe pas d’électricité produite, par exemple, par les centrales nucléaires françaises ! 

            Morale et politique, Jospin, Mitterrand, et la posture gaulliste Garraud : on savait déjà que Chirac avait donné des consignes à ses troupes pour faire voter Mitterrand, et donc battre Giscard, mais les « non-initiés » découvrent sans doute que Jospin a aidé la candidate gaulliste dissidente Garraud à recueillir les cinq cents signatures dont elle avait besoin pour être candidate. (Le Parisien du 7/05/11, page 6, livre Vaillant).

            Certains se souviennent sans doute des postures soi-disant gaullistes de Garraud, mais d’autres auraient-ils pu penser que l’ancien premier ministre socialiste se soit prêté à un tel jeu ?

            Morale et politique, l’élection présidentielle de 1974 : d’après Jacques Attali (interview dans les Echos du 9 mai 2011)

 « En réalité, la campagne de 1981 ne fut que la répétition de 1974, que Français Mitterrand avait en fait emportée puisque l’on sait maintenant que les résultats des DOM-TOM ont été truqués. »

Qui va confirmer ?

Clin d’œil politique : comment résister à la citation d’un mot d’esprit qui figure dans le texte « En vue » des Echos du 10 mai 2011, en dernière page, intitulé « François Mitterrand » :

« Tout gourmet qu’il ait été des plaisirs de la vie et des fastes de sa fonction, l’ami des arbres et des livres n’a jamais sacrifié à la myopie de l’instant, même s’il n’a pas attendu ses deux septennats pour adopter la pratique du double foyer. »

2012: la problématique du Parti Socialiste face à l’Europe et au monde

Les « propositions » du Parti Socialiste pour 2012 ?

Un catalogue ? Une stratégie ?

Au crible de la difficile problématique de la gauche face à l’Europe et au monde !

       Outre le fait que les primaires risquent d’affaiblir la gauche avant son combat présidentiel, situation que je qualifierais volontiers de facteur secondaire par rapport aux véritables enjeux de la politique française dans les prochaines années, la gauche est mal armée pour affronter les défis auxquels la France doit faire face, ceux de l’Europe et du monde.

            Et la question de fond qu’il convient de poser est celle de savoir, si dans la configuration actuelle du monde et de l’Europe, la gauche est en mesure de proposer un projet socialiste crédible.

            Première difficulté, celle des pouvoirs réels dont dispose encore un gouvernement français face à l’Union européenne, pour ne pas citer ceux, encore beaucoup plus ignorés, de certaines autres institutions internationales !

Les Français ont en effet le droit et le devoir de connaitre le « qui fait quoi » en Europe par grands secteurs d’intervention politiques, le qui est responsable de quoi ?

 Quelle est véritablement la marge de manœuvre de la France dans l’énergie, l’industrie, l’agriculture, les services, le crédit, la fiscalité, les interventions sociales, ou les impôts… ?

Quelle est la marge de manœuvre de la France pour mener une politique socialiste de répartition des revenus et des richesses dans le réseau enchevêtré des pouvoirs entre l’Union et ses membres ?

Pourquoi ne pas mettre en face de chacune des propositions « dépend de la France uniquement » ou « dépend de la France et de l’Europe » ? Et même éventuellement d’une autre autorité internationale ?

Et pourquoi ne pas mettre aussi, pour chacune d’entre elles, les dates de mise en œuvre des « 30 priorités » ?

            Deuxième difficulté liée à la mondialisation, à la globalisation des échanges et des communications, celle de la nouvelle répartition des richesses dans le monde, au profit aussi, il faut le reconnaître des pays jusque-là défavorisés.

            Comment expliquer qu’on refuse les délocalisations, alors qu’elles réalisent une nouvelle répartition internationale des richesses que la gauche serait bien en peine de réaliser sur le plan national ?

Que peut proposer la gauche, en matière de régulation mondiale, avec des effets rapides, à moyen terme de quatre ou cinq ans,  alors qu’aucune puissance ne dispose aujourd’hui des leviers susceptibles de modifier la donne ? Alors que l’Europe fait encore trop preuve d’enfantillage dans la perception des problèmes et dans la définition des solutions !

Le citoyen européen a l’impression que l’Union européenne, dans son état actuel, est incapable de jouer le rôle qui devrait être le sien dans le débat international, la défense de ses intérêts, la promotion d’une politique.

Dans un tel contexte flou à tous points de vue, la gauche serait en mesure de proposer ses solutions et faire croire aux Français que leur vie va changer avec leur accession au pouvoir ?

Alors il est vrai qu’une partie de la gauche tient un discours humanitaire sur l’immigration, la diversité, ou la culture, mais cette posture revient à botter politiquement en touche, c’est-à-dire à reconnaître qu’il est beaucoup plus facile de positionner son discours sur le culturel que sur l’égalité.

En effet, et comme l’a parfaitement analysé le professeur Walter Benn  Michaëls, en examinant la situation des Etats Unis, dans son petit livre « La diversité contre l’égalité », il était plus facile de promouvoir la « diversité » que l’«égalité » entre riches et pauvres. (voir analyse sur le blog du 16/05/2010)

Il est donc difficile d’être convaincu par ce discours, et la même conclusion pourrait d’ailleurs être proposée pour la droite, et c’est tout le problème!

Marx avait fort bien analysé les contradictions du capitalisme, et il manque sans doute de nos jours, une analyse parallèle des contradictions du socialisme, et tout autant d’un monde nouveau structuré par des forces à la fois mal identifiées et mal régulées.

La France est propulsée dans un monde tel que son modèle politique, économique, et social est obsolète. On continue à croire, ou à faire croire qu’un gouvernement national peut changer la donne internationale, à faire croire aux électeurs que leur vie va changer rapidement, alors que les partis, pour que les choses changent, devraient se positionner sur l’échiquier européen, proposer un projet qui tienne compte des contraintes européennes et mondiales.

Il convient à présent que le Parti Socialiste a publié son programme que les spécialistes disent aux Français si l’épure politique proposée s’inscrit oui ou non, dans la réalité du fonctionnement de l’Europe et du monde.

A première lecture, ces propositions sont muettes sur la stratégie proposée, leur calendrier de réalisation, alors que pour au moins quatre d’entre elles (les 3 (emprunt européen), 6 (droits douanes), 8 (TVA), 9 (achats publics), elles supposent une négociation au niveau européen, donc un accord,  d’autant plus difficile à obtenir qu’elles mettent en avant une dose de protectionnisme, alors que c’est le tout libéral qui commande actuellement en Europe.

 Il y manque enfin, et sans doute en « pole position », une proposition précise destinée à aider les « ghettos » urbains à retrouver les chemins de la République.

Une telle proposition aurait en outre l’immense avantage de consolider l’assise politique des éléphants roses de la Seine Saint Denis, notamment celle de l’imam caché de Sarcelles, grands élus qui n’ont pas encore véritablement démontré leur savoir-faire sur ce point.

Dans l’état actuel de ces propositions, il s’agit donc beaucoup plus d’un catalogue de bonnes intentions que d’un projet à stratégie politique possible de réalisation

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Dévaluation de l’euro ou Rigueur? Est-ce bien différent?

Dévaluation de l’euro ou rigueur ?

Anesthésie « générale » ou choc opératoire ?

Est-ce bien différent ?

            Quelques réflexions de bon sens économique

            A lire les quelques papiers d’analyse économique qui me tombent sous la main, j’entends dire que quelques- uns des pays de l’Union Européenne, c’est-à-dire la Grèce et l’Irlande, sont, avec l’euro, privés de la possibilité de dévaluer leur monnaie, et donc de rétablir leurs grands équilibres économiques, en recourant à l’ancienne méthode « anesthésiante » de la dévaluation : elle avait en effet le mérite d’endormir les citoyens.

Mais en résultat macroéconomique, et sans analyser en détail, les gagnants et les perdants d’une dévaluation, réussie ou pas, car elles n’étaient pas toutes réussies, est-ce qu’une politique de rigueur n’aboutit pas aux mêmes résultats macroéconomiques, mais en administrant à ses acteurs économiques, et à ses électeurs,  une thérapie de choc, un « choc opératoire » ?.

Et c’est là qu’il faut un vrai courage politique !

Mais l’Union européenne ne pourra éviter à ses membres les moins vertueux ces purges de désintoxication, tant qu’elle ne se sera pas dotée d’une institution nouvelle de type fédéral, sur le plan de la conduite des politiques économiques.

Notons cependant que d’ores et déjà, les membres les moins vertueux de la zone euro font payer à leurs amis une facture qui ressort bien de la dévaluation, étant donné le cours fluctuant et baissier de la monnaie commune.

Humeur Tique: la Serbie dans l’Union européenne? La transparence démocratique?

Humeur Tique : adhésion de la Serbie à l’Union européenne ?

Le Monde du 27 octobre page 9

Transparence et effets institutionnels et financiers du processus ?

            Trois journalistes du journal apportent leur contribution à la rédaction de l’article.

            Ils nous expliquent :

 « la Serbie a accompli un pas en avant crucial sur la longue route vers l’Union européenne (UE), lundi… La Serbie espère une adhésion en 2015 ou 2016. »

            Est-ce que ce serait trop demander à un grand journal d’information de nous expliquer comment cette adhésion va être « entérinée » par les citoyens d’Europe, et comment notre belle Europe va fonctionner concrètement avec cette nouvelle adhésion, en plus d’autres déjà annoncées ?

            A trois belles plumes, il ne devrait pas être trop difficile d’éclairer notre lanterne citoyenne !

Incidence institutionnelle (un commissaire de plus ?, un service linguistique supplémentaire ?), et financière du processus d’adhésion ?

            Je n’ai pas souvenir que le Monde ait jamais, jusqu’à présent, abordé ce sujet, chaque fois qu’il nous annonce une nouvelle adhésion à venir, alors que le bon fonctionnement de la démocratie européenne le recommanderait vivement.