Le film « Un homme qui crie » de Mahamat-Salah-Haroun

Un bon film, à voir par tous ceux qui s’intéressent à l’histoire et au destin de l’Afrique d’aujourd’hui.

            L’histoire d’un père, maître-nageur dans un hôtel de luxe de N’Djamena (Tchad) et de son fils, pris dans les mailles du filet de la guerre, de la corruption qui touche la conscription militaire, et qui voit son fils partir vers le front.

            Et ce merveilleux side-car qui nous fait découvrir les rues de la capitale, puis le désert, avec la course folle de l’urgence vitale, lorsque le père décide de se rendre sur le front pour rapatrier son fils gravement blessé, lequel meurt dans ses bras, le long du fleuve Chari sans doute.

            Une course de side-car digne de l’anthologie du cinéma !

            Un film qui ressemble au versant africain du film de Claire Denis et d’Isabelle Huppert, intitulé « White Metal » et qui se passait au Cameroun, que nous avons brièvement commenté, il y a quelques mois.

Le versant africain, car le défaut de ce type de film est qu’on ne nous explique  jamais de quelle guerre il s’agit, qui est contre qui, et pourquoi ? La guerre comme nouveau décor africain ! Avec des guerres toujours anonymes, qui ne veulent pas dire leur nom ?

Avec le risque de laisser penser aux spectateurs que chaque pays d’Afrique se voit confronté avec sa ou ses guerres, ce qui est le cas du Tchad.

J’ai vu ce beau film un dimanche après-midi dans un cinéma d’art et d’essai, et vous avouerai-je que j’ai été très surpris de constater que le public ne semblait compter aucune personne venue, semble-t-il, de ce qu’on a coutume d’appeler aujourd’hui la diversité française.

Jean Pierre Renaud