Indépendance et crédibilité du discours centriste?

Le paradis fiscal du Nouveau Centre !

Indépendance des Centristes ou crédibilité politique des discours centristes ?

Un article très intéressant sur DirectMatin du 2 février 2011 (page 13), intitulé :

Comment les partis du centre  se financent ?

            « Liberté de parole et de proposition », comme l’a déclaré M.Boorlo, président du Parti radical, alors que son petit parti ne pourrait quasiment pas exister sans le financement de l’UMP ?

            En 2009, « le PR est sous perfusion financière de l’UMP à hauteur de 77% ». (budget PR = 1,3million)

            Deux petits partis, le Parti chrétien démocrate de Mme Boutin, et la Gauche moderne de M.Bockel émargent auprès de l’UMP pour le tiers de leur budget, c’est déjà beaucoup mieux, mais avec un nombre faible d’adhérents.

Le Nouveau Centre a un financement théoriquement autonome, mais tout à fait exotique, et en définitive étrange : grâce à un montage avec un petit parti tahitien et à un régime juridique différent de celui de la métropole, il a pu recevoir une contribution de 1,4 million.

Et comme l’indique le même article : « un montage qui est légal mais qui contourne « l’esprit de la loi ».

Il vaut donc mieux que le Nouveau Centre ait un discours discret, le plus discret possible sur le financement des partis politiques, et sur son indépendance..

Conclusion, le seul parti centriste indépendant financièrement est le Modem de M.Bayrou, avec une réserve qui n’a pas été levée à notre connaissance, celle d’un trésorier, actuellement ministre de la Justice de M.Sarkozy.

Les quatre autres partis « centristes » ont donc toutes les caractéristiques des petits partis politiques de la Cinquième République qui ont servi de plastrons au parti  « gaulliste » dominant, pour autant que cette appellation « gaulliste » ait conservé, après Pompidou, son sens originel.

Dans les années 1970, le Centre Démocratie et Progrès (CDP) de la troïka Fontanet, Duhamel, Pleven, en a été une des illustrations, avec pour trésorier un certain Antoine Veil, époux de Mme Veil. En faisaient, entre autres, partie, les Méhaignerie, Barrot et Stasi…

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Epidémie de « soudanite » à l’UMP!

Humeur Tique : Epidémie de « soudanite » à l’UMP ! La nouvelle Françafrique du PS et de l’UMP !

Libé du 8/02/11, page 12

            Sans doute, pour la minorité de nos concitoyens qui ont quelques lumières sur le sujet, il est possible de se demander si certains de nos élus ne sont pas devenus fous, c’est-à-dire atteints d’une maladie mentale qui s’appelait la « soudanite » parce qu’elle frappait de troubles mentaux des coloniaux qui servaient au Soudan (Mali aujourd’hui) à la fin du XIX°siècle. Cette affection due au soleil, à la solitude, et à l’alcool conduisait souvent au suicide.

 Le 4 février dernier, quatre députés UMP, Mme Dumoulin, MM Mancel, Censi, et Fourgous allaient prendre un avion pour aller rendre une petite visite à l’ami Gbagbo, visite annulée au dernier moment par le gouvernement.

Les trois personnages paraissaient donc ignorer la politique de la France à l’égard de M.Gbagbo, et cet épisode en dit long sur le délabrement mental et politique de certains de nos élus.

Rappelons par ailleurs que les visites qu’ont effectuées en Afrique certains députés, MM Balkany et Mancel, donnent une tonalité curieuse à notre politique étrangère, car en Afrique, comme en France, tout le monde n’a pas la mémoire courte, et qu’on connaît là-bas le passé au parfum légèrement sulfureux de ces très honorables parlementaires.

Chirac et Delanoë: l’accord UMP-Ville de Paris, les justifications du maire

Chirac et Delanoë

Procès fictif et emplois fictifs de Chirac : la tribune de M.Delanoë (Le Monde du 28/09/10)

« Accord UMP-Ville de Paris : à propos de morale, d’éthique et de justice …»

Une affaire aussi légère qu’une feuille de papier à cigarette judiciaire ? Vraiment ?

            Le maire de Paris dit avoir poursuivi trois objectifs « vérité, reconnaissance des faits, réparation », et il est possible de lui donner acte de sa position, sauf à indiquer que dans un procès comme celui-là, l’enjeu ne pouvait être réduit à cette simple petite affaire qui a tout de même demandé neuf années de procédure, et comme il le rappelle cinq plaidoiries devant des Cours d’Appel, et trois devant la Cour de Cassation.

            Il ne s’agissait donc pas d’une petite feuille de papier à cigarette judiciaire, et le Maire de rappeler :

« En 2001, l’équipe que j’ai l’honneur de conduire a mis un terme au système des emplois fictifs » : il y avait donc, et alors, un système ? Dont l’existence était rappelée dans le même texte, en ce qui concerne Force Ouvrière.

            Pour un ancien haut fonctionnaire de l’Etat qui a eu l’honneur, mais sans doute pas le privilège, de le servir longtemps, et plus qu’à son gré, dans la capitale, et pour un certain nombre de ses collègues de l’époque, il parait difficile d’admettre que ce procès puisse se résumer à un protocole aussi sommaire que celui décrit par le Maire, alors qu’il existait bien alors un « système » politique et financier à Paris, et que beaucoup de fonctionnaires de cette époque pourraient sans doute attester qu’il existait une sympathique osmose entre le parti de l’ancien maire et la ville de Paris.

            Est-ce que d’autres procès de corruption,  déjà tenus, ne viendraient pas à l’appui de cette thèse, naturellement récusée par les avocats de l’ancien président ?

Est-ce qu’à ce niveau élevé de la politique, le citoyen n’aurait pas pu espérer mieux de la part ses représentants élus, de la part du maire, mais avant tout de l’ancien président ?

Car s’il est vrai que Chirac a toujours bien servi les carrières de ses collaborateurs, il n’a sans doute pas été le chef politique qui assume ses responsabilités, précisément de chef.

Et le maire de Paris actuel nous dira, sans doute bientôt, combien ont coûté neuf années de procédure, et qui va les payer ?  

            Et avec le simulacre judiciaire et politique de ses deux principaux protagonistes, quel citoyen peut-il  être fier de ces « petits arrangements » entre un chef  socialiste et un chef  soi-disant gaulliste.

Jean Pierre Renaud