Carnets Buron – 3 – 1958 Effacement du régime

Carnets Buron – 3 – 1958

IV EFFACEMENT DU REGIME (p,66)

Février- Juin 1958

         « Mardi 11  février 1958

         Cette affaire de Sakiet Sidi Youssef est lourde de conséquences… Mais Sakiet est en cette Tunisie dont nous avons refusé, il y a quelques mois l’offre, présentée conjointement avec le Maroc, de s’entremettre pour rétablir la paix…

      Le Parlement est malade, empoisonné par la guerre d’Algérie et l’impossibilité d’y mettre fin par une victoire qui ne se dessine guère après quatre ans de combat ou par un compromis que les français d’Algérie ni même l’Armée ne veulent accepter parce qu’il aboutira tôt ou tard à une forme d’autonomie, puis d’indépendance…

        Faut-il chercher une solution ailleurs ? (p,67)

        Il s’agissait de faire appel au Général de Gaulle :

           « Pour le reste, je suis un peu surpris de voir des hommes, de tendance gauchiste parfois marquée, mettre leur dernier espoir dans le général de Gaulle. A quel point la IVème République les a-t-elle donc déçus ! » (p,68)

         Robert Buron accepte d’entrer en contact avec le général :

        Vendredi 21 février

      « Au moment où je descendais l’escalier qui m’avait conduit au cabinet du général de Gaulle, rue de Solferino, le colonel de Bonneval m’a rattrapé par la manche : « Comment l’avez-vous trouvé ? m’a-t-il-soufflé. En bonne forme, n’est-ce pas ? »

       « Oui, certes, j’ai trouvé mon interlocuteur en bien meilleur état physique que je l’imaginais.

      Il y a douze ans, je l’avais vu, pour la dernière fois, à la veille de sa démission  dans un couloir de l’Assemblée, mais de loin… A mesure que la conversation se prolongeait – elle a duré trois quarts d’heure – une autre image s’imposait à moi, inspirée par La Loi, le roman de Roger Vailland, celle de Don César, grand seigneur âgé, prisonnier d’un style  qui bien souvent lui dicte ses attitudes quotidiennes, cependant qu’en son for intérieur, ayant accepté de vieillir, il se sent presque complètement « désintéressé »…

        Le Général pour  sa part m’a tenu surtout des propos découragés, énoncés d’une voix lasse :

  • Il est trop tard… la situation ne peut pas être rétablie avant plusieurs années et je serai alors trop vieux. Il faut d’abord que les français aillent au fond du fossé avant de pouvoir remonter la pente…
  • Parler ! je ne dis pas non, mais à quoi bon dans la période actuelle ?
  •  Non pas pour nous, Général ! mais pour les jeunes et aussi pour que votre pensée soit connue clairement, à laquelle tant de Français peut-être se référeront demain.
  • Hum ! je réfléchirai mais voyez-vous, Monsieur Buron, il n’y a rien de bon à faire dans ce pays divisé entre les partis, les factions…

Le général balayait alors la situation et les perspectives des anciennes colonies :

      … Mais je vous le répète, monsieur Buron, ajoute-t-il, il est trop tard, ce n’est plus la France qui décidera de cette évolution comme il eut été possible il y a douze ans, ce sont les événements qui commanderont et, pour nous, je prévois l’avenir en noir… Oh ! je ne doute pas du destin de la France, mais nous devrons rester longtemps encore dans le tunnel avant de revoir le jour. ..

      Mes amis ont raison. Il peut être encore un élément essentiel du grand jeu politique qui se prépare.

     Mais comment compte-t-il jouer sa partie ? A-t-il vraiment envie de la jouer ?

     Bien fin qui peut le dire aujourd’hui ! » (p,71)

      Vendredi 28 février

       La presse annonce ce matin que de Gaulle va sans doute parler. Que s’est-il passé depuis la semaine dernière ?… Dans les djebels les combats augmentent en intensité et les pertes sont lourdes ; en métropole les agressions FLN se multiplient, visant principalement les agents de l’ordre… » (p,73)

     Mardi 11 mars

      Déjeuner avec l’ambassadeur des Etats-Unis Amaury Houghton chez un de ses collaborateurs…. La discussion s’engage enfin sur l’Algérie. A.Houghton m’interroge sur l’impossibilité où parait se trouver le Parlement français de définir une politique raisonnable et par conséquent libérale. Je réplique aussitôt :

          Une telle politique ne peut être majoritaire que si le Gouvernement qui le préconise accepte le soutien communiste. C’est ce qui la condamne par avance aux yeux de la droite… » (p,74)

         Dimanche 20 avril, 18 heures

        «  Je rédige ces notes en attendant les résultats du dépouillement qui se poursuit dans les dix communes du canton de Villaines la Juhel, où, Conseiller général, je suis soumis à réélection…

         Nous avons beaucoup parlé de la guerre d’Algérie…

       J’ai donc fait paraître dans Mayenne-Eclair, le journal mensuel du MRP du département, les lignes suivantes : « Le drame algérien nous paralyse sur le plan de la politique internationale ; il nous crée sur le plan intérieur les plus graves difficultés que le parti communiste exploite sans vergogne et qui risquent de bloquer le fonctionnement du régime »…Il y a les droits incontestables des européens installés de longue date en Algérie…il y a les méthodes abominables employées par les fellaghas à l’égard de leurs frères musulmans qui voulaient travailler avec nous dans la paix… mais il y aussi l’éveil des musulmans d’Afrique du Nord à la vie moderne et leur aspiration à l’affirmation politique.

         Je conclus : « Il faut maintenant sans tarder, par un changement de direction et par l’intervention de mesures libérales, provoquer une détente du climat actuel et faire renaître un minimum de confiance entre musulmans et européens. Alors l’heure de la négociation aura sonné… Je m’étais montré honnête et prudent.

        « Trop prudent », m’ont dit à ma grande surprise beaucoup d’électeurs et plus encore d’électrices…

        Mardi dernier, le Gouvernement Félix Gaillard a été renversé dans un climat lourd et déplaisant d’anti-américanisme forcené… (p,76)

       Jeudi 8 mai

      « J’ai passé sous silence dans mon article de Témoignage Chrétien la rencontre organisée par Mahroug, ce kabyle catholique replié à Rabat que m’a présenté mon ami C.S. il voulait me mettre en présence de trois dirigeants FLN provisoirement installés au Maroc… la discussion a été passionnante…. Mais ce qui m’a le plus impressionné c’est leur conviction profonde que le temps travaille pour eux et qu’ils n’ont aucun intérêt à chercher des compromis.  Plus tard une négociation  sérieuse interviendra, plus elle sera favorable et si aucune négociation n’intervient, eh bien notre victoire sera plus tardive… mais elle sera totale… » (p,80)

         Pflimlin est pressenti pour être Président du Conseil :

      « Pâle et  résolu, le Président désigné fait une courte déclaration de style défense républicaine : «  Il s’est trouvé à Alger des chefs militaires qui on pris une attitude d’insurrection contre la loi républicaine… »

       Mercredi 14 mai

     A 3 heures du matin, le résultat est a été proclamé : 273 voix pour ; 129 contre ; 134 abstentions…

     Jeudi 15 mai

     Hier soir à Dinard réunion du congrès MRP… A 17 heures, avant que je monte à la tribune, on me tend deux flashes de l’AFP. L’un annonce que de Gaulle après avoir expliqué « l’éloignement des peuples associés, le trouble de l’Armée…etc, par le fonctionnement du régime des partis, se déclare prêt à assumer les pouvoirs de la République. » (p,84)

     Commentaire

      A Paris, comme à Alger, le méli-mélo politique continuait. Aucune note de Buron sur le coup d’état du 13 mai à Alger, alors qu’il changeait complètement les données du problème algérien et facilitait le retour de de Gaulle au pouvoir. C’était en tout cas mon opinion, mais pas uniquement la mienne.

Dimanche 25 mai

     « Dans l’Ouest où je suis parti réfléchir et dormir quarante-huit heures, la femme de Roland Pré me joint par téléphone. Tour à tour, elle m’apprend que la Corse est passée aux mains d’un commando venu d’Alger et soutenu par des manifestants locaux, que la Chambre est convoquée pour demain, enfin que le général de Gaulle souhaite me rencontrer mardi matin, dès son arrivée à Paris…

        Mardi 27 mai

       « La radio de 7 h 30 annonce que le Général a regagné Colombey au petit jour… Il n’a plus besoin de me recevoir, ayant vu Pflimlin cette nuit à la Celle Saint Cloud, Pflimlin sans Guy Mollet qui, craignant les réactions de son parti, s’est décommandé à la dernière minute…

         Alors à midi, le tickler de l’Assemblée reproduit une déclaration venant de Colombey ; « J’ai entamé hier le processus régulier de formation d’un  Gouvernement républicain. » (p,93)

      La IVème République vient de disparaître. »

      Commentaire

Juin 1958 – Notre promotion sort de l’Ecole, trois mois de vacances avant notre incorporation à l’Ecole Militaire de Saint Maixent où nous devrons effectuer une instruction militaire de six mois plus approfondie que celle de la Préparation Militaire Supérieure à temps partiel que nous avons suivie pendant trois ans.

         A la sortie de Saint Maixent, en avant pour  la guerre d’Algérie !

      Il était évident que ce dénouement politique, au début imprévu, mais rapidement souhaité par beaucoup, changeait aussi notre donne : il nous posait de nombreuses questions sur notre avenir immédiat et sur notre carrière, pour autant que nous reviendrions vivants de la guerre d’Algérie.

       Le jour de notre « amphi-garnison », un charmant camarade de promotion, plus tard député et sénateur, m’annonça : « Renaud, le tirage au sort t’a désigné comme le mort de la promotion. »

          Robert Buron décrit dans ses notes les phases successives du processus de négociation avec le FLN, dont il fut un des premiers protagonistes, un processus qui prit beaucoup de temps, emprunta quelquefois des détours dignes d’un roman policier, mit beaucoup de temps (de 1958 à 1962) à déboucher dans une grande confusion sur un  résultat qui ne fut pas satisfaisant comme je l’ai écrit, dans son application concrète sur le terrain.

         Jean Pierre Renaud   –  Tous droits réservés

SUBVERSION ET POUVOIR – Le Modèle de propagande des « raisins verts »

IV – Le modèle de propagande des « raisins verts »

           C’est l’appellation, que j’ai choisie dans un de mes chroniques du blog, en date du 3 avril 2016, intitulée « Qu’est-ce qui fait courir Benjamin Stora? » en proposant la clé biblique des « raisins verts », avec deux citations dont celle du Prophète Jérémie (31-29) ?

        « En ces jours-là, on ne dira plus :

            Les pères ont mangé des raisins verts,

            Et les dents des enfants en ont été agacées.

            Mais chacun mourra pour sa propre iniquité ;

            Tout homme qui mangera des raisins verts,

           Ses dents en seront agacées. »

          La « machinerie » de propagande qui a évidemment retenu mon attention est celle que j’ai baptisée du titre des « raisins verts », celle qu’anime un collectif d’intellectuels, de politiques, d’intellectuels qui ont généralement une relation politique, religieuse, familiale, professionnelle, ou amicale, avec telle ou telle ancienne terre coloniale, africaine avant tout.

             L’historien Benjamin Stora en est évidemment une des figures de proue déjà ancienne, mais dans son livre cité, un autre historien, Pierre Vermeren, décrit les caractéristiques et la composition de ce puissant lobby, avec un répertoire des noms de ses animateurs ou de ses membres, venus de la « matrice » algérienne.

         Le lobby en question occupe des positions encore dominantes dans le monde politique, les médias, les universités, la culture, le monde des éditions, les ONG…

        Il irrigue paradoxalement des organes de presse dont la plus grande partie appartient à une sorte de grand capital de la gauche « caviar » ou de la droite « caviar », prêtes à tous les sacrifices nationaux pour servir leurs intérêts financiers, et profiter ainsi de la mondialisation.

       Les points d’appui, ou les « positions » de ce modèle sont nombreux, avec le rôle « polaire » du site Mediapart, par exemple, l’appui d’organes de presse télévisée, écrite, ou radio.

Autre modèle de propagande français

        Pierre Vermeren observe que la presse française est la propriété de grandes sociétés : « Une presse aux mains des grands groupes industriels » (p,291), à l’exemple de ce qu’observait Chomsky aux Etats Unis, il y a plus de trente ans .

       Le même historien écrit plus loin :

     « Pour toutes ces raisons, les régimes autoritaires contrôlent l’information diffusée en France et en langue française. Ce n’est pas pour eux une option, mais parfois une question de survie. Et certains médias français en profitent au passage pour renflouer leurs caisses. » (p,295) 

      Et plus loin encore :

     «  Faut-il ajouter que l’affaire Coleman Leaks, un Wikileaks à la marocaine, qui éclate au cours de l’automne 2014, tardivement dévoilée par la presse française avec une prudence homéopathique, révèle que de grands journalistes français en charge des affaires internationales et du Maroc, ont bénéficié de solides rémunérations en échange d’articles endossant la position du royaume sur le Sahara ? «  (p,302)

         Il cite la Tunisie de Ben Ali, mais de nombreux autres exemples ont jalonné l’histoire des relations entre la France ou telle ou telle de ses anciennes colonies africaines, Sénégal, Gabon, ou Côte d’Ivoire. (p,302)

       Aux yeux de ce lobby de la gauche et de la droite « caviar » réunies, le multiculturalisme et le culte de la diversité ont beaucoup de mérite, parce qu’ils servent leurs intérêts capitalistiques, tout en démontrant au bon peuple qu’ils ont du cœur et de l’intelligence, qu’ils comprennent la situation de notre monde.

        Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Humeur Tique : De hautes destinées pour M.Delanoë ?

      Mme Hidalgo, candidate à la succession du maire actuel de Paris a multiplié les appels du pied pour qu’un destin ministériel soit enfin offert à M.Delanoë : elle est vraiment gentille pour son ancien patron !

         Dans une interview au journal Le Monde des 9 et 10 mars 2014, sous le titre

«  M.Delanoë : NKM fait preuve de désinvolture

L’actuel maire de Paris critique la campagne de la candidate UMP. Il affirme ne pas souhaiter devenir ministre ».

        En fin d’interview, il déclare dans une formulation d’écriture, et donc de pensée un peu différente : « Il y a heureusement tellement d’autres façons de s’engager qu’en étant ministre »

          Tout à fait ! Alors pourquoi M.Hollande ne lui proposerait-il pas un poste d’ambassadeur extraordinaire auprès de la République Tunisienne, un poste où il ferait merveille pour aider le nouveau pouvoir à assurer dans de bonnes conditions la transition démocratique avec l’ancien régime de Ben Ali ?

            A moins que le Président ne lui propose un poste d’ambassadeur extraordinaire auprès de l’Emirat du Qatar, pays avec lequel il a su nouer d’excellentes relations de confiance, notamment grâce au club « Qatar Saint Germain » ?

Delanoë: « Comment j’ai changé Paris » CinéTélé OBS Nouveau (14 à 27 septembre 2013)

Delanoë : « Comment j’ai changé Paris »

CinéTélé OBS  Nouveau, du samedi 14 au vendredi 27 septembre

6 pages avec photos en couleur

Exercice de critique politique et médiatique : un bel exercice de com’ politique indirecte du Nouvel Observateur en faveur d’Hidalgo !

Pour ainsi dire, de la Com’ Entre Amis !

            L’actualité politique de la fiscalité parisienne :

            Le propos du maire sortant (page 6): «  …. Il est heureux que les recettes fiscales aient augmenté. :

             «  J’avais annoncé dans la campagne des municipales de 2008 que je les augmenterais en 2009 et 2010. J’ai fait ce que j’avais dit : ni plus ni moins. La hausse a été de 9% en 2009 et de 8% en 2010. Ce sont les deux seules augmentations d’impôt en  treize ans… Deuxièmement, j’ai créé une taxe foncière départementale qui existe dans tous les départements français depuis toujours et qui sert à financer les dépenses sociales. Paris était le seul département français où elle n’existait pas et où les propriétaires ne contribuaient donc pas aux dépenses sociales. J’en ai fixé le taux à 3%, le plus bas de France. »

            Commentaire sur l’évolution de la fiscalité locale

           L’ambiguïté du discours : le maire entretient l’ambiguïté entre les taux et les recettes, car il est évident qu’il y une différence entre un taux d’impôt et sa recette, mais soit ! Allons plus loin !

            L’astuce fiscale du maire : la création d’une taxe foncière départementale

           Il est en partie inexact de déclarer que « Paris était le seul département de France où elle n’existait pas et où les propriétaires ne contribuaient pas à aux dépenses sociales. J’en ai fixé le taux à 3%, le plus bas de France » (page 6)

          Le maire omet de rappeler que Paris est la seule collectivité à double face communale et départementale, et feint de laisser penser que le « même » contribuable parisien ne contribuait pas à équilibrer le budget des dépenses sociales à travers une subvention d’équilibre qui était tirée au moins en partie de la même taxe foncière ?

         « 3% » comme indiqué plus haut, ou 5,13% comme indiqué sur ma feuille d’impôt 2013 ?

            La communication politique indirecte du « couple » Nouvel Obs et Delanoë

       Le discours Delanoê : « J’ai changé Paris », un exercice réussi de communication politique de la part d’un ancien professionnel de la com’ privée converti à la com’ politique, mais il est possible de se demander pourquoi l’hebdomadaire a offert ces six pages dans ce supplément au maire sortant, si ce n’était pour attaquer l’adversaire de son héritière désignée, qu’il cite très habilement une petite fois, de façon détournée.

         Alors, il est vrai, comme le maire sortant l’indique,  que sa gestion a permis d’assainir une gestion parisienne plutôt corrompue, mais pour ceux qui ont suivi la gestion de cette époque, le quatuor socialiste des conseillers de Paris du 18ème arrondissement n’a jamais trop contesté la gestion chiraquienne, ni publié beaucoup de dossiers de corruption au cours de la même période.

          Par ailleurs, la phrase « J’ai changé Paris » n’est-elle pas un gros brin présomptueuse au regard du passé millénaire de notre capitale ?

           Et enfin,  l’évocation de la Tunisie, et de la relation quasi-physique du maire avec son cher Bizerte aurait sans doute pu susciter la seule question véritablement dérangeante de ce bel exercice de com’ :

      Quelle a été la relation qui a pu exister entre le maire de Paris, socialiste et républicain, et l’ancien régime dictatorial de Ben Ali ?

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: « yeux entrouverts des médias »! Verts de France et Printemps arabes!

   Les Verts et leur respect de la loi :

Le Tribunal de Grande Instance de Paris vient d’annuler la répartition des circonscriptions entre les courants du parti EELV, pour violation de ses propres statuts.

            Où allons-nous si un tel parti, toujours en pleine cuisine électorale, ose violer ses propres statuts, sous le regard de l’ancienne candidate des Verts, ancienne juge d’instruction, et nouvelle héroïne de la moralisation de la vie publique !

            « Printemps arabe » tunisien et libertés, Persepolis :

Une chaine de télévision tunisienne vient d’être condamnée à une amende de 1 200 euros, une condamnation d’un autre « genre », pour avoir diffusé le remarquable film d’animation Persepolis, sur l’Iran.

Une violation de la charia ?

Le « printemps arabe » de la Tunisie serait déjà si loin ?

Humeur Tique: Alliot-Marie ou la Voix de la France « Proportionnée »

       Dans Libé du 18 janvier, page 5 :

            A l’Assemblée Nationale : « Mardi dernier, déjà, Alliot-Marie avait été interpellée par les députés de l’opposition sur les incohérences de la politique française, soutenant la dictature de Ben Ali en Tunisie et le processus démocratique en Côte d’Ivoire. Loin de reprendre à son compte la qualification du régime tunisien, elle avait préféré  louer « le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité «  qui aurait permis « de régler des situations sécuritaires de ce type » et proposé « aux deux pays de permettre, dans le cadre de la coopération, d’agir dans ce sens ».         

            Dans le Monde des 16 et 17 janvier, « Jeudi 13 janvier, la veille du jour où tout bascule, Paris insiste de nouveau sur son offre de coopération policière. Le Quai d’Orsay souligne que la France dispose d’un savoir-faire reconnu en matière de maintien de l’ordre dans le respect de l’usage proportionné de la force afin d’éviter des victimes ».

            La voix de la France ? Celle de « l’usage proportionné de la force » de maintien de l’ordre, ou celle de  «  l’usage proportionné de la force » des mots ?

            Le Quai d’Orsay ferait donc du nanisme proportionné des mots et des prises de positions diplomatiques, alors que de son côté, le Préfet Guéant, dont l’expérience africaine est immense, ferait joujou avec la politique africaine de la France ?