La Taxe d’Habitation et les polémiques !
Je rappelle simplement que le 24 novembre 2017, j’ai résumé les raisons pour lesquelles j’étais contre la suppression de la taxe d’habitation.
Jean Pierre Renaud
Le blog de eh-tique-media-tique
Faire partager les réactions de bon sens d'un citoyen et "honnête homme" du vingt et unième siècle, sur l'actualité du jour, face aux dérives des médias, aux discours politiques ou économiques tendancieux, aux images tronquées ou truquées, aux articles ou livres suspects d'idéologie, notamment pour tout ce qui touche à l'histoire coloniale.
La Taxe d’Habitation et les polémiques !
Je rappelle simplement que le 24 novembre 2017, j’ai résumé les raisons pour lesquelles j’étais contre la suppression de la taxe d’habitation.
Jean Pierre Renaud
Les lecteurs savent déjà ce que je pense de cette mauvaise décision, avec toutes les réserves qu’elle soulève quant à la liberté des collectivités locales, son calendrier de mise en œuvre, le risque qu’elle fait peser sur l’équilibre des finances locales, compte tenu du fait que c’est l’État qui va décider d’ouvrir ou de fermer le robinet de la « compensation », en cas de coup de Trafalgar sur les marchés financiers et donc sur la dette publique, alors qu’elle représente pas loin de 100% du PIB.
A voir les mises au point successives du gouvernement, le flottement politique et technique qu’elle suscite au fur et à mesure de son échéance, on voit bien qu’il s’agit d’une mesure mal étudiée.
Que penser alors d’un propos tenu par le maire actuel de Nice, ancien ministre ?
« Comment un maire peut-il dire à ses administrés : « Surtout, je veux que vous continuiez à payer la taxe d’habitation » ?
Ces élus de droite qui défendent la politique territoriale de Macron » Le Figaro du 29 juin 2018, page 8.
Un seul commentaire : la France a effectivement du souci à se faire, un de plus, à voir la pertinence d’un tel jugement !
Il a beau avoir été un champion du monde de moto !
Jean Pierre Renaud
A suivre les coups de com’ politiques permanents du nouveau Président, à la suite d’une accession au pouvoir surprise, en mai 2017, il est évident que le citoyen est en droit de se poser la question : où va la France de Macron ?
Coups de com’ politiques et « bombes » ?
Dans le Figaro du 30 avril 2018, page 4 « Macron en tournée au bout du monde » :
« Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on nie toute volonté de sa part de vouloir détourner l’attention de la contestation sociale. Il n’empêche, depuis quelques semaines déjà, le chef de l’État s’affiche en toute occasion. « Sa communication intensive des derniers jours était tout à fait volontaire, assure l’un de ses conseillers de l’ombre. Avec cette grande séquence internationale, il a organisé un « tapis de bombes » pour que l’on parle de lui. »
Vous avez bien lu « un « tapis de bombes » ? On n’y va pas de main morte dans ce nouveau « milieu » de la com’ politique du « nouveau monde » !
La France baigne dans un sorte de halo médiatique qui trouve toujours sa source dans le « système » médiatico-politico-culturel de la capitale, Paris, et dans la gouvernance technocratique d’une énarchie française omniprésente.
Les dernières élections présidentielles se sont déroulées sur un fond de désarroi lié aux effets d’une mondialisation non régulée, d’une Union Européenne où personne ne sait qui exerce le pouvoir légitime, qui fait le jeu des minorités nationales et des paradis fiscaux, et à une sorte de décomposition de notre tissu national, démographique, religieux, politique, culturel, économique et social.
Face à cette évolution délétère, les gouvernements de gauche ou de droite sont restés immobiles, ont montré leur incapacité à se réformer et à réformer les institutions du pays, avec la montée en puissance, à ses deux extrémités, de la France des banlieues sensibles et des territoires ruraux laissés à l’abandon.
La représentativité des corps intermédiaires, politiques, économiques, et sociaux, nationaux ou locaux, a été très sérieusement mise à mal par cette évolution du pays, alors qu’ils ont longtemps constitué sa colonne vertébrale, tout en notant que les fondations communales et départementales y ont mieux résisté.
L’élection du nouveau Président a été le produit politique inédit de cette situation à la fois fluide, floue, et critique, et il serait exagéré d’affirmer que le Président actuel ait été élu dans des conditions de représentativité bien supérieures à celle de certaines organisations syndicales ou patronales.
Face à cette décrépitude, et dès qu’il a été élu, le Président actuel n’a eu de cesse que de saper les quelques bases encore solides, mais fragiles, de ces représentativités, les colonnes du temple de la République Française.
Une fois élu, et au lieu de négocier un accord de gouvernement avec les partis politiques sauvés des décombres, il a tout fait pour les affaiblir, les détruire, alors que la Constitution Française reconnait de façon claire et précise le rôle des partis politiques : le sien n’existait pas.
Tout au long des derniers mois, et au fur et à mesure que le Président déroule son programme de réformes, son gouvernement n’a pas montré beaucoup de zèle pour jouer le jeu des organisations politiques et sociales, et faire avancer des solutions sans chercher à les affaiblir, alors qu’elles constituent à l’évidence des éléments importants de la cohésion du pays.
Le déluge des réformes, ordonnances, lois ou décrets, crée le trouble et l’inquiétude dans la plupart des compartiments de la vie nationale, une ambiance de vie au jour le jour, et pose deux questions : quelle est la stratégie politique de ce Président, et quelle est la hiérarchie de ses objectifs ?
L’épreuve de vérité risque fort d’arriver en fin d’année ou au début de l’année prochaine, lorsque les Français et les Françaises entreront dans le tunnel financier de deux autres réformes capitales, le prélèvement fiscal à la source et la suppression de la taxe d’habitation, les deux nouvelles usines à gaz politiques et administratives simultanées qui provoqueront inévitablement incompréhension, mécontentements, et contestations.
La suppression de la taxe d’habitation ? Telle qu’annoncée successivement, il s’agit d’une mesure démagogique, aux effets mal évalués, confiscatoire des pouvoirs des collectivités locales, et une parfaite illustration de l’adage populaire « mettre la charrue avant les bœufs ».
S’il est évident qu’il convient de réformer la fiscalité locale – cela fait plus de trente ou quarante ans que les gouvernements sont restés quasiment l’arme au pied -, il est non moins évident que la promesse gouvernementale, maintes fois répétée, de compensation à l’euro près, ne vaudra que pour les citoyens qui y croient.
Compte tenu de notre histoire et du montant phénoménal de la dette publique, qui peut croire qu’en cas de tsunami sur les marchés financiers, et faute de pouvoir dévaluer l’euro, comme c’était le cas pour le franc, l’Etat tiendra ce type de promesse ?
Enfin, un mot sur l’Europe ! L’objectif numéro 1 de la France et de l’Europe doit être à l’évidence celui du renforcement de l’Union européenne des pays qui partagent vraiment les mêmes objectifs.
Pourquoi ne pas s’inspirer des solutions quasi-opérationnelles proposées par Christian Saint Etienne dans son livre « Osons l’Europe des nations » ?
Jean Pierre Renaud
La taxe d’habitation, sa suppression ? Miracle en « marchant » ou tour de prestidigitation ?
Pourquoi je suis contre ?
1 – Cette suppression porte atteinte aux libertés fondamentales de nos collectivités locales, déjà bien entamées, et à ce seul titre, cette mesure viole la Constitution.
2 – Peut-on faire confiance à l’État ? Non !
Même si la ministre chargée des relations avec les collectivités locales déclarait dans le Figaro du 22 novembre « les collectivités ne perdront pas un centime ».
La majorité actuelle s’engage à compenser cette perte de recettes pour les collectivités locales : un engagement peu crédible, compte tenu du risque que fait déjà courir à la France le remboursement d’une dette publique colossale : la hausse des taux d’intérêt des emprunts d’État sur les marchés internationaux pèsera naturellement de façon délétère sur cet engagement. Une nouvelle Grèce à venir ?
Est-ce que dans notre passé, l’État a tenu tous les engagements qu’il a pris ? Non. Sans doute moins que les collectivités locales !
3 – Le vrai problème à résoudre est celui de la réforme de finances locales, obsolètes, mais ce n’est sûrement pas en ouvrant cette boite de Pandore par la taxe d’habitation, et de proposer cette solution du type « emprunt toxique ».
Jean Pierre Renaud, ancien haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur et titulaire de plusieurs postes de finances publiques