SUBVERSION ET POUVOIR VI – Les « raisins verts « 

VI – Le modèle de propagande des « raisins verts » : mémoire ou histoire ?

Un nouveau combustible politico-religieux ?

          Les lecteurs du blog connaissent les nombreuses questions que posent les prises de position médiatico-politiques de l’historien Benjamin Stora que j’ai classé dans la catégorie des agit-prop mémoriels.

           Avec un certain succès, à voir le nombre de ses apparitions médiatiques, Monsieur Stora a réussi, à faire passer un message sur la soi-disant mémoire collective coloniale qui  existerait de nos jours en France, tout en maniant des concepts intellectuels qui fleurent bon la psychanalyse, l’inconscient collectif dont un collectif d’historiens ou d’intellectuels, s’est targué d’y voir une des clés d’explication de notre histoire contemporaine.

        Mme Coquery-Vidrovitch a aussi proposé jadis ce type d’explication mémorielle ou psychanalytique.

         La mode de la mémoire s’est en effet emparée de l’histoire, pour ne pas dire s’est substituée trop souvent à cette dernière, dans le cas de l’histoire postcoloniale.

         Seul petit problème, les nouveaux thuriféraires de cette mémoire n’ont jamais mesuré cette mémoire collective, alors que depuis les années 1945, il existe maints instruments de mesure quantitative et qualitative.

        A ma connaissance, Monsieur Stora n’a jamais rien proposé sur ce terrain statistique, quand même plus scientifique qu’un simple discours.

       Je l’ai déjà fait remarquer à maintes reprises, mais il est vrai qu’un autre historien aussi connu, Pierre Nora, a publié une œuvre collective et magistrale, intitulée « Les lieux de mémoire », sans avoir non plus, et à ma connaissance, fait vérifier par enquête statistique la réalité ou les réalités des mémoires décrites le plus souvent avec talent, en France, et pour quel public.

       J’ai aussi critiqué ailleurs, et longuement, en particulier sur ce blog, les analyses soi-disant historiques du collectif Blanchard and Co sur la Culture coloniale ou impériale dans laquelle la France aurait « baigné » à l’époque coloniale, faute d’avoir procédé à un authentique travail d’histoire quantitative, notamment à partir de la presse de l’époque coloniale, seul instrument de mesure massif de la thèse avancée.

       Comment ne pas noter que ce mouvement mémoriel ou historique, souvent d’inspiration idéologique, a complètement oublié les travaux et les leçons des historiens des Annales, les promoteurs de « l’histoire méthodique », telle que décrite par l’historienne Sophie Dulucq (p,21), dans son livre « Ecrire l’histoire à l’époque coloniale ».

        A voir les troubles qui agitent de nos jours l’opinion publique, les troubles qui agitent nos médias, les difficultés qu’il y a à distinguer le vrai du faux, cette propagande mémorielle, car il faut bien désigner ces discours mémoriels par le mot propagande, la France a bien du souci à se faire, faute de réaction, d’opposition, de  contradiction, et à dire vrai, de résistance.

        Foin des mémoires fictives, délétères et autoflagellantes !

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

SUBVERSION ET POUVOIR – VII Face à ces nouveaux défis !

VII – Face à ces nouveaux défis !

Face à ces subversions, une France des peureux, des jouisseurs, et des courtisans ?

Au lieu de résister, c’est-à-dire dénoncer et combattre cette subversion !

          Après les Indigènes de la République, les Harkis de la République française ?

         Il n’est peut-être pas trop tard pour redresser ce cours fâcheux et délétère de nos destinées nationales :

          « il faut arrêter la politique de l’autruche », comme l’écrit l’historien Pierre Vermeren, ou Pascal Bruckner avec « A éviter de désigner la religion comme cause du terrorisme, on s’égare. »

           Ce qui ne veut pas dire naturellement que tous les musulmans partagent ces phobies religieuses, mais il est grand temps que dans notre pays l’Islam se réveille et reconnaisse qu’il doit s’épanouir dans un contexte laïc, source de liberté de conscience et de vie.

        N’aurions plus le droit de dire et de dénoncer notre opposition à ces détournements de notre héritage, de notre patrimoine historique et de nos libertés, chèrement acquises au cours des siècles ?

       Accepterons- nous de voir ainsi piétinées notre liberté de penser et de croire, la Séparation des Eglises et de l’Etat, l’égalité entre les hommes et les femmes, de voir jeter au panier l’héritage des Descartes, Montaigne, Montesquieu, ou Voltaire ?

     Accepterons-nous encore de voir utilisés à contre-sens ou à contretemps, des mots flash tels que racisme, islamophobie, esclavage ou encore colonialisme, comme si les Occidentaux avaient débarqué en Afrique dans un Eden des libertés ? Et que de nos jours, la plupart de ces pays ne souffraient pas de la corruption, du clientélisme, du machisme, et d’une gouvernance qui laisse beaucoup à désirer ? Toujours la faute des autres ?

      Aurons-nous le courage de dénoncer les désordres de l’Islam et l’ensemble de ses guerres fratricides qu’il tente d’exporter dans nos pays,  et tout autant de dénoncer le désordre de l’Islam de France, les risques de terrorisme qu’il fait porter à notre paix civile ?

        Aurions-nous oublié nos propres guerres de religion qui ont ensanglanté nos terres pendant des siècles ?

      Pascal Bruckner a publié un livre fort intéressant sur la situation actuelle de notre pays, intitulé « Un racisme imaginaire », un titre qui n’en dit peut-être pas assez sur sa face mortelle, délétère pour la paix civile et le bien commun de notre pays, deux valeurs que beaucoup ont trop tendance à oublier, par confusion d’esprit, par ignorance, aveuglement, ou au mieux par une générosité à courte vue.

       Faute pour les défenseurs d’une laïcité durement conquise, d’Églises aveugles aux réalités du pays, de partis politiques dominés par une sorte de servilité, d’une société civile qui identifie clairement  les adversaires de notre vivre ensemble  républicain, il est évident que l’opinion publique reviendra de plus en plus vers ses racines, sa culture, et ses traditions.

       Les subversions sont à l’œuvre dans plusieurs domaines  majeurs, la lecture de notre passé, notre conception du vivre ensemble et du refus du communautarisme, notre état de droit démocratique qui refuse un mélange des genres entre religions et système politique.

         Sans ressaisissement, sans réaction, sans le retour de l’autorité dans nos familles et dans la vie publique, le pays risque de connaître des lendemains difficiles, à pouvoir préserver son capital de libertés chèrement conquises au cours de sa longue histoire.

       Cessons de croire ou de dire que c’est toujours « la faute des autres », sans les dénommer !

       Allons-nous accepter que cette propagande mette en pièces notre modèle de vie Français et républicain ?

      Comme elle a su le faire au cours des siècles, la France saura une fois de plus relever ces nouveaux défis !

      Et pourquoi pas, pour finir ? Une autre citation de Sun Tzu qui a dit dans « Approximations » :

  1. « La guerre est une affaire d’une importance vitale pour l’Etat…

            2 –Evaluez-là donc en fonction de cinq facteurs fondamentaux et comparez les sept éléments énumérés plus loin ; vous pourrez ainsi en apprécier les données essentielles.

            3- Le premier de ces facteurs, c’est l’influence morale, le second, les conditions atmosphériques, le troisième, le commandement, et le cinquième, la doctrine. »

         Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

SUBVERSION ET POUVOIR – Machineries et truquages

III – Machineries du théâtre et truquages de scènes, avec quelques exemples

        Auteurs et acteurs des manipulations sont situés sur un territoire étranger ou sur le territoire national, avec de faibles ou de puissants relais. La mondialisation des communications et des flux de toute nature favorise leur anonymat : les guerres cybernétiques récentes en montrent toute la complexité.

         On voit bien de nos jours les stratégies indirectes menées par les pays du Golfe, notamment celles du Qatar chez nous, mais tout autant, celles de la Turquie d’Erdogan, notamment en Allemagne, des stratégies de nature souvent capitaliste et musulmane.

        Leur influence est facilitée par les sociétés internationales qui cultivent le tout fric, par le désordre actuel de l’Islam de France, tout autant que par le désordre civique.

            Dans notre pays, l’islam a longtemps été sous le contrôle du Maroc ou de l’Algérie.

        Ces stratégies trouvent maints relais dans notre pays, y ont de multiples points d’appui.

      La France rencontre beaucoup de difficulté pour contrôler ses flux d’immigration pour de multiples raisons, son passé colonial bien sûr, mais mis à toutes les sauces, la veulerie de ses gouvernements en matière d’asile plus souvent faux que vrai ( à plus de 90%) , de regroupements familiaux qui ne sont pas toujours justifiés, de régularisation des clandestins ou des sans-papiers, donc de l’influence de ses divers lobbys démographiques, culturels, religieux, politiques, économiques,  qui se satisfont de cette inertie politique, ou même qui la sollicitent.

        Les lignes d’attente religieuse ou altruiste y sont souvent sollicitées, et les ONG souvent organisées comme de véritables lobbys y jouent un rôle non négligeable, lesquelles exercent leurs missions « aux frais de la Princesse », c’est-à-dire des contribuables.

Un exemple de machinerie communiste : L’Affaire Kravtchenko (1945-1947)

      Ouvrons cette réflexion par l’affaire Kravtchenko qui a éclaté aux Etats Unis, puis en France, juste après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale.

     Officier dans l’armée soviétique, pur produit et bon connaisseur du système soviétique, le capitaine Kravtchenko avait fait défection aux Etats Unis. En 1945, il y avait publié aux États Unis, puis en France, en  1947, en France, un livre qui dénonçait les crimes soviétiques, « J’ai choisi la liberté »

        J’ai lu ce livre acheté par mon père dans un lointain passé.

        Kravtchenko fit l’objet d’un procès pour mensonge en 1947, sorte de procès en sorcellerie, un procès qui dura deux mois, et qui alimenta la chronique.

         Le journal « Les Lettres Françaises » dirigé par le « grand » Aragon fut l’outil que choisit le Parti Communiste pour dénoncer le faux témoignage de Kravtchenko, et le même parti, encore puissant à cette époque fit donner toutes ses batteries de propagande.

        La bataille fut rude, mais ce témoignage portait un coup décisif au mur de silence qui pesait sur la vraie situation de l’URSS, ses purges, ses famines, ses goulags, et le rôle clé qu’y jouait le NKVD, concurrent à ce titre d’une Gestapo , mieux connue des Français.

        Il faut rappeler qu’en 1941, le Parti Communiste s’aligna tout d’abord sur l’URSS, lors du pacte de non-agression, Molotov-Ribbentrop, avant de rallier l’autre camp.

        En 1945, le camp communiste était bien organisé, disposait de moyens importants, d’un journal, « L’Humanité »qui se vendait bien, contrôlait la CGT, et par cet intermédiaire de grandes entreprises publiques d’intérêt stratégique (EDF, SNCF, Gaz de France, Poste) : il constituait une sorte d’exemple vécu de « modèle de propagande », tel que l’a décrit Chomsky dans son livre « La fabrique de l’opinion publique » :

       «  L’objet de ce livre est de proposer un modèle de propagande, c’est-à-dire un cadre analytique capable d’expliquer le fonctionnement des grands médias américains à partir de leurs relations avec les principales structures institutionnelles qui les environnent. Nous pensons qu’entre autres fonctions, ces médias américains se livrent à une propagande qui sert les intérêts des puissantes firmes qui les contrôlent en les finançant et dont les représentants sont bien placés pour orienter l’information. Une telle intervention est généralement assez subtile : elle passe par la sélection de tout un personnel bien-pensant et par l’intériorisation, chez les journalistes et les rédacteurs, de certaines définitions de ce qu’il convient d’imprimer en priorité conformément à la ligne politique de l’institution.

       Les facteurs structurels sont l’appropriation des médias (et le contrôle qu’elle permet), l’interdépendance avec d’autres sources de financement (surtout publicitaires), et l’enchevêtrement des intérêts reliant les médias à ceux qui font les nouvelles tout en possédant le pouvoir d’en définir et d’en expliquer le contenu. Un tel modèle de propagande incorpore également des facteurs annexes comme la possibilité d’opposer des tirs de barrage protestataires aux nouvelles qui déplaisent ou de fournir des experts qui viendront confirmer l’orientation officielle ; il inclut également le pouvoir de déterminer l’idéologie correcte, qui va de soi pour le personnel et les élites médiatiques mais qui peut souvent se voir récusée par le reste de la population. « (p,XI)

      Dans ce livre, l’auteur décrivait plusieurs modèles de propagande américainsce que j’appelle moi des machineries, sortes d’organisations, de systèmes de propagande plus ou moins bien constitués et influents, avec les thèmes suivants : « Victimes méritantes ou non – Elections légitimes/futiles, Salvador, Guatemala Nicaragua – Le Complot contre le pape Information/Désinformation : La « filière bulgare » – Les guerres d’Indochine Le Viêt-Nam, Le Laos &Le Cambodge »

         Dans son livre « Le choc des décolonisations », l’historien Pierre Vermeren fait plus qu’esquisser ce qui pourraient constituer des « modèles de propagande » français, très actuels, les « machineries » de notre théâtre d’opérations, axées sur l’ancien domaine colonial, et notamment l’Algérie et le Maghreb en général, tout autant que le Mali, la Côte d’Ivoire, ou le Gabon.

     Il est quand même paradoxal de noter que ces « machineries » de propagande sont issues d’un passé datant de plus de cinquante ans, avec des acteurs qui continuent à peser, avec un certain succès,  sur notre soi-disant mémoire collective, jamais mesurée et identifiée, et très concrètement sur notre actualité politique, médiatique, politique, électorale, ou intellectuelle.

Jean Pierre Renaud  –  Tous droits réservés

SUBVERSION ET POUVOIR – Le Modèle de propagande des « raisins verts »

IV – Le modèle de propagande des « raisins verts »

           C’est l’appellation, que j’ai choisie dans un de mes chroniques du blog, en date du 3 avril 2016, intitulée « Qu’est-ce qui fait courir Benjamin Stora? » en proposant la clé biblique des « raisins verts », avec deux citations dont celle du Prophète Jérémie (31-29) ?

        « En ces jours-là, on ne dira plus :

            Les pères ont mangé des raisins verts,

            Et les dents des enfants en ont été agacées.

            Mais chacun mourra pour sa propre iniquité ;

            Tout homme qui mangera des raisins verts,

           Ses dents en seront agacées. »

          La « machinerie » de propagande qui a évidemment retenu mon attention est celle que j’ai baptisée du titre des « raisins verts », celle qu’anime un collectif d’intellectuels, de politiques, d’intellectuels qui ont généralement une relation politique, religieuse, familiale, professionnelle, ou amicale, avec telle ou telle ancienne terre coloniale, africaine avant tout.

             L’historien Benjamin Stora en est évidemment une des figures de proue déjà ancienne, mais dans son livre cité, un autre historien, Pierre Vermeren, décrit les caractéristiques et la composition de ce puissant lobby, avec un répertoire des noms de ses animateurs ou de ses membres, venus de la « matrice » algérienne.

         Le lobby en question occupe des positions encore dominantes dans le monde politique, les médias, les universités, la culture, le monde des éditions, les ONG…

        Il irrigue paradoxalement des organes de presse dont la plus grande partie appartient à une sorte de grand capital de la gauche « caviar » ou de la droite « caviar », prêtes à tous les sacrifices nationaux pour servir leurs intérêts financiers, et profiter ainsi de la mondialisation.

       Les points d’appui, ou les « positions » de ce modèle sont nombreux, avec le rôle « polaire » du site Mediapart, par exemple, l’appui d’organes de presse télévisée, écrite, ou radio.

Autre modèle de propagande français

        Pierre Vermeren observe que la presse française est la propriété de grandes sociétés : « Une presse aux mains des grands groupes industriels » (p,291), à l’exemple de ce qu’observait Chomsky aux Etats Unis, il y a plus de trente ans .

       Le même historien écrit plus loin :

     « Pour toutes ces raisons, les régimes autoritaires contrôlent l’information diffusée en France et en langue française. Ce n’est pas pour eux une option, mais parfois une question de survie. Et certains médias français en profitent au passage pour renflouer leurs caisses. » (p,295) 

      Et plus loin encore :

     «  Faut-il ajouter que l’affaire Coleman Leaks, un Wikileaks à la marocaine, qui éclate au cours de l’automne 2014, tardivement dévoilée par la presse française avec une prudence homéopathique, révèle que de grands journalistes français en charge des affaires internationales et du Maroc, ont bénéficié de solides rémunérations en échange d’articles endossant la position du royaume sur le Sahara ? «  (p,302)

         Il cite la Tunisie de Ben Ali, mais de nombreux autres exemples ont jalonné l’histoire des relations entre la France ou telle ou telle de ses anciennes colonies africaines, Sénégal, Gabon, ou Côte d’Ivoire. (p,302)

       Aux yeux de ce lobby de la gauche et de la droite « caviar » réunies, le multiculturalisme et le culte de la diversité ont beaucoup de mérite, parce qu’ils servent leurs intérêts capitalistiques, tout en démontrant au bon peuple qu’ils ont du cœur et de l’intelligence, qu’ils comprennent la situation de notre monde.

        Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

SUBVERSION ET POUVOIR – TRUCS ET TRUQUAGES

V –  Trucs et truquages des scènes du théâtre d’opérations de la subversion : subversion, inversion et perversion !

          Mots et slogans détournés, les mots flash qui fâchent !

        Imprécations et anathèmes ! Détournement du sens des mots ! Faux mémoriels ou historiques !

          Les couples de mots toxiques !

Le colonialisme : certains chercheurs, historiens ou mémorialistes postcoloniaux ont fait tout un plat du colonialisme, de sa violence ou de ses vices, en laissant accroire, soit par ignorance, soit par idéologie, soit tout simplement par intérêt, que l’Occident avait exercé une sorte de monopole du colonialisme à travers les âges, pratiqué une sorte de viol de peuples qui connaissaient alors une bienfaisante paix civile, religieuse, ou culturelle. 

     Ajoutons que pour ces idéologues la France a été évidemment le champion du colonialisme.

Origines et identités : comment ne pas remarquer qu’au fur et à mesure des années, dans notre pays, des minorités agissantes  se sont plaintes de voir leurs origines ou identités bafouées ? Sans avoir l’honnêteté intellectuelle de remarquer que leur pays d’accueil ou de naissance était le fruit d’un très long passé historique habitué depuis des siècles à ouvrir sa culture à d’autres cultures, à la condition qu’elles respectent nos libertés et notre droit des hommes et des femmes.

          Il faut leur dire : Soyez fier de vos origines, mais respectez tout autant les origines de la société qui vous a accueilli ou donné naissance !

Le racisme, les blancs sont racistes : vaste sujet !

       D’autant plus vaste que le sens historique de ce terme a évolué, que dans notre société le racisme est condamné, qu’à titre individuel ou familial, il existe maints exemples de l’inexistence du phénomène, sauf à dire qu’avec l’évolution démographique, l’importance des flux migratoires dans certaines de nos cités, une bonne cohabitation de populations de toutes origines n’est pas toujours facile ou pacifique, d’autant plus quand les citoyens de notre pays ont eu maintes fois l’occasion de constater que beaucoup d’étrangers entraient chez nous sans y être autorisés, en quelque sorte par effraction.

        Indiquons par ailleurs que les pays d’origine de ces contempteurs patentés ne sont pas exempts de racisme, hier et encore aujourd’hui en Afrique, en Asie, ou au Moyen Orient,  pour ne pas parler du racisme russe ou américain.

        Qui oserait prétendre que l’on ignore tout racisme sur le fleuve Niger, au Sahel, sur la Betsiboka, ou sur les rives du Maghreb ?

      Cessez donc de manipuler l’opinion publique !

L’esclavage, oui parlons de l’esclavage !

     Les esprits les plus objectifs savent que les premiers explorateurs ou officiers qui ont découvert l’Afrique, pour ne parler que de ce continent, y ont rencontré des royaumes ou des tribus qui pratiquaient encore l’esclavage  bien après l’interdiction internationale des trafics d’esclaves, pour ne pas citer d’autres pratiques encore plus révoltantes.

      L’historien Pétré-Grenouilleau a fait l’objet d’une sorte de « fatwa » intellectuelle de la part de ces groupes politico-intellectuels qui rament sur la mauvaise conscience, la réparation des péchés, et pour solde de tout compte, de la monnaie sonnante et trébuchante, à l’exemple de certains animateurs du mouvement dit des Indigènes de la République, car il ne faut pas continuer à cacher que l’esclavage  était encore vivace en  Afrique et à Madagascar, à la fin du dix-neuvième siècle.

        Qui plus est, l’histoire des trafics d’esclaves d’Afrique noire, à destination du Maghreb ou des pays arabes, a fait longtemps l’objet d’un tabou, de même que de nos jours, la prudence et la réserve que manifestent certaines universités africaines sur le sujet, en tout cas, celle de Dakar, comme c’était encore le cas il y a quelques années.

Aujourd’hui, l’islamophobie, mais il n’était pas question d’Islam, de voile, de mosquées dans nos sociétés, il y a cinquante ans.

      Cherchez en les raisons sous le nouveau masque de la propagande !

     Est islamophobe le citoyen ou la citoyenne qui est opposé  à  la transformation de notre pays démocratique et laïc en régime théocratique,  le pouvoir étant détenu par des imams venus d’ailleurs, un saut rétrograde pour le fameux « état de droit » dont se gargarisent à tout bout de champ nos hommes politiques, un état de droit qui, à la vérité, sert souvent de parapluie à l’expansion de l’islam dans notre pays, et au terrorisme.

      Islamophobe celle ou celui qui refuse de voir le statut des femmes, fruit d’un long combat, qui n’est d’ailleurs pas fini, rétrograder dans un pays de libertés.

       En France, les initiés savent qu’il y aurait plus de cinquante mille femmes excisées, et le combat pour l’égalité des sexes est permanent.

       Il n’y a que les imbéciles pour ne pas voir que depuis des années des prédicateurs influents, souvent d’origine étrangère, font pression dans nos villes pour imposer le voile aux femmes d’origine musulmane, comme signe religieux, comme aux petites filles dans nos écoles publiques.

     L’anathème d’islamophobe est lancé pour cacher le véritable objectif de cette nouvelle propagande de subversion de notre état de droit et de nos libertés, de les toucher au cœur.

     A titre d’anecdote, il fut un temps où le maire socialiste du XVIIIème arrondissement à Paris, ancien ministre de l’Intérieur, fermait les yeux sur des attroupements de prières dans la rue.

      Il est tout de même curieux de voir de belles âmes protester contre les conditions de détention de terroristes qui ont assassiné, estropié hommes, femmes et enfants, des terroristes ennemis de notre pays qui bénéficient de toutes les garanties de notre état de droit, aux frais des contribuables et de nos morts et blessés.

Les couples de mots toxiques

     Plus de cinquante ans après leur indépendance, quelques groupes de pression actifs animés aussi bien par des animateurs venus des anciennes colonies, surtout d’Afrique, de première ou de deuxième génération, que par d’autres animateurs de métropole dont les mobiles sont divers, envoient à pleine volée des couples de mots toxiques tels que repentance-assistance, ou culpabilité- réparation.

Jean Pierre Renaud   –   Tous droits réservés

SUBVERSION ET POUVOIR – I – Une question ?

I – Question : la France est-elle l’objet d’une subversion, et si oui, laquelle ? Par rapport au passé ?

Le diagnostic est difficile à établir, car, à la différence des guerres révolutionnaires les plus récentes, marxistes, nazies, fascistes, ou nationalistes, comme ce fut le cas dans les guerres de décolonisation, notre ou nos adversaires avançaient souvent à la fois masqués et à visage  découvert.

       De nos jours, il s’agit de toute autre chose : adversaire, objectif poursuivi au plan national ou international, stratégies clandestines, notamment dans les domaines religieux, culturel, ou social, presque tout nous échappe, avec le sentiment, sinon la conclusion,  qu’aucune autorité ne maîtrise le sujet, le ou les problèmes, et les solutions.

         A quel adversaire avons-nous affaire ? Quelle peut ou doit être notre défense, et sur quel terrain ?

Depuis de nombreuses années, un certain nombre de troubles agitent notre pays en profondeur, différents de ceux qui l’agitaient dans les années 1970.

            Mis à part le cas de l’Algérie, compte tenu du poids qu’y avait la population européenne, la France s’était délestée sans beaucoup d’états d’âme de ses possessions coloniales, car contrairement à ce que certains commentateurs patentés racontent, la France n’a jamais eu l’âme coloniale.

            Le cas de l’Indochine fut différent, le capitalisme y était puissant, la population européenne peu nombreuse, mais très rapidement le communisme international y avait mis la main avec la guerre froide. Le lobby colonial y fut actif et influent, notamment la Banque d’Indochine, compte tenu des richesses de ce pays, et de la position de cette banque en Asie.

          La fin de la guerre d’Algérie est par ailleurs intervenue chez nous avec un gros ouf de soulagement.

           Qu’a-t-il bien pu se passer depuis les années 1970 ?

            Dans les années 1970, les populations d’origine maghrébine, africaine, ou asiatique, étaient quasiment inexistantes en France métropolitaine, de même que l’Islam : si vous relisez deux ouvrages de l’époque, « Choisir » de Pierre Mendès-France (1974), et « Le Mal Français » d’Alain Peyrefitte (1976), vous pourrez  constater que les deux hommes politiques en question n’abordaient pas ces deux sujets aujourd’hui sensibles.

            Le livre de Mendès-France était essentiellement tourné vers l’international, sur le terrain européen, économique et financier, celui d’Alain Peyrefitte, était comme obsédé par les problématiques de la bureaucratie française.

            Mendès-France y exposait ses idées, ses convictions européennes, y disait aussi des choses intéressantes sur la décolonisation nécessaire, la paix qu’il avait réussi à ramener en Indochine et en Tunisie, et l’espoir qu’il avait alors d’engager, en Algérie,  une autre politique que celle choisie :

       « Je regretterai toujours que le temps ne m’ait pas été donné d’entreprendre une politique algérienne libérale et loyale. Après l’Indochine et la Tunisie, c’était possible et beaucoup d’hommes de là-bas me l’ont dit, musulmans et Français. Nous aurions évité huit années d’une guerre affreuse avec toutes les conséquences qu’elle a eues, aussi bien en Algérie que dans la métropole ; aussi bien sur la politique française que sur la psychologie de beaucoup de nos garçons, expédiés en Algérie pour la plus basse besogne. » (p,82)

         Plus loin, Mendès-France mettait en cause les grands lobbys qui avaient bloqué cette évolution :

        « … les grands intérêts financiers, le lobby colonial, celui d’Afrique du Nord qui alimentaient la presse, noyautaient les couloirs, répandaient fausses nouvelles et faux documents. Il y en a eu de graveleux » (p,84)

       Ajoutons qu’un lobby politique des Européens d’Algérie, actif et influent, agissait au sein des Assemblées, d’autant plus puissant que la Quatrième République s’était illustrée par une succession de combinaisons parlementaires, dans lesquelles les groupe charnière jouaient un rôle tout à fait disproportionné, avec la présence de François Mitterrand, d’Edgard Faure, et d’élus d’Algérie influents.

      Le Tiers Monde s’est libéré de ses « chaines », la chute du Mur de Berlin a sonné le glas du marxisme, en tout cas, du communisme, avec l’explosion de l’Empire soviétique.

      Le monde est passé d’un état bipolaire à un état multipolaire. De nouvelles puissances ont connu une renaissance, ou sont apparues, la Chine, l’Inde, ou le Brésil, avec une mondialisation souvent sauvage qui a fait éclater les frontières et permis de diffuser, pour le meilleur et pour le pire, toutes sortes de cultures, de modes de vie, une mondialisation qu’a beaucoup facilitée l’explosion d’internet, des réseaux sociaux, des téléphones portables, tout autant que celle des transports.

      Jusqu’à la chute de l’Empire soviétique, Occident et URSS se sont combattu par personnes interposées, notamment en Afrique.

      Depuis, d’autres facteurs ont complètement changé la donne,  des crises successives en Europe, dans beaucoup de pays d’Afrique, des insurrections continues au Moyen Orient, dans le Golfe, en Afghanistan, de nombreuses guerres fratricides entre musulmans, sunnites contre chiites, l’instabilité des relations entre Israël et les pays arabes, le rôle messianique que certains courants de l’Islam entendent assumer à l’encontre des infidèles, des mécréants, hier Al Quaida, aujourd’hui Daech.

       Face à ce qu’il faut bien appeler un nouveau désordre du monde, l’Europe a été plutôt aux abonnés absents : la construction d’une première Union Européenne a été  difficile, et les Européens n’ont pas été encore capables de se doter d’une véritable union, politique, militaire et économique, cette nouvelle puissance du monde qui fait cruellement défaut.

     Après la création de l’euro, son élargissement à l’est, en 2002, avec la cohabitation politique Jospin Chirac (PS-RPR), a été une erreur.

      Au-delà de tout un ensemble de désordres humains, politiques, ou économiques, cet élargissement démagogique a contribué à faire encore plus de l’Europe, un ventre mou.

      L’évolution récente des grandes puissances actuelles du monde a fait redécouvrir l’importance capitale des patrimoines culturels et religieux, origines ou racines qu’il convient de rappeler sans « tabou », comme ce fut le cas en Russie après l’échec du communisme avec la religion orthodoxe, et de nos jours, en Chine, avec le confucianisme : comment ne pas y voir une forme de renforcement de la résistance à l’encontre de l’affaissement des valeurs portées par les cultures d’origine, à l’encontre de la subversion d’un consumérisme, à n’importe quel prix, d’un laisser-aller généralisé, du tout image, du tout fric, ou d’un nouvel islamisme  militant, qui surfe sur le même terrain, de toutes les addictions qui pèsent aujourd’hui sur notre destinée?

      Il faut dire sans hésiter qu’il s’agit d’une résistance de bonne « hygiène mentale » contre la sorte de nivellement multiculturel des valeurs, pour lequel toute valeur serait au moins égale à n’importe quelle autre valeur !         

Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

SUBVERSION ET POUVOIR – Le nouveau théâtre d’opérations

II – Le nouveau théâtre d’opérations des subversions

            Depuis les années 1970, la France a beaucoup changé, mais paradoxalement, une partie de ses élites continue à faire comme si notre pays pouvait assumer une puissance capable de faire concurrence aux grandes puissances du monde et à refuser de voir les réalités de la France d’aujourd’hui.

            Les traits principaux de ce théâtre d’opérations :

            Tout d’abord, un théâtre ouvert à tous les vents, mais avec quelles caractéristiques ?

            De retour dans son pays natal, après près de cinquante ans, un Français ne reconnaitrait plus sa terre natale !

             Au regard, il la trouverait très colorée, avec des minorités venues de l’outre-mer français, africain, ou maghrébin.

          Dans les années 70, le pays ne comptait pas ou peu de quartiers dits sensibles, alors que de nos jours, il en compterait plusieurs centaines, le résultat d’une immigration mal contrôlée et d’une incapacité nationale à réussir à l’intégrer.

         Résultat, un développement du multiculturalisme qui vient en concurrence avec un horizon national qui fut difficile à construire au fil des siècles, une obsession nouvelle pour le culte des origines et de leur mémoire ou histoire, vraie ou falsifiée, l’expansion d’un Islam dont certaines formes d’expression ne sont pas compatibles avec notre état de droit et nos mœurs, face à la déchristianisation de la France.

      Dans ce méli-mélo démographique, culturel, et religieux, le fric a gagné beaucoup d’idoles, face à l’amollissement, pour ne pas dire le laisser-aller ou le vide de beaucoup de nos règles de vie commune, un état de droit toujours avancé en posture politique, mais qui masque la perte du sens du bien commun et de la paix civile, ou qui sert de couverture ou d’excuse aux délinquants de toute espèce.

         Trop plein de fric, mais au moins autant trop plein d’images, saturation de l’espace social par le médiatique, le trop plein des réseaux sociaux, un champ libre pour toutes les propagandes, les falsifications, c’est à dire les subversions potentielles ou concrètes, avec souvent d’insidieux détours.

       Comment ne pas faire appel à Pascal et à son concept de « divertissement » pour interpréter tous ces « détours » qui nous font oublier les réalités et les problèmes du jour, tout autant que ceux du moyen et long terme ?

          L’esprit collectif est en sérieuse perte de vitesse !

         Adulte ou adolescent, je peux être sous l’influence de tel ou tel réseau social, et me croire autorisé de nos jours à assassiner les infidèles, à être le terroriste de service, pour tuer ou estropier les non-musulmans ou les musulmans, un passage presque naturel de l’image et de la parole à l’acte !

       La connaissance des stratégies indirectes, de leurs processus de manipulation, souligne l’importance de l’identification des lignes d’attente de l’opinion, de leur carte, fortes ou faibles, constantes ou épisodiques, apparentes ou masquées, de quelle nature ?

          Lignes d’attente religieuse, culturelle, ou laïque ? Lignes d’attente politique, européenne ou nationaliste ? Lignes d’attente économique, libérale ou étatique ? Lignes d’attente sociale, protectionniste ou responsable ? Lignes d’attente de sexe ou de paradis artificiels, d’évasions, de transgressions…

          Beaucoup d’ONG s’inscrivent volontiers sur une ligne d’attente de générosité sans compter, en oubliant que leur action, ou leur dévouement, nourrit le risque d’une assistance « perpétuelle », qui empêche les pays donataires d’assumer leurs responsabilités.

              Lignes d’attente de l’opinion publique de court terme ou de long terme, et des comportements : une société du fric et de la consommation ? Une société  ouverte ou fermée ? Une société en proie au multiculturalisme et de plus en plus soumise au postulat du « toutes chose étant égales par ailleurs » qu’il s’agisse de nos libertés individuelles et politiques, des droits de l’homme, de la démocratie ou de la théocratie ?

         Afin d’identifier les lignes d’attente favorables à telle ou telle subversion, il est capital d’en dresser une carte fidèle et actualisée.

          Dans le livre de François Jullien cité plus haut, ce dernier propose une analyse des « lignes de vie au travers du paysage » familières à la pensée chinoise.

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

SUBVERSION ET POUVOIR ?

Les subversions ? Les manipulations ! Le grand désordre !

Une esquisse d’éclairage sur les processus de renversement de l’ordre républicain.

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Cette chronique sera publiée au fur et à mesure des jours

Sommaire

En prologue – La France est-elle l’objet d’une subversion ?- Le nouveau théâtre d’opérations des subversions –  Les machineries du théâtre d’opérations – Les « modèles de propagande » – Trucs et truquages – Le modèle de propagande des « raisins verts » : mémoire ou histoire ? – Face à ces défis.

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« En plein jour, je l’abuse par le jeu des drapeaux et des étendards, et, le soir, je l’égare par des battements de tambour. Alors, tremblant de frayeur, il divisera ses forces par mesure de précaution. »

 Sun Tzu

La parabole des « raisins verts »

          En prologue     

         Pourquoi ces réflexions sur la situation de la France face à une subversion multifactorielle, fruit d’un ensemble de manipulations de toute nature, intellectuelle, politique, religieuse, sociale, économique, historique, et de nos jours médiatique, dont l’objectif est une prise de pouvoir ?

            Subversion au singulier ou subversions au pluriel ?

            A l’occasion d’un  commentaire des positions mémorielles de M.Stora, j’ai fait appel récemment à la référence biblique des « raisins verts » et cette appellation singulière me parait justifiée, compte tenu du rôle médiatique très troublant que ses membres, la plupart issus du sillon maghrébin, ont joué dans cette nouvelle forme de subversion multiculturelle, en tant qu’enfants d’acteurs ou de témoins des situations coloniales dénoncées, algériennes avant tout, en investissant avec un certain succès le mémoriel, médiatique, et politique (blog du 3 avril 2016).

            Dans le livre « Le choc des décolonisations », l’historien Pierre Vermeren utilise à ce sujet l’expression de « matrice algérienne », et nous y reviendrons plus loin dans l’analyse du théâtre d’opérations.

            Très tôt, j’ai été sensibilisé aux thématiques de la subversion, pour avoir lu, entre autres, les « Œuvres Choisies » de Mao-Tsé-Tung, m’être intéressé aux guerres révolutionnaires, subversives, marxistes, ou tiers-mondistes, celle notamment du Vietminh, puis à celle que j’ai « fréquentée », si je puis dire, en Algérie, dans les années 1959-1960.

            J’ai eu, en particulier, l’occasion de comparer à la fois sur le plan intellectuel et sur le terrain, les théories de la guerre subversive exposées par le colonel Trinquier et, d’une façon moins convaincante, par le capitaine Galula, en notant la faiblesse d’une partie des analyses et recommandations stratégiques, notamment en raison d’une compréhension erronée des objectifs de cette subversion que l’on combattait, l’objectif numéro Un de ce type de stratégie étant la conquête de la population, et la prise de pouvoir grâce à son soutien effectif.

            Afin de mieux connaître les tenants et aboutissants de la subversion en général, ou de telle ou telle subversion en particulier, il convient de s’intéresser au contenu des stratégies militaires et politiques, indirectes et directes, celles anciennes, décrites par Sun-Tzu, ou par Clausewitz, et celles modernes analysées par Beaufre, Gambiez, ou Liddell Hart.

           Les domaines de l’information et de la propagande font évidemment l’objet des stratégies indirectes de manipulation, telles celles décrites par Chomsky dans le livre « La fabrique de l’opinion publique » (1988).

        Plus largement et en profondeur, le philosophe et sinologue François Jullien a décortiqué les chemins stratégiques proposés dans la philosophie chinoise, avec les concepts de « potentiel », de « position », de « disposition », de « propension », ou autres chemins de « détour », notamment dans le livre « La propension des choses- Pour une histoire de l’efficacité en Chine ».

          Le chapitre 2 de cet ouvrage analyse la proposition : « La position est le facteur dominant (en politique). », en notant qu’il s’agit d’un des sujets majeurs de toute analyse stratégique, d’où l’importance des positions que sont susceptibles de prendre les subversions, bonnes ou mauvaises.

      Pourquoi ne pas citer l’exemple actuel d’un Qatar théocratique, lequel, en prenant le contrôle du PSG, avec la complicité de notre Establishment de gauche et de droite, bénéficie de l’aura et de l’image de la capitale de la République Française ?

            Il y a près de vingt ans, j’avais commis un petit livre d’analyse et de réflexion, intitulé « Chemins Obliques », sur les différents champs d’application des stratégies indirectes, dont le contenu avait alors intéressé le général Gambiez, que j’avais rencontré.

            A la page 108, j’avais noté que quel que soit le champ d’études retenu : « Nous ne sommes jamais très loin du champ des stratégies indirectes. »

            L’ouvrage passait en revue tous les domaines de notre vie, qui au-delà de la guerre, pouvaient être l’objet d’une stratégie indirecte, c’est-à-dire de toutes les tromperies, de processus insidieux, en ce qui concerne la politique nationale ou internationale, l’information, l’art, ou l’amour…

            Il n’est pas inutile de rappeler que dans l’attaque directe, votre adversaire tente de vous vaincre, à titre principal, dans un face à face, à visage découvert (Verdun 1916), alors que dans l’attaque indirecte, il tente de vous vaincre en vous déstabilisant, à visage à la fois découvert et masqué, à front renversé (Vietminh ou FLN).

Jean Pierre Renaud  –  Tous droits réservés