Les femmes excisées au Sénégal sur le « 20 heures » de France 2, le 6 février 2018

Les femmes excisées

France 2 et l’information

Le « 20 heures » du 6 février 2018

Le Sénégal et ses femmes excisées

            Le « 20 heures » a consacré quelques minutes à un documentaire sur le problème de l’excision au Sénégal, en a situé l’ampleur et décrit l’action qui était aujourd’hui menée pour éradiquer cette coutume barbare, fut-elle religieuse.

            Il est bien dommage que la chaine « publique », n’ait pas rappelé à ses téléspectateurs que l’excision existait aussi en France pour plusieurs dizaines de milliers de femmes originaires d’Afrique, de première ou de deuxième génération.

            Dans un article du Monde du 22 décembre 2016, Ondine Debré avait intitulé un article « Les femmes coupées » et cité le chiffre de 60 000 femmes excisées vivant alors dans notre pays.

            Sur ce blog, j’avais fait écho à cet article, le 2 janvier 2017, en critiquant l’article de Stéphane Madaule dans la Croix du 26/12/2016, alors responsable de l’AFD à Brazzaville, qui avait le titre tout à fait paradoxal de « Communautarisme ou intégration à un modèle commun ».

            A la gloire d’un « communautarisme » partagé, « femmes coupées » y compris ?

            A quand un documentaire sur France 2 et sur le même sujet en France ?

            Jean Pierre Renaud

« Communautarisme ou intégration à un modèle commun ? La Croix du 26/12/16 – Stéphane Madaule de l’AFD

« Communautarisme ou intégration à un modèle commun ? »

La Croix du 26 décembre 2016

Stéphane Madaule Essayiste

S’agit-il de la nouvelle doctrine de l’Agence Française de développement ?

            L’auteur signe une tribune, sans faire état de ses fonctions de directeur de l’Agence Française de Développement à Brazzaville, une information qui a au moins le mérite de permettre au lecteur de pouvoir cadrer le sujet.

            Cette agence est en effet l’instrument politique et public des interventions extérieures françaises en faveur du développement des pays les plus défavorisés.

            Au cours des mois passés, le même « essayiste » avait signé une tribune dans le même journal dont la morale était du type : oui, la corruption existe dans ces pays, mais en gros, le mal est inévitable, et il faut faire avec.

            Ici, l’auteur décrit les caractéristiques de deux modèles qui régiraient l’accueil des populations immigrées sur leur territoire, l’anglo-saxon et le français :

       « D’un côté, le communautarisme, l’expression la plus aboutie de la liberté, commandait à la société d’accueil de laisser la place aux différences, aux modes de vie spécifiques, aux croyances particulières des minorités….

       De l’autre, le modèle d’intégration, l’adhésion aux valeurs et aux institutions pour la fondation  d’un socle commun encore plus large pour tous était souhaitable…

       Bien sûr, ces deux modèles fonctionnent toujours ; Ils diffèrent cependant dans leurs résultats en fonction de l’écart culturel existant entre les populations fixées sur place depuis des siècles. Lorsqu’un écart culturel s’accroît, un passage par le communautarisme est plus aisé qu’une politique d’assimilation rapide qui risque de détruire la singularité de certaines identités. En revanche, à l’inverse la politique d’assimilation semble plus facile à opérer dans le cas d’un écart culturel relativement faible. Néanmoins, lorsque les flux migratoires sont massifs, le regroupement communautaire prédomine, quel que soit l’écart culturel…. »

       J’ai souligné les quelques mots et phrases qui tentaient de formuler une nouvelle doctrine du vivre ensemble dans notre pays, une doctrine qui me parait frappée d’innocence toxique.

       L’auteur conclut par un propos tout à fait étrange de la part d’un des représentants de la politique étrangère de la France en Afrique :

       « Il faut peut-être en passer par le communautarisme, pour ensuite envisager l’intégration. La combinaison des deux, dans un espace-temps différent, correspond sans doute aux enjeux de notre époque. »

         « Un espace-temps » ? Un mot bien savant, pédant, à prétention scientifique qui nous ferait accepter le fait accompli, nous empêcherait de continuer de croire à notre idéal républicain, à le défendre, est-ce bien cela que propose notre essayiste ?

         L’espace-temps de Madaule ? Est-ce bien sérieux ? Et que dire aussi de l’expression utilisée plus haut de l’« écart culturel » ? Une lapalissade incontestablement scientifique !

       Tout serait donc égal par ailleurs ? Face à des modèles de vie que nous considérons encore, et à juste titre, comme des modèles de vie arriérés par rapport aux nôtres, et quelquefois encore barbares, comme rappelé plus loin ?

        J’inviterais volontiers les lecteurs à prendre la peine de lire dans le journal Le Monde du 22 décembre 2016 – tout n’est pas mauvais dans ce quotidien – l’enquête consacrée aux femmes excisées qui vivent dans notre pays sous le titre « Les femmes coupées », par Ondine Debré.

      « Plus de 60 000 femmes vivant en France seraient excisées. Si les chirurgies réparatrices existent, le plus dur est souvent de réussir à parler de ce traumatisme comparable à un viol. »

       Comptez mesdames et messieurs ce que cela représente statistiquement dans la population féminine française globale, sans distinguer, pour autant que cela soit possible, les origines, les « identités », ni la pyramide des âges, soit une femme « coupée » recensée pour 550 femmes !

       Pour l’année 2004, l’INED indique : « En 2004, on estimait à 53 000 le nombre de femmes adultes excisées en France. », soit une femme adulte sur 450.

       D’après le Huttingtongpost.fr (5/10/2016), le chiffre cité était de 57 000 pour la France et de 170 000 pour la Grande Bretagne, ce qui représente pour ce deuxième pays « communautariste », une femme adulte (+ 24 ans) sur 133.

      A lire ces chiffres, et à partir de cet exemple de l’excision, on voit clairement ce qui différencie le modèle anglo-saxon vanté par Monsieur Madaule et le modèle français qui se situe, j’imagine dans le même  « espace-temps ».

       Je dis clairement non à cette nouvelle mode du communautarisme, laquelle confine à la sottise, avec le lourd parfum des « fausses sciences » chères à Pascal !

      Jean Pierre Renaud

LA France, grande puissance ? Le cavalier seul de la France ! L’analyse Madaule

La France grande puissance ?

Puissance passée, présente, ou à venir ?

Le cavalier seul de la France !

Commentaire d’une chronique signée Stéphane Madaule intitulée :

« Affaires étrangères, la France toujours présente ? »

Journal La Croix du 20 août 2014

            Une chronique dont le contenu incite à la réflexion comme à la critique.

            L’auteur s’inscrit en faux contre le discours des déclinologues :

            « Les déclinologues de tout poil dissertent à longueur d’articles ou de livres sur l’affaiblissement supposé de la France. Bien entendu, la situation économique de notre pays n’est pas très brillante et n’engendre pas l’optimisme. Bien sûr, les déboires de l’Union européenne ne laisse guère entrevoir de perspective crédible quant à la naissance d’une nouvelle superpuissance sur le sol européen. Evidemment ; avec ses 65 millions d’habitants, notre pays n’est plus qu’une petite partie du monde et ne peut prétendre peser excessivement sur les grands équilibres géopolitiques.

               Et pourtant, si l’on va dans le détail, dossier par dossier, l’influence de la France n’est pas négligeable..… »

            L’auteur examine tour à tour le rôle de la France dans le monde, notamment en Afrique, et en tire la conclusion que :

         « Seuls quelques pays comme la France et dans une moindre mesure le Royaume Uni ont réussi le tour de force de découpler leur influence de leur puissance réelle sur le plan économique. »

          La démonstration de l’auteur est incontestablement optimiste, car les interventions de la France en Afrique, n’auraient pu se développer sans le soutien des Etats Unis, pour ne pas dire à l’abri de cette grande puissance, outre le fait que la France a fait « cavalier seul », accusant ensuite ses partenaires européens de mollesse..

           Le rôle de la France dans les grandes instances internationales n’est pas négligeable, mais comment démontrer qu’il est plus important que celui d’autres puissances moyennes ?

        En Europe, la France ne joue plus le même rôle moteur que dans le passé, faute de s’investir dans une nouvelle forme de puissance, celle de l’Union européenne avec un saut stratégique vers une union politique de la zone euro, vers une défense européenne, et vers une politique étrangère européenne.

          Là, se trouvent les leviers d’une autre forme de la puissance de la France !

      Afin d’apprécier la portée de l’analyse Madaule, quoi de plus attristant que ce spectacle d’une Union européenne incapable en effet de s’opposer ou d’intervenir efficacement contre les initiatives intempestives d’un Poutine en Ukraine ou les actions criminelles des nouveaux djihadistes de l’Irak !

        A lire cette chronique, on a l’impression de se trouver en étroite familiarité avec un genre de vie qui ressemble étrangement à celui d’une noblesse décatie qui donne le change, fût- elle un peu ruinée, joue avec une façade qu’elle entretient, alors que le toit fuit, et qu’une grande partie des pièces (entre autres les quartiers défavorisés) est dans un état de ruine.

        La France, c’est vrai, continue à faire bonne figure, fait comme si elle n’était plus sous la protection de la grande puissance américaine, grâce à l’héritage de son passé, une bonne figure, mais maquillée, ressemblant effectivement à un déclin, faute d’oser l’Europe.

      Loin de moi toutefois, l’idée qui vient toutefois à l’esprit, de comparer les actions étrangères de la France à celles d’un Lucky Lucke, contre les frères Dalton dans « Cavalier seul » !

Jean Pierre Renaud