Je ne sais qui a pu souffler une telle idée, aussi farfelue, à Bayrou, mais la proposition qui consisterait à nommer un sous-préfet dans « les quartiers devenus zones de non-droit », avec obligation de résidence dans le quartier », ressemble fort à un nouveau gadget politique !
Cette proposition méconnait la problématique de ces quartiers dont la solution n’est pas de mettre plus d’Etat central dans ces quartiers, mais plus d’Etat local.
C’est mal connaître le corps préfectoral que de penser qu’il suffira de mettre des dizaines de sous-préfets dans ces quartiers, des sous-préfets qui n’ont pas de compétence particulière dans ce domaine, pour traiter ces problèmes difficiles, et qu’on ne trouvera d’ailleurs pas dans les effectifs.
En plus des préfectoraux à la ville, ou à l’égalité des chances ? Qui servent à quoi ?
Je préfère clairement la solution que j’ai déjà exposée sur le blog du 1er mai 2010, à propos de mes notes de lecture de l’excellent livre de M.Bronner, « La loi du ghetto », à savoir la création d’un pouvoir communal nouveau, conseil d’arrondissement ou commission élue, avec un patron, et surtout un budget dédié à ces quartiers, à l’image des conseils d’arrondissement qui existent à Paris, Lyon et Marseille, la gestion déléguée des équipements de proximité, la présence d’un échelon du service civique, le tracé d’un chemin balisé école-emploi…
Avec naturellement en face, le référent préfectoral dans le système préfectoral actuel, habilité à coordonner les services de l’Etat présents dans ces quartiers.
Et pour ajouter une touche finale, pour les personnes bien informées, comment ne pas faire un rapprochement « suspect » avec les fameux Bureaux Arabes du Maroc, ou des SAS en Algérie ?
Jean Pierre Renaud