Le « benchmarking : Réfugiés ou Migrants ?

Le « benchmarking »

Plus simplement la bonne information !

Réfugiés ou Migrants ?

Que cache ce mot anglo-saxon et savant ?

Il n’y a rien de nouveau sous le soleil !

Le cas des « mineurs étrangers isolés »

            Le ministre de l’Intérieur a évidemment choisi le mot pour faire le buzz, car dans notre pays et dans les médias d’aujourd’hui, les mots anglo-saxons ont plus de chances de faire le buzz que le vieux bon français.

            Les dénominations choisies par les médias, les responsables politiques ou des groupes de pression humanitaires ou non, ont introduit la plus grande confusion dans l’interprétation de la nature des flux démographiques qui sont arrivés à nos frontières, pour autant qu’elles existassent encore : s’agissait-il de réfugiés ou de migrants économiques ?

            il y a quelques années, je me souviens avoir accroché les responsables du journal la Croix sur la distinction qu’il convenait de faire dès le départ entre réfugiés et migrants.

            Il est évident que des flux de migrants économiques venus de pays d’Afrique en paix relative ont profité de l’occasion provoquée par la guerre de Daech en Syrie et en Irak pour franchir mers et frontières.

         Les pays d’Europe ont ouvert une large brèche dans leur politique d’accueil, d’autant plus large que les pays de l’Union ne sont toujours pas d’accord sur la politique d’immigration qu’il convient d’appliquer, chacun d’entre eux tentant de repasser le réfugié ou l’immigré à l’autre.

        La situation actuelle de l’Allemagne montre que la générosité de la chancelière y a profondément rebattu les cartes politiques, et pas obligatoirement au profit de la paix civile et du bien commun.

            En ce qui concerne la France, on ne peut qu’être surpris de voir entrer dans ces nouveaux flux des enfants supposés mineurs venus de l’Afrique de l’ouest ou du centre mettre à profit cette situation internationale pour bénéficier chez nous d’une loi de protection des mineurs.

           C’est l’exemple du fonctionnement du « benchmarking », c’est-à-dire des informations de toute nature qui donnent la possibilité aux candidats à l’émigration de s’orienter, de s’organiser pour atteindre le pays de leur choix.

            Il faut bien comprendre que dans beaucoup de villages ou cités situés sur les fleuves Sénégal, Niger, ou Congo, on sait depuis longtemps beaucoup de choses sur la vie que connaissent des parents ou des amis dans notre pays.

            Il est évident qu’il en a toujours été ainsi, sauf que l’explosion des médias, des réseaux de communication en tout genre, a démultiplié ces possibilités d’information.

            Au cours de son histoire, l’Afrique a souvent connu des flux de migrations internes volontaires ou forcées.

            Dans le cas de la France, la présence de communautés importantes de Français d’origine immigrée constitue, avec le partage d’une langue commune, un facteur évident d’attraction.

             Il est non moins évident que la profession de passeur y a prospéré, de même que celle des faussaires de papiers, alors qu’en même temps, certaines entreprises françaises n’ont pas été mécontentes d’embaucher des clandestins.

          Dans de nombreux cas, le gain d’argent constitue un des motifs fréquent de l’émigration, parce que le parent émigré soutient financièrement toute sa famille.

            Pour mieux comprendre la nature et l’origine de ces flux officiels ou clandestins, il n’est pas inutile d’avoir un minimum de connaissances sur la culture africaine, la place du collectif, de la famille dont la composition est très différente de la nôtre, beaucoup plus large, le rôle des parentés, le rôle des anciennes coutumes, etc…

            Comment blâmer ces mouvements suscités par l’espoir d’une vie meilleure? Ils ne sont pas nouveaux.

            Pourquoi ne pas avoir aussi la lucidité de constater que toutes sortes d’associations de couleur « humanitaire » prennent place dans le « benchmarking » des flux de migrants ?

            L’immigration actuelle soulève beaucoup de difficultés en raison de son caractère massif, incontrôlable, qui ne tient aucun compte des capacités d’accueil des pays européens. C’est un facteur évident de trouble de la paix civile, d’autant plus que l’Union européenne fait preuve à la fois de laxisme et de désunion, alors qu’un islam de combat multiforme sait épouser tous les ressorts de propagande et d’action offerts par ces flux de migrants incontrôlables ou incontrôlés.

            Les Françaises et français d’origine immigrée sont mieux placés que quiconque pour mesurer les risques que notre pays est susceptible de courir dans un tel cas de figure.

            Il faut aussi que les gouvernements des pays d’émigration assument leurs responsabilités, lesquels, faute souvent de bonne gouvernance, feignent d’ignorer qu’ils n’échapperont pas, qu’ils le veuillent ou non, à une certaine dose de contrôle démographique.

            Beaucoup de ces pays ont beaucoup de peine à sortir d’un statut de pays assisté, très proche, pourquoi ne pas le dire de l’ancien statut colonial.

Le cas des « mineurs étrangers isolés »

            Avant toute chose, il convient de rappeler que notre pays s’est fait l’obligation juridique d’accueillir tout mineur étranger isolé.

            Il se trouve que, le 20 août 2018, sous le titre en première page « Migrants mineurs : l’épineux problème », le quotidien régional Ouest France a consacré plusieurs articles sur le sujet en ce qui concerne les données générales du problème et le cas de la Loire Atlantique.

            Je ne pense pas que l’on puisse faire un mauvais procès à ce journal qui expose le sujet avec un regard d’humanité, mais cela ne doit pas empêcher les citoyens de notre pays de porter un regard lucide sur ce dossier sensible.

            Regard lucide sur l’authenticité des témoignages qui fondent la reconnaissance juridique du titre de « mineur étranger isolé », et sur l’âge réel du mineur étranger, avec toute la difficulté de faire la lumière sur ces deux points.

            Connaissant un peu la culture africaine, les propos que tient le jeune guinéen interviewé dans le journal suscitent de ma part plus que de la réserve.

            Mais le problème n’est-il pas ailleurs, précisément dans les pays d’origine des jeunes migrants, celui de l’information dont  ils disposent au sein de leurs familles, des aides dont ils ont pu bénéficier pour affronter maints dangers pour arriver dans notre pays.

           Le problème ne concerne-t-il pas plus encore les pouvoirs publics des pays africains dont sont originaires ces mineurs, car après tout, les destinées de leurs enfants les concernent avant nous.

       Il semblerait assez légitime de renvoyer  les jeunes migrants dans leur pays, plutôt que de continuer à entretenir le feu de ce type d’immigration que notre pays est de moins en moins capable de gérer.

        Le même journal citait le chiffre de 476 mineurs isolés en Loire Atlantique, et indiquait qu’en ce qui concerne l’évolution du nombre de mineurs reconnus comme tels et accueillis dans notre pays, il y en avait 8 054 en 2016 et 14 908 en 2017, soit une hausse de 85% en un an, dont 80% viennent d’Afrique.

          Il est évident que cette progression n’est pas innocente.

         Par ailleurs, personne n’évoque le chiffre des « mineurs » étrangers qui ne se voient pas reconnaître le statut, et qui restent donc en France et gonflent l’effectif des migrants sans papiers.

        Dans le même journal : « La prise en charge d’un jeune isolé nécessite 50 000 euros par an », ce qui représente un coût annuel national pour ceux reconnus tels en 2017 de 14 908 x 50 000 =  745 400 000 euros.

      Une source IFRAP du 11/07/17 indiquait en charge budgétaire nationale : « bientôt un milliard cinq cents millions pour les pouvoirs publics », j’écrirais plutôt pour les contribuables.

       Ce dossier est en lui-même un scandale international et national à tout point de vue et les criminels ne sont pas toujours ceux que l’on désigne à la vindicte publique.

        Question :  ne serait-il pas plus intelligent, et en définitive plus humain de verser une partie de cet argent aux pays africains d’origine, lesquels seraient beaucoup mieux placés pour assumer la responsabilité qu’un tel système nous transfère dans des conditions tout à fait discutables, tant il met en cause la fiabilité des relations internationales que nous entretenons avec ces pays africains, notamment ceux de l’Afrique de l’Ouest ?

    Jean Pierre Renaud

Crise migratoire et vérité statistique ? « La France a accueilli plus de réfugiés que l’Italie » Didier Leschi

Crise migratoire et vérité statistique ?

« La  France a protégé plus de réfugiés que l’Italie »

Didier Leschi, directeur de l’Ofii, le Figaro du 15 juin 2018, page 18

A lire attentivement cette interview, le lecteur  peut avoir l’impression de lire une recette de salade russe ou niçoise, car il  est impossible de distinguer entre les différents flux d’immigration « officielle » que la France a       accueillis au cours des dernières années, d’autant plus que chacun sait que les demandes d’asile refusées correspondent pour l’essentiel à des flux d’immigrés restés chez nous sans papiers.

            Le chiffre de 267 000 titres de séjour attribués en 2017 est considérable, sans que l’on sache à quoi il correspond, migrants ou réfugiés, regroupement familial ou non, mariages mixtes ou non, etc…

            Ce que l’on peut retenir c’est l’importance de ces chiffres, alors que les processus d’intégration sont en panne, que les flux clandestins continuent, et surtout qu’une partie non négligeable des nouveaux immigrés viennent de pays de l’Afrique du nord ou de l’ouest :

            « Sur les 124 000 personnes disposant du droit d’asile, il y a une forte poussée venant de la Guinée, de la Côte d’Ivoire (+68%), d’Algérie (+26%) et du Mali (+35%). Les syriens n’arrivent qu’en quinzième position…)

Est-ce bien sérieux ? Ces pays sont-ils en guerre ? Dans le cas du Mali, nous y envoyons nos soldats pour défendre ses frontières en même temps que les nôtres, c’est vrai, mais cet Etat indépendant nous envoie ses enfants ?

            Dire que nos médias et tout un ensemble de groupes de pression humanitaires de bonne ou de mauvaise foi tentent en permanence de nous entrainer dans une spirale de mauvaise conscience grâce à une confusion voulue entre réfugiés et migrants !

            L’interview n’évoque pas le dossier très sensible des mineurs étrangers, alors que la connerie d’une loi Sarkozy a créé une obligation d’accueillir et de protéger les mineurs étrangers, un réel « appel d’air » pour ce type d’immigration, même si Monsieur Leschi « n’aime pas beaucoup l’expression « appel  d’air ».

            A lire ce type de document, on ne peut manquer de regretter ce flou statistique et conceptuel entretenu par un des responsables du contrôle avancé et sensible des flux d’immigration que la France accueille ou non en toute connaissance de cause.

     Jean Pierre Renaud