Après le PSG, le Qatar investit l’Ecole Militaire: à cheval ! à cheval …!

Après le PSG, le Qatar investit l’Ecole Militaire : à cheval, à cheval … !

Lu dans Direct Matin du 30 septembre 2014 :

« 120 METRES DE LARGEUR

« C’est la surface de la façade de l’Ecole Militaire (7°) sur laquelle sera projeté vendredi un film de présentation du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, qui aura lieu dimanche. Cette œuvre hippique de dix minutes sera diffusée deux fois dans la soirée, à 20h45 et à 22h30. www.France-galoip.com »

Le ministre ou le général qui a donné cette autorisation mériterait d’être mis aux arrêts de rigueur à Doha !

« Qui a peur du Qatar? » Le Monde du 9 octobre 2012

« Qui a peur du Qatar ? »

L’air du monde  Chronique

Le Monde du 9 octobre 2012, page 21, DECRYPTAGES ANALYSES

Décryptons donc, à notre tour, cette belle et dense chronique d’un monde fascinant !

            « Fascinantes coïncidences… » entre trois événements dont la parenté parait évidente aux yeux de la chroniqueuse, c’est à dire l’exclusion d’URSS de l’Agence américaine d’aide au développement (Usaid) par Poutine, la ville américaine de Toledo déroulant le tapis rouge à cent soixante investisseurs chinois, et devinez quoi, et bien sûr, les 50 millions d’euros du Qatar annoncés pour soutenir les projets d’entreprises privées nés dans les banlieues françaises.

En rappelant la genèse « instructive » de ce dossier, la chroniqueuse fait une observation intéressante, et peut-être capitale :

« C’est la première fois qu’un Etat étranger, hors Union européenne, finance une politique publique en France. »

Et plus loin : « Que nous dit cet épisode ? Il nous renvoie d’abord à l’échec de l’intégration des banlieues…

Le Qatar n’est pas un modèle de transparence ni un modèle social…

Il nous dit, enfin, que ces frictions vont se multiplier. Gigantesques, ces fonds souverains des pays émergents ou pétroliers cherchent des débouchés au moment où nos pays cherchent, eux, des solutions à la crise de la dette et au chômage. Il faut apprendre à prévenir ces tensions, à distinguer les craintes légitimes d’interventionnisme ou d’incompétence et les fantasmes ou les susceptibilités nationales mal placées. »

Et la chroniqueuse de choisir son point de chute de conclusion avec l’exemple des Chinois à Toledo !

Je vous avouerai que la mise sur le même plan des trois types d’intervention a de quoi surprendre, pour de multiples raisons, dont les principales sont les suivantes :

« Fascinantes coïncidences » entre trois « événements » qu’il est possible, intellectuellement, de mettre sur le même plan de l’analyse et du raisonnement ?

Alors que, comme la chronique l’écrit : « C’est la première fois… »

« Il nous renvoie à l’échec de l’intégration des banlieues », effectivement !

Mais est-ce que le journal Le Monde, dont je suis un ancien lecteur, a fait son métier de journalisme sur ce sujet sensible alors que la gauche et la droite, complices, depuis plus de trente années, n’ont jamais mis le paquet sur ce dossier.

Est-ce que Le Monde a jamais interviewé les responsables politiques concernés, notamment tous ceux qui ont exercé ou exercent encore des mandats, depuis de longues années, dans des circonscriptions à quartiers sensibles pour leur demander des « comptes » sur les initiatives qu’ils ont prises, les projets menés à bien, pour faire entrer « leurs » quartiers dans la République ?

Je n’en ai gardé aucun souvenir.

La Seine Saint Denis aurait été depuis longtemps un bon terrain pour un journalisme d’investigation critique, d’interviews et de suivi politique, ainsi que plus récemment le 18ème arrondissement de Paris, berceau des illustres éléphants du Parti Socialiste que tout le monde connait et qui ont fait une belle carrière au sein de leur parti.

Et en ce qui concerne le Qatar, indulgence ou litote de la part de la chroniqueuse, en notant simplement que « Le Qatar n’est ni un modèle de transparence ni un modèle social » ?

Car plus haut, la chronique avait relevé : « C’est la première fois qu’un Etat étranger… », oui, et il ne s’agit pas de n’importe quel Etat, même dans ses apparences les plus sympathiques, mais d’un Etat théocratique dans une composante sunnite, donc avec toute la complexité politique et religieuse que ce type d’intervention introduit dans le brassage religieux qui affecte la France, et notamment les banlieues, avec un Islam à la Française qui a de la peine à exister.

Je ne suis donc pas sûr, que le propos concernant « les fantasmes ou les susceptibilités nationales mal placées » soit bien approprié au cas du Qatar, même si la politique de ce petit Etat dérange peut être plus qu’il ne conviendrait actualité et politique françaises.

Je complèterais donc volontiers la question « Qui a peur du Qatar ? », par une autre question : « Fantasmes ou susceptibilités nationales », vraiment ? 

            A cette lecture, aurais-je été ce papillon que la lumière des coïncidences n’aurait pas réussi à fasciner ?

Et à recommander le petit encart d’un confrère, le Canard Enchainé du 11 octobre, page 5, intitulé « Le Qatar tout voile dehors », avec à l’occasion du Prix de l’Arc de Triomphe (7 octobre 2012), une photo de buste d’une des hôtesses : …« dans la partie dédiée à la gastronomie qatarie, le dépaysement était garanti : des hôtesses vêtues d’un niqab proposaient des spécialités locales. »

Jean Pierre Renaud