Humeur Tique: Les Mots ou les Expressions du jour politique, pacte et relation inappropriée

Humeur Tique : de bons sujets de dissertation pour des élèves de classes sciences po. !

Les Mots ou les Expressions du jour politique

Un mot : le « pacte »

Une expression : une « relation inappropriée »

A commenter sur tous les plans : linguistique, anthropologique, sociologique, psychologique, et bien sûr politique…

Humeur Tique: Paris Plage et l’enquête publique des berges de la Seine – Les Tanks 4X4 de Paris

Humeur Tique : Paris Plage et la démocratie parisienne, l’enquête publique des berges de la Seine

Les tanks 4×4 de la capitale et sa majorité écolo-socialiste

         Les berges de la Seine : le projet de leur aménagement est soumis à l’enquête publique.

Bling bling, et pleins feux pour agir à l’ombre ?

            On peut ne pas éprouver une tendresse particulière pour le bling bling plein com de la grande élue du 7éme arrondissement de Paris, et partager son étonnement quant au choix des dates qui ont été retenues pour lancer cette enquête publique.

            N’est-il pas clair que l’on veut ainsi manipuler le choix des citoyens, car le maire lance son enquête à un moment du calendrier qui n’est pas représentatif du corps électoral de Paris !

Au cours de cette enquête, Il y aura sans doute plus d’amateurs de Paris Plage que d’acteurs d’une vie économique et sociale au ralenti !

         Les tanks 4×4 de la capitale et de sa majorité écolo-socialiste

Le maire de Paris mène une politique systématique d’asphyxie de la circulation automobile qui frôle quelquefois l’absurdité, lorsqu’il réaménage un carrefour dans le bois de Boulogne, celui des Cascades, en y laissant  de grands espaces vides et sablés pour un coût total d’environ 1,5 million d’euros, avec pavage d’une partie de la nouvelle chaussée, s’il vous plait !

            Pourquoi ne pas donner un nouveau nom à ce carrefour, celui des Pigeons ?

            Ceci dit, pourquoi pas ? Si cette politique n’est pas trop en contradiction avec celle qui tend à conserver à la capitale ses entreprises !

            Mais comment ne pas être étonné de voir de nombreux tanks 4×4 encombrer les rues et les trottoirs, et polluer la capitale, alors que leurs propriétaires ont sans doute les moyens de fréquenter les nombreux parkings, mais payants, de la ville ?

            Le maire d’une grande ville telle que Paris serait à ce point démuni de pouvoirs pour contenir la pollution des tanks 4X4, plus encore que la voiture de madame et monsieur tout le monde ?

Humeur Tique: l’Union Européenne, notre rêve, Merkel et son nucléaire, morale politique avec Jospin et Mitterrand, élection présidentielle 1974 truquée, myopie et double foyer chez Mitterrand

Humeur Tique : L’Union Européenne, notre rêve, Merkel et son nucléaire, morale et politique avec Jospin et Mitterrand, myopie et double foyer chez Mitterrand

            L’Union Européenne, notre rêve ? Ne trouvez-vous pas étrange, très étrange, la situation actuelle de l’Union Européenne présidée par un Belge dont le pays est capable de se gouverner sans gouvernement depuis plus d’un an, par un président de commission Portugais dont le pays est en dépôt de bilan, et représentée à l’étranger par une lady anglaise qui ne partage pas les grands objectifs de notre union, puisque la Grande Bretagne est restée hors de l’Euro ? 

            Merkel et son nucléaire : fin du nucléaire en Allemagne ? Très bien ! Mais à la condition que l’Allemagne n’importe pas d’électricité produite, par exemple, par les centrales nucléaires françaises ! 

            Morale et politique, Jospin, Mitterrand, et la posture gaulliste Garraud : on savait déjà que Chirac avait donné des consignes à ses troupes pour faire voter Mitterrand, et donc battre Giscard, mais les « non-initiés » découvrent sans doute que Jospin a aidé la candidate gaulliste dissidente Garraud à recueillir les cinq cents signatures dont elle avait besoin pour être candidate. (Le Parisien du 7/05/11, page 6, livre Vaillant).

            Certains se souviennent sans doute des postures soi-disant gaullistes de Garraud, mais d’autres auraient-ils pu penser que l’ancien premier ministre socialiste se soit prêté à un tel jeu ?

            Morale et politique, l’élection présidentielle de 1974 : d’après Jacques Attali (interview dans les Echos du 9 mai 2011)

 « En réalité, la campagne de 1981 ne fut que la répétition de 1974, que Français Mitterrand avait en fait emportée puisque l’on sait maintenant que les résultats des DOM-TOM ont été truqués. »

Qui va confirmer ?

Clin d’œil politique : comment résister à la citation d’un mot d’esprit qui figure dans le texte « En vue » des Echos du 10 mai 2011, en dernière page, intitulé « François Mitterrand » :

« Tout gourmet qu’il ait été des plaisirs de la vie et des fastes de sa fonction, l’ami des arbres et des livres n’a jamais sacrifié à la myopie de l’instant, même s’il n’a pas attendu ses deux septennats pour adopter la pratique du double foyer. »

La politique étrangère de la France: réflexions d’un citoyen

Réflexions d’un citoyen sur la politique étrangère de la France

L’actualité arabe met le projecteur sur la politique étrangère de la France, et il est bien dommage que les citoyens français, directement, ou par la voix de leurs représentants à l’Assemblée Nationale ou au Sénat, n’aient jamais l’occasion de débattre de ces sujets, et de donner leur avis.

Chacun sait en effet qu’elle est le plus souvent entre les mains de hauts fonctionnaires, en poste à l’Elysée, plus ou moins talentueux, et à mon humble avis, trop souvent, ignorants de l’histoire des relations entre la métropole et ce qu’il était convenu d’appeler « l’empire français »

Première réflexion donc, relative au fonctionnement des pouvoirs de la Cinquième République actuelle : qui décide ? Qui porte la parole de la France ? Le Conseiller spécial du président lorsqu’il signe une tribune dans le Monde ?  Le Secrétaire Général de l’Elysée lorsqu’il donne ses instructions? L’ambassadeur de France à Madagascar lorsqu’il prit la parole, au mois de décembre, pour accréditer le discours d’un président d’une haute autorité provisoire, toujours provisoire depuis plus de deux ans, laquelle a accédé au pouvoir grâce à un coup d’Etat ?

A Madagascar, est-ce que la voix de la France n’aurait pas été plutôt, et clairement, celle de la condamnation du coup d’Etat et de son engagement déterminé en faveur d’un retour au fonctionnement normal des institutions, à la suite d’élections libres organisées sous le contrôle international, en plein accord avec les puissances régionales d’Afrique ?

Quelle image de la démocratie de notre pays donne-t-il ainsi à la jeunesse de ce pays en cautionnant un coup d’Etat, et en entretenant un rôle très ambigu de la France dans le processus actuel de retour à la « démocratie » malgache ? Mais il est vrai que la plupart des Français ne savent pas grand-chose sur Madagascar, pour autant d’ailleurs qu’ils sachent même situer la grande île sur la carte !

Deuxième réflexion de la part d’un citoyen qui dispose d’une assez bonne connaissance de notre histoire coloniale, relative au fonctionnement institutionnel de la Cinquième République très semblable à celui de la Troisième République.

En partant à la conquête de la terre entière, Jules Ferry et sa petite équipe de « colonialistes » ont incontestablement ouvert la voie pérenne des méthodes de travail de la petite équipe de notre belle Françafrique, dans le silence, la manipulation, et pourquoi ne pas le dire, dans la corruption et le mélange des genres !

Seule différence, et elle est capitale, la Chambre des Députés se saisissait alors du sujet, consacrait des séances entières au Soudan, au Tonkin, ou à Madagascar, alors qu’à ma connaissance la politique étrangère de la France dans ces anciens territoires français n’est jamais évoquée  et encore moins débattue à l’Assemblée.

Est-il nécessaire de rappeler que le gouvernement de Jules Ferry est tombé sur les affaires du Tonkin ?

Que les personnes les mieux informées nous disent quand la position de la France en Côte d’Ivoire ou à Madagascar a été l’objet de questions et de débats à l’Assemblée ? Quand l’Assemblée Nationale a-t-elle approuvé la politique de la France dans ces deux anciennes colonies ?

Et c’est là qu’est le fond du problème, étant donné que la politique étrangère de la France n’est jamais sérieusement débattue et approuvée par la représentation nationale.

Et donc en parallèle, et impunément, de grands notables français, politiques, économiques, ou universitaires, avec le concours de je ne sais quelles officines, mènent on ne sait jamais quelles missions, et au service de qui et de quoi !

Troisième réflexion, liée au débat ouvert par la tribune du groupe de diplomates « Marly », celle du positionnement de la diplomatie française dans le monde. La France n’a plus les moyens d’une grande puissance, et combien de fois faudra-t-il le répéter !

Pourquoi ne pas dire que cette diplomatie souffre des mêmes défauts qu’une certaine politique française en général, celle d’avoir des ambitions qui, depuis longtemps, ne sont plus à la portée de notre pays ? Pourquoi ne pas oser dire que notre réseau d’ambassades est surdimensionné, même si en définitive son coût global n’est pas exagéré, car il faut faire des choix : comment ne pas se poser la question de la compatibilité de ce réseau avec celui que l’Europe met en place actuellement ? Afin de résumer ma pensée, j’userais volontiers d’une maxime bien connue des temps passés, en Franche Comté, dans un langage beaucoup plus vert !

Le grand journal Le Monde n’aurait-il pas, par hasard, le même type de problème, celui de la réadaptation de son réseau mondial à ses moyens ?

Quatrième réflexion, corrélative de la précédente : est-ce que la France a su trouver les moyens d’adapter le métier d’ambassadeur à la révolution internet, à l’explosion mondiale des communications et des médias, révolutions de nature à bouleverser l’exercice du métier ?

Et la même réflexion pourrait sans doute être faite pour les métiers de souveraineté, préfectorale et justice y compris.

Cinquième réflexion, celle de l’indépendance de notre politique étrangère à l’égard de notre ami puissant, les Etats Unis, pour autant que cette indépendance puisse de toute façon exister. Il est évident, et le fait a été souligné, que le retour de la France dans l’OTAN a limité les marges de liberté que le pays pouvait avoir auparavant, mais sans en exagérer toutefois les possibilités réelles.

Sixième réflexion, un excellent spécialiste du monde arabe, M.Laurens a eu l’occasion d’exprimer une opinion tout à fait intéressante à l’émission animée par M.Elkabach à la bibliothèque Médicis, le 26 février, une opinion susceptible de consoler beaucoup d’observateurs : la diplomatie française a été, comme toutes autres, aveugle sur les événements qui allaient agiter le monde arabe, et c’est tant mieux, car au moins, ces pays ne pourront pas accuser les occidentaux d’avoir allumé les incendies démocratiques de Tunisie, d’Egypte, et d’ailleurs.

M. Elkabach avait organisé un débat très intéressant, original, parce que transversal entre un écrivain égyptien célèbre, M.Khaled Al Khamissi, le ministre actuel des Affaires étrangères d’Algérie, M. Mourad Medelci, et le professeur Laurens, spécialiste reconnu du monde arabe, dont l’objet était le devenir des révolutions arabes en cours, avec le rôle majeur de la jeunesse de tous ces pays, incontestablement une des clés de leur évolution.

Avec, en finale, le constat du tout est possible !

Comment ne pas terminer ces réflexions en regrettant que l’ambassadeur de France en Tunisie n’ait pas été rappelé illico presto dans son pays?

La France n’a pas fini de payer son verbe imprudent et impudent, comme elle a mis longtemps à payer auprès de la Chine la perte de « face » que le Préfet de Police lui a infligée à l’occasion du passage de la flamme olympique à Paris !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: « l’inconscient postcolonial » du Parti Socialiste à Dakar!

La politique étrangère du Parti Socialiste, ou « l’inconscient postcolonial français » à la manoeuvre !

Journal Les Echos du 7/02/11, page 2

                        Sur le discours que Martine Aubry va prononcer à Dakar, où elle participe au Forum social mondial, le secrétaire national du PS chargé de l’international, Jean-Chritophe Cambadélis a déclaré dans les Echos :

            « A travers ce voyage, elle veut rompre avec cet inconscient postcolonial français qui a conduit à des discours malheureux  comme celui de Dakar. »

Ou à des voyages d’ingérence de la Françafrique socialiste dans les affaires africaines mystérieusement guidés par leur inconscient postcolonial ? Comment ne pas évoquer à ce sujet les voyages de MM Cambadélis, Le Guen et Lang à l’occasion des dernières élections présidentielles de Côte d’Ivoire, avec leur ami « socialiste » Gbagbo,  toujours au pouvoir ?

Les propos Cambadélis marquent effectivement un réel progrès dans l’analyse des relations franco-africaines : on est passé de l’inconscient colonial collectif cher à l’historienne coloniale et postcoloniale Coquery-Vidrovitch, qui s’est rendue elle-même en Côte d’Ivoire pour s’y faire décorer par son grand ami Gbagbo à l’inconscient postcolonial français !

Avec la venue éventuelle du PS au pouvoir, il y a vraiment de quoi être inquiet sur le contenu de la politique étrangère de la France à l’égard de l’Afrique, une rupture avec un inconscient postcolonial qui mériterait  incontestablement d’être scruté par nos meilleurs psychanalystes, afin de déterminer s’il existe.

A quoi sert encore le politique ?

    S’il a jamais servi !

            A voir la Belgique privée de gouvernement depuis plus de six mois, vivre comme si de rien n’était !

            A voir le politique français vivre aujourd’hui, quasiment, ,comme s’il n’y avait, ni Europe, ni monde ! .

 Il y a effectivement de quoi se demander à quoi sert encore le politique, et s’il a jamais servi à quelque chose ?

Certains analystes n’ont-ils pas raison en constatant que, de toute façon, le politique ne sert pas à grand-chose, sinon à entériner, à mettre en scène, à amortir le choc du changement, plus ou moins rapide et brutal, provoqué par les changements techniques et économiques, une sorte de psy.

Illustration actuelle : informatique, internet, ou téléphone mobile continuent à exploser, et les pouvoirs publics courent toujours après l’évènement.

Est-ce qu’un député français s’est déjà posé la question de savoir de quelle liberté de décision il pouvait disposer par rapport aux institutions européennes ? Quel est le pourcentage de sa compétence juridique dans nos affaires nationales ? 30%, 40%, ou 50%, au mieux ?

Les citoyens seraient heureux d’avoir cette évaluation pour mieux comprendre le qui fait quoi en Europe et en France, et  savoir exactement à quoi sert aujourd’hui un député français..

Les grands « ténors » de la politique française sont tous confinés dans leurs terres, Copé à Melun, Aubry à Lille, Royal à Poitiers, Fabius à Rouen, et Bayrou « l’européen » à Pau, alors que c’est à Bruxelles ou à Strasbourg, et dans les grandes instances internationales que sont prises les décisions qui fixent le destin du pays.

En France, on continue à faire du débat franco-français, alors que notre sort se décide ailleurs.

Les socialistes ont-ils quelquefois pensé que les délocalisations correspondaient aussi à une nouvelle répartition des richesses dans le monde, et qu’il convenait donc de définir une nouvelle approche de la délocalisation  socialiste ?

A la différence de certains de nos chefs d’entreprise, nos politiques continuent à raisonner selon la caricature déjà ancienne du Français « avec son béret sur la tête et sa baguette de pain sous le bras », alors que les décisions nationales se prennent dans les institutions européennes et internationales, et que l’économie française est entrée dans un combat mondial !

.Nos politiques seraient d’ailleurs bien inspirés de remettre rapidement en chantier les institutions européennes : une Europe à 27 n’est pas viable, telle qu’elle est, mais la Commission continue à pratiquer, de façon quasi-clandestine, le fait accompli de nouvelles adhésions.

La Chine et les Etats Unis parlent d’une seule voix et ont tout loisir pour manœuvrer, sur le plan stratégique, les pays qui composent actuellement l’Union, une Europe d’ores et déjà à géométrie variable, les uns dans l’euro et les autres pas !

L’Europe est « l’homme malade » du vingt et unième siècle !

Jean Pierre Renaud

« Chirac, le roman d’un procès » – Citation directe d’un témoin (fiction)

Chirac, le roman d’un procès

Fiction politique (le Monde-août 2010)

Citation directe d’un témoin (fiction)

Petit complément littéraire

            Le Président

            Nom, qualité, curriculum, ressources du témoin… Madame Andromède (alias Andrémère, pour les initiés)

            Madame : vous avez été convoquée, comme témoin, devant ce Tribunal à la suite de la lettre que vous lui avez adressée dans le cadre du procès de M.Chirac , lettre dont le contenu a attiré son attention.

            En tout début de cette correspondance, vous écrivez :

             « Compte tenu des fonctions que j’ai exercées au cœur des services de l’Etat pendant la période des emplois fictifs, au cœur du « système Chirac » (dont l’existence est contestée à tort par ses avocats), la lecture dans le Monde du texte, « Chirac, le roman d’un procès » a fait revivre, en foule, ainsi, sans doute, qu’à de très nombreux collègues, beaucoup de souvenirs sur le climat et le contexte politico – administratif de l’époque dans lequel nous travaillions. »

            Vos réflexions portent sur le déroulement du procès, « les exercices de haute voltige judicaire des avocats, les conciliabules politiques parallèles, aimables, haineux, ou tout simplement craintifs : qui va rembourser aux contribuables parisiens les sommes détournées ? Question effectivement bien lancinante pour les Chirac, mais sans doute beaucoup plus pour  Madame, dont toutefois les « jaunets » de présence chez LVMH, devraient atténuer les tourments. »

            Vous évoquez le cas du gendarme Roussin, « vous plaignez le pauvre gendarme Roussin » qui a lourdement payé son « obéissance au chef », après avoir, toutefois, largement profité des illuminations des « étoiles » de la constellation Chirac.

             En ce qui concerne Mme Casetta, vous nous faites part d’un soupçon relatif au choix de la trésorière, une paternité pleine d’humour, sans doute non avouée par une éminence de l’entourage du maire, et vous regrettez que le décès de M. »Mery de Paris » ait éteint toute action pénale, alors qu’il avait parfaitement décrit le système de corruption politique qui fonctionnait à l’avantage du parti du maire, tel que vous le connaissiez.

            Madame : que pouvez-vous dire au tribunal sur le climat politico – administratif qui régnait à l’époque des faits, et sur des points particuliers dont ce Tribunal n’aurait pas connaissance, afin de permettre aux juges de mieux en saisir la portée, et sur les faits eux-mêmes, ces emplois fictifs pour lesquels M.Chirac est renvoyé devant notre tribunal ?

            Madame Andromède

            Bien que toutes ces affaires soient très loin, il m’a semblé utile de vous faire part de ce que mes collègues et moi-même voyions et ressentions à cette époque. II a fallu ce procès fictif pour me remémorer  l’ambiance administrative dans laquelle nous travaillions à cette époque.

            Dans notre pratique administrative quotidienne, il nous apparaissait bien que la mairie et le RPR ne faisaient qu’un, en décisions, en personnel, et en moyens, logements, voitures et… petits fours. Il était clair également qu’une partie des services de l’Etat étaient affiliée au système Chirac.

            De nos jours, il devrait être encore possible d’interroger des centaines de fonctionnaires de la ville ou de l’Etat qui avaient beaucoup de peine à établir un distinguo entre la mairie de Paris et le RPR.

            Nous savions qu’il existait, en parallèle des procédures publiques de marchés, d’appels d’offre, un système de « racket » des entreprises, fort bien décrit par M.Mery, mais les services de la ville disposaient d’une armada de très bons techniciens du droit et de la finance, ce qui faisait que dans les dossiers présentés, il était exceptionnel qu’une illégalité sérieuse puisse être détectée.

            Le Président

            Certains ont évoqué l’existence d’un haut fonctionnaire dans l’entourage immédiat du maire, qui aurait été le grand trésorier secret du RPR. En avez-vous eu connaissance ?

            Madame Andromède

            Effectivement, un préfectoral de mes amis, avait effectivement bien connu ce collègue qui officiait  alors à l’ombre du maire.

            Le Président     

            Vous nous décrivez bien le système qui fonctionnait, connu de centaines de fonctionnaires, mais comment se fait-il alors qu’aucune dénonciation n’ait été faite à ce sujet ?

            Madame Andromède                   

            Pour dénoncer des faits délictueux, je n’apprendrai rien à personne, en disant qu’il faut des preuves, c’est un des objets, sinon le seul, de notre débat, mais il faut aussi du courage, et ce n’est pas ce qui est le plus répandu, d’autant plus lorsqu’on est le pot de terre contre le pot de fer.

            Quant aux preuves, certaines sont apparues à la lumière du jour judiciaire, mais beaucoup d’entre elles étaient très difficiles à réunir, compte tenu de l’habileté des montages juridiques ou financiers, et lorsqu’il y en avait, vous savez bien que le maire disposait d’une armée d’avocats de qualité, et bien rémunérés, pour que d’atermoiements en atermoiements, on finisse par dire, comme à ce procès : c’est vraiment une vieille affaire, une très vieille affaire que tout le monde a oubliée, laquelle met en cause un vieil homme, le pauvre, lequel a, au surplus, rendu quelques services, et qu’il est aujourd’hui populaire…

            Le Président

            Très bien, mais venons en au cœur du dossier : M.Chirac est poursuivi par la justice pour des emplois fictifs de la Ville de Paris, qu’il aurait initiés ou couverts, lesquels auraient servi à recruter des personnes mises, en fait, à la disposition du RPR. Avez-vous eu connaissance de l’existence de ces emplois ?

            Madame Andromède

            J’en ai eu effectivement connaissance à l’occasion d’une conversation, d’un coup de fil, mais sans avoir ni la volonté, ni la possibilité, d’établir un dossier à charge à ce sujet.

            Car, sur un plan général, comment voulez-vous que les services de l’Etat aient pu réellement contrôler, l’aient-ils voulu, et à moins que la délibération du Conseil de Paris, ne l’ait précisé, l’affectation d’un emploi à un des services de la ville, au siège du RPR, dans une association, ou à la permanence d’un élu, alors qu’il existait des dizaines de milliers d’emplois et des centaines de services.

            Et cela d’autant moins que toutes les administrations s’adonnaient à une vieille pratique de mise à la disposition syndicale, mutualiste, ou associative

            Alors, quelques emplois fictifs ou pas, quelle importance ? 

            Le Président

            Mais plus précisément, n’êtes vous pas étonnée de voir ce tribunal juger, somme toute, une petite affaire de corruption politique, alors que la réalité dépassait incontestablement la fiction que vous avez rapportée.

            Madame Andromède

            Effectivement, mais ce procès met du baume au cœur à tous ceux qui voyaient ces grands justiciables gagner du temps, toujours du temps, grâce aussi au concours d’avocats madrés, quelquefois sans doute, de magistrats zélés, sans qu’ils n’aient jamais de comptes à rendre à la justice, mais surtout aux citoyens, et à la République.

            Avec l’usure du temps, la disparition des preuves, plus de pénal !

            Dix, quinze ans après, tout est oublié, et la justice s’entend dire alors : si tard ! Et pour quelle utilité !

            Permettez moi encore un dernier mot sur l’enrichissement personnel, fruit de la corruption politique.

            Nous les avons tous entendu,  élus mis en cause ou pas, avocats, quelquefois juges, et très souvent journalistes, rétorquer que dans la plupart des dossiers judiciaires de corruption : « Il n’y avait pas d’enrichissement personnel !

            Aurai-je l’impertinence de poser une question simple : est-il possible de vivre sur un des grands trains de vie de la République sans fortune personnelle ? Alors fortune ou quelquefois carrière politique « assistée » ?

            Monsieur le Président

            Madame, je vous remercie. Voyez -vous autre chose à ajouter ?

            Madame Andromède

            Tout simplement, le jeu de mots d’un de mes collègues, incorrigible farceur devant l’Eternel et la République ; lisant un des sous-titres des mémoires Chirac, tome 1 : « chaque pas doit être un but », il proposait tout simplement d’écrire à la place :  « chaque pas doit être un sou » ?

                   Pégase

Lecture du livre « Diversité contre égalité »: un titre qui se suffit à lui-même

Une lecture pour ouvrir l’esprit !

Le petit livre « Diversité contre égalité » de Walter Benn Michaels

            Le titre à lui seul éclaire le contenu d’un petit livre tonique sur le plan intellectuel, culturel, et politique. L’ouvrage part d’un constat sans concession de la situation américaine, en ce qui concerne la diversité, le respect des cultures, la discrimination positive, et la repentance. Il en conclut que l’Amérique, au lieu de mieux payer les pauvres, a choisi de les respecter.

            Il est vrai que cela coûte moins cher !

            En qualité de professeur de littérature de l’université de l’Illinois, à Chicago, il porte particulièrement son attention sur les problèmes d’accès, de diversité, et de discrimination positive dans l’université, mais sa réflexion est beaucoup plus large : elle touche à toute la problématique de la société américaine.

            L’auteur écrit (p.46) : Alors que le problème est l’inégalité ; la solution proposée est l’identité, l’identité culturelle, en notant que le problème des races s’est substitué à celui des classes sociales.

            L’auteur évoque la situation française et il n’a pas complètement tort, même si beaucoup de Français ne  sont pas des adeptes inconditionnels de l’american way of life.

            Les slogans de diversité, de non-discrimination, de repentance, sont aujourd’hui à la mode dans une certaine société française, alors que notre passé national n’a rien à voir avec celui des Etats-Unis. Les anciens esclaves sont une partie constituante de la nation américaine, et la discrimination raciale officielle y régnait encore, il n’y a moins d’un demi-siècle.

            En France, une grande partie de nos difficultés procède d’une immigration « invasive », autorisée, régularisée, ou clandestine, d’origine africaine ou maghrébine, dont la culture sociale et religieuse est souvent éloignée de celle qui était majoritairement la nôtre, à la fois, laïque et chrétienne.

            L’auteur évoque aussi l’usage politique qui est fait de ce nouveau credo, en France comme aux Etats-Unis, aussi bien de la part de la droite libérale que de la gauche libérale. Cette dernière, faute de pouvoir proposer un nouveau projet social et économique, dans la diversité, la non-discrimination, et quelquefois la repentance.

            Car aux Etats-Unis, dixit Walter Benn Michaels, la repentance est bonne pour les affaires : les grandes banques Wachovia et JP Morgan n’ont pas hésité à manifester leur repentance pour se laver d’un péché  d’esclavagiste commis dans leur lointain passé bancaire.

            Et pourquoi effectivement ne pas voir, que derrière tous ces enjeux culturels ou victimaires, se cachent le plus souvent d’autres enjeux de gros, gros sous ?

Jean Pierre Renaud,

Humeur Tique – Elections régionales

Un appel à témoins
Connaissez-vous une région dont les candidats ont proposé d’inscrire, en toute priorité, un programme massif de transformation des « quartiers sensibles » des grandes villes ou de certaines de leurs  banlieues?
En Ile de France, je n’ai rien trouvé de tel dans les programmes des candidats.

Double jeu des partis politiques
N’avez-vous pas été frappé, si vous avez accordé une petite attention aux élections régionales, que les partis, de gauche ou de droite, ont continuellement joué sur les deux plans, régional et national? Alors, pour qui votait-on? Pour des élus d’une région ou pour ou contre le govrenement actuel?
Au moins un constat: les Français n’ont pas l’air de savoir ce qu’on fabrique dans un conseil régional!

Immigration et Front National
Pourquoi cacher la vérité aux Français? Quand le Monde du 4 décembre 2009 écrit « si l’immigration s’est stabilisée », l’analyse s’arrête à la surface des choses. Beaucoup de Français, ni racistes, ni nationalistes, vivent ces mouvements démographiques d’une toute autre façon. Il est évident qu’un tel taux « formel » ne rend pas compte du bouleversement réel, du choc culturel,  que l’immigration a causé dans beaucoup de nos cités.
Et ce choc culturel traduit un ensemble de mouvements  démographiques successifs, auto-entretenus, officiels et clandestins, légaux ou illégaux.