Le documentaire « Les nouveaux chiens de garde »

 Un documentaire tout à fait intéressant, mais un gros brin démoralisant pour des citoyens qui ont toujours suivi avec la plus grande attention l’évolution de la « maison » France.

Le documentaire introduit le sujet avec le rôle de Peyrefitte, sous le règne du général de Gaulle, en tsar de l’information télévisée, mais, historiquement, avec le développement de la télévision, son rôle peut s’expliquer.

            Il nous propose, de façon très documentée, la démonstration d’une manipulation de l’information dont nous notions, au fil des années, de multiples signes, une manipulation qui a connu de beaux jours depuis plus trente ans, gauche ou droite confondues.

Et montre excellemment qu’il n’est plus besoin d’un Peyrefitte pour manipuler l’information.

            Triste bilan du fonctionnement de l’information démocratique en France sur les trois plans étudiés, l’indépendance des médias, leur objectivité, leur pluralisme.

            Journalistes et experts se tiennent tous par la barbichette, ou pour user d’une autre image, ils se passent successivement le poivre et le sel.

            Un mélange des genres permanent entre entreprises,  journalistes et experts, et la représentation de ce « mélange » de carburants de l’information (voir interview du Préfet de Police racontée sur ce blog), sous forme d’un jeu de cartes qui tourne en permanence de l’un à l’autre média, est très éloquente.

Trois épisodes nous ont particulièrement intéressés, le premier où l’on voit M.Duhamel, sorte de polyvalent historique mais talentueux, nous expliquer que la concurrence existe avec l’explosion de la TNT, dans un marché qu’il estime sans doute ouvert et équilibré.

Le deuxième, celui où l’on évoque les fameux « ménages » des journalistes des médias publics ou privés, souvent de « gras » ménages, plus de 10 000 euros, par intervention, de l’ordre de 25 000 pour M.Poivre d’Arvor, si notre mémoire est bonne.

Le moment ne serait-il pas venu, en tout cas pour les journalistes du service public, dont la consigne serait de ne pas faire état  de ces ménages, de les voir soumis à un contrôle déontologique sérieux interdisant tout mélange des genres, comme certains d’entre eux, et à juste titre, en défendent le principe et sa mise en œuvre dans le monde des élus ou des grands corps de l’Etat.

Enfin, comment ne pas avoir été encore pu convaincu du bien-fondé de l’analyse de ce documentaire en voyant ce défilé de brillants journalistes se rendre au déjeuner mensuel d’un grand club de la place de la Concorde. ?

Avec ma concubine préférée