Les initiatives judiciaires dans le processus des présidentielles 2017 ? Qu’en penser ?

La chronique de Pascal Perrineau, professeur des Universités à Sciences Po, chercheur au Cevipof

« Présidentielle : l’élection de tous les bouleversements »

Le Figaro du 12 avril 2017 (page 15)

            Une simple citation qui éclaire le débat qu’il est nécessaire d’ouvrir sur les relations entre suffrage universel et justice :

             « … Cette élection est  aussi radicalement différente des précédentes, dans la mesure où l’acteur judiciaire s’est invité au cœur même de la campagne et a imposé largement son agenda aux médias et aux candidats. Cet « interventionnisme judiciaire » a  rendu plus difficile l’émergence de débats autour d’enjeux structurants. Il a transformé, pour la première fois, la campagne en une véritable « série télévisée » avec son lot de révélations, de coups tordus et de rebondissements permanents… »

         Nombreux sont ceux qui se posent la question de savoir si les juges financiers n’ont pas joué avec le feu, l’avenir le dira, afin de servir les intérêts de tel ou tel candidat proche de la gauche caviar.

         Toujours est-il que la prochaine assemblée nationale, si elle est issue d’un processus démocratique « normal », serait bien avisée, un d’encadrer les primaires par une loi, deux de verrouiller le secret de l’instruction, un secret de Polichinelle pour tous ceux qui savent comment le violer, et « je dirais même plus », pour les deux détectives infatigables D et D du journal de « référence», trois, d’instituer un délai de neutralité judiciaire lorsque la période du suffrage universel est effectivement engagée.

Jean Pierre Renaud