Indépendance de la Justice : le leurre Taubira !

   A plusieurs reprises déjà, nous avons abordé ce sujet sensible, celui de l’indépendance nécessaire du parquet, c’est-à-dire des procureurs et des procureurs généraux, à l’égard du pouvoir exécutif.

        La dernière circulaire de la Garde des Sceaux montre qu’il n’y a rien de changé sous le soleil de France, c’est-à-dire qu’un ministre pourra toujours continuer à donner des instructions au Parquet, tout en affirmant qu’il respecte la séparation des pouvoirs et l’indépendance du Parquet.

      Quel est le procureur hiérarchiquement soumis au Garde des Sceaux – dont la carrière en dépend – qui ne saurait comprendre le sens d’une demande pressante de renseignement sur une affaire dite sensible ?

       Un article du journal Le Monde du 12 février 2014, intitulé « Les procureurs s’inquiètent de l’intérêt de la chancellerie pour les affaires sensibles », met en lumière ce risque évident de dérive.

        « Rôle du préfet judiciaire

      «  Les parquets généraux doivent informer la chancellerie «  régulièrement, de manière complète et en temps utile » des procédures significatives et devront répondre avec diligence aux demandes d’information ponctuelles du garde des sceaux » Ultime précaution « pour les affaires les plus sensibles, l’envoi d’un courriel devra être systématiquement doublé d’un appel ».

       Afin d’illustrer ce type de dérive « préfectorale », une anecdote :

    Elle concerne un Préfet de la région d’Ile de France de bonne réputation qui n’interférait pas directement dans le traitement des affaires, mais qui avait l’habileté de téléphoner à tel ou tel de ses collaborateurs ou collaboratrices pour leur demander s’ils connaissaient tel ou tel dossier qu’il se faisait résumer, étant bien entendu que le collaborateur ou la collaboratrice en question  continuait à traiter le dossier en question en toute indépendance, vraiment ?

      Alors que le « système » chiraquien prospérait sans que des conseillers de Paris socialistes très connus fassent beaucoup d’ennuis au Maire de Paris !

       En définitive, il n’y a effectivement rien de nouveau sous le soleil, étant donné que tout au long des années passées, les dossiers susceptibles d’avoir un écho politique ou médiatique, faisaient l’objet d’une information permanente de la Chancellerie par les Parquets.

     Le même journal du 6 mars 2014 (page 7), en apporte des preuves supplémentaires dans ses articles sur les écoutes Buisson.

    A citer un extrait d’une conversation Goudard Buisson, Buisson s’interroge :

   « Il s’interroge sur la capacité du nouveau secrétaire général de l’Elysée, Xavier Musca, à savoir « se mouiller » autant que Claude Guéant pour les« affaires du parquet ». Tu vois l’avantage de Guéant, là depuis trois mois, c’est qu’il connaissait un petit peu les dossiers, notamment pour les affaires auprès du parquet… »

    Aussi longtemps que le cordon ombilical ne sera pas coupé entre la Chancellerie et les Procureurs, le cinquante-troisième engagement du nouveau Président : « Je garantirai l’indépendance de la Justice » restera donc lettre morte !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique Eté 2012: Impertinence ou indépendance de la Justice? Les caricatures d’une procureure

Humeur Tique Eté 2012

Impertinence ou indépendance de la Justice ?

Les caricatures d’une procureure

            Derrière la porte d’une procureure du Parquet de Paris, oh ! combien !  « petit pois » de l’ancien président Sarkozy, étaient affichées maintes caricatures des multiples travers et mauvaises manières de notre haut personnel politique.

            Mais aussi un très beau texte de Platon sur une philosophie de la vie et de la justice toujours d’actualité!

            Au choix, quelques-unes de ces caricatures, notamment celles de Cabu :

            La première très ancienne, de Cabu, intitulée « AFFAIRES : LA JUSTICE CREUSE LES DOSSIERS », en haut du dessin, Jospin et Chirac écoutent au sol, et en dessous et de chaque côté, deux magistrats creusent au marteau piqueur, l’un, à gauche, avec dans la bulle, « HLM de Paris », l’autre, à droite, dans la bulle « MNEF »

            C’est tellement loin aujourd’hui ! Cela ne vous dira plus rien, mais dans l’affaire HLM, Chirac était au cœur du sujet, et dans l’affaire MNEF, Jospin, en compagnie de ses amis DSK, Le Guen et Cambadélis.

            La deuxième de Pétillon, intitulée « LA CHASSE AUX SANS-PAPIERS » avec le dessin de trois policiers devant une porte, et dans une bulle : « Ouvrez ! Ça n’a rien de personnel… » et dans la deuxième « On fait du chiffre »

            La troisième de Cabu, intitulée « LE COUP DE BOULE DE SARKOZY AUX MAGISTRATS » avec un dessin de Sarkozy qui donne un coup de boule à un magistrat, et dans la bulle du bas « COMME ZIDANE, J’AI L’OPINION AVEC MOI ! »

            Et enfin une dernière caricature affichée, de CABU, intitulée « LE MEDIATOR », avec un Bertrand, assis entre deux piles de rapports de santé,  habillé en vieil apothicaire, en train de manipuler une paire de ciseaux et déclarant :

            « Je préconise une bonne purge dans les rapports de santé »

            Et pour revenir sur terre, un très beau texte de Platon, oh ! combien !  d’actualité ! :

« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. »

Humeur Tique Eté 2012: la Françafrique avec les deux détectives infatigables du Monde

Humeur Tique Eté 2012

La Françafrique avec la BD des deux détectives infatigables du journal Le Monde : dans la gazette du 17 juillet 2012, page 11

            « L’homme d’affaires Jacques Dupuydauby règle ses comptes avec MM.Bolloré et Sarkozy face à la brigade financière

            Le parquet de Paris a ouvert une enquête, le 7 juillet, sur des accusations de corruption. »

            Il convient de préciser que cette affaire baigne en pleine Françafrique, moribonde, avec toujours les mêmes comparses, ministres ou non, mais toujours vaillante.

            Et pour éclairer le lecteur, et sans violer, ni le secret de l’instruction, ni le secret des sources, pourquoi ne pas préciser, et sauf erreur, ce que nos deux détectives infatigables feignent d’ignorer, que l’ancienne secrétaire générale du mouvement Villepin, et ancienne ministre chiraquienne de  l’Outre- Mer, apporta, en tout cas dans un récent passé, son bienveillant concours à M.Dupuybaudy ?

Procès Chirac: le Parquet requiert la relaxe : Pauvre Parquet de Paris, et peut-être pauvre Justice!

            Au titre d’une trop longue fréquentation des institutions parisiennes, notamment pendant la période de la Chiraquie, il n’y a pas lieu d’être véritablement surpris par la position du Parquet de Paris, dont le responsable a été, le plus souvent, et quoiqu’on en dise, aux ordres, soit de la majorité actuelle, soit de l’opposition.

            Ce qui est le plus frappant dans l’évolution de la pratique et le fonctionnement du Parquet de Paris, c’est une sorte de « décalque » d’une autre administration hiérarchiquement très « disciplinée », la Préfectorale.

Mais je serais tenté de dire que, très souvent, un procureur est encore plus discipliné qu’un Préfet : il rend compte à tous les échelons, il écoute, il précède les instructions, et perd assez souvent les finalités de la mission que lui a confiée la République.

Et pour revenir au fond du procès lui-même, il y avait bien un « système » à la mairie de Paris, à l’époque Chirac, et les quelques cas épinglés, une « misère » financière par rapport à l’osmose qui était réalisée entre RPR et Mairie de Paris, auraient quand même mérité de recevoir une meilleure réponse du droit de la part du Parquet de Paris.

En France, et à Paris, d’abord, tout serait donc possible, et sans sanction judiciaire ? Alors, oui, il faut changer le système de la magistrature dite « debout » !

Alors « debout » ou « garde-à-vous » ?

Jean Pierre Renaud