La Méthode Macron

La Méthode Macron

Sous le signe du Coq Gaulois !

Et de la porcelaine cassée…

 Le Président actuel manifeste toutes les qualités que nos amis de l’étranger apprécient chez nous depuis des siècles, celles prêtées à notre vieux Coq Gaulois : arrogance, morgue, donneur de leçons, j’ai toujours raison, etc…   Usant de n’importe quel outil verbal, conférence de presse, interview dans un média étranger, ou encore les tweets qu’adore un autre Président d’une toute autre puissance…

            Ont eu droit, tour à tour, à ses algarades, les dirigeants de l’Europe de l’Est ou d’Italie, le Président du Brésil, et tout récemment les alliés de l’OTAN…

            En écho dans le Figaro du 25 novembre, page 8 :

            EN BREF …

        Merkel « furieuse » contre Macron sur l’Otan 

         « Selon le New York Time, la chancelière allemande Angela Merkel a profité du dîner du 30ème anniversaire de la chute du mur de Berlin pour dire à Emmanuel Macron  ce qu’elle pensait de ses propos sur le fait que l’Otan se trouvait en état de « mort cérébrale », je suis fatiguée de ramasser les morceaux. Encore et encore, je dois recoller les tasses que vous avez cassées pour que nous puissions nous asseoir et prendre une tasse de thé ensemble. »

        Comme quoi, le Nouveau Monde de la Macronie sait emprunter les pires travers de l’Ancien Monde !

        Jean Pierre Renaud

Humeur du jour – 2019 : le destin Kurde ! Honneur perdu ? Parole trahie ?

Humeur du jour

2019 : le destin Kurde !

Honneur perdu ?

La parole de la France à nouveau trahie ?

Comme en Indochine, en 1954, après Dien Bien Phu, et Genève,  à la fin de la première guerre d’Indochine !

Comme en Algérie, en 1962, après les Accords d’Evian avec le FLN !

Chacun pourra toujours rechercher toutes les bonnes ou mauvaises raisons de ces trahisons, mais je crois qu’elles trouvent le plus souvent leur origine dans l’ignorance, l’aveuglement, l’incompétence, souvent par la constance de forfanteries politiques très françaises, c’est-à-dire « les yeux plus gros que le ventre ».

            Tout au long de son histoire, la politique coloniale française en Afrique en a été émaillée.

            Quand je vois Bernard Henry-Lévy faire le beau à la télévision, et que sur ses conseils, entre autres, Sarkozy et Cameron, nous ont emmené faire la guerre en Libye,  chasser un dictateur, c’est vrai, mais au prix de l’alimentation en  hommes et en armement, des groupuscules  islamistes qui, depuis, ont prospéré au Sahel, il y de quoi s’interroger.

             Ajouterai-je que la Constitution, dans sa rédaction actuelle, donne tout pouvoir au Président de la République pour mettre le doigt sur la gâchette, sans autorisation préalable du Parlement, sorte de libre cours ouvert aux forfanteries politiques françaises !

            Et pendant ce temps-là, la Turquie est toujours membre de l’OTAN,  l’ONU aux abonnés absents, et l’Union européenne en déshérence …

            Jean Pierre Renaud

Elections européennes 2019 – 1951-2018: d’Eisenhower à Trump, l’Europe existe-t-elle ? Elle ?

Elections européennes 2019

1951 – 2018 ?

D’Eisenhower à Trump, l’Europe existe-t-elle ?

  Très récemment, Trump, le Président volcanique, a reproché à l’Union Européenne, et à juste titre à mes yeux,  son manque de volonté à assumer sa propre défense, s’en remettant comme dans un long passé aux bons soins du peuple américain : une sorte de protectorat qui ne dit pas son nom !

            Dans le perspective des élections européennes, il est intéressant de rappeler les constats que l’ancien Président des Etats Unis Eisenhower effectuait lors de sa prise de fonctions à la tête de l’OTAN en 1951, et après qu’il fut élu à la Présidence, en 1952.

            Rappelons qu’après avoir fait l’Ecole militaire de West Point, Eisenhower fit une longue carrière militaire qui, pendant la Deuxième Guerre mondiale,  le conduisit à prendre le Commandement des deux débarquements alliés d’Italie et de France, en Normandie, dont les succès aboutirent, en 1945, à la défaite allemande.

            Après sa retraite, de 1948 à 1951, il présida aux destinées de l’Université de Columbia, date à laquelle il fut rappelé en service pour exercer les responsabilités de Commandant en Chef de l’OTAN, l’alliance de défense occidentale  qu’imposa la guerre froide, face à l’URSS.

            En 1952, il fut sollicité pour être candidat à la Présidence et fut élu Président.

        Rappelons qu’en juin 1950, la guerre de Corée avait éclaté, une nouvelle guerre qui changeait complètement la donne entre le monde communiste et l’Occident.

            Les quelques extraits de textes rédigés par Eisenhower sont tirés du livre de Kervin McCann intitulé « Un Général sans képi » (Robert Laffont 1952).

            En janvier 1951, il débarquait en Europe pour prendre un commandement suprême sans armée.

            Il entreprit un long et très minutieux voyage d’inspection qui lui permit de constater que tout était à faire :

            « Notre espoir, continua-t-il, repose toujours sur la construction d’un édifice pacifique, lui-même fondé sur la compréhension et la tolérance, seules bases solides de la paix. Nous en devons jamais désespérer de parvenir à bâtir cet édifice… De toutes nos forces, nous nous appliquons à ériger un mur de sécurité pour le monde libre, derrière lequel puissent vivre et se développer de libres institutions. Ce mur, nous devrons le maintenir en place, en attendant que l’impérialisme communiste meure des maux inhérents à sa nature. »

            Après avoir passé en revue l’incapacité et la répugnance de l’Europe à lutter contre une guerre d’agression, il résuma sa position personnelle en trois points :

            « A vous, peuple d’Amérique, je répète, comme je l’ai fait devant le Congrès et le Président, ma conviction que : primo, la sauvegarde d’une libre Amérique exige notre participation à la défense de l’Europe Occidentale. Secundo, la réussite est possible moyennant l’unité d’esprit et d’action, la tâche est réalisable. Tertio, si le transfert en Europe d’unités de notre armée est essentiel, notre contribution particulière la plus importante devrait être dans le domaine des munitions et de l’équipement… » (p,219)

            Il écrivait à un ami : « … Vu sous l’angle purement militaire, la chute, par force ou subversion, aux mains des communistes, du formidable système industriel de l’Europe Occidentale, y compris la masse énorme d’ouvriers spécialisés, serait pour nous une effroyable catastrophe. Si le continent eurasien devenait un bloc compact de peuples et d’industries communiste, aucune mesure militaire de notre part ne pourrait plus protéger l’Afrique…(p,223).

            L’effort matériel de l’Amérique, devrait à mon avis, être limité dans le temps ; je tiens pour une erreur de pouvoir prédire et fixer cette limite, pour l’instant, quant à son exact degré. Si j’ignore pour combien de temps encore les forces d’occupation devront rester en Allemagne, je dirais cependant ceci : si dans dix ans, toutes les troupes américaines stationnées en Europe ne sont pas rentrées dans leurs foyers, alors, c’est que le projet actuel a échoué…(p,225)

Eisenhower ne sous-estimait pas toutes les difficultés qu’il fallait surmonter pour arriver à un système de défense européenne commun, et en juin 1951, il déclara :

            « C’est un lieu commun que, entre associés, chaque fois qu’il faut donner toute la mesure de sa force, l’unité est la première nécessité. Sans elle, les efforts perdent de leur puissance pratique, et finalement de leur caractère décisif. Ce fait est particulièrement vrai pour l’Europe. On ne saurait trop insister sur les bienfaits qu’apporterait, en ces années de crise et de tension, aux nations du Pacte Atlantique, l’existence d’une unité profonde entre elles.

            Mais dans cette partie du monde, l’Histoire, les coutumes, la langue et les préjugés se liguent pour empêcher les peuples de se fondre. Le progrès en ce sens a été, et reste, entravé par tout un entrelacs de barrières douanières, compliquées d’accords bilatéraux, de cartels multilatéraux, de pénuries locales et de monstruosités économiques. Et c’est tragique ! Des hommes libres menacés par le spectre de l’esclavage politique, se débattent, paralysés par des chaines artificiellement forgées par eux-mêmes et qu’eux seuls pourraient faire tomber ! C’est là une tâche qui met au défi les efforts des hommes d’Etat les plus sages, des meilleurs économistes, des plus brillants diplomates… L’Europe ne pourra atteindre le sommet de sa puissance matérielle à laquelle elle aurait droit grâce aux talents et au courage de ses peuples, tant qu’elle restera démembrée par des frontières territoriales….

            Son unité réalisée, poursuivit-il, l’Europe pourrait édifier une sécurité suffisante et, en même temps, continuer à pousser en avant ce progrès qui  est la marque distinctive de la civilisation occidentale… Et cela signifierait très vite qu’elle ne dépendrait plus de l’aide américaine…(p,242) »

            Entre 1951 et 2018, la situation de l’Europe occidentale a-t-elle véritablement changé par rapport aux Etats Unis ?

            L’Europe s’est dotée d’une panoplie d’instruments politiques, financiers, et économiques, qui lui donnent de nouveaux moyens de puissance, mais elle n’a pas réussi encore à se doter d’un véritable gouvernement européen groupant les pays décidés à partager les mêmes ambitions, pour ne pas dire le même idéal.

            Toutes choses étant égales par ailleurs, et à situations historiques différentes, les prédictions et souhaits d’Eisenhower n’ont pas encore été  complètement réalisées presque 70 ans plus tard, notamment en ce qui concerne notre défense européenne.

            Il faut toutefois rappeler que c’est grâce à des chefs d’Etat comme Eisenhower que la menace communiste a pu être non seulement contenue, mais s’est écroulée en 1989, alors que de belles âmes intellectuelles ou politiques communistes ou marxistes continuaient à se faire les thuriféraires du paradis de l’homme nouveau !

            Jean Pierre Renaud

Humeur Tique – Israël, Gaza, l’Islam et la communauté internationale, en peine absurdité !ska=lam

Humeur Tique

Israël, Gaza, l’Islam et la communauté internationale, en pleine absurdité !

 On s’entretue, on bombarde, on détruit. Les colonies israéliennes s’étendent au fur et à mesure des années, et les territoires palestiniens se rétrécissent au fur et à mesure des mêmes années.

            Gaza, la forme moderne d’un nouveau camp de rétention, pour user d’une litote.

            Dernier épisode de la tragédie au début de l’été 2014 !

            Une fois de plus, la communauté internationale est appelée à financer la reconstruction  de Gaza, et plusieurs pays vont effectivement apporter leur contribution à ce nouveau chantier.

            En pleine absurdité, étant donné qu’aucun pays, aucune puissance, n’ a l’autorité suffisante pour imposer une coexistence pacifique entre les deux Etats.

            On en viendrait presqu’à regretter la chute du Mur de Berlin et la fin d’un monde bipolaire, étant donné que dans notre nouveau monde multipolaire aucune puissance n’a l’autorité nécessaire pour imposer une solution internationale, pas plus l’ONU que l’Europe aux abonnés absents des nouvelles puissances mondiales.   

            Une absurdité d’autant plus frappante, que le Qatar, un des financiers du Hamas, vient d’accorder généreusement une aide d’un milliard de dollars pour cette reconstruction, et que l’Union Européenne va à nouveau accorder son aide, faute d’avoir la puissance nécessaire pour imposer la paix.

        Une autre absurdité, encore celle des Turcs et des Kurdes ! Les Turcs membres de l’OTAN, spectateurs de l’extermination des Kurdes de Syrie, que la coalition anti Daech tente de sauver !

         Une autre absurdité encore, celle du soutien que la Russie continue à accorder au dictateur de Syrie,  Bachar al Assad !

Etc, etc… !

Humeur Tique Le destin pathétique d’un Président

        L’ancien directeur des journaux Le Monde et la Croix, M.Bruno Frappat, a publié, dans le journal des 13 et 14 septembre 2014, et dans la rubrique « L’humeur des jours », un texte intéressant sous le titre « Bilan d’un été pourri ».

           A retenir après l’analyse « Guerres », celle qui concerne la

          « France

          Et la France dans tout ça. Pathétique, à sa mesure. A l’image d’un Président à qui rien de ce qu’il lance ne réussit. Ou plutôt qui réussit à liguer tout le monde et son père contre chacune de ses initiatives… »

           Une France pathétique, ou un Président pathétique ? Elu sans projet ni stratégie ! A faire chaque jour de la com’, comme son prédécesseur, annonçant des décisions aussitôt contredites, à la recherche éperdue d’une popularité qu’il croit reconquérir dans les aventures de la politique étrangère ou dans la commémoration de l’histoire de France.

        Pathétique, la confession d’alcôve de M.Hollande au dernier sommet de l’OTAN qui débattait des grands sujets du monde ! Dans un nouveau siècle de la grandeur de la France ?

             M.Frappat se demande à son sujet :

« Où trouve-t-il la force de résister à l’envie que, à sa place, nous éprouverions de tout envoyer promener ? Dans l’aveuglement ?…

         Est-ce que les citoyens n’ont pas en tête une explication plus simple ?

         Chaque matin, en se rasant, et avant son élection, son prédécesseur se posait la question de son avenir présidentiel.

               Chaque matin, le Président actuel s’émerveille d’être à l’Elysée, ou d’y être encore ?

    La France est décidément mal barrée !

2014: la nouvelle guerre Hamas- Israël et toutes ses duplicités !

Citation:
Le Monde du 7 août 2014, page 2:

 » Les négociations entre Israël et le Hamas…
Israël à réussi à imposer au Hamas l’initiative égyptienne… et est parvenu à écarter le Qatar et la Turquie, parrains du mouvement islamiste… »

Ou en formule arithmétique ou diplomatique:

 » Le Hamas et ses deux  » parrains « , Qatar et Turquie + Qatar, ami de la France et son vaisseau amiral, le PSG + Turquie et ses milliards du processus d’adésion à l’Union Européenne, membre de l’OTAN + Israël, allié des États Unis = le bordel international ou qui est qui ou quoi ?

Avec à la clé des milliers de morts et l’Europe paiera ! Car c’est l’Europe qui en définitive paie les dégâts !

Comment ne pas faire mieux dans la duplicité diplomatique ?

Jean Pierre Renaud

Guerre en Libye: hélicoptères de combat en Lybie contre radars des députés français!

Le mandat des députés : radars contre hélicoptères de combat en Libye !

            Le Figaro du 23 mai 2011 en première page :

 « Libye

La France engage ses hélicoptères d’attaque »

Le Monde du même jour : rien sur ce nouvel engagement militaire de la France !

Comment ne pas se poser des questions, une fois de plus, sur la liberté tout à fait anormale que la Constitution française laisse au Président de la République pour engager l’armée française, aujourd’hui professionnelle, dans des opérations de guerre à l’étranger ? Et sur l’écho que ce nouveau pas franchi dans la guerre de l’autre côté de la Méditerranée reçoit dans la presse ?

Et comment ne pas être étonné de voir nos braves députés s’intéresser beaucoup plus à la suppression des panneaux annonciateurs de radars, et à la communication très flottante du gouvernement à ce sujet,  qu’à cette nouvelle guerre qui nous est annoncée ?

Car il est évident que la France s’est, une fois de plus, engagée dans des opérations de guerre qui ne disent pas leur nom, fusse avec l’accord d’autres pays de l’OTAN, et avec un mandat de l’ONU !

Sommes-nous  toujours dans le champ du mandat international d’interdiction de vol  dans une zone de protection des populations civiles, avec l’intervention d’hélicoptères de combat au sol ?

La résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU a en effet décidé d’instaurer une zone d’exclusion aérienne en Libye afin de « protéger les populations civiles ».

En vertu de la constitution actuelle, le Parlement ne sera donc saisi que quatre mois après le début de l’engagement militaire de la France en Libye ?

Est-ce qu’il ne serait pas digne d’une république moderne et démocratique de laisser à  la représentation nationale le soin de décider si le pays s’engage ou non dans une intervention militaire, quelles qu’en fussent les raisons, humanitaires ou pas ?

Jean Pierre Renaud

La politique étrangère de la France: réflexions d’un citoyen

Réflexions d’un citoyen sur la politique étrangère de la France

L’actualité arabe met le projecteur sur la politique étrangère de la France, et il est bien dommage que les citoyens français, directement, ou par la voix de leurs représentants à l’Assemblée Nationale ou au Sénat, n’aient jamais l’occasion de débattre de ces sujets, et de donner leur avis.

Chacun sait en effet qu’elle est le plus souvent entre les mains de hauts fonctionnaires, en poste à l’Elysée, plus ou moins talentueux, et à mon humble avis, trop souvent, ignorants de l’histoire des relations entre la métropole et ce qu’il était convenu d’appeler « l’empire français »

Première réflexion donc, relative au fonctionnement des pouvoirs de la Cinquième République actuelle : qui décide ? Qui porte la parole de la France ? Le Conseiller spécial du président lorsqu’il signe une tribune dans le Monde ?  Le Secrétaire Général de l’Elysée lorsqu’il donne ses instructions? L’ambassadeur de France à Madagascar lorsqu’il prit la parole, au mois de décembre, pour accréditer le discours d’un président d’une haute autorité provisoire, toujours provisoire depuis plus de deux ans, laquelle a accédé au pouvoir grâce à un coup d’Etat ?

A Madagascar, est-ce que la voix de la France n’aurait pas été plutôt, et clairement, celle de la condamnation du coup d’Etat et de son engagement déterminé en faveur d’un retour au fonctionnement normal des institutions, à la suite d’élections libres organisées sous le contrôle international, en plein accord avec les puissances régionales d’Afrique ?

Quelle image de la démocratie de notre pays donne-t-il ainsi à la jeunesse de ce pays en cautionnant un coup d’Etat, et en entretenant un rôle très ambigu de la France dans le processus actuel de retour à la « démocratie » malgache ? Mais il est vrai que la plupart des Français ne savent pas grand-chose sur Madagascar, pour autant d’ailleurs qu’ils sachent même situer la grande île sur la carte !

Deuxième réflexion de la part d’un citoyen qui dispose d’une assez bonne connaissance de notre histoire coloniale, relative au fonctionnement institutionnel de la Cinquième République très semblable à celui de la Troisième République.

En partant à la conquête de la terre entière, Jules Ferry et sa petite équipe de « colonialistes » ont incontestablement ouvert la voie pérenne des méthodes de travail de la petite équipe de notre belle Françafrique, dans le silence, la manipulation, et pourquoi ne pas le dire, dans la corruption et le mélange des genres !

Seule différence, et elle est capitale, la Chambre des Députés se saisissait alors du sujet, consacrait des séances entières au Soudan, au Tonkin, ou à Madagascar, alors qu’à ma connaissance la politique étrangère de la France dans ces anciens territoires français n’est jamais évoquée  et encore moins débattue à l’Assemblée.

Est-il nécessaire de rappeler que le gouvernement de Jules Ferry est tombé sur les affaires du Tonkin ?

Que les personnes les mieux informées nous disent quand la position de la France en Côte d’Ivoire ou à Madagascar a été l’objet de questions et de débats à l’Assemblée ? Quand l’Assemblée Nationale a-t-elle approuvé la politique de la France dans ces deux anciennes colonies ?

Et c’est là qu’est le fond du problème, étant donné que la politique étrangère de la France n’est jamais sérieusement débattue et approuvée par la représentation nationale.

Et donc en parallèle, et impunément, de grands notables français, politiques, économiques, ou universitaires, avec le concours de je ne sais quelles officines, mènent on ne sait jamais quelles missions, et au service de qui et de quoi !

Troisième réflexion, liée au débat ouvert par la tribune du groupe de diplomates « Marly », celle du positionnement de la diplomatie française dans le monde. La France n’a plus les moyens d’une grande puissance, et combien de fois faudra-t-il le répéter !

Pourquoi ne pas dire que cette diplomatie souffre des mêmes défauts qu’une certaine politique française en général, celle d’avoir des ambitions qui, depuis longtemps, ne sont plus à la portée de notre pays ? Pourquoi ne pas oser dire que notre réseau d’ambassades est surdimensionné, même si en définitive son coût global n’est pas exagéré, car il faut faire des choix : comment ne pas se poser la question de la compatibilité de ce réseau avec celui que l’Europe met en place actuellement ? Afin de résumer ma pensée, j’userais volontiers d’une maxime bien connue des temps passés, en Franche Comté, dans un langage beaucoup plus vert !

Le grand journal Le Monde n’aurait-il pas, par hasard, le même type de problème, celui de la réadaptation de son réseau mondial à ses moyens ?

Quatrième réflexion, corrélative de la précédente : est-ce que la France a su trouver les moyens d’adapter le métier d’ambassadeur à la révolution internet, à l’explosion mondiale des communications et des médias, révolutions de nature à bouleverser l’exercice du métier ?

Et la même réflexion pourrait sans doute être faite pour les métiers de souveraineté, préfectorale et justice y compris.

Cinquième réflexion, celle de l’indépendance de notre politique étrangère à l’égard de notre ami puissant, les Etats Unis, pour autant que cette indépendance puisse de toute façon exister. Il est évident, et le fait a été souligné, que le retour de la France dans l’OTAN a limité les marges de liberté que le pays pouvait avoir auparavant, mais sans en exagérer toutefois les possibilités réelles.

Sixième réflexion, un excellent spécialiste du monde arabe, M.Laurens a eu l’occasion d’exprimer une opinion tout à fait intéressante à l’émission animée par M.Elkabach à la bibliothèque Médicis, le 26 février, une opinion susceptible de consoler beaucoup d’observateurs : la diplomatie française a été, comme toutes autres, aveugle sur les événements qui allaient agiter le monde arabe, et c’est tant mieux, car au moins, ces pays ne pourront pas accuser les occidentaux d’avoir allumé les incendies démocratiques de Tunisie, d’Egypte, et d’ailleurs.

M. Elkabach avait organisé un débat très intéressant, original, parce que transversal entre un écrivain égyptien célèbre, M.Khaled Al Khamissi, le ministre actuel des Affaires étrangères d’Algérie, M. Mourad Medelci, et le professeur Laurens, spécialiste reconnu du monde arabe, dont l’objet était le devenir des révolutions arabes en cours, avec le rôle majeur de la jeunesse de tous ces pays, incontestablement une des clés de leur évolution.

Avec, en finale, le constat du tout est possible !

Comment ne pas terminer ces réflexions en regrettant que l’ambassadeur de France en Tunisie n’ait pas été rappelé illico presto dans son pays?

La France n’a pas fini de payer son verbe imprudent et impudent, comme elle a mis longtemps à payer auprès de la Chine la perte de « face » que le Préfet de Police lui a infligée à l’occasion du passage de la flamme olympique à Paris !

Jean Pierre Renaud