Le nucléaire du PS et des Verts, l’éthique politique d’Eva Joly et de son parti, l’éthique d’une élection présidentielle, ou les questions que peut se poser un citoyen « ingénu »
Un accord politique PS-Verts sur le nucléaire tout à fait étrange, à épisodes dignes d’un vaudeville : le Parti socialiste a-t-il, et avait-il, hier encore, une doctrine nucléaire ?
Les Français ont sans doute été très surpris de constater, à travers la polémique qui a entouré l’accord politique PS-Verts, que le grand parti de gouvernement que fut le PS, et de nos jours, le principal parti d’opposition, n’avait pas de doctrine claire sur l’énergie nucléaire.
Manque d’experts, manque de courage politique, aveuglement politique ? Alors que les centrales nucléaires fournissent de l’ordre de 75% de notre électricité, que la France est engagée dans un programme national de construction de centrales à l’étranger, qu’elle dispose d’une palette d’ingénieurs exceptionnelle ?
Et l’on veut faire croire à l’opinion publique qu’il est possible de fermer 25 centrales avant 2025 ?
Et l’on nous dit que la France abandonnerait à Flamanville le nouveau module et modèle qu’elle veut exporter dans le monde entier ?
C’est à se demander si nous ne vivons pas sur une planète de fous ! L’Allemagne a pris ce type de décision, et nous verrons bien si elle est capable, sans autre dommage, ou à dommage égal, pour l’environnement, de se passer de l’électricité nucléaire française.
L’éthique politique d’Eva Joly, candidate des Verts
Madame Joly se targuait jusqu’alors d’une éthique exigeante, dont elle a effectivement fait preuve dans ses anciennes fonctions de magistrat.
Dans son interview au journal Le Monde du 23 novembre, elle cite encore l’expression « L’exigence éthique », mais dans la même interview, elle utilise des mots tels que « cambouis », ou « tambouille politicienne » pour stigmatiser l’accord PS-Verts, c’est à dire celui dont le contenu a été négocié par la secrétaire nationale de son parti, bénéficiaire, semble-t-il, d’un heureux parachutage politique à Paris.
On peut donc douter que la candidate s’estime liée par l’accord passé par son parti, et, parallèlement, il n’est pas douteux qu’elle juge sévèrement les négociations entre parti politiques, parce qu’ils manquent d’éthique ?
Comme quoi il n’est pas si facile de passer du verbe d’un juge d’instruction à celui d’une femme politique !
La signification d’une candidature aux élections présidentielles ? Ethique politique ou non ?
Sans doute de façon trop ingénue, un citoyen pouvait légitimement penser qu’aux prochaines élections présidentielles, il aurait le choix de voter pour tel candidat ou telle candidate, mais l’existence d’un accord politique préalable entre les deux partis, ou les deux candidats, c’est à voir, l’un ou l’autre candidat étant interchangeable, PS ou Verts, prive les électeurs de faire leur choix.
On leur impose à tout le moins, un choix ambigu, c’est à dire ambivalent.
Qu’on le veuille ou non, ce type d’accord détourne gravement le sens d’une élection présidentielle, et manque de ce fait à l’éthique de ce type d’élection !
Jean Pierre Renaud