Après les bons scores du Front National dans les sondages, et avec le succès réel, mais relatif, de Montebourg, les primaires socialistes ont fait apparaître, une fois de plus, les signes d’un grand remue-ménage politique, social, économique, et culturel, chez les Français.
En 2012, tout est incertain, et tout est possible !
Montebourg a eu le mérite de mettre le doigt où cela fait mal, la mondialisation, l’Europe, et le rôle des banques,
Il est vrai qu’on peut se poser beaucoup de questions sur la mondialisation, et un protectionnisme étranger qui serait, a priori, de bon aloi, et un autre, l’européen et le français, qui serait, a priori, de très mauvais aloi, des exportations qui vont mal et des importations qui vont également mal, à la fois parce qu’elles sont mal régulées par l’Europe, et parce que la compétitivité française est défaillante.
Et que dire des délocalisations, en Europe même, où l’on assiste en permanence à des déménagements de machines et d’usines de France vers l’Europe de l’est !
Les institutions européennes ne garantissent absolument pas le bien commun de l’Europe. Elles se mêlent de tout, et pas assez de l’essentiel, du vital.
Une zone euro en pleine déconfiture avec des institutions et des gouvernements incapables d’apporter la réponse d’une autre gouvernance, une gouvernance effective.
Alors, nous dit-on, le temps politique est un temps court, celui de l’émotion, alors que le temps économique est un temps long, celui de l’action, sauf qu’en 2008, avec la crise, la France était déjà sérieusement endettée, et que le Premier Ministre avait déjà confié, l’année précédente, que la France était « en faillite ».
Cela fait plus de trois ans déjà ! Et la France paie à crédit son dernier trimestre de l’année, et la dette dépasse les 1 700 milliards, sans parler des autres déficits sociaux.
Et quant aux banques, il est tout de même curieux de constater que de grandes banques françaises se sont engagées en Grèce, fort imprudemment pour des banques, alors qu’elles devaient savoir, j’imagine, que les comptes grecs étaient truqués lors de son entrée dans la zone euro. La Société Générale a repris Geniki en 2004, et le Crédit Agricole, Emporiki, en 2006. Rappelons que la Grèce est entrée dans la zone euro en 2001.
Et qu’en amont, les institutions françaises de contrôle des banques, La Banque de France, au premier chef, n’y aient vu que du feu !
Alors, c’est vrai, les Français ont beaucoup de raisons de critiquer des gouvernements qui ne leur disent jamais la vérité, c’est-à-dire faire une politique de rigueur au moment où il fallait de toute façon la faire, qui continuent à pratiquer une politique extérieure de grandeur que le pays n’a plus les moyens de soutenir, et enfin de réaliser des arbitrages politiques qui ne tiennent pas assez compte d’une solidarité nationale, en faveur des moins bien lotis, encore plus nécessaire en temps de crise.
Que de défis à relever ! Les éléments de la problématique posée par Montebourg sont pertinents, avec la question de l’immigration toutefois escamotée, mais pour agir efficacement, il ne faut jamais oublier la distinction que proposait Epictète :
« Parmi les choses, les unes dépendent de nous, les autres n’en dépendent pas. »
C’est donc là que la difficulté commence, car il n’est plus beaucoup d’affaire nationale qui ne dépende que de nous.
Et pour finir, deux notes plus optimistes :
Une proposition : réunir dans toute la France, des Etats Généraux des Terroirs et des Savoirs, en partant de la base, c’est-à-dire, nos communes.
On peut sûrement faire beaucoup mieux pour valoriser le potentiel et les atouts de la France au niveau local, national et international !
Et une note de satisfaction, un triple AAA : l’Assemblée Nationale aurait voté une proposition de loi tendant à obliger les restaurants français à afficher la couleur de leur cuisine, du Brake ou du « cuisiné maison ».
Sans doute la piste à suivre pour réveiller le bon sens et la créativité des Français !
Jean Pierre Renaud