« Mariage focé d’une élue: sa famille devant le tribunal » Des femmes « marchandises »

« Mariage forcé d’une  élue : sa famille devant le tribunal »

« Son père ses oncles et son frère auraient tenté de la marier de force en Algérie. Une pratique loin d’être isolée »

Le Figaro du 2/08/2018, page 8

Des femmes « marchandises »

         Une histoire que l’on peut raconter comme une histoire d’amour courante ou que l’on peut raconter comme un épisode de plus de mariages forcés de jeunes femmes françaises d’origine maghrébine ou africaine !

        L’Algérie est indépendante depuis 1962, soit depuis plus de cinquante ans, et les femmes de Kabylie,  Grande ou Petite, bénéficiaient alors d’une grande liberté, et en ce qui concerne celles de religion musulmane, le voile n’’existait pas.

        Nombreuses ont par ailleurs été les femmes algériennes qui ont milité à la fois pour l’indépendance de leur pays et pour une Algérie démocratique.

      Cette affaire est d’autant plus symbolique et inquiétante, que la jeune promise exerce un mandat électoral au sein du Conseil Départemental de l’Indre-et-Loire, à Tours.

        Qu’une famille d’origine immigrée algérienne, en supposant qu’elle soit française, ait le culot de se lancer dans une telle aventure en dit peut-être plus long que tout autre épisode sur les difficultés que notre pays rencontre pour faire adhérer quelques-unes des fractions de la population qui vit en France, à notre système républicain, laïc, et démocratique !

      Les spécialistes du sujet savent que ce type d’épisode n’est pas rare en France, et que dans un certain nombre de cas, il s’agit tout simplement de la marchandisation du mariage par le biais de la nationalité. Dans le cas présent, il pourrait s’agir aussi d’un cas supplémentaire d’islamisation de notre pays.

        L’histoire du monde montre que les femmes ont longtemps été considérées comme des marchandises, et c’est encore souvent le cas dans de nombreux pays. En 2013, et sur ce blog, (voir mon article sur « Les branches esseulées »), j’ai évoqué le cas des femmes vietnamiennes achetées par des Chinois célibataires, mais certains pays d’Afrique continuent à voir des hommes riches acheter, une deuxième, voire une troisième épouse.

        En Afrique noire, la coutume des dots a favorisé ce type de « marchandisation ».

         Ayons l’honnêteté de reconnaitre que, même en France, les femmes ont mis longtemps à se voir reconnaître des droits et libertés à égalité avec les hommes, et que cette inégalité a encore laissé des traces profondes dans notre société.

       Dans un passé qui n’est pas trop éloigné, beaucoup de familles  négociaient le mariage de leurs enfants en tenant compte d’un risque de mésalliance sociale, financière, ou encore religieuse.

        Plus récemment et sur ce blog, j’ai rapporté le cas d’un couple du Pays de Montbéliard des années 1960,  dont le mari, catholique,  avait quasiment fait l’objet d’un  bannissement de la part du clergé local et de sa famille, en raison de son choix d’une épouse  de religion protestante.

       Quel que soit l’angle d’analyse de l’autre cas de mariage forcé, la véritable cassure nationale éventuelle serait celle du refus de la laïcité française, fondée tardivement au début du  XXème siècle sur le précepte évangélique : « Rends à César ce qui est à César et à Dieu, ce qui est à Dieu ».

       Notre pays a effectivement rencontré beaucoup de difficultés pour  sortir de son régime théocratique, et aujourd’hui encore des tentatives existent pour revenir à ce type de passé.

           Jean Pierre Renaud – (M.C.Imprimatur)

Humeur Tique: 850 euros, le revenu minimum de Villepin – le mariage princier « british » de William et Kate

Humeur Tique : 850 euros, le revenu minimum de Villepin ? – William et Kate, le mariage princier « british » de la télévision française ?

Villepin, « casque à pointe », selon le gentil diminutif décerné par l’ancien ministre Léotard, et son revenu de 850 euros :

            Comment est-il possible de se poser comme un héritier du général de Gaulle et du gaullisme, en lançant à l’opinion publique une proposition aussi démagogique et irréalisable que celle d’un revenu citoyen « minimum » de 850 euros assuré à tout citoyen de plus de 18 ans pour vivre dans la dignité ?

            En sa qualité d’héritier avatar du gaullisme radical de la chiraquie, et aujourd’hui promoteur d’un nouveau gaullisme du trapèze volant ?

Du Mariage Princier « British » de William et de Kate et de notre belle télévision publique et républicaine ?

Il est tout de même paradoxal de lire dans un éditorial du Monde du 26 avril 2011, intitulé « La monarchie britannique doit se réinventer », (diable, tout un programme déjà ! avec un doigt d’ingérence ?) que « 70% des Britanniques se déclarent indifférents à ces noces », alors que, depuis des semaines, notre télévision nationale nous bassine les yeux et les oreilles avec ce mariage !

Il est vrai que cela nous change un peu du matraquage quotidien des présidentielles 2012, lequel a commencé il y a des mois et des mois ! Chaque jour, un candidat défile, et il y en a à la pelle !

Les Mariages forcés: « ton mari sera ton maître » -France 5 du 18/05/10

Du « mariage forcé » de Molière (1664) aux « mariages forcés » (2010) !

« Ton mari sera ton maître »

 France 5, le 18/05/10, un documentaire

 de Jean-Pierre Igoux

        Un documentaire très intéressant qui met en scène des femmes très courageuses, d’autant plus intéressant qu’il pose bien le problème de beaucoup de mariages entre françaises d’origine immigrée et étrangers des mondes maghrébins et africains.

            Pourquoi ne pas dire que le titre, un peu anodin, cachait à tort le vrai sujet du documentaire ? Il fallait être un téléspectateur curieux, ou chanceux, pour tomber sur le sujet. Et les programmes de télévision consultés n’étaient pas du tout explicites à ce sujet, il faut le souligner.

            J’aurais sûrement préféré le titre de « Mariages forcés », celui de l’association qui aide les victimes de ces unions à y échapper.

            L’émission met en évidence les graves problèmes que certaines de nos jeunes concitoyennes, d’origine immigrée, rencontrent, pour échapper au poids de la culture de leurs parents, de leur famille d’origine, et au-delà, souvent de la communauté humaine, qui était celle de leurs parents.

            La plupart des Français n’ont aucune idée du fonctionnement de la famille maghrébine et africaine et du poids de leurs traditions.

            Le documentaire met en évidence les différents sens qu’il est possible de donner à ces mariages, souvent forcés aux dires des femmes témoins, respect des traditions oui, mais aussi enjeux financiers, et aujourd’hui, enjeux d’une nouvelle immigration, le mariage de la pauvreté ou du titre de séjour.

            Alors il est vrai que chez nous, le mariage a été longtemps, et reste encore et quelquefois, un arrangement familial ; afin d’éviter les mésalliances de culture ou d’intérêt, mais dans le cas de ces mariages forcés, les femmes sont effectivement privées de leur liberté de choix, écartelées entre deux cultures, les leurs et celles de leurs parents.

            Je puis donner l’exemple d’un couple mixte dont les parents refusèrent à leur fils d’épouser une française, au motif qu’elle allait l’éloigner du culte des ancêtres.

            Il ne faut donc pas sous-estimer les réactions des parents et grands-parents déchirés entre deux cultures, soucieux de ne pas se couper définitivement de leur pays d’origine, tout en reconnaissant clairement que les citoyennes françaises, quel que soit leur pays d’origine, jouissent toutes des mêmes droits.

            Pas plus qu’il ne convient de sous-estimer les réactions encore présentes de parents (et grands-parents)  de culture française qui se voient imposer un gendre ou une belle fille de culture ou de religion étrangères, alors que ces derniers usent naturellement de leurs pleins droits.

                        Alors, et pour conclure provisoirement, je crois tout de même que notre société a quitté définitivement le siècle du « Mariage forcé » de Molière, où l’on voit Sganarelle, considéré comme un vieillard à son époque, convoiter une jeune femme, par ailleurs toute prête à devenir la veuve de son barbon, puis se résoudre à ne plus se marier, mais obligé de faire le contraire, sous la menace de mort du frère de la jeune dulcinée :

            « Hé bien ! J’épouserai, j’épouserai !

Jean Pierre Renaud