Le mandat des députés : radars contre hélicoptères de combat en Libye !
Le Figaro du 23 mai 2011 en première page :
« Libye
La France engage ses hélicoptères d’attaque »
Le Monde du même jour : rien sur ce nouvel engagement militaire de la France !
Comment ne pas se poser des questions, une fois de plus, sur la liberté tout à fait anormale que la Constitution française laisse au Président de la République pour engager l’armée française, aujourd’hui professionnelle, dans des opérations de guerre à l’étranger ? Et sur l’écho que ce nouveau pas franchi dans la guerre de l’autre côté de la Méditerranée reçoit dans la presse ?
Et comment ne pas être étonné de voir nos braves députés s’intéresser beaucoup plus à la suppression des panneaux annonciateurs de radars, et à la communication très flottante du gouvernement à ce sujet, qu’à cette nouvelle guerre qui nous est annoncée ?
Car il est évident que la France s’est, une fois de plus, engagée dans des opérations de guerre qui ne disent pas leur nom, fusse avec l’accord d’autres pays de l’OTAN, et avec un mandat de l’ONU !
Sommes-nous toujours dans le champ du mandat international d’interdiction de vol dans une zone de protection des populations civiles, avec l’intervention d’hélicoptères de combat au sol ?
La résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU a en effet décidé d’instaurer une zone d’exclusion aérienne en Libye afin de « protéger les populations civiles ».
En vertu de la constitution actuelle, le Parlement ne sera donc saisi que quatre mois après le début de l’engagement militaire de la France en Libye ?
Est-ce qu’il ne serait pas digne d’une république moderne et démocratique de laisser à la représentation nationale le soin de décider si le pays s’engage ou non dans une intervention militaire, quelles qu’en fussent les raisons, humanitaires ou pas ?
Jean Pierre Renaud