A la mémoire de Jean-Joseph Rabearivelo, grand poète malgache!

Jean-Joseph Rabearivelo s’est suicidé le 22 juin 1937, de tristesse et de désespoir. Il avait célébré sa future mort, et son retour vers sa terre natale, dans ces vers:

    Avec l’idée – oh! sans trembler – qu’un jour ma chair

   et mon front

   et mes os pourriront

   en ton sein, au mlilieu

   des restes innombrables

   et méconnaissables

   de mes aïeux

 Ce suicide signait à sa façon l’échec d’une colonisation française pleine de contradictions, aveugle, et bien incapable d’ouvrir les portes de la République Française à tous ses enfants de l’outre mer. Le grand poète n’en pouvait plus d’être déchiré entre deux mondes, celui de ses ancêtres et celui du colonisateur

Humeur Tique: plan banlieues et TVA restauration, Cade, histoire et Afrique de demain

 Humeur Tique: plan Banlieues et TVA restauration

Que penser du sérieux de la gestion « politique » du gouvernement?

    Il a trouvé 3 ou 4 milliards d’euros pour accorder une TVA réduite à la restauration, une « faveur politique », électorale dont les résultats en termes d’additions et d’emploi, sont loin d’être convaincants,  mais il a remis à plus tard, en 2011, dit-on, le plan banlieues qu’attendaient, depuis des années, des gens sérieux.

Humeur Tique: Bulletin de la CADE(avril 2010,Page 11) Madagascar et l’Afrique pour demain

    Dans son bulletin d’avril 2010, la CADE, « Coordination pour l’Afrique de demain- Un autre regard sur l’Afrique et les Africains », dresse un tableau historique rapide sur les anciennes colonies françaises devenues indépendantes dans les années 1958-1960.

   A la rubrique Madagascar, le bulletin écrit:

    » Violentes émeutes lors d’affrontements avec le maire d’Antananarivo Andry Rajoelina, il sera nommé président de la haute autorité de transition en attendant de nouvelles élections. Face aux affrontements incessants entre les partisans de l’ex-président et Rajoelina, l’UA interviendra. »

  « HIC historique »! Le bulletin ne dit pas que Rajoelina a pris le pouvoir par un coup d’Etat.

   Ce n’est donc pas la meilleure façon pour une association française de servir « L’Afrique de demain » et d’aider les Français et les Malgaches à porter un autre regard sur l’Afrique et les Africains

Madagascar, Thalassa du 28 mai 2010

L’expédition (Tara) : cap sur Madagascar

Thalassa du 28 mai 2010

            Une émission intéressante, incontestablement, dans la ligne des documentaires orientés sur les côtes et la mer, beaucoup plus que sur les « terres splendides de Madagascar », annoncées par un programme de télévision.

            Les Français qui l’ont regardée, après avoir poireauté de l’ordre de deux heures,  jusqu’à la fin d’une partie de tennis à Rolland Garros… ont eu la possibilité de découvrir certains aspects de la Grande Ile.

            Pourquoi ne pas regretter toutefois que le cadrage historique et géographique n’ait pas été plus explicite, et que le commentaire n’ait aucunement parlé de la continentalité de l’île, coupée de la mer, précisément, jusqu’à à l’arrivée des Français ?

            Elite et pouvoir malgache étaient enracinés sur les plateaux et pas sur les côtes.

            Mon épouse et moi avons été surpris par plusieurs choses : l’intervention d’un fonctionnaire du « FMI » sur le sujet de Libertalia, comme par hasard un blanc, et successivement toujours des blancs, le bon blanc de la crevette, une bonne dame des Ong pour la protection de la nature, à Fort Dauphin, et le navigateur solitaire chez le roi Sakalava.

            Et pourtant, Madagascar ne manquait pas d’enfants du pays compétents pour illustrer un tel documentaire !

            Enfin, terminer sur l’ancien bagne de Nossy Lava…? L’émission aurait pu terminer sur une autre note, un autre champ de la nature malgache, les chants d’une « biodiversité » exceptionnelle, et de l’humanité malgache, aussi exceptionnelle..

Humeur Tique: des crevettes de Madagascar et de notre histoire coloniale

 Une grande chaîne de supermarchés de l’ouest de la France a lançé une campagne de souscription en faveur de la construction d’un lycée à Madagascar: bravo!

      Si vous achetiez un kilo de crevettes de la Grande île, vous donniez un euro pour cette bonne et noble cause.

      Elles sont d’ailleurs excellentes, comme d’habitude, et je vous les recommande. Conseil tout à fait désintéressé!

      Deux questions  ont été posées aux quatre vendeurs du rayon « marée », trois femmes et un homme, de la génération 30-40 ans:

     Première question: savez-vous où se trouve Madagascar? Réponse; deux disent en Afrique, sans pouvoir préciser la localisation, les autres ne savent pas.

    Deuxième question: Est-ce que Madagascar a été une colonie française? Trois ne savent pas, le quatrième répond, interrogatif,  « une colonie anglaise?

    De quoi sans doute rassurer les zélateurs d’une histoire coloniale qui aurait marqué la mémoire des Français, et , plus sûrement encore, leur inconscient collectif.

   Ce petit sondage n’est bien sûr pas représentatif, mais il nous invite, une fois de plus, à mesurer sérieusement les fantasmes qui planeraient sur notre mémoire nationale.

Madagascar: comprenez-vous les vraies raisons des malheurs de Madagascar? En contrepoint français! Sans Fady! Sans Tabou! (Suite)

L’honnêteté intellectuelle d’un citoyen français le conduit tout naturellement à s’interroger sur la politique de la France à l’égard de la Grande Ile, après le coup d’état du président de la Hat actuelle, qui demeure un coup d’état!
Je ne suis pas sûr du tout, qu’elle soit claire dans ses objectifs, et qu’elle soit toujours servie par de bons truchements, notamment dans le domaine parlementaire. Et il y aurait sans doute beaucoup à dire sur les truchements, à partir de ceux, des femmes, de la côte orientale de l’Ile, au temps du roi Radama I, et partout dans le monde, et jusqu’à l’époque moderne. 
Le problème est, qu’avec une toujours belle continuité, tout au long des trois Républiques, Troisième, Quatrième, et aujourd’hui Cinquième, la politique de l’Outre Mer a souvent été celle du fait accompli.
Le peuple français n’a jamais été un peuple colonial, en dépit de ce que certains racontent, et son histoire coloniale ne l’a jamais vraiment intéressé. L’immense majorité des citoyens français  ignore presque tout de Madagascar, à part peut-être ses lémuriens!  Je mets au défi quiconque de démontrer, sérieusement,  le contraire.
Une petite anecdote, qui n’est pas nécessairement représentative, au cours d’un voyage récent, je fus tout à fait surpris d’entendre; à l’aréoport d’Antananarivo, deux touristes français de la quarantaine d’âge, s’étonner d’y entendre parler français.

Madagascar Comprenez-vous les vraies raisons des malheurs de Madagascar ?

Question difficile pour un interlocuteur toujours attentif à son destin, mais disposant d’une approche insuffisante de l’actualité et des acteurs de sa vie politique d’aujourd’hui, mais je vais tenter d’y répondre.

            Pourquoi votre vie nationale est régulièrement ponctuée par des coups d’Etat, dont le dernier, celui de l’actuel « président » d’une transition qui dure et dont on ne connaît pas encore le débouché ? « L’immature » !

            La première raison est liée, à mes yeux, au manque de sens de l’intérêt général de toute une partie de votre personnel politique, à sa morale élastique, plus soucieuse de fric, de places, que de servir son pays, sans doute aussi gangrenée par de la corruption. Notre personnel politique a démontré, lui aussi, qu’il n’était pas indemne de corruption, d’avidité de fric, et de pouvoir, mais la richesse du pays et l’important réseau de contre-pouvoirs en place, atténue cet handicap, qui me parait, chez vous, majeur.

            Morale élastique d’une partie de votre haute fonction publique, dont la judiciaire, si je ne m’abuse, a vite trouvé des accommodements constitutionnels, pour légitimer, chemin faisant, les entorses successives à la loi fondamentale

            Deuxième raison, des institutions qui ne favorisent pas le sain exercice du pouvoir, démocratiquement contrôlé, et sur ce point, je n’ai pas de solution, sauf à renvoyer sur le discours d’Obama qui a dit des choses très sensées à ce sujet.

            Troisième raison, le rôle inacceptable de votre armée, interférant en permanence dans le fonctionnement des pouvoirs publics. Et comment ne pas avoir été surpris d’avoir vu vos généraux disposant des plus grands pouvoirs à la tête des armées, se défiler, pour avoir peut-être éprouvé une peur physique, en n’ayant pas le courage de remettre le pays sur la bonne voie, au lieu de laisser faire de jeunes officiers, aussi incapables que le « président » actuel d’avoir une vision nationale de l’intérêt général du pays ? En résumé, le pouvoir remis à des porteurs de kalachnikov !

            Quatrième raison, l’interférence permanente de vos églises dans le fonctionnement des pouvoirs publics : leur intervention n’a pas été de nature à faire avancer une véritable solution de réforme. Et j’ai vu récemment, sur une de nos chaînes, un documentaire sur Madagascar où l’on voyait le « président » en compagnie du père Pedro qui se félicitait, sauf erreur de ma part, de la visite du « président » dans son institution : enfin « un président » qui s’intéresse aux pauvres !.

            Et c’est là une cinquième raison des malheurs actuels, la présence de plus en plus importante de pauvres qui, au fur et à mesure des années, se sont agglutinés dans votre capitale ingérable, et que votre personnel politique ne se prive pas de manipuler. Cette masse de prolétaires est à la merci de n’importe quel efficace et rémunérateur agitateur. Donc pas de solution en profondeur avant la mise en œuvre d’un très gros programme de développement, de meilleure répartition des richesses, car les inégalités sont beaucoup trop importantes et criantes, et sur une longue durée, de cinq à quinze ans.

            Tout cela fait beaucoup, mais la priorité me semble être celle de faire revenir l’intérêt général et la morale publique au sein de vos institutions, et peut-être faut-il les changer, mais je n’en sais rien.

            Pour conclure, vous ne pouvez imaginer les déceptions que cause la nouvelle crise à tous ceux qui aiment la grande île et qui sont persuadés qu’elle peut avoir un grand avenir, à la condition d’y faire revenir à la fois le bon sens et la vertu.

Et que la force soit enfin au service du droit !