Il suffit de lire de temps en temps un journal pour réaliser à quel point certains hauts fonctionnaires ont su habilement mélanger les genres, tout en conservant leur « crédit ».
Dans les Echos du 15 décembre 2011, page 11 « Areva et les zones d’ombre du dossier UtraMin »
Roussely, l’ancien patron d’EDF, toujours à la manœuvre :
« Du fond de l’auditorium, l’auteur d’un rapport stratégique sur l’avenir de la filière nucléaire assistait au baptême du feu de son protégé (le nouveau patron d’Areva). « ll lui donne des conseils amicaux », relativise un proche sans entrer dans les détails.
Les deux hommes se connaissent bien. François Roussely était directeur de cabinet de Pierre Joxe au Ministère de l’Intérieur et Luc Oursel était son collaborateur…
Le Quatar, conseillé par François Roussely, en sa qualité de vice-président de Crédit Suisse Europe, avait manifesté son intérêt pour une participation dans la future filiale Areva Mines l’année dernière, au moment de l’augmentation de capital du groupe. L’Etat avait refusé. »
Pour bien comprendre la situation actuelle, il faut savoir que d’après une source proche de Luc Oursel : « UtraMin est potentiellement le gros scandale à venir pour Areva… Cela va devenir une affaire d’Etat »
En tout cas, déjà une provision d’un milliard et demi d’euros, mais ce qui nous intéresse ici, c’est le parcours d’un grand commis socialiste de l’Etat : Cour des Comptes, postes de premier plan aux ministères de l’Intérieur et de la Défense, EDF, et enfin, Suisse et Quatar…
Beau parcours qui en dit long sur la déontologie française de quelques-uns de nos hauts fonctionnaires, ici un représentant de la gauche, mais on pourrait servir le même couplet à un ancien haut fonctionnaire de la droite, spécialiste des questions sociales, qui a su habilement, concilier sa carrière de super-conseiller social des gouvernements, tout en créant une belle société, aussi dans le social, qui lui a valu une belle fortune personnelle.
Pourquoi ne pas rapprocher d’ailleurs ce type de réflexion du contenu de l’article « Les bleus à l’âme des hauts fonctionnaires » (Les Echos du 13/02/2012, page 9) ?
Il n’y a pas en effet, comme cause des « bleus à l’âme », que la RGPP, mais sans doute aussi ces mélanges de genre qui pourrissent le sens du service public d’un certain nombre de hauts fonctionnaires de la République française, plus soucieux de faire du fric que de servir l’Etat !
Jean Pierre Renaud