Bi-nationalité des Français, la fin d’un nouveau tabou: Libé du 7/06/11 et le Monde des 12/13/06/11

Bi-nationalité des Français, la fin d’un nouveau tabou ?

Libé du 7/06/11 et le Monde des 12/13/06/11

Quels enjeux et doubles jeux à moyen ou long terme ? Et pour la terre entière ?

La population française représente 1% de la population mondiale !

Opinions d’un footballeur sur son « terrain de jeu », M.Platini, et d’une politologue sur son « terrain de jeu scientifique »

Qu’en penser ?

            Sur le blog du 9 mai 2011, « Humeur Tique » a publié un petit texte à propos de la controverse engagée sur l’origine des footballeurs, texte intitulé :

            « Un débat mal engagé mais utile »

            Cet article concluait sur une des questions de fond posées: quid de la bi-nationalité en cas de conflit sur le pourtour méditerranéen ? 

            Deux interlocuteurs très différents par leur origines, l’un, footballeur célèbre, Platini, Président de l’UFEA, et l’autre universitaire, politologue, sont intervenus sur le sujet, le premier dans une longue interview de Libé du 7 juin 2011– Sports (page 22), la deuxième, Mme Labat, dans une longue interview du Monde des 12 et 13 juin 2011, à la page 17 « Débats Décryptages »

On ne pouvait pas trouver meilleurs interlocuteurs pour éclairer le sujet et poser les questions de fond du sujet, l’un très bon connaisseur du monde du football, à l’origine du débat, et l’autre, politologue, donc analyste de ce type de question, universitaire spécialiste, avec la distance qu’impose théoriquement l’exercice de cette discipline.

Que dit M.Platini ?

Son interview se situe dans le contexte des problèmes financiers et éthiques du football européen en général, et notamment des dérives financières des clubs européens, mais elle aborde par ailleurs  le problème du fonctionnement des équipes nationales, délaissées au profit des équipes des clubs les plus riches, et enfin celui des joueurs binationaux.

A la question du journal : Qu’avez-vous pensé de l’affaire des quotas, qui vient de secouer le foot français ?

« Que beaucoup de gens avaient raison. Je ne cautionne bien sûr pas les propos excessifs qui ont été tenus. Je pense que le débat sur les binationaux est un beau débat qui devait avoir lieu. La Fifa a changé les règles (en permettant, pour complaire aux pays africains, à des joueurs de pouvoir choisir quand ils veulent la sélection nationale du pays dont sont originaires leurs parents ou grands-parents, ndlr) contre l’avis de l’Europe. Moi, j’étais contre. A partir de ce moment-là, on peut se poser la question : que fait-on de Clairefontaine ? Je comprends que des joueurs non retenus en équipe de France choisissent la sélection nationale de leur pays d’origine ; mais je comprends qu’à Clairefontaine on s’interroge si une partie des joueurs qui y viennent choisissent une autre sélection que la France. Je n’ai pas la réponse, mais je pense que ce débat sur les bi-nationaux doit continuer tant que les règles de la Fifa n’auront pas changé. »

Le propos de l’ancien footballeur célèbre a le mérite de la clarté, et je vous avouerai que j’ai été un peu surpris de le voir accueilli dans un journal qui, généralement, est plus disponible pour d’autres discours.

Que dit, de son côté, Mme.Labat, politologue de métier et d’écriture ?

Le titre de son interview a le grand mérite de la clarté :

« Bi-nationalité : notre futur », avec une première question sur son titre : choix de l’auteur ou choix du journal ?

La politologue inscrit son analyse, mais d’abord son discours, dans un constat historique qui, pour le moins, prête à discussion :

On admettrait la bi-nationalité d’Eva Joly,

« Mais l’admettrait-on d’un Franco-Algérien ? Le doute est permis, car c’est bien la bi-nationalité d’anciens ressortissants de l’empire qui alimente un imaginaire dont on peut douter qu’il soit lui-même décolonisé. »

Soit ! Mais aucune école historique sérieuse n’a jusqu’à présent démontré que l’imaginaire de la France ait été colonisé, au temps du fameux empire colonial, pas plus d’ailleurs qu’aucune enquête statistique sérieuse et récente n’a d’ailleurs également démontré que le Français d’aujourd’hui souffrirait encore d’un imaginaire colonial, transmis sans doute par l’inconscient collectif français, ainsi que l’a prétendu une historienne postcoloniale assez connue. !

Est-ce que les chercheurs qui défendent ce type de thèse auraient peur des résultats de ce type d’enquête ? Sinon, pourquoi ne la font-ils pas ?

Pourquoi le CNRS et la CADIS, avec le soutien du grand journal qu’est le Monde, ne lancent-ils pas une enquête approfondie sur le sujet ?

Chaque jour voit en effet fleurir je ne sais combien de sondages et d’enquêtes de toute nature et de tout acabit !

Citons encore ses réflexions sur le même sujet qui n’ont à mes yeux pas un meilleur fondement scientifique :

« Seule l’ intégration de l’épisode colonial dans les représentations collectives françaises fragilisées par la mondialisation permettrait de repenser la question de l’altérité, et, par- là, celle de la construction nationale dans le cadre d’une République qui serait à même de reconnaître une forme de « diversité » de la société française susceptible de faire échapper les populations issues de l’empire à un statut d’éternelle infériorité »

Mais alors un nouvel imaginaire colonial serait à construire ou à reconstruire, puisqu’il faut une « intégration » ?

Et plus loin encore, mais là le commentaire montre le bout de l’oreille, celui de l’Algérie, toujours, et toujours l’Algérie !

« Ainsi chaque événement lié à notre passé algérien est-il irrémédiablement décliné sur un mode passionnel. Le consensus n’est toujours pas fait autour des tabous de la décolonisation et de la perte de l’Algérie française.

Autant d’occasions manquées qui auraient pu permettre de prendre publiquement acte au sein de la population française de millions de Français issus des ex-colonies et d’achever par cette unique voix le deuil de l’empire ainsi que la réconciliation des Français, d’où qu’ils viennent, autour de valeurs communes fondatrices d’une identité nouvelle et enrichie. »

On voit bien ici que Mme Labat, au même titre que beaucoup d’autres chercheurs, est obsédée par la question algérienne, mais l’histoire de l’Algérie n’est pas l’alpha et l’oméga de l’histoire coloniale, et une fois de plus, je mets au défi l’intéressée de nous produire une enquête sociologique sérieuse qui nous convainque de la justesse de son propos quant au deuil de l’empire.

Il y a là un immense malentendu entre ces chercheurs et la plupart des Français qui n’ont jamais eu besoin de faire leur deuil de l’Empire, mis à part ceux originaires de l’ancienne Algérie dite Française, et une petite minorité d’autres Français venus d’autres colonies.

Cette interview a le mérite de poser un certain nombre de questions de fond, mais au travers d’une analyse qui parait beaucoup s’éloigner des exigences d’une analyse scientifique solide, une opinion donc, plus qu’une analyse scientifique de la situation, sa problématique, ses caractéristiques, une mesure rigoureuse du phénomène et de son évolution.

Conclusion d’une scientifique ou opinion d’une militante ?

Très nombreux sont les intellectuels, romanciers ou philosophes qui ont milité pour telle ou telle cause nationale ou internationale, et c’était leur droit de citoyen, mais il semble plus difficile d’accepter un tel mélange des genres de la part de chercheurs qui prétendent inscrire leurs travaux dans l’exigence scientifique.

Opinion qu’elle a d’ailleurs donnée dans une interview au Quotidien d’Oran, le  2 juin 2011, en évoquant son livre consacré aux bi-nationaux franco-algériens :

« C’est la raison pour laquelle je conçois mon livre comme un ouvrage certes universitaire, mais aussi militant. Nous sommes nombreux  à être les parents d’enfants binationaux. Ils représentent une richesse… »

Comment écrire « l’imaginaire français n’a pas achevé de se décoloniser », sans apporter aucune preuve statistique de ce type de propos ?

Comment peut-on tenir ce type de discours, alors même que l’on est bien incapable de fournir aucun chiffre des bi-nationaux en question, sous prétexte qu’il est interdit en France de faire de la statistique ethnique ?

Dans son interview au Quotidien d’Oran l’intéressée déclare :

 « Par extrapolation, il se dit que les bi-nationaux représenteraient quelque quatre millions d’individus, statistique communément admise par les autorités françaises. »

Et sur ce total, combien de bi-nationaux franco-algériens ?

Déni du passé colonial ? C’est encore à démontrer, sauf en ce qui concerne l’Algérie, un dossier et une mémoire effectivement sensibles, mais il parait illusoire de croire que la bi-nationalité franco-algérienne apportera la solution, l’apaisement, bien au contraire, parce qu’il existe, comme la politologue le sait, d’autres groupes de pression influents qui cultivent effectivement leur mémoire, et qui ne sont sans doute pas prêts, comme beaucoup d’autres Français, à reconnaître que la France c’est l’Algérie.

Il est possible de comprendre, et d’apprécier la démarche personnelle de la politologue qui, en sa qualité de mère tente de faire le lien entre deux pays, les deux nationalités, mais il est non moins évident que la double nationalité constitue aussi un avantage pour ses bénéficiaires, et la politologue sait combien elle a été, après la deuxième guerre civile des années 1990,  et est encore  aujourd’hui recherchée, en Algérie.

Pourquoi la République Française s’interdirait de réexaminer les problèmes jusqu’alors inconnus, soulevés éventuellement par une bi-nationalité nouvelle, importante, liée sans doute aux séquelles de la décolonisation, il y a plus de cinquante ans, mais tout autant aux effets de la mondialisation des flux démographiques ?

Le dossier de la bi-nationalité est un dossier sérieux qui doit être ouvert dans toutes ses dimensions géographiques et humaines, qu’il s’agisse des anciens territoires français qui méritent effectivement un examen particulier, ou d’autres pays de la planète, temporelles avec la prise en compte du long terme, stratégiques, en tenant compte de l’instabilité du monde méditerranéen, et des risques de répercussion sur notre vie nationale, enfin de la dimension réciprocité.

J’ai entendu M. Bayrou se déclarer favorable à la bi-nationalité, pourquoi  pas ? Mais a-t-il bien pris en compte l’ensemble de ces données ?

Il serait intéressant de connaître son avis sur la situation d’un bi-national malheureusement célèbre, le soldat franco-israélien Shalit.

Tels sont les enjeux d’un vrai débat, qu’on aurait tort de simplifier, même sur la plan « scientifique » !

Pour clore provisoirement ce rapide examen, j’aimerais citer un de mes auteurs de jeunesse préférés, Albert Camus, qui prononça dans sa conférence de presse de Stockholm du 12 décembre 1957, la fameuse phrase contestée :

« J’ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s’exerce aveuglément dans les rues d’Alger par exemple, et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois en la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice. »

Quelle sera la position des parents et des enfants bi-nationaux en cas de crise ou de conflit ?

Alors point trop d’angélisme, il ne faut !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : l’affaire DSK, un concentré des hypocrisies françaises !

       Qu’ajouter au tintamarre du « milieu médiatico-politique » qui a entouré l’arrestation de DSK à New York,  sinon quelques brèves remarques ?

Une affaire qui met en scène des personnages dignes de figurer dans les pièces de Courteline, de Molière, et au pire dans  des tragédies grecques : un vieux sage du droit  revêtu du manteau de la présomption d’innocence venant au secours de la « veuve » éplorée (émission spéciale Pujadas France 2), avec des comparses tels que le député médecin parangon de vertu et l’autre député médecin libertin, le jeune archange des médias et ses « principes flous » (Libé du 18/5/11, page 3),  le vieux journaliste égrillard,  joyeux lutin de soubrettes (Marianne), et en fond de scène, le chœur de dames de plume venant témoigner de leur vertu justement épargnée (Libé des 21,22/5/11, page 8).

            Un concentré donc des hypocrisies françaises sur un fond de vieille société phallocrate et franchouillarde, mais tout autant arrogante et donneuse de leçons du droit et des bonnes mœurs au monde entier.

Un seul résultat peut-être dans cette triste affaire, mais loin d’être assuré, celui qui reviendrait à reconnaître qu’en fin du fin, la justice française ne va pas si mal !

Obligation de réserve des magistrats, Conseil Constitutionnel et juges d’instruction

Nouvelles magistratures et nouvelle fonction publique ? Pour faire de la « com », on peut dire aujourd’hui n’importe quoi ?

L’obligation de réserve des magistrats ? Il en serait de même que du secret de l’instruction, une supercherie judiciaire ?

            A lire ou à entendre les déclarations et opinions de certains « magistrats », il semble bien qu’il en soit ici de l’obligation de réserve comme du fameux secret de l’instruction invoqué seulement lorsqu’on en a besoin !

Que penser en effet des déclarations fréquentes du Président du Conseil Constitutionnel, ancien magistrat, Conseil Constitutionnel, ultime gardien des droits et libertés de nos institutions républicaines, prenant position, à tout bout de champ, sur tous les sujets, et dans tous les canaux médiatiques ( citation ci-dessous tirée d’une intervention sur Radio J) ?

Ces jours derniers, par exemple, sur l’immigration légale, Les Echos du 2 mai 2011, page 2 « Il faut accepter l’immigration légale » : qu’est-ce à dire vraiment ? Avis politique ou constitutionnel ?

. Le citoyen a en effet le droit de s’interroger sur ce type de communication politique, et donc sur le mode de désignation des membres de ce Conseil, un mode de nomination qu’il faudra bien changer pour lui rendre son autorité de juge suprême indépendant !

Conseil constitutionnel français et conseil constitutionnel ivoirien, même combat ? A s’y méprendre peut-être pour de mauvais esprits comme Gbagbo !

Que penser, autre exemple, des déclarations d’un juge d’instruction, spécialisé dans les dossiers de terrorisme donner son opinion sur l’affaire Ben Laden ? (Libération du 3 mai 2011, page 15)

Gage d’impartialité, de neutralité de la justice sur de tels sujets ? Instruction à charge et à décharge ?

Alors il est vrai que le ministère de la Justice fait une lecture plutôt tolérante, pour ne pas dire laxiste, de l’obligation de réserve des magistrats (voir réponse du garde des Sceaux à ce sujet du 9/04/2009), mais il ne faut pas être alors étonné que de plus en plus de fonctionnaires enfreignent l’obligation de réserve que leur statut leur impose.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Foot, CAC 40 et salaires faramineux- Eva Joly et DSK- Déontologie au ministère de la Justice

Humeur Tique : Football et salaires faramineux, Eva Joly et DSK aux présidentielles, déontologie au ministère de la Justice ?

Football, traders et CAC 40 : beaucoup de citoyens, modestes salariés, quand ils ne sont pas chômeurs, sont stupéfaits par le montant faramineux des salaires, primes, contrats ou autres friandises que gagnent les joueurs internationaux de foot.

            Ils soutiennent bien la comparaison avec les rémunérations de PDG de grandes sociétés ou des traders qui alimentent la chronique quotidienne.

            Dans Libé des 12 et 13 février 2011, dernière page consacrée au joueur Sagna, à Arsenal : « malgré l’insistance du fiston émargeant à plus de 200 000 euros par mois (ce qui est correct sans plus pour un joueur international) en Premier League – note modestement le journaliste ! – sa mère est toujours employée de mairie dans les écoles et son père monteur ajusteur chez MC technologies… »

            Tout est dans la manière ! Eva Joly et DSK

            DSK fait dans le soft silence présidentiel, l’allusif, l’indirect… Il laisse faire le boulot de communicant par son écurie qui croît de plus en plus au destin de l’imam caché, et plus récemment par son épouse. Il serait donc le meilleur candidat du PS, même s’il n’a pas encore manifesté ses intentions !

            Eva Joly applique elle la maxime d’près laquelle on n’est jamais mieux servi que par soi-même, et elle a donc déclaré au « Grand Jury RTL – LCI – Le Figaro » : Que les choses soient claires, Nicolas  Hulot est le bienvenu. Nous sommes deux candidats de valeur, il y abondance de biens, je pense que nos débats seront intéressants pour le public. »

            En citant cette intervention, le Figaro du 14/02/11, page 4 a commis un lapsus révélateur peut-être dans le titre : « Joly : « Nous sommes deux candidats de valeurs. »

            Alors valeur ou valeurs ?

            Et dans le même numéro de ce journal : à quel degré de déchéance est tombée la déontologie du ministère la Justice ? !

            « Laetitia, l’Inspection souligne une succession d’erreurs…

            Le rapport de l’Inspection générale des services judiciaires parvenu sur le bureau du ministre, que s’est procuré Le Figaro, révèle que… »

            Fin de citation !

            Alors chers petits français, même Le Monde n’aura plus besoin d’un Wikileaks dans notre beau pays ! Nous avons déjà ce qu’il nous faut en matière de violation, et du secret de l’’instruction, et de la déontologie politique, judicaire, et journalistique !

Humeur Tique: DSK et les Fées, Libé enrôle les fées pour sa campagne DSK

 Photo du couple en première page, plus une page 10, et une demi-page 11 dans Libé du 11 février 2011

Oyez, chers lecteurs et bonnes gens, le sauveur DSK est de retour, car la bonne fée Sinclair l’a annoncé !

Mais tout repose en fait sur une déclaration de sa fée au stylo d’or, car Libé nous propose, en pleine page, un formidable dessin de M. Blachier, digne des meilleurs dessins de Walt Disney.

 Anne Sinclair est tout simplement superbe dans les traits, maquillage, et coiffure, jusqu’à la couronne avec le cabochon RF, qui lui ont été prêtés par le dessinateur.

Et ce petit drapeau français dans la main gauche, et ce petit (ou gros) lutin de DSK qui se cache derrière son épaule, n’est-ce pas tout simplement magnifique ?

Seul petit problème ! Et si une fée « Clochette » agitait sa clochette et faisait s’envoler ses fans actuels ? Ou encore l’apparition d’une fée Carabosse ?

Est-ce que cela ne s’appelle pas de la propagande électorale ?

Humeur Tique: Epidémie de « soudanite » à l’UMP!

Humeur Tique : Epidémie de « soudanite » à l’UMP ! La nouvelle Françafrique du PS et de l’UMP !

Libé du 8/02/11, page 12

            Sans doute, pour la minorité de nos concitoyens qui ont quelques lumières sur le sujet, il est possible de se demander si certains de nos élus ne sont pas devenus fous, c’est-à-dire atteints d’une maladie mentale qui s’appelait la « soudanite » parce qu’elle frappait de troubles mentaux des coloniaux qui servaient au Soudan (Mali aujourd’hui) à la fin du XIX°siècle. Cette affection due au soleil, à la solitude, et à l’alcool conduisait souvent au suicide.

 Le 4 février dernier, quatre députés UMP, Mme Dumoulin, MM Mancel, Censi, et Fourgous allaient prendre un avion pour aller rendre une petite visite à l’ami Gbagbo, visite annulée au dernier moment par le gouvernement.

Les trois personnages paraissaient donc ignorer la politique de la France à l’égard de M.Gbagbo, et cet épisode en dit long sur le délabrement mental et politique de certains de nos élus.

Rappelons par ailleurs que les visites qu’ont effectuées en Afrique certains députés, MM Balkany et Mancel, donnent une tonalité curieuse à notre politique étrangère, car en Afrique, comme en France, tout le monde n’a pas la mémoire courte, et qu’on connaît là-bas le passé au parfum légèrement sulfureux de ces très honorables parlementaires.

Libé Le Mag des 29,30 janvier 2011, « Libération » coloniale?

Libé Le Mag, « Libération » coloniale ?

Libé Le Mag des 29,30 janvier 2011

Information, désinformation, intoxication coloniale, et enfin de la vraie propagande coloniale !

« Musées, arrière-boutiques et horreurs

Têtes de nègres, anatomies formolées, écorchés… Un capharnaüm morbide, témoin des expéditions coloniales, s’entasse dans les réserves et embarrasse conservateurs et politiques »

            Avant toute chose, j’ai envie de dire à l’auteur de cette chronique : plût au ciel que vous n’ayez pas eu dans votre ascendance de Bretons ou d’Auvergnats !

Car à lire un extrait tiré d’une des œuvres de l’équipe Blanchard  que, vous, ou Libé, appelez en témoignage en fin de chronique, certains de vos ascendants auraient été victimes des Zoos humains :

            Ces exhibitions ethnographiques : « Elles portent en elles le rapport de domination coloniale, même si celui-ci s’applique également, toujours au travers des exhibitions humaines, aux Bretons ou aux Auvergnats, populations considérées par la France centralisée comme des populations « ethniques » encore à civiliser. » (« Culture Coloniale » pages 58 et 59).

            Oui, les Zoos humains ont existé, mais pas dans les proportions et les effets avancés par ces chercheurs, aux dires d’historiens plus sérieux, et la mise en scène souvent anachronique de leurs images a donné la possibilité à cette équipe de chercheurs de mettre leurs travaux en lumière, de surfer dans les médias souvent à l’affût de croustillant, quel qu’il soit ! Je recommanderais donc à l’auteur de prendre connaissance, entre autres sources, du livre « Les villages noirs », pour avoir une appréciation plus mesurée du phénomène des « zoos ».

            Chronique intéressante au demeurant sur les problèmes redoutables et de toute nature que pose aux responsables des musées la gestion de ces témoins de notre passé, à incidence scientifique, historique, ou anthropologique, beaucoup plus d’ailleurs que coloniale, et de témoins communs, sauf erreur, à la plupart des pays occidentaux.

            Les sujets de contestation de cette chronique portent sur plusieurs points :

            1- Incontestablement, l’analyse se situe dans un cadre colonial : dans le titre, le corps du texte, et les illustrations de bonne BD que propose M.Rabena.

            Deux des quatre pages de la chronique proposent en effet une BD simplifiée du « bain colonial », cher à l’équipe Blanchard.

            Le colonial est un des fils rouges ou noirs, au choix, sinon le seul, de cette chronique.

            2-  N’est-ce pas un peu exagéré, compte tenu des propos de M.Blanchard (page XII, et de ceux de Madame Laure Cadot, sur la même page ?

Mais il est vrai que cette fin de page en caractères noirs ne fait pas partie de la chronique de l’auteur.

            « Combien de dépouilles dans les musées français ? Faute d’étude exhaustive, impossible d’établir un chiffre approximatif.

            « Il y a un vrai problème de définition, estime Pascal Blanchard, historien de la colonisation, codirecteur de l’ouvrage Zoos humains. Si l’on inclut les squelettes, il s’agit de quelques millions de pièces en France. Si on parle des têtes et des corps, momifiés ou non, on parle de dizaines de milliers. »

Mais, juste après ces affirmations formelles, fussent-elles approximatives,  le journal a l’honnêteté de donner la parole à Laure Cadot restauratrice d’objets ethnographiqueslaquelle déclarait que « les reliques coloniales représenteraient une part « extrêmement limitée » des collections. »

Les chiffres communiqués par le Muséum de Paris (même page) portent sur plus de 20 000 individus et une vingtaine de têtes.

On est donc très loin des estimations Blanchard, lesquelles paraissent tout à fait invraisemblables.

A mes yeux, la contribution Blanchard s’inscrit dans la ligne de la thèse défendue dans ses ouvrages, d’après laquelle la France, pendant la période coloniale, aurait été coloniale sans le savoir, « imprégnée » par le colonial dans son inconscient, plongée dans le « bain colonial » de la propagande coloniale.

Le mérite de ce groupe de chercheurs a été de révéler à une certaine opinion publique la richesse des images coloniales, mais il n’a pas encore démontré avec des méthodes d’évaluation statistiques sérieuses le poids des vecteurs d’une culture coloniale supposée et de leurs effets sur l’opinion publique.

Même la présidente de son jury de thèse, Mme Coquery- Vidrovitch a convenu dans une de ses interventions que l’historien en question représentait un nouveau type d’historien, l’«historien entrepreneur », et aux yeux de certains, avant tout un efficace entrepreneur public et privé  d’images coloniales, et un habile propagandiste d’une nouvelle vulgate de l’histoire coloniale.

Cet historien de la colonisation, comme indiqué en bas de la chronique, a fait une thèse d’histoire coloniale intitulée « Nationalisme et Colonialisme, la droite nationaliste française des années 30 à la Révolution Nationale », essentiellement à partir de la presse de droite et d’extrême droite du sud-est de la France portant sur la période 1931-1945.

Il serait donc juste de mettre au défi Monsieur Blanchard de faire connaître aux lecteurs de Libé la méthode de calcul qu’il a utilisée pour avancer des chiffres mêmes approximatifs des squelettes, des têtes et des corps, car ces chiffres paraissent tout à fait invraisemblables, même approximativement.

La propagande coloniale a paradoxalement beaucoup plus de succès de nos jours qu’à la grande époque coloniale, comme je l’ai démontré dans le livre  « Supercherie coloniale » (chapitre VII – La Propagande Coloniale), étant donné qu’elle a trouvé un terrain de choix avec le fonds de commerce des populations d’origine immigrée, la nouvelle mode d’une histoire humanitariste, comme elle fut dans le passé, nationale ou marxiste, l’ignorance de l’opinion publique, et le tout médiatique des images.

Mieux vaut une belle image qu’une démonstration historique !

Et pour qui a quelques lumières sur la propagande coloniale de la Troisième République, même en payant les journaux, ses animateurs avaient en effet  beaucoup de peine à faire publier leurs messages de propagande.

Je suis sûr que, dans le cas d’espèce, et à la différence de ses lointains prédécesseurs,  Monsieur Blanchard n’a eu aucune peine à faire passer sa propagande et le bon dessinateur de BD à voir ses images rémunérées.

En conclusion, et dans de telles conditions de manipulation de l’information, comment parler vraiment et sereinement des squelettes, têtes, et corps qui seraient les « témoins des expéditions coloniales », et qui encombreraient les réserves de nos musées ?

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Présidentielles 2012 et transparence du financement – campagne de Libé pour DSK

   Transparence des frais de campagne présidentielle, SVP !      

La course à l’échalote présidentielle est cette fois bien partie ! Les candidats, à gauche surtout, mais aussi à droite, fleurissent de toutes parts, mais à quels prix ?

            Pour prendre l’exemple de « La Ségolène », ainsi dénommée par sa grande amie Martine Aubry, la candidate se déplace beaucoup du nord au sud et de l’est à l’ouest, et cela coûte cher ! Combien ? Est-ce que c’est le Parti Socialiste qui paie ?

            Il serait possible de poser les mêmes questions pour Mélenchon, Montebourg, Valls, Joly, Le Pen, ou Dupont-Aignan, dans l’état actuel des candidatures « officiellement » annoncées.

            Tous les candidats à ces élections démocratiques seraient bien inspirés de déclarer chaque mois le montant des dépenses qu’ils font pour leur campagne de candidature, et les sources correspondantes de leur financement.

            Libé en campagne pour DSK, en première page du journal du 26 janvier 2011, la photo du candidat Mélenchon avec le titre :

« L’homme qui veut faire perdre DSK »

Allons bon, un candidat socialiste non candidat, déjà gagnant, au dire du journal Libération ? Libé est donc également en campagne !

Mosquées du père Noël, Prière dans la rue, et Prêchi-Prêcha de Libé, Edito du 22/12/10

     Un éditorial intitulé « Préjugés » : voire !

            L’éditorial rend compte d’une enquête faite par Libé sur la prière musulmane dans la rue :

 « Voici le résultat de notre enquête : il existe des prières publiques dans une vingtaine d’endroits en France ; elles durent en général moins d’une heure, pas toutes les semaines… Ces prières sont le résultat d’un manque de place dans les lieux de culte… Comment résoudre le problème ? En construisant des mosquées. Cet effort conférera à cette religion, qui fait partie du paysage français depuis des lustres, les moyens légitimes d’exercer la liberté de culte qui figure dans notre Constitution. La laïcité ne consiste pas à s’attaquer à telle ou telle religion comme on brandissait jadis l’épée des croisés. Songerait-on par exemple, à interdire les processions catholiques ? La laïcité – la vraie – consiste à garantir la neutralité de l’Etat et à organiser la tolérance envers les cultes reconnus, qui ont droit de cité aux termes de la tradition républicaine. Il serait bon de s’en souvenir »

J’ai envie de dire: tout est tendancieux dans ces propos, approximatif, peut-être même pervers, parce qu’ils contribuent à entretenir le feu d’un nouveau cléricalisme d’insinuation, celui du grignotage républicain de la laïcité.

Que de questions ! Il est dommage que Libé, le journal incontestablement le plus attentif aux humeurs sociales  des Français n’ait pas prêté plus d’attention à ce fait de société et de religion, depuis que le phénomène de la prière dans la rue s’est manifesté, en particulier dans la capitale, dans des arrondissements chers aux éléphants du parti socialiste, les Jospin, Vaillant et Delanoë.

Et ajoutons que cette enquête très approfondie n’apporte aucune réponse chronologique : une vingtaine depuis quand ?

Il fallait donc que Mme Le Pen mette le doigt sur un point encore sensible de notre belle République, pour que les médias et les politiques découvrent, en toute hypocrisie, le phénomène.

Rappelons tout d’abord qu’à la base de notre droit public, il s’agit bien d’une occupation non autorisée du domaine public, alors faire le rapprochement avec certaines de nos processions chrétiennes, ancrées dans notre vieille tradition chrétienne, multiséculaire, paraît tout à fait incongru.

« En construisant des mosquées », mais que propose précisément et à  ce sujet cet édito ? 

Suggère-t-il de leur accorder un financement public ? Dans le respect de « la neutralité de l’Etat » ? En contradiction avec le principe de la Séparation de l’Eglise et de l’Etat, que nos ancêtres ont eu beaucoup de mal à faire accepter par la société française en 1905 ? Un retour en arrière donc ! Ou peut-être un appel au financement des mosquées par les lecteurs de Libé ? Ou par les élus et militants socialistes ?

Mes origines familiales m’ont rendu particulièrement sensible au respect de la laïcité. Certains de mes ancêtres, originaires de ce qu’on appelait alors « la Petite Vendée » (le plateau de Maîche) ont lutté contre la séparation des Eglises et de l’Etat, alors que leurs descendants se sont toujours bien trouvés de cette nouvelle laïcité républicaine, d’apaisement.

Il est bien dommage qu’une partie de la gauche ait oublié ce grand principe de paix civique et sociale !

Et les discours de grands élus socialistes des arrondissements populaires de la capitale, le maire du XVIII° arrondissement et le maire de Paris, rapportés dans le même journal, sont-ils crédibles ?

 Vaillant, le maire du XVIII° arrondissement (depuis 1995)  aurait déclaré : « je suis un vrai laïc tolérant vis-à-vis des religions », et Delanoë (maire de la capitale depuis 2001) : « Paris compte des centaines d’églises, mais le culte musulman… les jours de fête religieuse, se pratique trop souvent dans la rue. Je n’accepte pas cette inégalité, et je revendique mon choix de contribuer à la corriger. »

Des centaines d’églises à Paris ? Delanoë les a-t-il bien comptées ?

 Ces grands élus socialistes ont des responsabilités politiques à Paris, souvent depuis plus de trente ans, et pour quel résultat ?

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: police à Bobigny et déontologie. Combien de sans-papiers? Combien de dissidents en Chine? « Tragicomédie ivoirienne » de Venance Konan, avec le PS et Villepin

Humeur Tique : la police à Bobigny et la déontologie ? Combien de sans-papiers en France ? Combien de millionnaires et de dissidents en Chine ?

La « Tragicomédie ivoirienne » par Venance Konan

Gbagbo, WikiLeaks et Villepin

            La police à Bobigny et la déontologie de la République ?

S’il est vrai que le travail des policiers dans le « 9 3 » est particulièrement difficile, et qu’il favorise les dérapages, il est inadmissible que les syndicats de police, les autorités de police, et le ministre de l’Intérieur lui-même, couvrent, qu’on le veuille ou non, et telle que «  l’affaire » a été lancée, des faux en écritures publiques, d’autant plus graves, qu’ils mettent en cause les libertés publiques.

On va finir par croire, que les fonctionnaires et les élus qui ont accepté de servir la République, prennent le chemin des dictatures « douces », car beaucoup de citoyens assez bien informés savent que certains officiers de police ont tendance à abuser des infractions supposées d’outrages à la force publique, et de la garde à vue pour un oui ou pour un non.

Combien de sans-papiers en France ? Les citoyens curieux ont pu entendre ou lire qu’il y avait de l’ordre de  200.000 à 400.000 sans-papiers en France.

Le bulletin de la FMP Mutualité n°572 de novembre décembre 2010 fournit à ses adhérents et lecteurs tout un ensemble de statistiques sur  les dépenses de santé (page 14 à 17), et sur le coût de l’Aide Médicale d’Etat (AME), c’est-à-dire gratuite, dont bénéficient en priorité les clandestins et les sans-papiers.

Les dépenses d’AME sont passées de 410 millions euros, en 2001, à 576 millions, en 2007, mais ce qui parait plus inquiétant c’est l’évolution du chiffre de bénéficiaires, passant de 73 300 en 2000, à 192 000, en 2007, et 215 000 en 2009.

Ces chiffres paraissent tout à fait surprenants, car ils voudraient dire en première analyse  que le nombre des sans-papiers est sans commune mesure avec les évaluations faites au doigt mouillé.

Combien de dissidents en Chine et combien de millionnaires ?

Réponse dans l’éditorial de Libé des 11 et 12 décembre, intitulé « Peurs », un éditorial consacré aux réactions de la Chine à la cérémonie de remise officielle du prix Nobel de la Paix à M.Liu Xiaobo, « en prison » :

« La Chine a beau avoir plus de millionnaires que de dissidents, ce prix défie justement la junte au pouvoir »

Voire !  Car nos appréciations ne tiennent jamais assez compte des grandeurs comparatives entre la Chine et la plupart des autres pays, dont la France, avec des enjeux de gouvernement complètement différents, avec sans doute la peur, vraie, de la part de ses dirigeants, de l’explosion d’un pays continent, soumis à des tensions de toute nature. Est-il sérieux de croire que les dirigeants chinois aient vraiment oublié l’histoire tourmentée de l’Empire des Fils du Ciel ?

Et sur le fond, le choix du modèle social, chinois ou occidental, mérite un vrai débat, et le fait que la Chine mette en lumière le modèle confucéen, plutôt que le modèle communiste, devrait nous inciter à la réflexion.

« Tragicomédie ivoirienne » de M.Venance Konan, journaliste indépendant et écrivain, le Monde des 11 et 12 décembre (page 17) Et WikiLeaks Villepin

Une lecture vivement recommandée à tous ceux qui veulent mieux comprendre la situation actuelle de la Côte d’Ivoire et ses enjeux, avec le rôle trouble du Parti Socialiste et de certains de ses dirigeants  qui  soutiennent encore le nouveau Napoléon de Côte d’Ivoire.

Ne s’agit-il pas là de l’ancienne ou nouvelle Françafrique du Parti Socialiste de Papamadit ? Le monsieur Afrique de l’ancien président Mitterrand ? Lang, en quête d’héritage ? Et en bonne compagnie, celle de M.Emmanuelli !

Le personnage « fascinant » de Gbagbo sorti tout droit des coulisses de notre Renaissance, beaucoup plus que du siècle de Napoléon, même si comme l’indique un article du même journal (11/12/10 – WikiLeaks Décryptages, page 17), il s’est trouvé dans une autre bonne compagnie, celle d’un autre admirateur du même Napoléon :

«  L’enthousiasme de Laurent Gbagbo à l’évocation de Dominique de Villepin »

Le président ivoirien assure aux Américains que l’ex-premier ministre lui a demandé de convaincre M.Chirac de le nommer à Matignon »