Le contrôle de légalité préfectoral ? Mythe ou Réalité ? A Mériel sur Oise et à Paris ?

   A la suite des lois de décentralisation de la fin du siècle passé, les Préfets ont été chargés de contrôler, « a posteriori », et dans deux mois,  la légalité des actes des collectivités locales.

            Il est évident que l’exercice de cette mission n’est pas toujours facile pour tout un ensemble de raisons et de facteurs liés à la complexité des domaines de décisions et des capacités de contrôle effectif des autorités préfectorales.

Il est évident que l’urbanisme est depuis longtemps un domaine d’intervention publique très sensible aussi bien dans la capitale que dans l’agglomération parisienne, encore plus sensible récemment avec la loi Dufflot qui a encouragé la division spéculative des parcelles.

Il est non moins évident que ce type de décision publique est de nature à multiplier les cas de connivence et de mélange des genres entre les autorités préfectorales de contrôle et les autorités locales soumises à ce contrôle, pour ne pas citer les interférences entre pouvoirs publics et intérêts privés…

A titre d’exemple, l’attention du lecteur peut être appelée sur deux cas de figure contentieuse vraisemblables dans le Val d’Oise et à Paris.

Dans le Val d’Oise, à Mériel, sous la précédente mandature,  la signature des décisions d’urbanisme (travaux ou constructions) était déléguée à une Adjointe qui exerçait des fonctions de fonctionnaire territorial à la Préfecture du Val d’Oise, dans la Direction chargée de ce contrôle.

Une telle situation de juge et de partie dans l’urbanisme a été signalée à la Préfecture, mais sans résultat, sauf l’accusé de réception classique du site de messagerie.

A Paris, un Sous-Directeur de la Construction a délivré un permis de construire à Paris Habitat, « un Etat dans l’Etat parisien », pour la construction d’un petit immeuble de logements sociaux de sept étages. (1 rue Alfred Bruneau, 75016).

Seul petit problème sans doute, sur les 15 logements à construire, 5 sont réservés à la Préfecture de Paris, 2 aux employeurs et 8 à la Ville !

Comment un contrôle de légalité peut-il exister sur un tel acte, alors que le Préfet de Paris est juge et partie ?

L’ancien préfectoral que je fus ne peut donc manquer de s’interroger sur le fonctionnement concret du contrôle de légalité, dans l’hypothèse où ce type de situation de juge et de partie serait fréquent de nos jours.

Question : des contrôles de légalité Bidon ?

Jean Pierre Renaud

Paris : Dimanches sans voiture et légalité des contrôles ? La nature du site de messagerie de la Mairie de Paris ?

Les dimanches sans voiture de la Mairie de Paris et la légalité des contrôles !

Un site de messagerie  « privé » !

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Dimanches sans voiture et légalité des contrôles ?

Arrêté n° 2019 T 15524 du 22 septembre 2019 – la Maire et le Préfet de Police – réglementant la circulation à l’occasion de la « Journée sans voiture », le 22 septembre 2019  à Paris (Arrêté conjoint du 22 juillet 2019)

Bulletin officiel de la Ville de Paris, pages 3120,3124

Lien https://cdn.paris.fr/paris/2019/09/06/535b242843b77c6335c0579cf30f3a38.pdf

Texte aimablement communiqué par les services de la Ville

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       Le 22 septembre 2019, dans l’après-midi, un docteur (le médecin généraliste et Gériatre Haicault de la Regontais, pour ne pas le nommer) se voit refuser l’accès à Paris sur un des barrages d’entrée du seizième arrondissement par une équipe chargée d’interdire cet accès.

      L’affaire tourne mal, l’équipe en question provoquant un incident violent, alors qu’il s’agit d’un médecin.

      A aucun moment, les membres de cette équipe n’ont fait valoir le titre juridique que la Maire ou le Préfet de Police leur auraient donné pour exercer le contrôle légal des véhicules.

    La question se pose donc du fonctionnement légal des services de sécurité de la Mairie, ou de la Préfecture de Police, à l’occasion de ces interdictions de circuler : qui a le droit d’exercer ces contrôles ? Qui a le droit d’interdire l’exercice de la médecine dans la capitale, jours de semaine, dimanches ou jours fériés, y compris un « dimanche sans voiture » ?

       La Mairie fait-elle appel à des sociétés privées incompétentes pour assumer une telle mission ou à des bénévoles qui n’ont reçu ni instructions, ni mandat légal de contrôle nécessaires ?

      Les questions posées sont restées sans réponse !

      Les exceptions visées par l’article 4 de l’arrêté visent les « véhicules des professions de soins à domicile » mais aucunement les médecins : omission étrange !

     Mon premier message datait du 24/10 /2019 avec pour accusé de réception la numérotation ci-après MMP191000578, et le dernier du 27/11/2019 avec un accusé de réception numéroté MMP191100544.

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Quelle est la nature du site de messagerie de la Mairie : public ou «privé » ?

      Lorsqu’un citoyen adresse un message à un élu de Paris, la Maire dans le cas d’espèce, le site adresse très rapidement un accusé de réception numéroté, sauf que l’expéditeur se voit en même temps privé de la trace du contenu du message envoyé.

     A titre de meilleurs exemples, la Préfecture de Police laisse le contenu du message de l’expéditeur à sa disposition, et la Ville de Montbéliard également, à une autre échelle…

     Le site de messagerie de la Mairie de Paris fonctionne donc comme les sites des grandes sociétés privées qui se gardent bien de vous laisser le plus souvent la trace du contenu de votre message.

       Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

A Paris, « le nuage de verre » de Gerry-LVMH est-l légal? La polémique

A Paris, le projet de construction du centre d’art contemporain de la Fondation LVMH, au jardin d’acclimatation, conforme à la légalité ou non ?

JDD Paris du 6 février 2011

« Polémique

Le nuage de verre cloué au sol

Jean Nouvel et Anne Hidalgo volent au secours de la Fondation LVMH, centre d’art contemporain conçu par Frank Gerry, dont les travaux ont été suspendus par la justice »

            Il est possible d’aimer l’architecture, d’admirer les créations architecturales d’hommes comme Jean Nouvel ou Frank Gerry, tout en se posant des questions sur la légalité du projet LVMH, sans être obligatoirement accusé « d’individualisme, d’incivisme et d’inculture », propos qu’aurait tenus M.Nouvel.

            Le Préfet de Paris, chargé du contrôle de légalité des actes de la Ville de Paris, devrait être en effet en mesure de renseigner les citoyens sur la légalité de ce  projet dont il a contrôlé la légalité, et de répondre aux questions ci-après :

            1 – Le projet est-il conforme oui ou non au Plan Local d’Urbanisme ?

            2 – Le projet respecte-t-il les charges du titre de propriété de la Ville, s’il y des charges à remplir par le propriétaire, notamment dans le cas où ces terrains auraient été compris ou non dans le champ de la donation avec charge du Bois de Boulogne, sous le Deuxième Empire, ou d’une autre charge éventuelle.

3 – Les délibérations prises par le Conseil de Paris sur le projet, ou d’autres instances de décisions locales, juridiquement compétentes, ont-elles été prises en conformité avec l’article L 2131–11 du Code Général des Collectivités Territoriales sur le favoritisme et les conflits d’intérêt, matériel ou moral, selon les jurisprudences de la Cour de Cassation ?

« Sont jugées comme illégales les délibérations des collectivités locales auxquelles ont pris part un ou plusieurs membres de l’assemblée délibérante intéressés à l’affaire, à titre personnel ou comme mandataires. »

Etant donné que M.Girard est à la fois membre du Comité directeur de LVMH, et adjoint à la Culture du maire de Paris, et M.Jamet, secrétaire général de LVMH et président du Jardin d’Acclimatation.

Les autorités de légalité compétentes auront sûrement les réponses pertinentes et adéquates aux questions de légalité que pose effectivement le permis de construire délivré et qui alimentent peut-être une polémique injustifiée.

Jean Pierre Renaud