La Sécurité des Français: le Pacte de tranquillité de M.Montebourg

La sécurité des Français : « Passons avec les Français un pacte de tranquillité publique » A. Montebourg- le Monde du 3 septembre 2010

            M. Montebourg nous avait habitué, jusqu’à présent, à un discours ressassé, orienté avant tout sur la méthode qu’il convenait d’adopter pour que le parti socialiste choisisse le meilleur candidat pour les toujours futures présidentielles, et moins sur la méthode que le parti socialiste pourrait adopter pour répondre à l’attente des Français sur la sécurité : très bien !

            Donc, quelques prémisses de propositions sur la sécurité, un frémissement !

            Retour tout d’abord aux sources républicaines : le mot tranquillité fait référence à la première définition de la loi (1884, ou 1885) sur les communes en ce qui concerne les missions des maires, pourquoi pas ? Si le contenu répond aux impératifs d’une sécurité moderne.

            Deux propositions méritent d’être affinées, le pacte de tranquillité issu d’une démarche politique consensuelle et l’idée de pouvoir donné aux habitants.

            Je rappelle qu’il existe déjà dans nos institutions des conseils de prévention au niveau départemental ou communal, qui préfigurent la solution avancée par le député, et qu’il existe déjà suffisamment d’informations sur le sujet pour que l’audit proposé puisse être rapide.

            La véritable question est celle de la possibilité de trouver un accord consensuel entre la gauche et la droite sur ce sujet  sensible, une recherche d’autant plus difficile que le parti socialiste nourrit encore beaucoup d’angélisme sur le sujet, et cultive tout autant beaucoup de tabous culturels.

            Deuxième proposition, celle qui donnerait du pouvoir aux habitants des quartiers les premiers concernés par leur sécurité : dans son livre « La loi du ghetto », M.Bronner a esquissé une réflexion  à ce sujet, et j’ai moi-même dans ma note de lecture formalisé ce qui pourrait être une petite réforme institutionnelle des communes à quartiers sensibles, avec l’institution de conseils de quartier. Le texte du député s’inspire sans doute à ce sujet du livre de M.Bronner

            Une démarche nouvelle donc de la part d’un élu socialiste à laquelle il faut souhaiter bon vent, tout en craignant que notre élite politique, de droite et gauche confondues, soit incapable une fois de plus d’emprunter sur des sujets nationaux une démarche consensuelle soucieuse de l’intérêt général et national, comme cela vient d’être le cas pour le dossier des retraites.

            Un post-scriptum qui s’impose depuis la rédaction de ce billet : que d’énergie perdue par l’intéressé pour convaincre ses amis d’aller vers une élection du candidat socialiste, à entendre, sur le sujet, le député, président du Conseil Général de la Seine Saint Denis !

 Jean Pierre Renaud

Les non-dits des bien pensants: immigration, insertion et culture: le travail de M. Lagrange

Les non-dits des bien-pensants

« Ma position scientifique est qu’il vaut mieux dire les choses, même si elles nous gênent » (H.Lagrange)

Fracture sociale, culturelle ou coloniale, dans nos quartiers sensibles ?

« Un chercheur lance le débat sur l’impact de l’immigration dans les quartiers ghettoïsés. »

            Le Monde du 14 septembre 2010 consacre sa page 12 aux travaux d’un sociologue sur la jeunesse des quartiers sensibles de Mantes la Jolie et des Mureaux, 4 000 cas d’adolescents examinés en détail entre 1999 et 2006.

            Un de ses constats est qu’il existe une corrélation incontestable entre l’origine familiale des adolescents délinquants et la délinquance : « les adolescents éduqués dans des familles du Sahel sont trois à quatre fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans des familles autochtones »

            Il relève également que les adolescents d’origine maghrébine sont deux fois plus impliqués que les « autochtones ».

            Puis-je indiquer que dans les milieux bien informés, politiques, médiatiques, administratifs, et judiciaires, le même constat a été fait depuis longtemps ?

            Le sociologue défend une thèse qui ne va pas plaire à tout le monde, étant donné qu’un certain nombre d’intellectuels et de politiques ont plaidé jusqu’à présent pour une causalité sociale ou « coloniale » de ces phénomènes, alors qu’il introduit dans l’analyse sociologique la variable importante de la culture, et plus précisément du rôle des femmes, des mères de famille.

            « Or, souligne le chercheur, le caractère le plus prédictif de la réussite scolaire reste le niveau culturel de la mère et son insertion professionnelle. » « Il faut agir en amont avec les mères ».

            Je recommande aux lecteurs curieux la lecture du livre de M.Konaté « L’Afrique est-elle maudite ? » pour mieux apprécier le distinguo que le sociologue fait entre adolescents d’origine sahélienne et d’origine côtière, et surtout pour mieux apprécier le bien-fondé de cette analyse, qui a naturellement soulevé aussitôt une polémique de la part d’associations qui ne prennent pas toujours leurs responsabilités pour lever ce type d’obstacle culturel.

            Je laisse par ailleurs aux promoteurs de la « fracture coloniale » et aux médias qui propagent cette thèse jamais démontrée, le soin de mettre à jour leurs « stéréotypes » et sans doute aussi, «  leur inconscient collectif » cher à des historiens « coloniaux » qui n’ont jamais apporté la moindre démonstration statistique à ce sujet.

Jean Pierre Renaud.

Humeur Tique: Roms, gens du voyage, une grande confusion intellectuelle et politique – La Binette des journalistes en pleine page des journaux: une pub de têtes « bien faites »?

Roms, gens du voyage, une grande confusion intellectuelle et politique :

        En ma qualité de citoyen toujours curieux des affaires françaises, j’essaie de mieux comprendre le dossier des gens du voyage, sans trouver dans la presse que je lis les informations qui me permettraient de pouvoir le faire.

            Dans l’éditorial du Monde du 11 septembre 2010, intitulé « La France, l’Europe et les Roms », je lis : «… La France a bien des torts… Elle a donné l’impression que l’on faisait peser sur l’ensemble d’une communauté, Roms ou gens du voyage, la responsabilité des méfaits commis par quelques-uns. »

            Roms ou gens du voyage ? Alors que le Monde Magazine du 4 septembre publie une interview de Mme Asseo, très intéressant sur cette population, son histoire, les expressions utilisées pour leur dénomination, et le chiffre estimé de leur effectif.

            On apprend que l’appellation Rom vient d’une initiative des intellectuels de l’Union romani issus du bloc soviétique (années 1970) : « Ils ont choisi le terme générique « Rom ».

            Alors parmi ces gens du voyage, combien de roms ou non, sont nomades ou pas, et  citoyens français ? Puisque j’ai lu qu’un grand nombre d’entre eux étaient citoyens français, alors qu’ils seraient eux aussi astreints à faire contrôler leurs carnets de circulation ?

            Le 15 septembre, le journal du soir de France 2 a publié un long reportage sur une occupation illicite du terrain d’aviation de La Ferté Allais, par des « tziganes » (roms, gens du voyage… ?), dont un vieux cacique revendiquait sa nationalité  française : alors français ou pas ? Précisons que leur convoi comptait de très nombreuses et belles caravanes, et qu’il est sans doute difficile, pour n’importe quelle commune d’aménager des aires de passage adaptées à leur importance.

            Et précisément, en ce qui concerne ces aires de passage dont on cite les chiffres les plus fantaisistes, combien y en a-t-il exactement de légaux et d’illégaux ? Et combien de communes, parmi les plus importantes ont respecté leur obligation d’ouvrir des espaces de stationnement pour les gens du voyage ? Et combien de députés et de sénateurs de droite ou de gauche, maires de communes de plus de 5 000 habitants, sont en règle avec cette obligation ? Bordeaux  ne l’était pas, et Paris non plus !

            Alors que je pourrais vous citer au moins deux communes de la Sarthe dont la population ne dépasse pas 3 000 habitants qui ont aménagé des aires de passage, dont la superficie ne permettrait pas de toute façon d’accueillir le convoi de la Ferté Allais.

            Il n’est pas certain que le Décryptage proposé par le Monde du 12/9/10 aide le lecteur à mieux saisir les données de ce dossier sensible : dix réactions de lecteurs, dont deux à Paris, et six sur dix à Paris ou Ile de France. Est-ce que ces lecteurs, qui dans leur immense majorité critiquent la position du gouvernement, pourraient nous dire si leur commune dispose d’une aire de passage prévue par la loi ?

            Que ce dossier ait été mal géré, c’est certain, et les réactions des lecteurs ci-dessus le notent ! Que la presse n’ait pas donné toutes les informations utiles sur  un tel sujet sensible, c’est également certain !

            Une des dix réactions de lecteurs émane du Québec, pourquoi pas ? Est-ce que son contenu ne traduirait pas le sentiment d’une majorité silencieuse de Français qui ne savaient sans doute pas que l’Union Européenne avait dégagé de gros moyens pour aider la Roumanie et la Bulgarie à mieux intégrer leurs gens du voyage, et que les deux pays en question n’ont pas mis, jusqu’à présent beaucoup de bonne volonté pour  trouver des solutions nationales à ce problème « historique ».

            La contre-enquête du Monde du 18 septembre (deux pages) va enfin plus loin dans l’information, mais je serais tenté de dire en reprenant le propos d’un de mes anciens professeur « Peut encore mieux faire ! »

            Dans cette curieuse affaire des « Roms », je serais tenté de dire que le gouvernement l’a tout à fait mal gérée, au plan national et international, et jamais « communiqué », à ma connaissance, les données exactes de tout le dossier, alors que dans beaucoup d’autres domaines , la communication politique est surabondante. Ne voit-on pas, chaque jour, le ministre du budget communiquer sur le budget, suivant sans doute l’exemple de son autorité la plus supérieure.

            Et en ce qui concerne l’information donnée à ce sujet par les journaux, les citoyens restent largement sur leur faim.

 Tête « bien faite » ou tête « bien pleine » : la binette des journalistes. Avec un poil de barbe, c’est plus mode, ou c’est fun ! Leur pub en pleine page des journaux, image ou information ?

        Vous avez sans doute vu, comme moi, sur des affiches ou dans les journaux, la binette de certains journalistes, tout sourire bien sûr, de la presse écrite ou parlée, quelquefois une pleine page de journal.

            Un peu de surprise sans doute de penser qu’il soit nécessaire de voir l’homme de l’information avoir besoin de montrer son visage ! On marchandiserait  donc sa petite gueule ?

Humeur Tique : La Halde, le bénévolat de Schweitzer, et la Cour des Comptes – le procès fictif de Chirac – le Canard Enchaîné et la presse française – Vu du Ciel du 8 septembre, au Sénégal

Humeur Tique : La Halde, le bénévolat de Schweitzer, et la Cour des Comptes – le procès fictif de Chirac –  le Canard Enchaîné et la presse française – Vu du Ciel du 8 septembre, la reconquête des mangroves du Sénégal, et les écoliers

La Halde, Schweitzer, et son bénévolat :

            Propos de M.Schweitzer, recueillis par Cécilia Gabizon, lus dans le Figaro :

Question : « La Cour juge également les salaires trop élevés. »

Réponse : « Les gens qui travaillent méritent d’être payés. Je n’ai moi-même pas voulu être bénévole, car mon activité à la Halde n’était pas une bonne œuvre mais un véritable travail. J’ai renoncé à un salaire mais je percevais une indemnité annuelle de 75 000 euros » 

            Ah bon ! Pour ceux qui croyaient qu’il s’agissait de bénévolat de la part d’un patron qui figurait dans le top 50 des patrons les mieux payés en 2006, 11,9 millions d’euros, et 23,2 millions en 2007 ! Mais il est vrai que certains patrons battaient de loin l’heureux président.

            Certains de ses amis socialistes ont peut-être été surpris par cette information et comprendront peut-être mieux ce que veut dire « ne plus avoir les pieds sur terre » !

Le procès fictif de Chirac, de plus en plus fictif !

            Tout était, une fois de plus, dans les caricatures de Plantu, à la page 7 du Monde Magazine du 4 septembre dernier !

            Le titre « Petits arrangements entre amis » illustrait parfaitement, et une fois de plus, les mœurs d’une partie de nos élites. Et d’entendre dire que l’argent des contribuables est sauvegardé, alors que l’UMP va s’acquitter d’une bonne partie de l’arrangement entre amis, sur des fonds publics qui lui sont alloués en qualité de parti politique. Et que dire de la morale politique d’un ancien président !

Le Canard Enchaîné et la presse française : courage, fuyons !

            Le Canard Enchaîné est décidément bien utile à la presse française, écrite ou télévisée ! Il suffit que cet hebdomadaire soulève un lièvre, un scandale, pour que les autres journaux trouvent alors le courage d’évoquer l’affaire en citant notre hebdomadaire. L’un d’entre nous a eu le courage de transgresser le non dit, alors allons-y nous aussi ! Ah ! L’affaire Tapie ! Vous avez lu ?

Ecologie, des actes et non des discours ! Les mangroves du Sénégal et ses écoliers, « Vu du Ciel, France 3 du 8 septembre dernier »

            Beaucoup de Français sont sans doute réservés sur la capacité des écologistes à changer quoi que ce soit dans notre système de vie quotidien, en quête de solutions concrètes plutôt que de discours.

            L’émission Vu du Ciel du 8 septembre dernier est un modèle de ce qu’il serait agréable de voir sur la mobilisation humaine et citoyenne qui a permis aux habitants de la côte de Casamance (plus de 80 000 personnes) de partir à la reconquête de leur mangrove, et de continuer à replanter des millions de palétuviers.

            Et ce, il est vrai grâce à l’activité débordante et au dévouement inlassable de M.Haïdar El Ali.

            Tout autant, les initiatives de France Gall à N’Gor en faveur de la scolarisation des enfants du Sénégal, à mettre en parallèle avec le pourcentage d’enfants actuellement scolarisés, environ la moitié de l’effectif du Sénégal, et avec le scandale des enfants exploités par des marabouts véreux (au moins 50 000, d’après Human Rights Watch), et le procès qui vient enfin de condamner certains d’entre eux. (voir l’article de Philippe Bernard « Au Sénégal, des marabouts contraignant des enfants à mendier sont condamnés, le Monde du 11/09/10)

« Chirac, le roman d’un procès » – Citation directe d’un témoin (fiction)

Chirac, le roman d’un procès

Fiction politique (le Monde-août 2010)

Citation directe d’un témoin (fiction)

Petit complément littéraire

            Le Président

            Nom, qualité, curriculum, ressources du témoin… Madame Andromède (alias Andrémère, pour les initiés)

            Madame : vous avez été convoquée, comme témoin, devant ce Tribunal à la suite de la lettre que vous lui avez adressée dans le cadre du procès de M.Chirac , lettre dont le contenu a attiré son attention.

            En tout début de cette correspondance, vous écrivez :

             « Compte tenu des fonctions que j’ai exercées au cœur des services de l’Etat pendant la période des emplois fictifs, au cœur du « système Chirac » (dont l’existence est contestée à tort par ses avocats), la lecture dans le Monde du texte, « Chirac, le roman d’un procès » a fait revivre, en foule, ainsi, sans doute, qu’à de très nombreux collègues, beaucoup de souvenirs sur le climat et le contexte politico – administratif de l’époque dans lequel nous travaillions. »

            Vos réflexions portent sur le déroulement du procès, « les exercices de haute voltige judicaire des avocats, les conciliabules politiques parallèles, aimables, haineux, ou tout simplement craintifs : qui va rembourser aux contribuables parisiens les sommes détournées ? Question effectivement bien lancinante pour les Chirac, mais sans doute beaucoup plus pour  Madame, dont toutefois les « jaunets » de présence chez LVMH, devraient atténuer les tourments. »

            Vous évoquez le cas du gendarme Roussin, « vous plaignez le pauvre gendarme Roussin » qui a lourdement payé son « obéissance au chef », après avoir, toutefois, largement profité des illuminations des « étoiles » de la constellation Chirac.

             En ce qui concerne Mme Casetta, vous nous faites part d’un soupçon relatif au choix de la trésorière, une paternité pleine d’humour, sans doute non avouée par une éminence de l’entourage du maire, et vous regrettez que le décès de M. »Mery de Paris » ait éteint toute action pénale, alors qu’il avait parfaitement décrit le système de corruption politique qui fonctionnait à l’avantage du parti du maire, tel que vous le connaissiez.

            Madame : que pouvez-vous dire au tribunal sur le climat politico – administratif qui régnait à l’époque des faits, et sur des points particuliers dont ce Tribunal n’aurait pas connaissance, afin de permettre aux juges de mieux en saisir la portée, et sur les faits eux-mêmes, ces emplois fictifs pour lesquels M.Chirac est renvoyé devant notre tribunal ?

            Madame Andromède

            Bien que toutes ces affaires soient très loin, il m’a semblé utile de vous faire part de ce que mes collègues et moi-même voyions et ressentions à cette époque. II a fallu ce procès fictif pour me remémorer  l’ambiance administrative dans laquelle nous travaillions à cette époque.

            Dans notre pratique administrative quotidienne, il nous apparaissait bien que la mairie et le RPR ne faisaient qu’un, en décisions, en personnel, et en moyens, logements, voitures et… petits fours. Il était clair également qu’une partie des services de l’Etat étaient affiliée au système Chirac.

            De nos jours, il devrait être encore possible d’interroger des centaines de fonctionnaires de la ville ou de l’Etat qui avaient beaucoup de peine à établir un distinguo entre la mairie de Paris et le RPR.

            Nous savions qu’il existait, en parallèle des procédures publiques de marchés, d’appels d’offre, un système de « racket » des entreprises, fort bien décrit par M.Mery, mais les services de la ville disposaient d’une armada de très bons techniciens du droit et de la finance, ce qui faisait que dans les dossiers présentés, il était exceptionnel qu’une illégalité sérieuse puisse être détectée.

            Le Président

            Certains ont évoqué l’existence d’un haut fonctionnaire dans l’entourage immédiat du maire, qui aurait été le grand trésorier secret du RPR. En avez-vous eu connaissance ?

            Madame Andromède

            Effectivement, un préfectoral de mes amis, avait effectivement bien connu ce collègue qui officiait  alors à l’ombre du maire.

            Le Président     

            Vous nous décrivez bien le système qui fonctionnait, connu de centaines de fonctionnaires, mais comment se fait-il alors qu’aucune dénonciation n’ait été faite à ce sujet ?

            Madame Andromède                   

            Pour dénoncer des faits délictueux, je n’apprendrai rien à personne, en disant qu’il faut des preuves, c’est un des objets, sinon le seul, de notre débat, mais il faut aussi du courage, et ce n’est pas ce qui est le plus répandu, d’autant plus lorsqu’on est le pot de terre contre le pot de fer.

            Quant aux preuves, certaines sont apparues à la lumière du jour judiciaire, mais beaucoup d’entre elles étaient très difficiles à réunir, compte tenu de l’habileté des montages juridiques ou financiers, et lorsqu’il y en avait, vous savez bien que le maire disposait d’une armée d’avocats de qualité, et bien rémunérés, pour que d’atermoiements en atermoiements, on finisse par dire, comme à ce procès : c’est vraiment une vieille affaire, une très vieille affaire que tout le monde a oubliée, laquelle met en cause un vieil homme, le pauvre, lequel a, au surplus, rendu quelques services, et qu’il est aujourd’hui populaire…

            Le Président

            Très bien, mais venons en au cœur du dossier : M.Chirac est poursuivi par la justice pour des emplois fictifs de la Ville de Paris, qu’il aurait initiés ou couverts, lesquels auraient servi à recruter des personnes mises, en fait, à la disposition du RPR. Avez-vous eu connaissance de l’existence de ces emplois ?

            Madame Andromède

            J’en ai eu effectivement connaissance à l’occasion d’une conversation, d’un coup de fil, mais sans avoir ni la volonté, ni la possibilité, d’établir un dossier à charge à ce sujet.

            Car, sur un plan général, comment voulez-vous que les services de l’Etat aient pu réellement contrôler, l’aient-ils voulu, et à moins que la délibération du Conseil de Paris, ne l’ait précisé, l’affectation d’un emploi à un des services de la ville, au siège du RPR, dans une association, ou à la permanence d’un élu, alors qu’il existait des dizaines de milliers d’emplois et des centaines de services.

            Et cela d’autant moins que toutes les administrations s’adonnaient à une vieille pratique de mise à la disposition syndicale, mutualiste, ou associative

            Alors, quelques emplois fictifs ou pas, quelle importance ? 

            Le Président

            Mais plus précisément, n’êtes vous pas étonnée de voir ce tribunal juger, somme toute, une petite affaire de corruption politique, alors que la réalité dépassait incontestablement la fiction que vous avez rapportée.

            Madame Andromède

            Effectivement, mais ce procès met du baume au cœur à tous ceux qui voyaient ces grands justiciables gagner du temps, toujours du temps, grâce aussi au concours d’avocats madrés, quelquefois sans doute, de magistrats zélés, sans qu’ils n’aient jamais de comptes à rendre à la justice, mais surtout aux citoyens, et à la République.

            Avec l’usure du temps, la disparition des preuves, plus de pénal !

            Dix, quinze ans après, tout est oublié, et la justice s’entend dire alors : si tard ! Et pour quelle utilité !

            Permettez moi encore un dernier mot sur l’enrichissement personnel, fruit de la corruption politique.

            Nous les avons tous entendu,  élus mis en cause ou pas, avocats, quelquefois juges, et très souvent journalistes, rétorquer que dans la plupart des dossiers judiciaires de corruption : « Il n’y avait pas d’enrichissement personnel !

            Aurai-je l’impertinence de poser une question simple : est-il possible de vivre sur un des grands trains de vie de la République sans fortune personnelle ? Alors fortune ou quelquefois carrière politique « assistée » ?

            Monsieur le Président

            Madame, je vous remercie. Voyez -vous autre chose à ajouter ?

            Madame Andromède

            Tout simplement, le jeu de mots d’un de mes collègues, incorrigible farceur devant l’Eternel et la République ; lisant un des sous-titres des mémoires Chirac, tome 1 : « chaque pas doit être un but », il proposait tout simplement d’écrire à la place :  « chaque pas doit être un sou » ?

                   Pégase

La revue du 14 juillet 2010 et l’Europe en cachette

La revue du 14 juillet 2010

L’Europe en arrière-plan, plus que les « indépendances » !

            Je n’avais plus remis les pieds sur les Champs Elysées pour assister au défilé du 14 juillet depuis de longues années. Cette année, je voulais, donner la possibilité d’en faire voir, au moins un, à mes petits enfants.

            Je n’ai jamais été militariste, mais j’ai toujours respecté l’Armée, et j’ai regretté la suppression du service militaire par Chirac, un des rares outils qui existait pour brasser les Français issus de toutes les classes sociales, formidable instrument de prévention qui manque tant dans certains de nos quartiers.

            Je n’ai, jamais, et non plus, sous-estimé l’importance des forces armées dans les relations internationales.

            Vous dirai-je que j’ai été impressionné par la démonstration militaire à laquelle j’ai assisté ? Mais en même temps, je me suis une fois de plus interrogé sur notre capacité à soutenir un tel effort, surdimensionné par rapport à celui de nos voisins européens, anglais mis à part.

            C’est donc bien vers une armée européenne qu’il faut aller en donnant toute sa puissance aux accords de défense déjà passés en Europe.

L’Europe en cachette

            Il ne se passe pas une semaine, sans qu’un journal n’évoque le projet d’une nouvelle adhésion d’un pays à l’Union Européenne, le Monde du 28 juillet pour l’Islande, celui du 29 juillet pour la Turquie avec l’intervention tonitruante du Premier Ministre Britannique en faveur de l’entrée de la Turquie, ou enfin le Figaro du 12 août dernier, avec la décision qu’ont prise certains de nos partenaires d’accorder un passeport européen aux millions de leurs ressortissants qui n’habitent pas dans l’Union.

            Est-ce bien sérieux ? Quelle Europe voulons-nous ? Une Europe sans limite ?

            Le Monde du 28 juillet évoquait le dossier de l’Islande, mais sans nous éclairer sur les conséquences de son adhésion éventuelle sur la nature et le fonctionnement des institutions. L’Europe, nouveau « machin » international, pour reprendre un des mots de de Gaulle au sujet de l’ONU ? Une Europe qui n’est pas efficace à 27, et qui voguerait vers les 30 et plus ?

            Décidément, nos responsables politiques sont devenus fous : les Anglais auront réussi  à faire de l’Europe un grand marché libéral, mais alors, il faut repenser  les objectifs et tailler dans la machine administrative et politique qui parait déjà fonctionner comme une usine à gaz.

Insécurité des sondeurs ou insécurité du journal Le Monde (15 et 16/08/10): la manipulation politique

Sondages sur l’insécurité (IFOP et CSA) : information et manipulation politique

« De l’insécurité des sondeurs face à la mesure des politiques de sécurité » (le Monde des 15 et 16 août, page 8)

Insécurité des sondeurs, du journal ou des journalistes ?

Ou peur de déplaire ?

J’ai lu ce papier à plusieurs reprises pour en comprendre le sens exact, un papier assez ambigu, et auquel je reprocherai de botter en touche.

Il s’agissait de deux sondages avec deux objets différents, étant donné qu’ils ne s’inscrivaient pas dans la même durée. Marianne a donc fait un coup politique avec son sondage, et pourquoi ne pas le dire ? Après le Figaro !

            La conclusion logique de cet article n’était-elle pas ? Attention, à la manipulation politique de l’information, car les deux instituts livraient deux sondages qui valaient ce que valent tous les sondages, avec ou sans chiffre d’affaires !

Humeur Tique : devoir de vacances avec les gens du voyage

Information critique et amalgame ?

Gens du voyage, Roms, information critique du Monde ? Editorial du 30/07/10, article du 29/07/10 – l’amalgame ?

            Aux yeux d’un fidèle et ancien lecteur du Monde, la façon dont le journal a traité le sujet sensible des gens du voyage ne peut pas donner satisfaction, et  beaucoup de lecteurs du journal ont été habitués, dans leur vie professionnelle, à beaucoup plus de rigueur intellectuelle.

            Sur un autre sujet sensible, l’immigration, le Monde n’avait pas, au cours des mois précédents, fait preuve, non plus, de la plus grande rigueur intellectuelle, et statistique.

            Des chiffres incertains, 400 000 ou 600 000 gens du voyage ? (le29/07/10).

           « Plus de 400 000 gens du voyage sont officiellement recensés en France. »

            Pourquoi ne pas donner le chiffre précis ?

            Le journal ne nous explique pas pourquoi 95% de ces personnes qui auraient la nationalité française, occuperaient donc pour beaucoup d’entre eux des campements illégaux, étant donné qu’on en compterait 300 sur 600.

            Libé du 11 août 2010 cite, de son côté, le chiffre de 600 camps roms illégaux, selon le ministère de l’intérieur.

            Les autorités auraient donc, depuis de nombreuses années, accepté que ces nationaux occupent des campements illégaux ?

            L’éditorial du Monde du 30 juillet dernier avait pour titre : « Gens du voyage : la tentation de l’amalgame ».

            Très bien, mais est-ce que la meilleure façon d’éviter cet amalgame ne serait-il pas de bonne pratique républicaine de donner aux lecteurs citoyens une information rigoureuse et critique sur un sujet aussi sensible, qui continue d’ailleurs à faire la Une de l’actualité.

            Et de donner la carte ou la liste des grandes communes qui n’ont pas respecté, jusqu’à présent, l’obligation qu’elles ont de créer des espaces de stationnement pour les gens du voyage!

            La ville de Bordeaux est-elle dans ce cas ?

            Sans partager les propos démagogiques de BHL, lequel écrivait dans un style qui lui est propre : « quant aux intéressés, quant aux honnêtes gens (puisque c’est, semble-t-il, le mot du jour) qui vivent dans une précarité honnête ou une opulence fiscalisée leur culture nomadisée… »

            Opulence fiscalisée, quel magnifique mot du jour !

Humeur Tique: Coupe du Monde, wax hollandais, affaire Woerth, le deuxième réseau du monde?

Humeur Tique : Coupe du Monde, Equipe de France « Com », conjuration du silence, et fric de « Com »

 Wax hollandais pour les boubous

Affaire Woerth

Le deuxième réseau du monde?

            Etrange conjuration du silence des joueurs de l’équipe de France !

            Etrange situation de ces joueurs super bien payés qui promettaient de tout dire, et qui ne disent rien ! Etrange situation de ces joueurs, dotés de gras contrats de ‘com’ par leurs sociétés sponsors, et qui se taisent ! Pour des raisons de fric à préserver ? Silence dans les rangs ! Sauf sur un stade, dans un bus, ou dans un grand hôtel !

Wax hollandais, boubous, riches femmes commerçantes de la côte d’Afrique, et condition féminine africaine.

(Libé du 6/07/2010, par Ken Bugul (Sénégal) – Regards d’écrivains sur les indépendances africaines (2) – « L’œil de ma rivale »

            Qui connaît un peu l’Afrique, connaît aussi le rôle capital, et traditionnel, que jouent les femmes dans le commerce africain.

            Car comme l’écrit l’auteur « Au bureau comme en cérémonie, on veut du wax hollandais. Le commerce de ce tissu imprimé, amené par les colons, a rendu des Africaines milliardaires ».

            L’article de Mme Ken Bugul est très révélateur à ce sujet, mais il est dommage que l’auteur n’ait pas proposé une explication sur ces réussites féminines dans les affaires, souvent sans égales à celles des hommes, alors que leur condition féminine dans la famille et la société n’a pas beaucoup changé, semble-t-il.

            Et la romancière de conclure « le wax hollandais poursuit son chemin en ce cinquantenaire des indépendance africaines, il symbolise un des apports des colonies d’ici et d’ailleurs qui ont remodelé les habitudes alimentaires et vestimentaires jusqu’à l’adoption d’un tissu fait pour les Africaines, mais pas par les Africains.

            Cependant, bien que j’apprécie le pagne wax hollandais, je constate avec regret que les messages portent sur les préoccupations des femmes, mais ne s’adressent pas aux préoccupations essentielles des peuples , paix, respect des droits de l’homme, du travail, de la justice sociale. A quand un pagne avec des messages contre la corruption, contre la violence faite aux femmes et aux enfants ? »

            Oui, quand ?

Affaire Woerth-Bettencourt

            Une réflexion d’ancien haut fonctionnaire frappé par l’évolution de l’état d’esprit d’une partie de notre élite.

            La conscience que nos dirigeants n’ont plus les pieds sur terre, qu’ils sont coupés des réalités. Il m’est souvent arrivé de dénoncer la servilité d’une partie de nos hauts fonctionnaires – ils n’osent plus leur dire la vérité ! De moins en moins ! – et manifestent un goût de plus en plus immodéré pour le fric ! De plus en plus !

            Nos républiques successives ont toujours connu un certain mélange des genres, mais je ne suis pas loin de penser que la 5ème République bat des records à ce sujet.

« Le deuxième réseau du monde derrière les Etats-Unis », Kouchner dans le Monde du 9 juillet 2010- de même La Tribune du 12 juillet 2010 écrit « Pourtant, la France reste à la tête du deuxième réseau diplomatique mondial. »

Est-ce que la France est crédible ?

            Ne s’agit-il pas une fois de plus de notre incapacité nationale à réviser, non pas les RPP des administrations, pour les moderniser, économiser de l’argent,  mais la politique étrangère de la France tout court, afin de la mettre au diapason du siècle,  des moyens de notre réelle puissance ?

            En concurrence avec la première puissance du monde ? On croit rêver !

            Alors que l’Europe est en train de tisser le nouveau réseau de ses représentations diplomatiques ?

            Notre malheur à nous Français est de toujours confier nos destinées à des responsables politiques qui n’ont pas les pieds sur terre !

14 juillet 2010, Madagascar, les indépendances, et la Françafrique

« Les ambiguïtés d’un 14 juillet africain »

Editorial du Monde du 8 juillet 2010

La Françafrique ?

Madagascar : la Françafrique et le président « immature » !

            Dirais-je que, pour une fois, j’adhère complètement au contenu de cet éditorial, et notamment à sa conclusion :

            «  La France aurait gagné, au contraire, à saisir l’occasion du cinquantenaire pour affirmer sa rupture définitive avec le post-colonialisme et considérer ses anciennes possessions comme des partenaires et non comme des obligés. En un mot, normaliser sa relation avec l’Afrique. »

            La situation de Madagascar est à cet égard à la fois symbolique et caricaturale : une autorité soi-disant de transition (depuis février 2009) parvenue au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat, et soutenue, qu’on le veuille ou non, par la France, au risque de compromettre définitivement les liens républicains qui auraient pu unir le destin des deux pays. Comment voulez-vous inspirer confiance aux jeunes malgaches ?

            Alors que penser de cette Françafrique, encore entre les mains d’un petit

club d’hommes étroitement liés par des intérêts politiques et économiques, grâce à l’entregent, en parallèle, d’anciens personnages politiques dont les intérêts sont entremêlés avec ceux bien concrets d’un petit club d’entreprises, qui considèrent encore que ces territoires font partie de leur chasse gardée !

            Une Françafrique ignorée par un Parlement aveugle et complice !

            Quel est l’intérêt économique de cette fameuse Françafrique, et quel est son coût politique ?

            Mais cher ami, et le prestige ? Et la grandeur de la France ?

            Mais nous ne sommes plus aux siècles de Louis XIV, de Napoléon, de Jules Ferry, ou même de de Gaulle !

            Et le prestige et la grandeur de la France feraient meilleur ménage, au vingt et unième siècle, avec la démocratie, la république, et les droits de l’homme !

            Et pourquoi la mascarade continue ? Parce qu’aujourd’hui comme hier, les Français ne sont pas concernés par les enjeux de la Françafrique, laissant ces jeux « futiles » de politique internationale à leurs politiques, et d’intérêts bien compris pour les autres, c’est d’ailleurs bien dommage.

            Et pour ceux qui, comme moi, ont une certaine culture de l’histoire coloniale, l’histoire de France se répète, et la politique française de l’outre mer, hier les colonies, aujourd’hui les « indépendances », est entre les mains d’un petit club d’hommes ou de femmes, et pas du tout entre celles des citoyens français, qui, comme hier, ont le tort de ne pas s’y intéresser.

Jean Pierre Renaud