Le Journal Le Monde, La République Malgache et la fable de la tortue!

Un fidèle lecteur du journal Le Monde n’aura pas appris beaucoup de choses, et c’est sans doute une litote, depuis février 2009, sur la situation politique de la grande île dirigée, depuis plus de deux ans, par un président venu au pouvoir à la suite d’un coup d’état.

            Les printemps arabes ont eu incontestablement plus de succès !

            L’écho paru dans le Monde du 30 juillet 2011, intitulé « Trafics de tortues à Madagascar » (12 lignes dans la sixième colonne de la page 6 « Planète ») est tout à fait à la mesure de l’intérêt que porte ce grand journal à l’évolution de la situation politique malgache, et à sa démocratie.

            Cet écho informe les lecteurs de l’arrestation à Tananarive de « deux hommes qui tentaient de faire sortir du pays 196 tortues appartenant à des espèces parmi les plus rares au monde. » ; de la même façon que les informations, aussi rares, et dans ce même journal, sur l’évolution politique de ce pays ?

Plus de deux ans déjà, sans élection ! Un processus tortueux ou de tortue ?

Et pour couronner le «  tout informatif », dans le Monde Magazine du même jour, à la page 62 de la piquante BD « De Gaulle à Londres » La recrue :

Dans une des bulles :

«  Les jules dans ton genre je les suivrai jusqu’à Tananarive » !

Fermez le ban !

Jean Pierre Renaud

Une zone Euro et une Europe à la dérive: Européens, réveillez-vous! Réunissez une « assemblée constituante » de la zone euro!

 Nul besoin d’être un politicien expérimenté pour faire le constat de l’impuissance des dirigeants et des élus actuels de notre belle Europe à inventer des solutions nouvelles pour sortir les institutions européennes de leur marais.

            Un simple constat : la grave carence de gouvernance dans l’état actuel de ces institutions, et tout d’abord celle de la gouvernance de la zone euro !

Il est tout de même surprenant, sinon consternant, de lire une tribune du Président du Conseil Européen, dont l’intitulé était :

 « Nous vivons une crise non pas de la zone euro mais de l’endettement public » (Le Monde du 3/08/11, page 14).

A lire en effet ce texte, l’endettement public ne devrait donc pas figurer dans les colonnes de l’actif et du passif de la zone euro ?

On voit bien que la gouvernance de la zone euro est le problème à régler de façon très urgente, mais curieusement, on entend peu les responsables politiques et leurs instances dirigeantes proposer le saut institutionnel pourtant nécessaire.

Et l’Assemblée de l’Union est étrangement absente ce débat capital.

Aux responsables de nommer un pilote dans l’avion européen et de lui donner les instruments de navigation nécessaires à un vol enfin sécurisé.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : Borloo (Libé des 2,3/07/11) et DSK (Le Monde des 3,4/07/11)

Borloo et Rama Yade, ex-secrétaire d’Etat de Sarkozy : dans une longue interview à Libé, page 13, elle explique les raisons de son soutien à Borloo, et déclare :

 « Jean Louis Borloo est candidat dans sa tête »

Comme il l’a été pour remplacer Fillon aux côtés de Sarkozy, en menant une campagne acharnée (des pieds et des mains.plein.com) pour obtenir l’onction présidentielle, il y a quelques mois seulement ?

Et après avoir été, sans discontinuer, le ministre de Chirac, puis de Sarkozy, pendant plus de huit années ?

Est-ce que nos hommes et nos femmes politiques auraient encore conservé un brin d’amour propre ?

Enquête de personnalité : une photo de DSK à la page 16, et le texte de l’enquête elle-même à la page 17 « Décryptages Portrait »

Un portrait incontestablement très bien torché de deux journalistes brillantes de notre « grand journal » !

Une première citation tout à fait éclairante :

« La vertu –ou le danger-  des scandales, fondés ou pas, c’est que lorsqu’ils passent sur un homme, ils le laissent tout nu. »

Vraiment tout nu ?

Mais c’est à la fin du portrait  qu’il faut conserver son attention  en éveil, lorsque le texte évoque le rôle de M.Ramzi Khiroun, nouveau Rastignac ? En tout cas, âme damnée, semble-il de DSK.

Est à nouveau évoquée le scandale de la MNEF en 1999, son rôle efficace pour violer le secret de l’instruction, qui aurait existé et  existerait encore aujourd’hui, lequel vit la disparition d’une cassette Méry qui détaillait le fonctionnement de la corruption parisienne sous le proconsulat de Chirac.

Que souhaiter après cette lecture ? Trois suggestions :

1)                  que le journalisme d’investigation nous dise enfin ce qu’il est advenu de cette fameuse cassette Méry,

2)                  qu’un des prochains « L’œil du Monde » soit consacré à l’hypocrisie du secret de l’instruction, semblable à celle du respect de la vie privée quand elle concerne la vie publique,

3)                  Qu’un prochain portrait aussi brillant que fouillé soit consacré à M.Ramzi Khiroun, avec une idée de titre pour un roman politico-médiatico-policier, à paraître prochainement : « L’homme à la Porsche »

Humeur Tique : la crise de la Grèce et l’Europe de la grande cacophonie (kakophônia) !

A lire les journaux ou à écouter la radio, Présidents, Commissaires, ou ministres, chacun y met son grain de sel, avec pour seul résultat une spirale de méfiance de plus en plus grande à l’égard des institutions européennes et de sa gouvernance !

Et pour comble de ce désordre européen, le ministre des finances d’un gouvernement belge qui n’a plus vraiment d’existence depuis plus d’un an, se croit fondé à en remettre une louche, en déclarant dans la Tribune de lundi « que même la France, compte tenu de son « niveau de déficit et d’endettement », pourrait devenir la cible des marchés. » (Le Monde du 21/06/11, page 15, dans l’article « Un effet « domino » casserait la croissance en Europe ».

Dans une de nos belles provinces françaises de l’est, les grands-mères disaient, quelquefois en patois, à leurs petits enfants qui disaient des sottises : « Fermes-la, tu ne sais pas ce que tu dis ! »

Bi-nationalité des Français, la fin d’un nouveau tabou: Libé du 7/06/11 et le Monde des 12/13/06/11

Bi-nationalité des Français, la fin d’un nouveau tabou ?

Libé du 7/06/11 et le Monde des 12/13/06/11

Quels enjeux et doubles jeux à moyen ou long terme ? Et pour la terre entière ?

La population française représente 1% de la population mondiale !

Opinions d’un footballeur sur son « terrain de jeu », M.Platini, et d’une politologue sur son « terrain de jeu scientifique »

Qu’en penser ?

            Sur le blog du 9 mai 2011, « Humeur Tique » a publié un petit texte à propos de la controverse engagée sur l’origine des footballeurs, texte intitulé :

            « Un débat mal engagé mais utile »

            Cet article concluait sur une des questions de fond posées: quid de la bi-nationalité en cas de conflit sur le pourtour méditerranéen ? 

            Deux interlocuteurs très différents par leur origines, l’un, footballeur célèbre, Platini, Président de l’UFEA, et l’autre universitaire, politologue, sont intervenus sur le sujet, le premier dans une longue interview de Libé du 7 juin 2011– Sports (page 22), la deuxième, Mme Labat, dans une longue interview du Monde des 12 et 13 juin 2011, à la page 17 « Débats Décryptages »

On ne pouvait pas trouver meilleurs interlocuteurs pour éclairer le sujet et poser les questions de fond du sujet, l’un très bon connaisseur du monde du football, à l’origine du débat, et l’autre, politologue, donc analyste de ce type de question, universitaire spécialiste, avec la distance qu’impose théoriquement l’exercice de cette discipline.

Que dit M.Platini ?

Son interview se situe dans le contexte des problèmes financiers et éthiques du football européen en général, et notamment des dérives financières des clubs européens, mais elle aborde par ailleurs  le problème du fonctionnement des équipes nationales, délaissées au profit des équipes des clubs les plus riches, et enfin celui des joueurs binationaux.

A la question du journal : Qu’avez-vous pensé de l’affaire des quotas, qui vient de secouer le foot français ?

« Que beaucoup de gens avaient raison. Je ne cautionne bien sûr pas les propos excessifs qui ont été tenus. Je pense que le débat sur les binationaux est un beau débat qui devait avoir lieu. La Fifa a changé les règles (en permettant, pour complaire aux pays africains, à des joueurs de pouvoir choisir quand ils veulent la sélection nationale du pays dont sont originaires leurs parents ou grands-parents, ndlr) contre l’avis de l’Europe. Moi, j’étais contre. A partir de ce moment-là, on peut se poser la question : que fait-on de Clairefontaine ? Je comprends que des joueurs non retenus en équipe de France choisissent la sélection nationale de leur pays d’origine ; mais je comprends qu’à Clairefontaine on s’interroge si une partie des joueurs qui y viennent choisissent une autre sélection que la France. Je n’ai pas la réponse, mais je pense que ce débat sur les bi-nationaux doit continuer tant que les règles de la Fifa n’auront pas changé. »

Le propos de l’ancien footballeur célèbre a le mérite de la clarté, et je vous avouerai que j’ai été un peu surpris de le voir accueilli dans un journal qui, généralement, est plus disponible pour d’autres discours.

Que dit, de son côté, Mme.Labat, politologue de métier et d’écriture ?

Le titre de son interview a le grand mérite de la clarté :

« Bi-nationalité : notre futur », avec une première question sur son titre : choix de l’auteur ou choix du journal ?

La politologue inscrit son analyse, mais d’abord son discours, dans un constat historique qui, pour le moins, prête à discussion :

On admettrait la bi-nationalité d’Eva Joly,

« Mais l’admettrait-on d’un Franco-Algérien ? Le doute est permis, car c’est bien la bi-nationalité d’anciens ressortissants de l’empire qui alimente un imaginaire dont on peut douter qu’il soit lui-même décolonisé. »

Soit ! Mais aucune école historique sérieuse n’a jusqu’à présent démontré que l’imaginaire de la France ait été colonisé, au temps du fameux empire colonial, pas plus d’ailleurs qu’aucune enquête statistique sérieuse et récente n’a d’ailleurs également démontré que le Français d’aujourd’hui souffrirait encore d’un imaginaire colonial, transmis sans doute par l’inconscient collectif français, ainsi que l’a prétendu une historienne postcoloniale assez connue. !

Est-ce que les chercheurs qui défendent ce type de thèse auraient peur des résultats de ce type d’enquête ? Sinon, pourquoi ne la font-ils pas ?

Pourquoi le CNRS et la CADIS, avec le soutien du grand journal qu’est le Monde, ne lancent-ils pas une enquête approfondie sur le sujet ?

Chaque jour voit en effet fleurir je ne sais combien de sondages et d’enquêtes de toute nature et de tout acabit !

Citons encore ses réflexions sur le même sujet qui n’ont à mes yeux pas un meilleur fondement scientifique :

« Seule l’ intégration de l’épisode colonial dans les représentations collectives françaises fragilisées par la mondialisation permettrait de repenser la question de l’altérité, et, par- là, celle de la construction nationale dans le cadre d’une République qui serait à même de reconnaître une forme de « diversité » de la société française susceptible de faire échapper les populations issues de l’empire à un statut d’éternelle infériorité »

Mais alors un nouvel imaginaire colonial serait à construire ou à reconstruire, puisqu’il faut une « intégration » ?

Et plus loin encore, mais là le commentaire montre le bout de l’oreille, celui de l’Algérie, toujours, et toujours l’Algérie !

« Ainsi chaque événement lié à notre passé algérien est-il irrémédiablement décliné sur un mode passionnel. Le consensus n’est toujours pas fait autour des tabous de la décolonisation et de la perte de l’Algérie française.

Autant d’occasions manquées qui auraient pu permettre de prendre publiquement acte au sein de la population française de millions de Français issus des ex-colonies et d’achever par cette unique voix le deuil de l’empire ainsi que la réconciliation des Français, d’où qu’ils viennent, autour de valeurs communes fondatrices d’une identité nouvelle et enrichie. »

On voit bien ici que Mme Labat, au même titre que beaucoup d’autres chercheurs, est obsédée par la question algérienne, mais l’histoire de l’Algérie n’est pas l’alpha et l’oméga de l’histoire coloniale, et une fois de plus, je mets au défi l’intéressée de nous produire une enquête sociologique sérieuse qui nous convainque de la justesse de son propos quant au deuil de l’empire.

Il y a là un immense malentendu entre ces chercheurs et la plupart des Français qui n’ont jamais eu besoin de faire leur deuil de l’Empire, mis à part ceux originaires de l’ancienne Algérie dite Française, et une petite minorité d’autres Français venus d’autres colonies.

Cette interview a le mérite de poser un certain nombre de questions de fond, mais au travers d’une analyse qui parait beaucoup s’éloigner des exigences d’une analyse scientifique solide, une opinion donc, plus qu’une analyse scientifique de la situation, sa problématique, ses caractéristiques, une mesure rigoureuse du phénomène et de son évolution.

Conclusion d’une scientifique ou opinion d’une militante ?

Très nombreux sont les intellectuels, romanciers ou philosophes qui ont milité pour telle ou telle cause nationale ou internationale, et c’était leur droit de citoyen, mais il semble plus difficile d’accepter un tel mélange des genres de la part de chercheurs qui prétendent inscrire leurs travaux dans l’exigence scientifique.

Opinion qu’elle a d’ailleurs donnée dans une interview au Quotidien d’Oran, le  2 juin 2011, en évoquant son livre consacré aux bi-nationaux franco-algériens :

« C’est la raison pour laquelle je conçois mon livre comme un ouvrage certes universitaire, mais aussi militant. Nous sommes nombreux  à être les parents d’enfants binationaux. Ils représentent une richesse… »

Comment écrire « l’imaginaire français n’a pas achevé de se décoloniser », sans apporter aucune preuve statistique de ce type de propos ?

Comment peut-on tenir ce type de discours, alors même que l’on est bien incapable de fournir aucun chiffre des bi-nationaux en question, sous prétexte qu’il est interdit en France de faire de la statistique ethnique ?

Dans son interview au Quotidien d’Oran l’intéressée déclare :

 « Par extrapolation, il se dit que les bi-nationaux représenteraient quelque quatre millions d’individus, statistique communément admise par les autorités françaises. »

Et sur ce total, combien de bi-nationaux franco-algériens ?

Déni du passé colonial ? C’est encore à démontrer, sauf en ce qui concerne l’Algérie, un dossier et une mémoire effectivement sensibles, mais il parait illusoire de croire que la bi-nationalité franco-algérienne apportera la solution, l’apaisement, bien au contraire, parce qu’il existe, comme la politologue le sait, d’autres groupes de pression influents qui cultivent effectivement leur mémoire, et qui ne sont sans doute pas prêts, comme beaucoup d’autres Français, à reconnaître que la France c’est l’Algérie.

Il est possible de comprendre, et d’apprécier la démarche personnelle de la politologue qui, en sa qualité de mère tente de faire le lien entre deux pays, les deux nationalités, mais il est non moins évident que la double nationalité constitue aussi un avantage pour ses bénéficiaires, et la politologue sait combien elle a été, après la deuxième guerre civile des années 1990,  et est encore  aujourd’hui recherchée, en Algérie.

Pourquoi la République Française s’interdirait de réexaminer les problèmes jusqu’alors inconnus, soulevés éventuellement par une bi-nationalité nouvelle, importante, liée sans doute aux séquelles de la décolonisation, il y a plus de cinquante ans, mais tout autant aux effets de la mondialisation des flux démographiques ?

Le dossier de la bi-nationalité est un dossier sérieux qui doit être ouvert dans toutes ses dimensions géographiques et humaines, qu’il s’agisse des anciens territoires français qui méritent effectivement un examen particulier, ou d’autres pays de la planète, temporelles avec la prise en compte du long terme, stratégiques, en tenant compte de l’instabilité du monde méditerranéen, et des risques de répercussion sur notre vie nationale, enfin de la dimension réciprocité.

J’ai entendu M. Bayrou se déclarer favorable à la bi-nationalité, pourquoi  pas ? Mais a-t-il bien pris en compte l’ensemble de ces données ?

Il serait intéressant de connaître son avis sur la situation d’un bi-national malheureusement célèbre, le soldat franco-israélien Shalit.

Tels sont les enjeux d’un vrai débat, qu’on aurait tort de simplifier, même sur la plan « scientifique » !

Pour clore provisoirement ce rapide examen, j’aimerais citer un de mes auteurs de jeunesse préférés, Albert Camus, qui prononça dans sa conférence de presse de Stockholm du 12 décembre 1957, la fameuse phrase contestée :

« J’ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s’exerce aveuglément dans les rues d’Alger par exemple, et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois en la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice. »

Quelle sera la position des parents et des enfants bi-nationaux en cas de crise ou de conflit ?

Alors point trop d’angélisme, il ne faut !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Tapie et l’arbitrage de trois éminents juristes, le Foot, le Fric, et toujours le Fric! l

Humeur Tique : Tapie, le Foot : Avidité en France : le Fric, et toujours le Fric !

A Paris et plus modestement, dans l’Ouest !

Affaire Tapie, l’arbitrage, l’avidité d’une « certaine » élite sociale à Paris

« Un tribunal à 1 million d’euros »

            Le Monde du 31 mai 2011 vient de publier deux pages excellentes sur l’affaire Tapie dont le règlement récent par arbitrage fait scandale. (Pages 10 et 11 sous la rubrique « L’œil du Monde »)

            Sur les deux pages de textes, de chiffres et de graphiques, le plus intéressant sur l’état de la morale publique d’une partie de notre élite est incontestablement l’article de fin de page 2 intitulé « Un tribunal à 1 million d’euros »

            Lorsqu’on sait que ce tribunal était composé de trois éminents juristes, sans doute à la retraite, M.Mazeaud, ancien magistrat et ancien président de notre Conseil Constitutionnel, et fidèle « compagnon » gaulliste, de M. Bredin qui, outre ses talents d’avocat et de plume, a été Vice-Président du Mouvement des Radicaux de Gauche » dont fit également partie M.Tapie, et enfin, un ancien Président de Cour d’Appel.

            300 000 euros par arbitre, qui dit mieux ? Au titre du service de la République Française ?

            Comment ne pas être étonné que le fric pourrisse lentement notre société ?

            Et le commentaire d’un ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, intitulé « Le mauvais procès fait à Christine Lagarde – La mise en cause de la ministre surprend », avec en vérité, un ardent plaidoyer en faveur de « Trois éminents juristes sont traités comme des valets, feignant de rendre justice pour répondre aux ordres reçus », parait bien dérisoire ! (Le Monde du 3/06/11, page 17, Débats Décryptages)

Avidité d’une « certaine » élite du sport de l’ouest

Qui gagne combien ? Le salaire mensuel de 350 métiers

Ouest France Dimanche du 29//11/11

            A consulter ces tableaux précis et complets pour 350 métiers, on comprend mieux ce qui attire certains jeunes vers le football !

            Et on comprend mieux les facteurs qui structurent la société française actuelle en profondeur !

            Les tableaux indiquent le salaire de début de carrière et le salaire moyen au bout de 10 ans.

            Sans avoir la prétention de proposer une comparaison représentative du sujet, donnons quelques exemples de salaires moyens au bout de 10 ans : 2 250 euros pour un éleveur, 2 150 pour un analyste programmeur, 2 000 pour un mécanicien auto,  1 500 euros pour un cuisinier salarié,  2 300 euros pour une infirmière à domicile, et 6 500 euros pour un médecin généraliste et, 1 860 euros pour un professeur des écoles.

Et en comparaison, 10 000 euros pour un footballeur de Ligue 2 (équipes de l’ouest), et 30 000 euros pour un footballeur de Ligue 1 (équipes de l’ouest).

            Alors me direz-vous, la durée de vie professionnelle n’est pas la même, mais quand même !

Humeur Tique: affaire DSK, les trois leçons; « la fin du moi » Le Monde du 28 mai 2011

Humeur Tique : le Monde et ses décryptages (28 mai 2011, page 21)

« Trois leçons de l’affaire DSK » :

En résumé, « Le retour du différend transatlantique », « L’hypocrisie française », « L’exigence de la parité » ;

Il n’est pas assuré que cette affaire illustre bien une différence d’appréciation du dossier entre les Etats Unis et la France, et il parait tout de même difficile d’écrire :

« Dans le système judiciaire américain comme dans le système de santé, l’argent fait la différence. »

Comme si ce n’était pas le cas en France, et de plus en plus ? Quelles sont les parties à un procès qui sont capables de se payer des bataillons d’avocat, comme c’est actuellement le cas, en ce qui concerne certain procès qui s’éternise ?

Médecine à deux ou trois vitesses, cela n’existerait pas dans notre pays ?

Quant au constat sur l’hypocrisie française, tout à fait d’accord, mais est-ce que les journalistes sont aujourd’hui empêchés de faire de l’investigation, de l’information contradictoire, plutôt que de l’opinion ?

 Et dans le cas présent, point n’était besoin de faire appel aux sources de Wikileaks, dont le libre accès a été précisément défendu par l’auteur de la chronique !

Quant au troisième constat, sur l’exigence de la parité », ce troisième constat ressemble fort à une conclusion du « botter en touche » !

« La fin du moi »

            Incontestablement un article joliment troussé, mais troublant.

            Par référence au « moi haïssable » de Pascal ? Mais alors il y aurait de quoi être effectivement troublé, car ce que l’on peut reprocher à une partie de notre haut personnel politique, c’est précisément de manquer d’amour propre !

            Allons donc sur le moi des psys, et peut-être du ça aussi, puisque l’auteur évoque plus loin la transgression de Ségolène, et fait l’heureux constat  d’un nous que Martine Aubry incarnerait.

            Comment ne pas goûter l’écriture du passage relatif au fameux pacte de Marrakech qui aurait donc bien existé, alors que le Parti socialiste organisait des primaires « démocratiques » ?

            « Ce qu’on a appelé le « pacte de Marrakech » était fait pour résister à la fragilité des êtres : si l’un était empêché, l’autre prenait aussitôt le relais, car il en allait de la survie de l’espèce. »

            Diable ! Au-delà du « Moi » des hommes, la survie de l’espèce ?

            Sans doute à mal lire ce texte, on peut tout de même se demander si cette chronique ne fait pas de la pub à Martine !

Guerre en Libye: hélicoptères de combat en Lybie contre radars des députés français!

Le mandat des députés : radars contre hélicoptères de combat en Libye !

            Le Figaro du 23 mai 2011 en première page :

 « Libye

La France engage ses hélicoptères d’attaque »

Le Monde du même jour : rien sur ce nouvel engagement militaire de la France !

Comment ne pas se poser des questions, une fois de plus, sur la liberté tout à fait anormale que la Constitution française laisse au Président de la République pour engager l’armée française, aujourd’hui professionnelle, dans des opérations de guerre à l’étranger ? Et sur l’écho que ce nouveau pas franchi dans la guerre de l’autre côté de la Méditerranée reçoit dans la presse ?

Et comment ne pas être étonné de voir nos braves députés s’intéresser beaucoup plus à la suppression des panneaux annonciateurs de radars, et à la communication très flottante du gouvernement à ce sujet,  qu’à cette nouvelle guerre qui nous est annoncée ?

Car il est évident que la France s’est, une fois de plus, engagée dans des opérations de guerre qui ne disent pas leur nom, fusse avec l’accord d’autres pays de l’OTAN, et avec un mandat de l’ONU !

Sommes-nous  toujours dans le champ du mandat international d’interdiction de vol  dans une zone de protection des populations civiles, avec l’intervention d’hélicoptères de combat au sol ?

La résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU a en effet décidé d’instaurer une zone d’exclusion aérienne en Libye afin de « protéger les populations civiles ».

En vertu de la constitution actuelle, le Parlement ne sera donc saisi que quatre mois après le début de l’engagement militaire de la France en Libye ?

Est-ce qu’il ne serait pas digne d’une république moderne et démocratique de laisser à  la représentation nationale le soin de décider si le pays s’engage ou non dans une intervention militaire, quelles qu’en fussent les raisons, humanitaires ou pas ?

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Chevènement, primaires socialistes, secousses sismiques, et leurre Hulot

Humeur Tique : le « revenant » Chevènement, les primaires « bidon » du Parti Socialiste, les tremblements de terre en rose, rouge, gris ou noir, Hulot descendu de sa canopée

            Chevènement le « revenant » du Dessoubres : les habitants du Doubs savent qu’il s’agit de la superbe et pittoresque vallée qui arrose la petite ville de Saint Hyppolite, proche du lieu des racines géographiques de la famille du revenant.

Revenant, car il a été l’auteur principal  du fameux Programme Commun de la Gauche de 1981, qui a connu, comme chacun sait, un franc succès, et qu’il plaide toujours pour un souverainisme de la France complètement obsolète.

            Alors, sa candidature aux présidentielles 2012, serait « de plus en plus inéluctable » ? On croit rêver !

            Mais où trouvera-t-il tout l’argent ?

            Les primaires « bidon » du Parti Socialiste !

            Extrait de la déclaration de M.Moscovici dans le Monde du 2 mai 2011 :

            L’interview tourne autour d’une candidature DSK, et à la question :

            « Allez-vous jusqu’à souhaiter que les autres candidats se retirent ? »

            Le député du Doubs répond :

            « Ne soyons pas dogmatiques à ce stade. Si fin juin, une candidature apparaît comme celle qui s’impose comme la plus efficace et la plus évidente, alors ne nous interdisons pas le rassemblement dès ce moment-là. Si ce n’est pas le cas, nous devrons travailler collectivement à maîtriser le processus pour qu’il ne tourne pas au « petit règlement de comptes entre amis »

            Après un petit arrangement entre deux amis ? Truquage démocratique ? Nouveau jésuitisme politique ? Pas de dogme ?

            Tremblements de terre de toutes les couleurs

            Car de toutes les couleurs, selon les journaux : les Français ont pu découvrir que la plupart d’entre eux couraient un risque sismique qu’ils ignoraient totalement. De quoi inquiéter ceux qui habitent dans les zones à risque moyen ou modéré, car il y en a beaucoup !

            Est-ce qu’il n’aurait pas été bon, dans une société complètement bouffée par la « com » privée ou publique que le gouvernement de la République Française ait lancé une campagne préalable citoyenne d’information ?

            CO2, effet de serre, développement durable, énergie nucléaire, et aujourd’hui tremblements de terre ?

            Le leurre Hulot ?

            Et le candidat Hulot descendit de sa canopée du grand capital sur notre vieille et belle terre alsacienne ! L’air risque vite de lui manquer!

Immigration, vérités, et cartes sur table: réflexions

Immigration, vérités, et cartes sur table !

Réflexions d’un citoyen sur l’immigration en France

            Le dossier de l’immigration est un dossier français politiquement sensible, mais il est très difficile, pour un citoyen curieux du sujet, désireux d’en comprendre les éléments fournis par la presse écrite, d’interpréter les statistiques produites, tant elles sont changeantes, diverses, pour ne pas dire contradictoires.

A dire vrai, et après deux années de lecture de ce type d’informations, mon opinion est encore incertaine sur les chiffres et leur interprétation.

Le Monde –

En ce qui concerne les chiffres, Le Monde du 4 décembre 2010, notait dans sa page « Décryptages Focus » la stabilité des chiffres de l’immigration entre 1986 et 2006 : « Si l’immigration s’est stabilisée, son visage en revanche s’est tranformé… », soit entre 7,4% et 8% d’étrangers en France.

Mais le même journal, dans sa page Contre-enquête du 12 avril 2011, propose une représentation graphique intitulée « Immigration en France : pas de baisse depuis 2001 », et on lit effectivement que le flux d’entrée à caractère permanent est passé de 137 903, en 2001, à 199 467, en 2004, le maximum, et 181 316, en 2009.

Comment ne pas noter par ailleurs que le titre des graphiques est manipulateur ? « Pas de baisse », alors qu’il y a augmentation ?

Sur ces flux, le nombre d’immigrés entrés par la voie d’une migration familiale représente sur l’ensemble des années de l’ordre de 800 000 immigrés, lesquels ont naturellement vocation à entrer dans la communauté française

Et sur ces tableaux, les chiffres de migration des travailleurs ne constituent pas un vrai sujet, compte tenu de leur faible pourcentage, et montrent que les déclarations récentes, et du ministre de l’Intérieur, et de la présidente du Medef, à ce sujet, n’ont pas de réel fondement.

Alors qui croire et à quoi croire ?

Incompétence des journalistes, manipulation des chiffres, complexité technique du sujet, laquelle est incontestablement la plus forte en ce qui concerne l’évaluation des immigrés sans papiers, ou de ceux venus avec des faux papiers ?

 Les Echos-

Un autre journal, Les Echos vient de présenter, le 26 avril, son analyse du sujet, et le contenu de cette analyse découpée en quatre thèmes soulève également quelques questions :

La proportion d’immigrés augmente-t-elle sur le territoire français ? Le journal fait référence au chiffre des années 1920, mais est-il bien sérieux de la part d’un journal économique et financier de partir d’une telle référence, dénuée de tout crédit, ne serait-ce qu’en raison de sa date et des millions de morts de la guerre 1914-1918 ?

Dans le même paragraphe, l’auteur écrit «  Par ailleurs, 100 000 individus quittent chaque année l’Hexagone… Autour de 100 000 personnes par an, en moyenne, restent donc à accueillir. Un chiffre bien modeste comparé aux autres pays développés. »

100 000 personnes seulement ? Vraiment ? Par quel processus, et sur le fondement de quelles statistiques ? Le quotidien aurait pu à la fois l’expliquer et le justifier, car c’est un aspect ignoré de ce dossier.

Les immigrés pèsent-ils sur les comptes sociaux ?  Le journal propose une analyse dont les résultats sont d’ailleurs nuancés, fondée sur l’hypothèse, sauf erreur,  que la population d’origine immigrée et intégrée dans la communauté française ne vieillira pas dans notre pays. Difficile à croire tout de même !

Une diminution de l’immigration suffirait-elle à faire baisser le chômage ? Conclusion évidemment négative, et bien connue des spécialistes, le facteur majeur du débat n’étant pas l’immigration officielle, mais clandestine, celle dont personne ne connait le chiffre exact, 300 000 ? 400 000 ? Un flux de travailleurs sans papiers qui alimente le recrutement de beaucoup d’entreprises, grandes ou petites dans certains secteurs économiques.

L’immigration peut-elle pallier le vieillissement de la population ? Conclusion négative du journal, mais qu’il serait bienvenu de relier à la conclusion précédente sur les comptes sociaux.

Dans le même numéro, un des éditorialistes du journal écrit sous le titre « Penser l’immigration » : … Dans l’enquête que nous publions aujourd’hui, trois contrevérités sont démontrées. »

Est-ce bien sûr ?

Impossible donc pour un citoyen curieux de saisir les véritables données de ce dossier et d’en interpréter les éléments !

Dans cette sorte de désordre des chiffres et des interprétations, quelques informations paraissent établies aujourd’hui, ou en tout cas communiquées :

La concentration anormale des flux migratoires sur certains territoires, ceux que Luc Bronner a fort bien décrit dans son livre « La loi des ghettos ».

Le Haut Conseil de l’Intégration vient du reste de le souligner.

L’importance des flux liés à l’immigration familiale, et les questions légitimes qu’il est possible de se poser, afin de comprendre le fonctionnement dont l’image de pelote de laine multiforme rendrait assez bien compte :

 1- Quant à l’interprétation du concept de parenté dans la culture africaine et dans notre propre culture, à l’évidence, très extensible dans la première. A titre d’exemple, dans certaines régions de l’Afrique de l’ouest, un oncle est encore réputé « père » de son neveu ! Comment voulez-vous qu’un employé municipal ou préfectoral comprenne ce type de relation ?

Cette immigration familiale, qui peut être chez nous source de problème, atteste de la solidarité puissante et toujours vivante de beaucoup de communautés africaines, une solidarité qui est incontestablement positive sur le plan humain.

2- Quant aux facilités d’intégration de personnes issues de certaines cultures africaines d’émigration, pour ne pas évoquer le redoutable problème de l’alphabétisation et acculturation  de beaucoup d’entre elles.

Le sociologue Lagrange a publié les résultats d’une enquête sérieuse qui montre les difficultés réelles que peuvent rencontrer certains jeunes issus de cette immigration dans leur processus d’acculturation à la française ?

Un grand intellectuel africain, Moussa Konaté, dans son livre « L’Afrique noire est-elle maudite » propose à cet égard un certain nombre de clés de compréhension de la culture africaine.

Vrais et faux papiers 

Quant au contrôle de l’authenticité de papiers soi-disant officiels présentés par nos immigrés, dans son livre « Madame Bâ », l’académicien Orsenna, bon connaisseur de l’Afrique, et ancien collaborateur de M. Mitterrand, propose à ses lecteurs quelques ouvertures de réflexion à ce sujet (voir pages 386 à 388).

Mais me direz-vous, ce n’est qu’un roman !

Les mariages mixtes

L’importance des mariages mixtes, de l’ordre de 50 000 par an (Les Echos numéro 20913), sur un total de 250 000 en France : dans quelle rubrique sont- ils comptés ? Et l’interprétation d’un certain nombre de ces unions pose aussi des questions.

En conclusion, le débat avance effectivement, et aussi, une meilleure connaissance du sujet, mais la presse serait bien avisée de proposer à ses lecteurs une vue complète, précise et rigoureuse des flux d’immigration, des problèmes qu’elle soulève effectivement, même si une des conclusions d’une étude récente sur les résultats, est en partie positive sur l’intégration à la française.

Dans ce domaine aujourd’hui sensible de l’immigration, il faut jouer carte sur tables, sauf à continuer à empoisonner le débat politique, économique, et social, et la France n’a vraiment pas besoin de cela.

Jean Pierre Renaud