Mémoire coloniale à l’anglaise dans un grand journal français?

Mémoire coloniale à l’anglaise dans un grand journal Français ?

« Le Commonwealth au centre du jubilé de la reine Elisabeth II

Les membres de la famille royale britannique se rendront dans les anciennes colonies »

Le Monde des 5 et 6 février 2012, page 5

            L’article exalte le rôle, encore d’actualité, de la reine dans la préservation de « ces lambeaux coloniaux » : « Elle est chef d’Etat de 15 pays de cette association de 54 membres qui ont en commun d’avoir été, à deux exceptions près, des colonies de la Couronne. De surcroît, la reine née en 1926, est une enfant de la fantastique épopée impériale. Elle a été éduquée par des précepteurs devant des planisphères couverts de taches roses, la couleur dévolue à l’époque aux colonies et aux dominions. »

            Imagine-t-on qu’il soit possible de lire dans un de nos journaux le correspondant d’un grand journal français tenir de tels propos sur « la fantastique épopée impériale » de la France ?

            Bien sûr que non ! Car l’autocensure fonctionnerait aussitôt, pour tout un ensemble de bonnes ou mauvaises raisons, bien ou mal fondées, une manipulation historique ou mémorielle moderne, ou tout simplement l’ignorance crasse de notre histoire coloniale.

            Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Humour Tique, Humour érotique, ou humour épigastrique? Le Magazine du Monde du 4/02/12-Joignot « Je ne pense qu’à ça! »

Humeur Tique : Humour Tique, Humour érotique, ou humour épigastrique ?

La « voix » de Baroin avec « Je ne pense qu’à ça ! » de M.Joignot

Le magazine du Monde du 4/02/2012, p, 21

Un humour « rose », très « rose », ou tout simplement  « élastique » ! Avec un message politique ?

            Une rubrique régulière de ce magazine que certains lecteurs apprécient sans doute, puisqu’elle continue, d’autres peut-être moins, et d’autres enfin dont on est heureux de faire partie, sans être nécessairement de la catégorie des pisse-froids, qui ne sont pas du tout persuadés que cette rubrique élève sensiblement le niveau intellectuel et culturel du magazine.

            C’est de la « voix » de Baroin dont il est question, « celui qu’à l’UMP on appelle « la Voix »…grave, veloutée, mâle. Aussitôt les sites féminins l’ont remarquée. »… Quant aux journalistes de GQ, elles ont comparé sa voix à celle de Barry White, ajoutant élégamment : « Il a une voix de slip ».

Sans commentaire !

Avec l’espoir que Baroin ait d’autres atouts que sa « voix »!

Humeur Tique : Chômage en France et les responsabilités partagées ?

Un enseignement qui peine à s’adapter au « marché » ? Un réel besoin de main d’œuvre étrangère ? Ou le comportement d’entreprises prêtes à tout en France ou en Europe ? Ou encore une Europe mal régulée, où tous les coups sont permis ?

Ou la concurrence entre un Ribéry à 800 000 euros par mois et un jeune soudeur à 1 700 euros brut par mois, plus les primes, plus le treizième mois et la participation éventuelle (Enquête des Echos du 2 février 2012 : « Industriels cherchent soudeurs désespérément »)

Un éclairage

            On nous annonce 200 000 chômeurs de plus en 2012, mais comment ne pas s’interroger sur certaines étrangetés du marché du travail, en tout cas dans la région parisienne ?

            Combien de chantiers de travaux de particuliers ou d’acteurs publics sont-ils confiés à des ouvriers qualifiés ou non, venus d’Europe de l’Est ou d’autres cieux plus éloignés ? En raison d’une inadaptation ancienne et permanente de l’offre de travail à la demande ? Ou pour des raisons de coût du travail ?

            On nous citait récemment le cas d’un immeuble parisien dont plusieurs appartements ont été rénovés de fond en comble, sous la responsabilité d’architectes ou d’entreprises françaises, qui, tout au long des dernières années, n’ont fait appel qu’à de la main d’œuvre polonaise, aujourd’hui roumaine, et tout dernièrement moldave.

Pourquoi une telle situation ?

            Il faudrait que la Commission Européenne et nos gouvernements nous expliquent comment les entreprises, pour des motifs fondés ou non, sous couvert de procédures légales ou non, pourraient résister à l’appel du large européen, ou à l’embauche d’une main d’œuvre, d’ailleurs de qualité, venue des pays de l’est européen ?

A lire le journal le Monde des 22 et 23 janvier 2012, supplément Géo & Politique, page 3, le coût horaire du travail en 2010, en euros était en France de 31,3 euros, de 9,68 en République Tchèque, de 7,46 en Pologne, et de 4,20 en Roumanie, pour ne citer que quelques exemples.

Ce qui peut vouloir dire que le citoyen français est mis trois fois à contribution, 1- avec un chômage qui augmente à la suite d’une régulation européenne ou française des flux de main d’œuvre défaillante, 2- la désindustrialisation concomitante de son pays, 3- tout en continuant, par Europe interposée, à subventionner les pays de l’Europe de l’Est à travers de multiples programmes de remise à niveau social ou économique.

Est-il encore temps de stopper les effets de cette machine infernale, en conservant l’espoir d’une Europe solidaire ? Rien n’est moins sûr !

Autre dossier récurrent, celui des « travailleurs sans papiers » qui occupent effectivement un emploi, ceux qui sont déclarés et ceux qui ne le sont pas. Les entreprises qui les ont embauchés ne sont-elles pas responsables ? Parce que cette main d’œuvre coûte moins cher ?

Un dossier incontestablement difficile à faire avancer, mais pourquoi le monde de l’entreprise ne montre pas plus de réussite à défendre et à promouvoir ces métiers, alors que des milliards sont dépensés dans la com.marketing dirigée prioritairement vers la consommation, ou le simple prestige de telle ou telle entreprise ?

Réflexions d’un citoyen sur le fonctionnement d’une justice républicaine en six points

  1 – Première mesure à prendre : supprimer le secret de l’instruction, c’est-à-dire l’article 11 du Code Procédure Pénale !

            Tout le monde s’en moque ! Il suffit pour s’en convaincre de lire les journaux du jour.

             2 – Pas de bonne justice sans bon ou bonne Garde des Sceaux ! Or tel n’a pas été souvent le cas ces dernières années !

            3 – Pas de justice efficace sans vrais « managers » au ministère de la Justice ! Car, par définition et choix professionnel, un magistrat n’est pas un manager. Alors que ce sont très généralement des magistrats qui gèrent le ministère de la Justice !

            4 –  Pas de vraie justice républicaine sans autonomie institutionnelle du Parquet, afin de limiter toute interférence entre pouvoir politique, économique, et judiciaire.

5 – Pas de vraie justice républicaine, sans rattachement institutionnel de la Police Judiciaire au Parquet.

Et ce dernier point est capital, précisément dans la capitale de la République française, dont l’organisation des institutions d’Etat, et notamment les pouvoirs du Préfet de Police, nourrissent et entretiennent la confusion des pouvoirs.

Le Préfet de Police est toujours informé, donc l’exécutif, et avant tout le monde, de toute affaire judiciaire. (1)

6 – Alors que la justice financière et économique est plutôt bonne fille avec le monde économique et financier, tout contrôle démocratique de l’activité des sociétés est, par définition, impossible, sans dépôt régulier des comptes et bilans, une obligation mal ou peu respectée (notamment à Paris) par les sociétés, et insuffisamment contrôlée par les parquets.

L’analyse des comptes et bilans n’est déjà pas un exercice facile (voir le film « L’empire des Rastelli », ou le scandale de Parmalat), mais sans comptes et bilans, gare aux autres scandales cachés ou à éclore !

(1)  Post scriptum préfectoral : car on ne sait jamais ce qui peut se passer dans une station-service du Préfet de Police, lequel déclarait dans Le Monde du 15 janvier dernier : « Pour moi, c’est comme dans une station-service ! On a une pompe à gasoil et une pompe à essence et on ne mélange pas les carburants. » (voir blog du 15/01/12)

  Ou il ne faudrait tout de même pas « prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages » !

Jean Pierre Renaud

La primaire socialiste et les questions posées: propositions Terra Nova et « caucus » Ferrand à Marseille

La primaire socialiste et les questions posées ?

La principale : ne s’agit-il pas d’une forme moderne de « détournement » de la loi républicaine, en pleine « tendance/com » ?

Un « caucus » à Marseille, à la mode « Iowa » pour choisir le candidat PS Ferrand pour les législatives 2012 ? C’était l’occasion rêvée de tester une aussi belle idée de la part du principal animateur de Terra Nova!

Le Monde et la Croix ont rendu compte des conclusions du rapport de Terra Nova sur cette primaire :

Le Monde, dans le numéro du 22/11/11, intitule ainsi son compte-rendu :

« Les promoteurs de la primaire socialiste ont quelque regret sur son déroulement »

« La fondation Terra Nova estime que le débat a commencé trop tard et que de nombreux sympathisants n‘ont pas voté par crainte d’être fichés. »

La Croix, dans son numéro de la même date, intitule ainsi son compte-rendu :

« La Fondation Terra Nova propose de généraliser les primaires

–      A l’origine de la primaire du parti socialiste, Terra Nova juge son bilan très positif

–      Le laboratoire d’idées a élaboré une proposition de loi visant à encadrer et à généraliser la procédure de la primaire en France. »

Le contenu de ce rapport rapporté de façon très différente par ces deux quotidiens soulève de nombreuses questions.

Un contenu résumé de l’article du Monde :

La fondation tire un enseignement positif de cette première expérience, tout en regrettant un certain nombre de points, et formule des propositions :

Première proposition sur la durée de la campagne : M.Ferrand fait référence au modèle américain en indiquant « Trois semaines de campagne, c’est beaucoup trop court », aux Etats Unis, rappelle-t-il la compétition s’étale sur six mois, « ce qui laisse le temps à des candidats inconnus au départ – comme Clinton ou Obama – de s’imposer… Les candidats et les journaux ont peiné jusqu’à la mi-septembre, à mobiliser la masse des électeurs faute de couverture télévisuelle suffisante. »

Deuxième proposition : mieux déployer la campagne à l’échelle locale :

Pourquoi ne pas importer en France le principe anglo-saxon des « caucus », où les militants se mettent dans la peau des candidats.

Citant en modèle « l’extraordinaire déploiement de la campagne d’Obama sur le terrain qui a permis de ramener aux urnes  15 million d’électeurs. »

Troisième proposition  relative au scrutin lui-même : suppression du versement d’un euro et « mise à la disposition de tous les bureaux habituellement ouverts lors des scrutins républicains. »

La Fondation Terra Nova a l’ambition d’aider le parti socialiste à mieux réussir sa prochaine primaire, mais aussi de faire adopter par les autres partis le même type de scrutin pour la désignation des têtes de listes dans les communes de plus de 50 000 habitants, ainsi qu’aux chefs de file des élections régionales et européennes.

Un contenu résumé de l’article de la Croix :

La  fondation Terra Nova a tiré un « bilan objectivement très bon » et qualifié ce premier essai de « l’innovation démocratique la plus importante depuis l’élection  du président au suffrage universel, en 1962 »

La fondation a démontré par ailleurs la bonne opinion qu’ont retenue les Français… « ils sont 74% à estimer que ce mode désignation du candidat est positif pour la démocratie »

« Fort de cette première expérience, la fondation Terra Nova a donc élaboré une proposition de loi pour généraliser cette procédure. »

« Qu’il s’agisse de l’investiture pour un mandat exécutif national (élection présidentielle) ou local (municipal) tous les partis pourraient ainsi solliciter une sorte de « label » officiel de primaire. Cette certification permettrait à la formation politique d’accéder à la version numérisée des listes électorales ou de bénéficier de la mise à disposition gratuite des bureaux de vote.

La fondation souhaite enfin que les partis soient autorisés à conserver les fichiers de sympathisants : « Le PS se prive d’un vivier de 600 000 personnes ».

« Or l’intérêt de la primaire est précisément selon lui de renouveler la démocratie participative. »

&

Beaucoup de questions !

Les enseignements que tire la fondation ainsi que ses propositions soulèvent naturellement une foule de questions.

 Une transposition électorale anglo-saxonne ?

En premier lieu, est-ce qu’une fondation politique française a vraiment besoin de faire appel au système électoral et politique américain pour justifier l’expérience électorale que le PS vient de proposer aux Français ?

Il parait tout de même difficile de s’appuyer sur une telle référence, pour tout un ensemble de raisons, dont la principale est incontestablement le système électoral américain lui-même du choix d’un candidat et d’un président.

Et la fondation de proposer de retenir « le principe anglo-saxon des « caucus » où les militants se mettent dans la peau des débatteurs ».

Regretter les délais de campagne, l’insuffisance de la couverture télévisuelle, mettre à la disposition des électeurs la disposition de tous les bureaux habituellement ouverts lors des scrutins républicains », ne sont-ce pas là de belles propositions qui faussent très précisément les conditions d’un scrutin vraiment républicain ?

Une couverture télévisuelle insuffisante alors que beaucoup de français ont souffert d’une overdose de télévision, comme ils en souffrent à nouveau avec le tout plein com des médias sur la prochaine élection présidentielle.

Un mélange des genres politiques institutionnalisé ? C’est-à-dire une forme nouvelle et moderne de détournement du scrutin fixé par la Constitution et nos lois électorales.

Dans son article 4, la Constitution dispose en effet « il est toujours universel, égal et secret ».

La fondation propose donc de doubler ce type de scrutin par un  autre, ou d’autres organisés par les partis politiques, avec les mêmes conditions d’universalité, d’égalité et de secret ? Non !

Des élections à tout bout de champ ?  Nos écoles neutralisées en permanence par ces consultations répétées, avec tout ce que cela représenterait en mobilisation de moyens dans nos mairies et nos préfectures ? Un coût supplémentaire des processus électoraux, non chiffré ?     Et une France en élection ou réélection perpétuelle, avec ses surdoses de com. et le coût également non chiffré et supplémentaire non chiffré de cette surdose ?

Non ces propositions ne sont pas sérieuses. Elles émanent d’un think tank à l’américaine de facture technocratique et ne méritent pas d’être autorisées par le Parlement.

Outre les nombreuses objections ci-dessus, et avant tout, cette nouvelle forme de détournement de la loi républicaine de nos scrutins électoraux qu’elle sanctionnerait, elle souffre de deux autres handicaps, le premier lié aux responsabilités des partis qui se défaussent sur les électeurs de leur mission d’information et de politisation, quels qu’ils soient, fuyant donc leurs propres responsabilités (définies d’ailleurs dans notre Constitution), et le deuxième attaché à l’explosion des réseaux internet qui donne une couleur obsolète à de telles propositions.

Que chaque parti organise ses primaires comme il l’entend, tout à fait d’accord, mais de grâce qu’on ne mélange pas les genres d’élections, alors que le pauvre électeur a déjà beaucoup de peine à s’y reconnaitre dans nos processus électoraux!

Alors mille fois non à ces propositions !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Croatie dans l’Union européenne et titre des journaux, la manipulation des lecteurs-citoyens?

      Dimanche 22 janvier 2012, les électeurs de Croatie étaient invités à voter pour dire leur oui ou leur non à l’adhésion de leur pays à l’Union Européenne.

            D’après les résultats officiels, le taux de participation a été de 44 % et le taux d’adhésion de 66%, ce qui veut dire que moins d’un électeur sur deux a cru bon de se déplacer pour un scrutin que d’aucuns pourraient considérer comme capital.

            Ou comment deux de nos grands journaux présentent les résultats de cette élection  :

            Le Figaro du 23 janvier 2012, page 8, un quart de page :

« La Croatie a dit « oui » à l’Europe

Les électeurs se sont prononcés hier à 67 % en faveur de l’adhésion de leur pays à l’UE »

Il n’est pas fait mention dans l’article du taux de participation à cette élection !

            Le Monde du 24 janvier 2012, page 6, de l’ordre de 20 lignes sur deux colonnes

« Croatie

Large victoire du « oui » lors du référendum d’adhésion à l’UE

Paris. Les Croates ont massivement approuvé, dimanche 22 janvier,

l’entrée de leur jeune république dans l’Union européenne (UE)… Seule ombre au tableau, le taux de participation (44%), le plus bas jamais enregistré pour un référendum d’adhésion, semble refléter le fort scepticisme que suscite l’Europe dans le pays. »

            Et s’il n’y avait que cette seule ombre au tableau ? Car, tout continue dans notre belle Europe comme si elle fonctionnait correctement, et sans qu’on n’informe jamais les Français sur les conséquences que cette nouvelle adhésion aura sur leur propre destin !

Quid de son incidence sur le fonctionnement des institutions européennes, un commissaire de plus ? Des traducteurs et des fonctionnaires en plus ? Quel coût supplémentaire pour le contribuable ?

Humeur Tique: Triple A et Triple A! A! Ah! Sarkozy, Courroye, et Eva Joly, le Monde du 18 janvier 2012

Le Monde du 18 janvier 2012 

Triple A et Triple Ah ! Ah ! Ah ! pour Sarkozy, Courroye, et Eva Joly

            Sarkozy en première page avec le dessin de Plantu, Sarkozy resté à la proue du paquebot de croisière au triple A, sous le titre « Les naufrages ne se ressemblent pas », avec dans un canot de sauvetage, des naufragés s’écriant : « Quel scandale !! Le capitaine n’a pas voulu quitter le navire ! »

            Mais pourquoi la crise de 2008, n’a pas fait changer de cap au capitaine, c’est à dire le cap de la dette, plus 480 milliards entre 2007 et 2011 ? (source La Croix du 17/01/12)

            Le procureur Courroye en page 2 : « Aux accusateurs doctrinaires »

            L’article rend compte de son long discours de rentrée et de sa conclusion citant une phrase historique prononcée par Mirabeau, le 22 mai 1790 à l’Assemblée Nationale : « Le temps, ce juge incorruptible qui fait justice à  tous ».

L’article rappelle que  « Mirabeau, mort un an plus tard, a été inhumé au Panthéon. Jusqu’à ce que la Convention découvre qu’il négociait dans le même temps avec le roi. On l’a finalement enterré anonymement au cimetière de Clamart… »

            Le procureur vient d’être mis en examen dans l’affaire des fadettes du Monde, et c’est au moins la preuve que dans certains milieux de la justice, l’ indépendance n’est pas un vain mot.

            L’affaire est intéressante à un autre titre : elle va peut-être permettre de faire arbitrer la querelle « secret des sources » contre « secret de l’instruction », et donc de donner raison aux journalistes en supprimant purement et simplement le secret de l’instruction, une des grandes hypocrisies françaises.

            Avec un nouvel exemple dans le dossier Pupponi, député et maire de Sarcelles, ancien suppléant de DSK, évoqué  à la page 11 sous le titre :

            «  Les relations troubles de M.Pupponi avec les banditismes corse et parisien »

            Dans la quatrième colonne de l’article : « Dans une synthèse du 9 janvier 2012, les policiers s’étonnent enfin de « l’assez bonne connaissance (qu’a le député de Sarcelles) du contenu du dossier du cercle Wagram (…) Il est probable, écrivent-ils, que M.Pupponi ait été informé des déclarations de M.Védrune très tôt, sans que l’on puisse établir à ce jour qu’elle fut son canal de renseignement. »

            Du 9 au 18 janvier, date de parution de cet article, les sources vont décidément très vite, et le journal dispose incontestablement du « bon canal de renseignement » !

            Et enfin, Eva Joly, la candidate des Verts aux prochaines élections présidentielles, à la page 9 de ce même journal, sous le titre :

            « Le spectre du retrait colle à la campagne d’Eva Joly »

Diable ! Un spectre ? Mais vous n’êtes pas du tout sérieux, car le journal écrit :

«  Reste Eva Joly. S’exprimant en séminaire devant la direction et son équipe de campagne, le 11 janvier, elle a dit se sentir de mieux en mieux dans ses habits de candidate et avoir enfin trouvé ses marques, ce que confirme son entourage. »

Il conviendra de lire avec attention les prochains numéros de notre grand journal de référence, afin de vérifier que son célèbre caricaturiste ne lui consacre pas un autre dessin avec le titre proposé «  les naufrages se ressemblent. ».

Et gare à  l’accord Verts-PS pour un partage intelligent et politiquement lucratif des circonscriptions législatives !

Mélanges politiques du 12 janvier 2012 : gastronomie française et dette publique

       La gastronomie française, mythe ou réalité ?

            L’année 2011 a vu consacrer par l’UNESCO le repas gastronomique à la française, et de nombreux Français, illustres ou médiatiques, de s’extasier sur une telle « consécration » !

            Oui, mais pendant ce temps les gastronomies basque et italienne n’ont pas perdu de temps pour se doter d’instruments efficaces de promotion de leur savoir-faire gastronomique !

            Dans son numéro du 7 janvier, le Monde Magazine a publié un article fort intéressant intitulé « La cuisine a son Harvard. »

Oui, mais le Harvard en question ne se trouve pas en France, mais à Saint Sébastien, dans le pays basque espagnol, et à Turin, en Italie.

Qu’attend la France pour passer de la parole aux actes ? Comme si notre pays se contentait de sa gloire passée, et aujourd’hui menacée.

Une France anxieuse, désorientée face au mouvement du monde ? Françaises et Français, retroussons nos manches !

La France souffre d’une dette colossale causée par l’irresponsabilité des gouvernements français et, pourquoi ne pas le dire, par l’aveuglement des citoyens, qui ont laissé faire, sur le refrain « Tout va très bien madame la marquise ! »

Et aujourd’hui, les cassandres sont de plus en plus nombreux à annoncer, à sons de trompes, leurs sombres prédictions, nos nouvelles plaies d’Egypte.

Mais la France est riche, elle a de la ressource, et ce qui lui faut, c’est une équipe gouvernementale qui ait le courage d’affronter la situation, d’apurer cette dette, de préparer le redressement qui nous attend.

Il nous faut donc augmenter la TVA de plusieurs points, et affecter ce supplément de ressource au remboursement intégral de la dette, la majoration «  TVA dette »   

D’autres mesures, et elles sont nombreuses, déjà préconisées, sont à mettre en œuvre, mais aucun redressement ne sera possible et durable sans faire partager à tous l’effort national qui est nécessaire, ce qui veut dire avec le souci d’une plus grande justice sociale.

Enfin, sans nouvelle gouvernance de la zone euro, les efforts de la France risquent fort d’être à la fois pénalisés et précaires.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: « La longévité, nouveau défi de la science » ou de la politique? Le Monde des 12,13,14/11/2011

      1 – Rajeunir notre personnel politique !         

Le journal le Monde a publié successivement une analyse intéressante sur le dossier de la longévité, et une analyse de l’âge des députés des différents partis politiques, ainsi que sur le nombre de leurs mandats par tranche d’âge.

On voit bien que nos députés sont soit en avance, soit dans la bonne chronologie de l’augmentation régulière, jusqu’à présent, de l’espérance de vie.

Age moyen 59 ans et cinq mois, pas mal !

A l’UMP comme au Parti Socialiste, près de la moitié des députés ont plus de soixante ans !

Et en ce qui concerne le nombre de mandats, un peu plus du quart des députés UMP en est à son quatrième ou cinquième mandat, alors qu’un peu plus du cinquième des députés socialistes atteint le même stade de mandats !

Certains mauvais esprits y verraient sans doute, mais à juste titre, une des raisons de l’ankylose politique qui frappe le monde politique.

Est-ce que les partis politiques vont continuer à faire la politique de l’autruche dans le choix de leurs candidats aux législatives 2012 ?

2 – Présidentielles 2012 et faire des économies, pourquoi pas ?

 En diminuant le nombre de sièges de députés et en supprimant le Conseil Economique et Social dont l’utilité est loin  d’être démontrée, sinon au titre des belles sinécures de la République.

Est-ce que vous l’avez entendu sur le dossier sensible des retraites ?

3 – Et de 3, redonner un coup de jeune à la politique française, ainsi que l’a proposé par M.Montebourg qui n’a pas que de mauvaises idées, en favorisant l’accès des jeunes au mandat de député, et en interdisant effectivement le cumul des mandats, c’est-à-dire en libérant de la place pour des plus jeunes.

A titre complémentaire, interdire tout cumul entre un mandat national et la responsabilité de l’exécutif d’une région, d’un département, ou d’une ville de plus de 100.000 habitants.

« Peuple français souverain » réjouis-toi, car tu as un Préfet de Police de rêve! La nouvelle station-service du corps préfectoral?

« Peuple français souverain » réjouis-toi, car tu as un Préfet de Police de rêve !

« L’affaire de l’Inspection générale des services (IGS) révélée par le Monde du jeudi 12 janvier 2012 »

La nouvelle station-service du corps préfectoral ?

Le Monde du 14 janvier 2012

            Pour qui a eu une expérience sans doute trop « bornée » des affaires parisiennes, et une meilleure connaissance du fonctionnement « concret » des institutions parisiennes, l’interview du Préfet de Police ne laisse- t-elle pas apparaître une « vraie fausse » candeur ?

            Alors donc aujourd’hui, comme hier, la police judiciaire n’informerait pas sa hiérarchie des enquêtes qu’elle mène d’initiative ou sur instruction des autorités judiciaires. Le Préfet de Police, et le ministre, ne seraient-ils pas les premiers informés, au minimum, des procédures en cours, et au maximum, à égalité avec les journalistes d’investigation, du contenu des procès-verbaux ?

            On peut effectivement rêver, car beaucoup des acteurs des procédures judiciaires parisiennes savent qu’il en est tout autrement, et qu’un procès-verbal intéressant ou utile est rapidement entre les mains de la hiérarchie administrative et politique, et que l’autorité judiciaire a le plus grand mal à préserver ses pouvoirs.

            A cet égard, la métaphore de la station- service mériterait de figurer dans une anthologie du corps préfectoral :

            «  Pour moi, c’est- comme dans une station-service : on a une pompe à gasoil et une pompe à essence et on ne mélange pas les carburants »

            A la seule différence près, qu’un Préfet de Police alimente les deux pompes à carburant !

            Et en finale, l’honorable haut fonctionnaire déclare : « J’ai toujours été au service de l’Etat et au service du gouvernement émanant de l’expression du peuple français souverain. »

            Dont acte ! Mais pourquoi ne proposerait-il pas alors au gouvernement, conformément à l’article 64 de la Constitution, de disposer de deux stations-service, l’une pour l’exercice des pouvoirs de police et la deuxième pour l’exercice des pouvoirs judiciaires, ce qui veut dire le rattachement de la police judiciaire au pouvoir judiciaire ?

            Au moins, le Préfet de Police ne se trouverait pas si injustement accusé par la presse et la République courrait moins de risques à mélanger ses carburants !

            Jean Pierre Renaud