Humeur Tique : les corps intermédiaires ? Quelle représentativité ? Quelle légitimité ?

Un débat typiquement français ! Pourquoi ?

Deux contributions utiles au débat :

Le Monde des 18 et 19 mars 2012, page 18

« Démocratie sociale ou référendaire » par M. Noblecourt

Le Monde du 20 mars 2012, page 18

« Selon Nicolas Sarkozy, certains syndicats et associations auraient confisqué la parole des Français. Ce sont pourtant de précieux rouages de la démocratie

Diktat des « corps intermédiaires » ? »  par Mme Druelle-Korn

            Avant tout commentaire, il serait naturellement intéressant de savoir si le maître de conférences est l’auteur du titre de sa contribution, beaucoup plus accrocheur que celui de l’article Noblecourt.

M.Noblecourt pose bien le problème d’un débat qui a été engagé d’abord sur le terrain syndical, entre le syndical et le politique, avec pour origine principale le conflit des retraites, en concluant sur le constat d’après lequel syndicats de salariés et syndicats patronaux seraient d’accord pour la « constitutionnalisation du dialogue social ».

Mme Druelle-Korn fait une bonne description du monde multiforme de ces corps intermédiaires que l’on a pris l’habitude de dénommer la société civile, leur rôle, leur utilité, en concluant sur une institution, le Conseil Economique et Social, qui résumerait les fonctions des corps intermédiaires dans notre pays.

Cette dernière contribution appelle toutefois quelques questions de fond qui, semble-t-il, n’apparaissent pas dans le texte : quant à la représentativité des corps intermédiaires en question, leur légitimité, et donc leur crédibilité politique, en regard, entre autres, et à titre principal et capital, du rôle du suffrage universel.

La représentativité des corps intermédiaires ?

Mme Druelle-Kron doit savoir que les syndicats salariés souffrent d’un défaut notoire de représentativité, étant donné la faible participation des salariés à chacune des élections de leurs instances  représentatives. Quant à celle des patrons, l’entrecroisement de leurs syndicats, ne serait-ce qu’entre les deux principaux, MEDEF et CGPME, laisse tout aussi perplexe sur leur représentativité.

Au-delà de cette faible représentativité, ces corps intermédiaires manquent généralement de transparence sur leurs ressources, comme vient de le démontrer le rapport d’une commission parlementaire.

En ce qui concerne les Chambres de Commerce et d’Industrie, les observateurs savent que les scrutins mobilisent une petite minorité de leurs adhérents, moins de 20% à Paris, sauf erreur, avec des pourcentages un peu plus représentatifs en province, des taux de participation qui mettent sérieusement en doute leur légitimité au plan national.

Dans l’état actuel des choses, et des règles du jeu mises en œuvre, les corps intermédiaires en question manquent donc de légitimité, et ne sauraient en tout état de cause se substituer au suffrage universel.

L’utilité des corps intermédiaires ?

Oui, la démocratie sociale est chose utile, mais à la condition que les corps intermédiaires respectent quelques règles du jeu sur leur représentativité et leur financement, mais seul le vote obligatoire serait de nature à accréditer leur véritable fonction sociale.

Quant à l’utilité que Mme Druelle-Kron semble reconnaître au Conseil Economique et Social, il est également permis d’en douter : pourquoi ne pas lui poser la question : est-ce que cette instance a formulé un projet de réforme crédible des retraites ? Un dossier qui a été une des causes du débat sur le dialogue social en France !

Le Conseil en question a-t-il proposé une réforme du millefeuille territorial ? L’a-t-on entendu sur les grands sujets de réforme de notre pays ? Lesquels ? Alors qu’en parallèle, en complémentaire, ou en concurrence, se sont multipliés experts, conseils, ou comités ad hoc !

Dans l’état actuel des choses et des règles du jeu existantes, l’idée d’une constitutionnalisation du dialogue social parait tout à fait paradoxale, pour ne pas dire déconcertante, mais elle caractérise incontestablement l’infirmité dont souffre le dialogue social entre patrons et salariés, son incapacité à produire du consensus social, en dehors de toute intervention de l’Etat.

Le film « La Taupe » de Tomas Alfredson : un thriller ?

 A la page 24 du journal Le Monde du 18 février 2012, un encart de pub d’un tiers de page pour le film « La Taupe », avec plein d’étoiles plein les yeux, et des commentaires dithyrambiques de huit médias cités, dont Le Monde  avec la mention « Eblouissant » 3 étoiles.

            Ma première remarque aurait trait à l’adjectif éblouissant, un peu surprenant pour évoquer un monde d’espions où tout est noir et glauque, et avec le symbole d’une taupe qui précisément ne voit rien, mais après tout pourquoi pas ?

L’histoire de l’espionnage est passionnante, celle de ces « héros » anonymes, combattants de l’ombre, prêts à mourir pour la cause qu’ils défendaient. Vous avouerez que ce n’est pas si fréquent !

Et avec la problématique du double-jeu, redoutable pour les acteurs de ce grand jeu des tromperies, des intoxications croisées, des opérations d’une désinformation qui ont souvent fait la force stratégique de la Grande Bretagne.

Ce film  nous emmène effectivement au cœur du sujet, ou tout au moins s’y efforce, car l’intrigue telle qu’elle est racontée, n’est pas convaincante.

Bravo à l’acteur qui incarne le chasseur de taupe, bravo aux images en ombres et lumières, avec un bémol donc pour l’intrigue qui est très difficile à suivre dans son déroulement, même quand on a l’habitude de tenter de s’orienter dans le labyrinthe des intrigues d’espionnage : on ne sait jamais qui est qui qui, et qui fait quoi ? Et encore moins ici !

Avant,  pendant, et après la dernière guerre, le M16, dit « Le cirque » a connu un période difficile avec la présence dans ses sphères dirigeantes de « taupes » au service de la puissance soviétique, issues de l’Université de Cambridge, devenues célèbres dans l’histoire de l’espionnage international.

Cela le film l’aide à le comprendre, mais  pour le reste, je ne suis pas sûr que si l’on demandait à des élèves de classe de « première », et même de « première » année de fac, de faire un résumé de l’intrigue de ce film, après l’avoir vu bien sûr, que ce résumé nous permette de mieux en suivre l’intrigue. Peut-être y verraient-ils un film d’espionnage du « premier » degré !

 Et enfin le regret que le film n’ait pas  bénéficié d’un court prologue historique sur les enjeux de la guerre froide.    

Jean Pierre Renaud 

Humeur Tique : Villepin, une nouvelle page d’anthologie de la modestie politique !

« Le premier tour pourrait être privé de pensée » de Villepin, Le Monde du 16 mars 2012, page 4 : en sa cruelle absence, bien sûr !

            Au choix, un premier prix de modestie politique !

Bienheureux les pauvres électeurs enfin privés du feu de sa constante et  incroyable mitraille verbale !

Humeur Tique: quartiers difficiles et solutions de grands élus de la Seine Saint Denis? Le vide presque parfait de Lao-Tseu?

Humeur Tique : quartiers difficiles et solutions de grands élus de Seine Saint Denis ? Le vide presque parfait de Lao Tseu ?

Article « Quelles politiques publiques pour les quartiers difficiles ? » France Inter Public Sénat, le Monde des 11 et 12 mars, page 18, par Matthieu Aron, Luc Bronner et Gilles Leclerc.

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Avec une forte envie de dire à tous ces élus, et peut-être aussi aux journalistes : vous ne vous en vous tirerez pas comme ça ! Toujours la faute à l’Etat !

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            Un entretien sans doute intéressant avec deux grands élus de la Seine Saint Denis, Mme Buffet, et M.Bartolone, mais un entretien qui laisse sur sa faim.

            Pourquoi ? Ce département compte sans doute le plus grand nombre de quartiers difficiles, mais il constitue aussi une collectivité qui dispose de gros moyens, à côté d’autres collectivités puissantes que sont les communes.

            La Seine Saint Denis compte un certain nombre de grands élus, en « poste » depuis des années, Le Roux, Bartolone, Guigou, Buffet, et plus récemment, Lagarde,  et dans le passé des gens comme Pandraud, Ralite ou Voynet.

            La plupart de ces grandes collectivités ne manquaient pas de matière grise avec leurs cabinets politiques, leurs directeurs généraux et directeurs, et au surplus, ils avaient la possibilité de solliciter la matière grise des grands partis politiques qu’ils représentaient, ou représentent encore.

A lire leurs propositions dans l’article en question, on en conclut que c’est à l’Etat de tout faire : la faute à l’Etat, le manque de policiers, le  manque de moyens au Pôle Emploi, le manque de logements sociaux, etc… pourquoi pas ?

Mais pourquoi ne pas leur poser la véritable question de fond :

Avez- vous jamais proposé à l’Etat, mais d’abord aux assemblées parlementaires un véritable projet, solide, un programme pluriannuel d’objectifs à atteindre, avec l’énumération des actions proposées, leurs coûts, et notamment la mise en place d’un réseau de remise à niveau social et économique polyvalent de ces quartiers ?

A ma connaissance, non !

M.Bronner aurait été fort bien placé pour poser ce type de questions, avec dans son bagage, son excellent livre, « La loi du ghetto »

Croyez-vous que l’Etat, mais l’Etat, c’est d’abord la gauche et la droite au pouvoir,  aurait pu toujours se défausser, comme c’est le cas, depuis au moins trente ans, hors le programme massif de rénovation  urbaine qui a été engagé et en partie réalisé, si les grands élus de la Seine Saint Denis avaient réellement pris le destin de leur département en mains et fait des propositions sérieuses ?

Difficile à croire, alors que le public initié à ce dossier a raison de penser qu’il souffre d’une grande vacuité de la pensée, de la réflexion, de l’action, et pour tout dire de la politique !

Le sentiment qu’en définitive il existe dans notre pays une véritable conspiration du silence, sinon une complicité entre médias et politiques, sur les responsabilités qui ont été, et sont encore, aujourd’hui, celles du politique !

Et donc, dans nos quartiers difficiles, le vide presque parfait du sage taoïste Lao Tseu !

Le premier député « nègre », d’après l’historien Noiriel et la pertinence historique

Le premier député « nègre », d’après l’historien Noiriel et la pertinence historique

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« L’humiliant apprentissage du premier député « nègre », Hégésippe Legitimus »

par Gérard Noiriel, historien, dans le journal Le Monde du 24 février 2012, Décryptages Débats, page 21

Ou les limites d’une démonstration historique ?

Une tribune intéressante sur la perception qu’avaient certains journaux d’un nouveau député « nègre », intéressante parce qu’elle cite à l’appui de sa démonstration des extraits de presse de l’année 1898, alors que l’histoire coloniale de la France souffre incontestablement d’une grande carence d’analyse de la presse, à la fois dans ses tirages, ses contenus, et dans ses effets sur l’opinion, ou de façon plus ambitieuse, sur la culture.

Comment proposer en effet une analyse de « L’idée coloniale », comme cela a  été le cas, ou d’une « Culture coloniale » supposée, comme cela a été aussi le cas, en se privant d’examiner un des vecteurs principaux de l’information, de la circulation des idées, et de la culture, c’est-à-dire les journaux ?

Une représentativité historique ?

L’historien cite 5 sources de journaux, mais cet éclairage aurait mérité d’être pondéré par le tirage de ces cinq journaux au cours de la même année 1898, les contenus relatifs d’information, ainsi que par une évaluation difficile des effets supposés.

Dans le livre « Supercherie coloniale », j’ai tenté d’analyser l’importance qu’avait pu avoir la presse comme vecteur de la propagande coloniale, et il me semble avoir démontré que dans l’état actuel des recherches historiques sur un tel sujet, il n’était pas possible d’en tirer une conclusion quelconque.

Au-delà des tirages et des contenus, se pose aussi, et en effet,  la question de l’effet des tirages et contenus analysés de la presse des différentes époques coloniales considérées.

Pour revenir à la démonstration proposée, il est possible de communiquer les chiffres des tirages des cinq journaux en question, pour l’année 1910, tirés de l’Histoire générale de la presse (1972), 26 000 pour le Journal des Débats, 37 000 pour Le Figaro, 50 000 pour La Presse, et 647 000 pour Le Matin, le seul journal qui soutenait la comparaison avec d’autres grands organes de presse de Paris ou de province.

En 1910, Le Journal tirait à 810 000 et le Petit Journal à 835 000, en précisant que le tirage des 75 journaux parisiens quotidiens était alors de 4 950 000, et que ceux de province faisaient jeu égal en tirage avec ceux de la capitale.

Je n’ai pas trouvé de trace chiffrée du Journal du Dimanche.

Peut-être l’auteur de cette tribune a-t-il les chiffres des tirages de l’année 1898 ?

Il apparait donc assez clairement que ce type d’information  historique pose le problème de sa représentativité, et au-delà celui de ses effets sur l’opinion.

Un héritage ?

Mais allons plus loin dans l’analyse, notamment à propos de la phrase :

« Les représentants du peuple français sont les héritiers d’une histoire conflictuelle, laquelle marque encore leur vision du monde. »

« Héritiers » ? Sûrement ? Par quel mystère de la foi ou de « l’inconscient collectif des Français »,  clé historique qui nous est proposée depuis des années par des historiens connus, une telle « vision du monde » a-t-elle pu nous être transmise ?

L’auteur a-t-il des preuves de caractère statistique ou scientifique que la mémoire collective de la France porte effectivement des signes de racisme, ou d’ancien « colonialisme » ?

Le cas de Madagascar

J’ai proposé à maintes reprises à différentes autorités, et jusqu’à présent sans succès, d’effectuer un sondage approfondi et sérieux sur la mémoire collective coloniale des Français, et je proposerais volontiers à l’EHSSS de passer à l’acte, mais je voudrais saisir l’occasion pour proposer une réflexion sur le même sujet à propos de Madagascar..

Si le lecteur a la curiosité de lire dans le Journal Officiel de la République Française des années 1894 et 1895,  les débats qui ont précédé ou entouré la funeste expédition de Madagascar, financée à crédit par les Caisses d’Epargne de France, pour 80 millions de francs or de l’époque, hors montant de son remboursement, évidemment plus élevé (avant 1914), et marquée par l’hécatombe de plus de six mille soldats, il pourra constater que les propos d’une partie des parlementaires, de droite ou de gauche, valaient largement les propos cités par l’auteur dans le cas examiné.

Quelques exemples :

Le 22 novembre 1894, à la Chambre des Députés, M. Denêcheau, député radical de l’Aisne  « Je place notre honneur trop haut pour admettre qu’un peuple sauvage, qu’une reine à demi-barbare, qu’un ministre dont nous ne pouvons même pas prononcer le nom, puissent y porter atteinte. » (Rires et applaudissements sur plusieurs bancs )

 Le 24 novembre 1894, au Sénat, M.Delbet, Gauche Démocratique de Seine et Marne : « On parle des Hovas sans les connaître, sur un ton de plaisanterie qui contraste avec la gravité des circonstances ; que nous veulent ces sauvages avec leur gouvernement grotesque et leurs noms de l’autre monde ? »

Le 23 novembre 1894, au Sénat, M. Deloncle, Gauche Démocratique des Basses Alpes : « Les noms hovas sont des noms kilométriques. » (Plutôt aimable, n’est-ce pas ?)

Les débats furent très animés, aussi bien à la Chambre des Députés qu’au Sénat, beaucoup plus qu’au cours des séances de nos assemblées qui, de nos jours, sont quasiment privées, du fait de la réforme de la Constitution, faite en 2008, du droit de refuser les aventures militaires.

En Lybie, les opérations ont miraculeusement bien tourné, mais que serait – il arrivé si l’intervention avait été un fiasco ?

Mais revenons au sujet !

Les plus chauds partisans de l’expédition de Madagascar furent deux députés de la Réunion, MM Pierre-Alype et Brunetet rappelons que l’intervention de la France à Madagascar, en 1885, fut un « fait accompli » colonial décidé, la première fois, par un  ministre de la Marine représentant du même département, M de Mahy, qui ne fut alors ministre que pendant quinze jours.

Une partie de la représentation nationale tenait donc un discours affligeant sur le peuple et la monarchie malgache, mais peut-on en conclure aujourd’hui que nous sommes les héritiers de cette « vision du monde », ainsi que le fait l’auteur de cette tribune ?

Voire ! Avec une démonstration historique plus rigoureuse et une évaluation des effets modernes d’une telle vision qui n’était pas nécessairement dominante, et qui, de toute façon, était  « datée » ?

Dans le cas de Madagascar, je crains fort que cette thèse manque singulièrement de pertinence, étant donné que la plupart des Français ignorent presque tout, sinon tout de l’histoire coloniale, de Madagascar ou d’ailleurs, et que beaucoup d’entre eux ignorent même où elle se situe sur notre globe terrestre.

Peut-être en est-il autrement pour l’histoire d’autres îles, ou pour d’autres anciennes colonies françaises, hors Algérie, qui est un cas historique, tout à fait particulier, mais cela reste donc à démontrer.

En conclusion, un doute « scientifique » à la fois sur la pertinence de la représentativité historique de l’exemple cité et sur une transmission, par héritage, dans la mémoire collective de la France.

L’exemple d’un discours « ministériel » dénué de culture générale ne suffirait heureusement pas à accréditer de telles assertions historiques.

Jean Pierre Renaud.

Humeur Tique: Honneur d’un journal et Honneur d’un journaliste? Quelle pesée médiatique?

  L’affaire DSK a fait les choux gras des médias et des citoyens de France et de Navarre, des pages et des pages, des heures et des heures !

Elle continue du reste à le faire à petit feu.

Et par comparaison, dans le Monde du 3 mars un petit encart anodin, presqu’anonyme, à la page15  « Décryptage Débats » :

« Correspondance

Une lettre du journaliste Claude Askolovitch

A la suite de la publication de l’article intitulé « La double vie au FMI » (Le Monde du 21 février) Claude Askolovitch nous envoie le courrier suivant :

« L’information selon laquelle je me serais rendu à Washington à l’été 2010 en compagnie de Ramzi Khiroun pour préparer le futur livre de campagne du futur candidat Dominique Strauss-Kahn, est fausse. Je n’ai jamais été à Washington à l’été 2010, j’étais en vacances, en Normandie, au Danemark et en Suède. Je ne me suis jamais rendu à Washington en compagnie de Ramzi Khiroun quand M.Strauss-Kahn dirigeait le FMI. Je n’ai jamais préparé « le livre de campagne du futur candidat Strauss-Kahn.

Je ne peux que regretter la publicité donnée à des faits inexacts. »

Vous le constaterez donc, un humble et modeste rectificatif pour une affaire très sensible d’informations fausses !

Humeur Tique: les informations du journal Le Monde sur la viande halal, information ou désinformation?

Humeur Tique : les informations du journal le Monde sur la viande halal, information ou désinformation ?

Un titre et un sous-titre inappropriés ! Qui décide du titre et des sous-titres ?

Le journal du 24 février 2012, page 6 Présidentielles 2012

            L’article est intitulé :

« Droit de suite Contrairement à ce qu’affirme Marine Le Pen, en Ile de France, 2,5% seulement de la viande consommée est halal, dont une petite partie est écoulée dans le circuit classique

« La viande distribuée en Ile de France est halal »

§

            Présentation étrange et calcul faux !

Beaucoup de Français se « foutent », sans doute, à tort ou à raison, de savoir s’ils achètent une viande halal ou non, mais le lecteur du Monde a peut-être le droit de comprendre un texte qui a l’ambition d’éclairer ce dossier, ce qui ne semble pas être le cas avec les informations de cet article.

Comment est-il possible d’écrire « …en Ile de France, 2,5% seulement de la viande consommée est halal », alors que plus loin, il est écrit :

 « Et à l’échelle nationale ? Sur l’ensemble du territoire français, en revanche, 59% des abattoirs effectuent des abattages rituels pour un volume de 32% des animaux, toutes espèces confondues, selon des chiffres du ministère de l’Agriculture »

Au minimum, les informations publiées ne sont ni claires ni cohérentes, et au moins en partie fausses : à supposer que la viande abattue dans ces 59% des abattoirs français, représentant 32% des animaux, toutes espèces confondues, soit pour partie (12 millions d’habitants sur 60 millions pour simplifier les calculs), soit le 5ème de cet abattage soit consommé en Ile de France, le pourcentage affiché de 2,5% n’est pas crédible.

Et quid de la balance import-export de la viande halal ou non, en France ou en Ile de France ?

Donc, copie à revoir, comme diraient les chers professeurs !

Cru socialisme 2012 et sculptures lumineuses! Et aussi nouveau cru UMP!

Cru socialisme 2012 et sculptures lumineuses !

De Maison « Rouge » en Bastille !

Et aussi nouveau cru UMP !

       Dans les expositions d’art moderne lumineux, à Beaubourg, et aujourd’hui à la Maison Rouge, boulevard de la Bastille, leurs organisateurs ne manquent pas de vous présenter les œuvres les plus modernes ou les plus novatrices parmi les sculptures lumineuses.

            Et l’article du Monde (19,20/02/12-page 19) intitulé « Les « Néons » illuminent la Maison rouge » est tout à fait dans l’actualité de la présentation du nouveau cru socialisme 2012.

            Des structures lumineuses en mouvement, qui jouent avec toutes les formes et couleurs, des ombres et des lumières, de la nuit et du jour, afin de surprendre et de charmer le spectateur.

            Jamais une figure stable, bien définie ! Plutôt une succession d’images !

            « L’inquiétude n’a cependant pas nécessairement besoin de se confesser en toutes lettres. Elle se donne à voir quand Monica Bonvicini joue de l’éblouissement et Laurent Grasso de l’éclipse. L’une aveugle le visiteur, l’autre lui dérobe la lumière qu’il attendait…

            Décidément, le néon n’est pas innocent. Ceux qui s’en servent ne lui demandent pas de charmer les regards mais de troubler les esprits. »

            N’en est-il pas de même, au jour d’aujourd’hui, du cru du socialisme 2012 ?

Avec des éclairages successifs sur le nucléaire, la retraite à 60 ans, la laïcité, le dernier traité de l’euro, avec des éblouissements et des éclipses, sans que l’on sache bien qui allume et qui éteint tel ou tel élément de la sculpture lumineuse, et celle-là même en totalité.

Et l’UMP de concourir pour le prix des sculptures lumineuses avec ses projets flottants de référendums sur le chômage ou l’immigration !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : VEOLIA et Borloo, putsch, embuscade ou cabale franc-maçonne des buveurs d’eau ?

       De gros titres en noir en première page des journaux !

Les Echos du 20 février 2012 : « Veolia : le PDG menacé, Borloo en embuscade »

Le Monde du 21 février 2012 : « Le putsch qui doit porter M.Borloo à la tête de Veolia »

Ou pourquoi pas ? et plutôt ? une cabale franc-maçonne des buveurs d’eau de Bourbonne les Bains ?

Pour les non-initiés, Veolia a repris les activités de l’ancienne Générale des Eaux.

Et pour la suite, attendons les caricatures de Plantu !

Madagascar ou les Maldives, le journal Le Monde des Pauvres ou le journal Le Monde des Riches… la démocratie de la jet-set?

Madagascar ou les Maldives, le journal Le Monde des Pauvres ou le journal Le Monde des Riches, ou encore, et dans l’Océan Indien démocratie de la jet-set contre démocratie de la misère?

Le Monde du 15 février 2012, dans l’article intitulé :

« Les Maldives, paradis perdu de la démocratie »

            En tant que tel, un article intéressant, mais qui laisse rêveur, pour ne pas dire affligé par les orientations d’un grand journal comme Le Monde !

            Cela fait trois ans, que le « Président de la Haute Autorité de la Transition », toujours transitoire, de Madagascar a pris le pouvoir, grâce à un coup d’Etat, et jamais, la grande île, d’une autre taille internationale, encore largement francophone, n’a bénéficié, sauf erreur de ma part, d’un tel succès d’écriture dans Le Monde !

            Cela fait plus de trois ans que Madagascar  patauge dans un vrai purgatoire de démocratie ! Alors, deux poids et deux mesures pour éclairer les lecteurs sur les démocraties comparées de l’Océan Indien ?

            Un « paradis perdu » pour Le Monde ?

Jean Pierre Renaud