Humeur Tique : Un secret de l’instruction bidon ! On prend les Français pour des cons !

   La semaine dernière, à la télévision,  on entendait, sauf erreur, le Président du Syndicat de la Magistrature, déplorer la violation du secret de l’instruction

            Pourquoi donc ne pas l’inviter à déposer une plainte sur un tel sujet, celui de la France des hypocrites ? Au lieu de se plaindre !

            Dans le journal Le Monde du 2 mai 2012, page 11, deux petites chroniques en bas de page :

La première intitulée « Karachi : MM Balladur et Bazire accusés par le trésorier de la campagne » … M.Galy-Dejean a fait cette déclaration dans le cadre d’une confrontation avec M.Bazire devant les juges chargés de l’affaire Karachi, Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke, selon des procès- verbaux que l’AFP a consultés. »

La deuxième intitulée : « Dominique Strauss-Kahn nie que les soirées libertines aient été organisées pour lui… C’est ce qu’il a déclaré devant les juges lillois, le 26 mars, selon le procès-verbal de son audition révélé par le Figaro du lundi 30 avril. »

Chers petits Français, ils violent tous le secret de l’instruction, lorsqu’ils y trouvent un intérêt juridique, politique, médiatique, ou tactique, mais en même temps, ils sont les premiers à dénoncer, si possible, la violation du même secret de l’instruction !

Mettons donc fin à l’hypocrisie du secret de l’instruction, et faisons faire un petit pas en avant à la France adulte !

Humeur Tique: Présidentielles 2012 -Une manipulation médiatique du journal Le Monde

Humeur Tique : Présidentielles 2012

Une manipulation médiatique du journal Le Monde des 22, 23 avril 2012 ?

Rêve Eveillé Psy ou Réalité ?

Premier mouvement :

En première page du journal, un titre à droite « Traversée d’un pays en campagne » avec une photo (un cinquième de page) intitulée « Visite de François Hollande à La Réunion, le 1er avril », une photo où l’on voit une réunionnaise tendant le bras et la main au candidat de passage, en voiture, qui la salue lui-même de la main.

Deuxième mouvement :

Dans la rubrique nouvelle et appréciée de « L’Oeil du Monde », deux pages, les 16 et 17, de photos sur la campagne, 3/4 de page sur la 16 et 4/4 de page sur la 17.

Sur la 17, à nouveau, mais en plus grand, presqu’une moitié de page, la photo de la première page, c’est-à-dire celle de la dame de La Réunion.

Belle piqure de rappel pour le lecteur !

Et pour ceux qui n’ont jamais lu le livre ancien de Vance Packard (1957) dont le titre est « La persuasion clandestine », il pourrait s’agir ici d’un très beau cas de « persuasion clandestine » qui mériterait d’être analysé dans les grandes écoles de com.

Et qui plus est, ces belles photos ont été publiées, après la clôture de la période de propagande électorale autorisée.

Certains diront, affabulation, déformation, mauvaise foi !

D’autres diront, difficile de croire à de la candeur de la part d’un journal vacciné à la politique ?

Terra Nova et ses propositions pour les quartiers sensibles

Terra Nova et ses propositions pour les quartiers sensibles

Le Monde du 13 avril 2012

« Terra Nova propose d’importer le « community organizing » à l’américaine dans les banlieues françaises

Le think tank proche du PS suggère de s’appuyer sur les initiatives des habitants »

            Tout à fait d’accord sur le constat, c’est-à-dire un constat de demi-échec de la politique publique à destination des quartiers populaires, et sur l’objectif d’une politique plus efficace consistant à mettre les habitants au centre des processus de décision.

            Mais a-t-on besoin de faire appel à l’expérience américaine pour ce faire, dont l’histoire n’a rien à voir avec celle de la France, et alors que notre pays dispose déjà d’outils juridiques, les conseils de quartiers créés par une loi du   27 février 2002 ?

Les conseils municipaux ont d’ores et déjà le pouvoir de créer des conseils de quartier, obligatoire dans les communes de plus de 80 000 habitants, et facultatifs, en dessous de cette limite une loi socialiste,

A Paris, il en existe déjà 122, mais il est vrai qu’ils servent le plus souvent d’alibis démocratiques, mais une base juridique existe qu’il faut sensiblement améliorer.

La question politique et juridique posée est en effet celle de la définition des pouvoirs donnés parallèlement aux conseils municipaux et aux conseils de quartier, une définition tout à fait insuffisante.

Dans l’état actuel du droit, un conseil de quartier n’a quasiment aucun pouvoir, et il faut donc que la loi soit complétée, et améliorée,  afin de donner à ces conseils à la fois une représentativité politique réelle et de vrais pouvoirs, avec un budget dédié et la délégation de la gestion des équipements du quartier, sur le modèle « aussi amélioré » des conseils d’arrondissement existant dans les villes de Paris, de Lyon et de Marseille.

Mais pour conclure, le think tank Terra Nova, « proche du parti socialiste », s’illustre, une fois encore, en préconisant de copier le modèle américain.

Hier, il s’agissait de généraliser en France les primaires électorales.

Aujourd’hui, il s’agirait d’importer le « community organizing » à l’américaine dans nos banlieues.

A croire que la France manque d’outils juridiques et politiques et certains de se demander si Terra Nova ne devrait pas opter pour un autre nom, celui de New Earth US !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Hollande à l’Elysée? Les carottes sont déjà cuites?

Humeur Tique : Présidentielles 2012, Hollande à l’Elysée ?

Les jeux sont déjà faits, les carottes déjà cuites : pour qui ?

             La vie politique de la France suit décidément un cours curieux, si l’on en croit les journaux !

            En février 2011, Libération faisait campagne pour DSK, nouvel « enfant Jésus » de la politique, et déjà élu !

            Dans Le Monde des 15 et 16 avril, un gros titre en première page :

            « Autour de François Hollande, le bal des prétendants aux ministères est ouvert 

            Tout en restant prudent, le candidat imagine un gouvernement avec quinze grands pôles »

            Et dans les pages 2 et 3, les « amis » se partagent déjà ministères et directions d’administration centrale !

            Depuis le début de l’année 2011, les présidentielles alimentent la com à gogo, et les primaires socialistes en ont rajouté une grosse couche. Depuis, le festival continue.

            Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, les Guignols de Canal Plus font aujourd’hui un tabac avec un DSK sortant chaque fois de sa douche, mais ces jours derniers, les mêmes Guignols ont mis en scène, avec un réel succès, chant et danse comiques de nos candidats : enfin le vrai sérieux de la politique !

            Et pour être sérieux, vous êtes- vous déjà demandé, vous citoyen d’un pays endetté à 1 700 milliards d’euros, hors dette Sécu, combien va coûter cette folle débauche de com qui a débuté l’an dernier, tous frais compris, tous professionnels de com compris ? Un demi-milliard d’euros ?

Humeur Tique: Ecologie et présidentielles 2012 du journal Le Monde des 8 et 9 avril 2012

Cherchez l’erreur ! Infographie ? Ecologie ? Déontologie ?

            Tout d’abord, un grand bravo pour cette initiative de presse dont le but était d’éclairer les lecteurs citoyens sur les positions qu’ont les candidats sur les problèmes de l’écologie, un des enjeux négligé d’une campagne de surdose de com.

            Seul bémol, les rectifications de contenu que Le Monde a opéré d’un jour sur l’autre !

Dans le journal des 8 et 9 avril, le journal de référence annonçait en première page « Environnement : les candidats au banc d’essai

Dix questions pour tester quels « amis de la nature » sont les candidats. Eva Joly ne sort pas la mieux placée. »

 Il publiait en page 2 (2/3 de page), le début de l’article et une interview Hulot, et en page 3 (pleine page), un beau tableau et ses commentaires politiques :

« Pétrole, nucléaire, OGM… les candidats face au défi écologique

« Le Monde » a demandé aux prétendants à l’Elysée de se positionner sur des dossiers précis dans une campagne où l’environnement semble oublié »,

et publie donc un grand et beau tableau, avec trois couleurs (verte, rouge et noire) et signes pour oui, non, ne se prononce pas, récapitulatif des dix questions posées à huit candidats, et non pas dix comme c’est effectivement le cas.

            Les dix questions :  référendum sur le nucléaire, suppression des subventions aux énergies fossiles, abrogation de la loi qui interdit la fracturation hydraulique pour l’exploitation du gaz de schiste, maintien de la taxe carbone européenne sur les compagnies aériennes non européennes utilisant nos aéroports, instauration d’un  péage urbain dans les villes de plus de 300 000 habitants, rendre la trame verte obligatoire dans tout projet d’infrastructure, êtes- vous favorable à la poursuite des travaux de l’aéroport de Notre Dame des Landes, maintien de l’interdiction de la culture d’OGM ? Rendre obligatoire la réduction de 50% de l’usage des pesticides d’ici 2018, réduction de la taille des élevages en Bretagne afin de lutter contre la prolifération des algues vertes.

            Pour titre du commentaire : « Le radicalisme de Mélenchon, les paradoxes de Hollande et Sarkozy »

            Seul petit problème, d’infographie seulement ? Le lendemain, c’est-à-dire le 10 avril, Le Monde faisait paraitre en page 4, un nouveau tableau tout en noir, en indiquant :

            « L’infographie parue dans l’édition du 7 avril (daté 8-9) comportait des erreurs. Nous publions ci-dessous le tableau corrigé. »

            14 réponses sur 80 étaient erronées, concernant les pesticides et les algues vertes.

            Cinq belles plumes du journal avaient cosigné les articles.

            Sans annonce en première page de ce rectificatif !

            Sans aucune excuse et sans justification !

            Et pour tout dire, un symbole de plus d’une « campagne où l’environnement semble être oublié » !

            Incontestablement une occasion manquée pour le caricaturiste Plantu qui aurait pu épingler la nouvelle rédaction du Monde, c’est-à-dire son «infographie » !

Humeur Tique: La laïcité relativiste de l’archevêque de Paris?

L’interview  du journal Le Monde des 8 et 9 avril 2012, sous le titre :

« La République veut-elle intégrer des croyants ? »

            Curieuse interrogation, très curieuse interrogation !

La question appropriée à notre République ne devrait-elle pas plutôt être la suivante :

« La République veut-elle intégrer des citoyens ? »

Et une autre interrogation quant à cette forme d’ingérence, nouvelle, dans la vie politique du pays, peu conforme à la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905.

Sur le constat d’une campagne franco-française et clientéliste, tout à fait d’accord, mais les propos tenus sur la laïcité et la place des religions recèlent à la fois une bonne dose d’angélisme et une grande ambigüité.

On ne va tout de même pas introduire, ou réintroduire, l’instruction religieuse dans nos écoles publiques, et donc rallumer des guerres de religion qui ont fait tant de mal à la France.

Les romans historiques et populaires de Jean D’Aillon donnent un aperçu tout à fait « concret » des guerres de religion, entre catholiques et protestants, qui ont ravagé la France, notamment au seizième et dix-septième siècles, une utile piqure de rappel national !

Et cela dans un monde où chaque jour, ou presque, des chrétiens sont martyrisés ? Pour ne pas évoquer les autres guerres de religion de la planète !

Nombreux sont encore, et à juste titre, les citoyens de notre pays qui voient dans la laïcité de la République un véritable rempart contre toutes les manipulations religieuses, idéologiques, ou politiques, et ils ont raison !

Avec Hollande, Le Monde à Mayotte et à La Réunion: punching-ball et toc!

Des Présidentielles 2012 en toc !

Avec Hollande, le journal Le Monde à Mayotte et à La Réunion, les 31 mars et 1er avril

Le journal du 3 avril, page 4

« Présidentielles 2012 

M.Hollande se voit en puncher de M.Sarkozy : « Maintenant, on va le taper. »

Que de médiocrité et de petitesse dans cette campagne au cours de laquelle la plupart des candidats et des médias marchent du même pas !


            Le grand silence ! Comment allons-nous payer nos dettes, et ne pas les laisser à nos enfants et à nos petits-enfants, tout en continuant quand même à avancer ? 

Français, il va falloir vous serrer la ceinture, mais en répartissant équitablement les efforts.

Et dans le décor exotique des îles de l’Océan Indien, de Mayotte et de la Réunion, notre grand journal de référence, expédie un compte rendu de voyage qui rapetisse une fois de plus les enjeux de cette campagne présidentielle.

On attendait Hollande sur la ou les solutions qu’il propose pour la problématique de l’outre-mer français, une problématique dont la solution ne sera pas uniquement celle, habituelle, de plus de subventions ou de niches fiscales, mais celle d’un développement économique autonome assumé, dans un cadre régional qui n’est pas celui de la métropole.

Bilan ou pas ? Quelle importance ? Si la gauche et la droite, et dans l’outre-mer aussi, continuent à pratiquer la politique de l’autruche ?

Et la boxe dans tout ça ? Est-ce bien sérieux ?

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : les belles pages de « Le magazine du Monde » ! Le détournement d’une belle « marque » de presse ?

  Le lecteur en a- t-il pour son argent ? Ou contribue-t-il indirectement au sauvetage du vieux journal de presse quotidienne d’opinion qu’est Le Monde ?

            Le lecteur du quotidien publié le vendredi, avec ses pages spéciales, et son luxueux magazine, du type papier glacé, peut effectivement se poser la question.

            Exemple le magazine du 17 mars 2012 : 146 pages au total, dont plus de 90 consacrées à la pub ou à la mode !

            Nouveau journal de la mode et des voyages ?

            Une forme avérée de détournement d’une « marque de presse » ancienne et convoitée ?

Humeur Tique : Français, réveillez-vous ! Le trou sans fond de la « Sécu » !

    Le Monde du 23 mars a publié un article fort intéressant intitulé (page 15) :

«  Le trou de la « Sécu, urgence oubliée de la campagne »

            Cet article énumère l’ensemble des facteurs analysés par un haut fonctionnaire de la Cour des Comptes, d’après lequel, notamment en raison du vieillissement de la population, et si rien n’est fait, le déficit de la Sécurité Sociale, atteindra 19 milliards en 2020, au lieu de 9,5 milliards en 2011.

            Il faut rappeler que les déficits cumulés du passé nourrissent déjà une dette couverte par emprunt, de l’ordre de 80 milliards.

            Il est évident que cela ne peut plus continuer comme ça !

            En plus du déficit du budget de l’Etat et de nos comptes extérieurs ?

            Il est donc urgent de faire une chasse civique impitoyable aux abus de toute nature qui alourdissent encore, non seulement notre facture, mais plus grave encore, celle de nos enfants et petits-enfants !

Choix diplomatiques en cas d’alternance? Une diplomatie française d’Epictète ou non?

« Les choix diplomatiques d’un Président »

De Pascal Boniface dans La Croix du 22 février 2012, page 27 « Autrement dit »

« Que signifie l’alternance pour la politique étrangère française ? Inventons une autre diplomatie pour faire face à un monde changeant »

Le Monde du 1er mars 2012 Décryptages Débats, page 20

&

Une diplomatie française d’Epictète ou non ?

Une sagesse de 2000 ans, toujours d’actualité !

            Deux textes intéressants, publiés par deux journaux, La Croix et Le Monde, mais des textes qui suscitent beaucoup de questions de la part d’un lecteur qui attache beaucoup d’importance à la politique étrangère de la France.

            Curieusement, et tout d’abord, la nette impression,

– que le contenu du premier article personnalise, je serais tenté de dire à outrance, le débat engagé sur ce thème important, une sorte de jugement politique du Président sortant, alors que le débat ouvert dépasse largement la question des personnes.

–    et que celui du deuxième situe effectivement sa réflexion dans le champ de l’alternance politique, pourquoi pas ? mais les enjeux de ce débat  paraissent dépasser largement les deux champs de réflexion ainsi fixés.

            M.Boniface propose de distinguer plusieurs problèmes. « Le premier consiste à différencier les évolutions sur lesquelles il n’y a pas de prise de celles sur lesquelles un choix peut et doit être fait »

            L’auteur parait avoir oublié d’énoncer les autres problèmes, alors que l’allusion à la célèbre phrase d’Epictète : « ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous » aurait été effectivement un bon chemin pour poser la problématique de la politique étrangère de la France.

Il ne lui apparait pas qu’une véritable  divergence de fond ait véritablement séparé la ligne qu’il qualifie l’une de « gaullo-mitterandisme », de l’autre, « mettant l’accent sur la centralité du rôle de l’Otan ».

M.Laïdi parait proposer une démarche plus réaliste, fidèle à la pensée d’Epictète, en distinguant plusieurs cercles de notre action diplomatique, l’Europe, l’Atlantique, et la Méditerranée, mais quid des autres cercles ?

A mes yeux, le sage principe d’Epictète n’a jamais véritablement inspiré notre politique étrangère, ce qui s’exprimerait clairement dans la formule « une politique étrangère adaptée à nos moyens, c’est-à-dire à ceux d’une puissance moyenne. »

Et là, devrait être la rupture, sans se payer de mots, et sans faire croire que de nos jours la France exerce une souveraineté sans limite, alors que qu’elle la partage de plus en plus, en Europe d’abord, et dans le monde.

Cessons enfin de faire l’autruche ! Nous ne sommes plus au 17°,18°, 19°  siècles, et même, au début du 20° siècle ! Richelieu, Louis XIV, Napoléon, la 3ème République dans ses débuts, tout cela c’est le passé.

Choisissons des objectifs qui soient à notre portée, en Europe ou en Méditerranée, dans l’Atlantique, et dans le vaste monde, soit des actions propres lorsque nous en avons les moyens, et elles ne seront pas nombreuses, soit des actions communes quand nous ne les avons pas, et c’est la règle générale.

Pour le reste, contentons- nous de mener des actions indirectes, servies soit  1) par le fait que nous avons encore un rôle d’intermédiaire expérimenté, de « go between » selon l’expression anglaise, car notre puissance ne gêne plus beaucoup de monde,  2) ou encore, par un prestige culturel, peut-être, miraculeusement préservé.

En politique étrangère, il ne peut y avoir véritablement de rupture, sauf en cas de crise, mais ce qui manque à notre pays c’est une rupture dans nos ambitions et nos anciens rêves de grandeur.

Jean Pierre Renaud