En mémoire des harkis : le choix de l’honneur et non du fric !

Lors de l’indépendance de l’Algérie, la France n’a pas fait son devoir à l’égard des Algériens et Algériennes qui avaient choisi la France, notamment les harkis et moghaznis : elle les a laissés tomber et beaucoup d’entre eux ont été torturés, tués, persécutés, et proscrits par  le pouvoir algérien, c’est-à-dire le FLN !

            Le dossier ressort en permanence, et le Figaro titrait encore le 20 août dernier (page 9) :

« Des pistes pour mieux reconnaître le sort des harkis »

          « Un rapport préconise de créer un « fonds de réparation » doté de 40 millions d’euros. « Inacceptable » pour les associations. »

         L’honneur de notre pays aurait été de rapatrier les hommes et les femmes qui ont choisi notre camp, ou d’obliger l’Algérie nouvelle à respecter les Accords d’Evian, ce qui n’a pas été fait.

           Aujourd’hui, l’honneur conduirait à mettre en demeure le gouvernement algérien de respecter le droit de ses enfants et petits-enfants à pouvoir revenir dans leur famille et région d’origine.

         Le gouvernement algérien s’honorerait à respecter un tel droit, plutôt que de ressasser des haines longtemps recuites.

          N’est-il tout de même pas curieux que peu après l’indépendance de leurs pays des militants du FLN soient venus ou revenus en France, comme si de rien n’était, que lors de la deuxième guerre civile des années « noires » 90, laquelle a duré plus longtemps que la première, notre pays a accueilli massivement des réfugiés d’Algérie, que beaucoup d’Algériens et d’ Algériennes ont continué à venir légalement ou illégalement dans notre pays tout au long des années 2000, et cerise sur le gâteau que des milliers d’hommes d’origine algérienne tentent d’obtenir notre nationalité en épousant une Française…

       L’Algérie, chez elle ou chez nous, accuse la France de tous les maux du « colonialisme », mais en même temps l’Algérie accourt jour après jour chez nous…

      Pour conclure, un seul conseil pour notre pays : financer l’édition de dizaines de milliers de livres d’Alice Zeniter, « L’art de perdre », en arabe, en amazigh, et français, tout en demandant officiellement au gouvernement algérien de le distribuer dans les bibliothèques de ses écoles.

        Ne conviendrait-il pas aussi de redonner à cette nouvelle nation algérienne le goût des œuvres d’un de ses enfants, Albert Camus ?

          Jean Pierre Renaud       

Post Scriptum mémoriel : il est vrai qu’on a du souci à se faire après les propos de l’actuel Président et ancien candidat à Alger sur les crimes contre l’humanité de la colonisation.

Crise migratoire et vérité statistique ? « La France a accueilli plus de réfugiés que l’Italie » Didier Leschi

Crise migratoire et vérité statistique ?

« La  France a protégé plus de réfugiés que l’Italie »

Didier Leschi, directeur de l’Ofii, le Figaro du 15 juin 2018, page 18

A lire attentivement cette interview, le lecteur  peut avoir l’impression de lire une recette de salade russe ou niçoise, car il  est impossible de distinguer entre les différents flux d’immigration « officielle » que la France a       accueillis au cours des dernières années, d’autant plus que chacun sait que les demandes d’asile refusées correspondent pour l’essentiel à des flux d’immigrés restés chez nous sans papiers.

            Le chiffre de 267 000 titres de séjour attribués en 2017 est considérable, sans que l’on sache à quoi il correspond, migrants ou réfugiés, regroupement familial ou non, mariages mixtes ou non, etc…

            Ce que l’on peut retenir c’est l’importance de ces chiffres, alors que les processus d’intégration sont en panne, que les flux clandestins continuent, et surtout qu’une partie non négligeable des nouveaux immigrés viennent de pays de l’Afrique du nord ou de l’ouest :

            « Sur les 124 000 personnes disposant du droit d’asile, il y a une forte poussée venant de la Guinée, de la Côte d’Ivoire (+68%), d’Algérie (+26%) et du Mali (+35%). Les syriens n’arrivent qu’en quinzième position…)

Est-ce bien sérieux ? Ces pays sont-ils en guerre ? Dans le cas du Mali, nous y envoyons nos soldats pour défendre ses frontières en même temps que les nôtres, c’est vrai, mais cet Etat indépendant nous envoie ses enfants ?

            Dire que nos médias et tout un ensemble de groupes de pression humanitaires de bonne ou de mauvaise foi tentent en permanence de nous entrainer dans une spirale de mauvaise conscience grâce à une confusion voulue entre réfugiés et migrants !

            L’interview n’évoque pas le dossier très sensible des mineurs étrangers, alors que la connerie d’une loi Sarkozy a créé une obligation d’accueillir et de protéger les mineurs étrangers, un réel « appel d’air » pour ce type d’immigration, même si Monsieur Leschi « n’aime pas beaucoup l’expression « appel  d’air ».

            A lire ce type de document, on ne peut manquer de regretter ce flou statistique et conceptuel entretenu par un des responsables du contrôle avancé et sensible des flux d’immigration que la France accueille ou non en toute connaissance de cause.

     Jean Pierre Renaud

La suppression de la taxe d’habitation: sans réforme d’ensemble des finances locales, une décision démagogique!

  Les lecteurs savent déjà ce que je pense de cette mauvaise décision, avec toutes les réserves qu’elle soulève quant à la liberté des collectivités locales, son calendrier de mise en œuvre, le risque qu’elle fait peser sur l’équilibre des finances locales, compte tenu du fait que c’est l’État qui va décider d’ouvrir ou de fermer le robinet de la « compensation », en cas de coup de Trafalgar sur les marchés financiers et donc sur la dette publique, alors qu’elle représente pas loin de 100% du PIB.

            A voir les mises au point successives du gouvernement, le flottement politique et technique qu’elle suscite au fur et à mesure de son échéance, on voit bien qu’il s’agit d’une mesure mal étudiée.

            Que penser alors d’un propos tenu par le maire actuel de Nice, ancien ministre ?

            « Comment un maire peut-il dire à ses administrés : « Surtout, je veux que vous continuiez à payer la taxe d’habitation » ?

             Ces élus de droite qui défendent la politique territoriale de Macron » Le Figaro du 29 juin 2018, page 8.

            Un seul commentaire : la France a effectivement du souci à se faire, un de plus, à voir la pertinence d’un tel jugement !

            Il a beau avoir été un champion du monde de moto !

             Jean Pierre Renaud

« Le Quai Branly exhume ses peintures des colonies » – Vous avez dit « Obscène » ? – Le Figaro du 8 février 2018

« Le Quai Branly exhume ses peintures des colonies »

 Le Figaro du 8 février 2018, page 28

De quoi s’agit-il ? De critique artistique ou d’histoire postcoloniale biaisée

Eric Bietry-Rivierre

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Regard avec un air du temps toxique

Fausses fenêtres de l’art sur l’art

Vous avez dit « Obscène » ?

            Une présentation intéressante de cette exposition, mais entrelacée d’expressions et d’appréciations tout à fait caractéristiques de l’état actuel d’une certaine méconnaissance, sinon d’ignorance des mondes coloniaux, pour ne pas dire de l’histoire coloniale elle-même.

            Exemples :

            « Non loin, dans la Femme malgache à sa toilette, d’André Liotard, une  Noire essuie une Blanche au sortir d’un bain, prétexte à un saphisme racoleur et au rappel du pouvoir. »

Vraiment ? Une critique d’art pertinente ?

            Autres tableaux exposés …

         « Sans tabou »

            On jugera bien sûr obscène ce paternalisme de grand-papa. Autres temps, autres mœurs. »…

            « Obscène » ?  Est-ce que le mot a un sens ?

         « Par-delà quelques noms célèbres, Pierre Loti, Gauguin, son frère ennemi Emile Bernard en exil volontaire en Egypte renouvelant son inspiration en Polynésie ou André Maire et ses jungles oniriques semées de ruines fantastiques, ce sont  ces travaux de propagande qui frappent. Ils surprennent d’autant plus que leurs notices rappellent combien ils furent populaires…

          Cette redécouverte, nécessaire pour un juste rappel de l’histoire, s’avère passionnante  au niveau plastique… »

         A lire ces expressions, il est évident que l’auteur ne connait pas grand-chose dans cette histoire, y compris, et c’est plus grave, dans l’histoire des artistes de toute catégorie qui ont illustré, et souvent brillamment, les mondes coloniaux.

      « Cette redécouverte, nécessaire pour un juste rappel de l’histoire… » : est- ce bien le cas ?

       « Toutefois, ce sont les travaux plus explicites, ceux par exemple d’André Sureda, qui a été l’équivalent pour l’Algérie de ce que Majorelle fut pour le Maroc qui retiennent l’attention. Voilà une esthétique toute en lignes schématiques et aplats de couleurs franches qui accroche tant elle est simple. Elle a fait fortune dans les affiches ou la publicité type « Y’a bon Banania » (malheureusement non montrées). L’industrie touristique y a encore recours. De telles images, presque vieilles d’un siècle, réussissent encore à nous berner, au moins un moment, en préparant nos vacances.

         Face à cette efficacité, la commissaire Sarah Ligner ne cesse de prévenir que « présenter des œuvres sur une cimaise ne revient pas à approuver le propos qui le sous-tend », « Il faut regarder ces toiles sans nostalgie mais sans tabou non plus. », complète de son côté Stéphane Martin, président du Quai Branly. Nous goûtons les pays de cocagne d’un Brueghel, les paradis idylliques des classiques, les Mauresques de Delacroix. Et pourtant, nous savons qu’ils sont faux. Pourquoi ne pas considérer pareillement ces œuvres ? Juste s’en délecter en toute connaissance de cause, c’est-à-dire sans frilosité. »

        A lire ce type de jugement, il est difficile de s’y retrouver entre tabou ou pas, frilosité ou pas, compétence ou ignorance …

          En tout état de cause, sommes-nous encore dans la critique d’art ?

               Jean Pierre Renaud 

« Une Union Confédérale France Allemagne » de 2011 à 2018 !

Une Union Confédérale France Allemagne

Le 28 novembre 2011, sur ce blog, je préconisais d’aller vers une Union Confédérale franco-allemande avec un rappel ci-après

Jacques Julliard, dans une longue chronique « Populisme, Europe et démocratie » (Figaro du 4/06/18), intitule son dernier paragraphe : « Une Europe à deux ? »

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L’article du 28 novembre 2011

La France et l’Allemagne : pourquoi ne pas aller plus loin dans la coordination, c’est-à-dire une union confédérale ?

« En écho de l’interview de M.Schaüble, ministre allemand des finances (Le Monde des 13 et 14/11/2011) : « les crises sont une chance », « On constate qu’une politique monétaire commune et le Pacte de stabilité et de croissance ne suffisent pas », favorable à une « vraie révolution » en Europe, c’est-à-dire une union renforcée.

            Je suis né dans une région de l’est de la France qui a connu trois invasions allemandes, pendant la guerre de 1870, la première guerre mondiale, et la deuxième guerre mondiale.

            Je suis né dans une famille dont le grand-père a connu la guerre de 1870, dont le père a effectué six années de service militaire entre 1913-1919, et a été blessé à plusieurs reprises, avec un premier frère revenu mutilé par la guerre, un deuxième revenu avec un handicap de respiration par inhalation de  gaz toxique, et un troisième, le dernier, tué, à la veille de ses vingt ans.

            Frères et sœurs, nous avons subi l’occupation allemande, l’exode et la peur, assisté à des rafles, souffert de la faim, vu défiler chaque jour, en chantant, les soldats bottés de la garnison allemande…

            Avant et après le débarquement, les plus âgés ont suivi, grâce à l’écoute clandestine de la radio suisse, radio Sottens,  le déroulement de la guerre sur tous les continents.

          Et compris, après la guerre, certaines des actions de résistance auxquelles se sont associés quelques membres de notre famille.

        Et en dépit de toutes ces morts, souffrances, et blessures, je ne crois pas avoir entendu des paroles de haine contre les Allemands, ou comme à la mode du jour, une demande ardente d’actes de repentance (est-ce que, par hasard, ce mot vous dirait quelque chose ?).

        Depuis plusieurs années, et en ce qui me concerne, je pense qu’il faut aller beaucoup plus loin dans l’action commune de nos deux pays, au-delà des conseils périodiques franco-allemands.

         Dans chacun de nos deux conseils des ministres, il faut créer un embryon de pouvoir confédéral, y nommer un ministre naturellement bilingue, ministre à part entière, qui serait chargé de faire avancer des propositions de politique confédérale, au quotidien, comme au moyen et au long terme. »

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         Dans sa chronique du 4 juin dernier, Jacques Julliard propose d’adopter le même chemin d’union en intitulant ses dernières réflexions « Une Europe à deux ? »

       Il est vrai qu’à voir la pusillanimité dont font preuve nos dirigeants politiques depuis trente ou quarante ans, dans l’incapacité d’amarrer notre civilisation à des institutions qui tiennent la route, et avant qu’il ne soit trop tard, il faut reprendre l’initiative, comme avaient su le faire le Chancelier Adenauer et le Général de Gaulle, alors que les cendres du deuxième conflit mondial étaient encore chaudes, pour ne pas dire très chaudes.

          Jean Pierre Renaud

Où va la France de Macron ?

  A suivre les coups de com’ politiques permanents du nouveau Président, à la suite d’une accession au pouvoir surprise, en mai 2017, il est évident que le citoyen est en droit de se poser la question : où va la France de Macron ?

          Coups de com’ politiques et « bombes » ?

          Dans le Figaro du 30 avril 2018, page 4 « Macron en tournée au bout du monde » :

        « Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on nie toute volonté de sa part de vouloir détourner l’attention de la contestation sociale. Il n’empêche, depuis quelques semaines déjà, le chef de l’État s’affiche en toute occasion. « Sa communication intensive des derniers jours était tout à fait volontaire, assure l’un de ses conseillers de l’ombre. Avec cette grande séquence internationale, il a organisé un « tapis de bombes » pour que l’on parle de lui. »

           Vous avez bien lu « un « tapis de bombes » ? On n’y va pas de main morte dans ce nouveau « milieu » de la com’ politique du « nouveau monde » !

            La France baigne dans un sorte de halo médiatique qui trouve toujours sa source dans le « système » médiatico-politico-culturel de la capitale, Paris, et dans la gouvernance technocratique d’une énarchie française omniprésente.

            Les dernières élections présidentielles se sont déroulées sur un fond de désarroi lié aux effets d’une mondialisation non régulée, d’une Union Européenne où personne ne sait qui exerce le pouvoir légitime, qui fait le jeu des minorités nationales et des paradis fiscaux, et à une sorte de décomposition de notre tissu national, démographique, religieux, politique, culturel, économique et social.

            Face à cette évolution délétère, les gouvernements de gauche ou de droite sont restés immobiles, ont montré leur incapacité à se réformer et à réformer les institutions du pays, avec la montée en puissance, à ses deux extrémités,  de la France des banlieues sensibles et des territoires ruraux laissés à l’abandon.

            La représentativité des corps intermédiaires, politiques, économiques, et sociaux,  nationaux ou locaux, a été très sérieusement mise à mal par cette évolution du pays, alors qu’ils ont longtemps constitué sa colonne vertébrale, tout en notant que les fondations communales et départementales y ont mieux résisté.

            L’élection du nouveau Président a été le produit politique inédit de cette situation à la fois fluide, floue, et critique, et il serait exagéré d’affirmer que le Président actuel ait été élu dans des conditions de représentativité bien supérieures à celle de certaines organisations syndicales ou patronales.

            Face à cette décrépitude, et dès qu’il a été élu, le Président actuel n’a eu de cesse que de saper les quelques bases encore solides, mais fragiles, de ces représentativités, les colonnes du temple de la République Française.

          Une fois élu, et au lieu de négocier un accord de gouvernement avec les partis politiques sauvés des décombres, il a tout fait pour les affaiblir, les détruire, alors que la Constitution Française reconnait de façon claire et précise le rôle des partis politiques : le sien n’existait pas.

          Tout au long des derniers mois, et au fur et à mesure que le Président déroule son programme  de réformes, son gouvernement n’a pas montré beaucoup  de zèle pour  jouer le jeu des organisations politiques et sociales, et faire avancer des solutions sans chercher à les affaiblir, alors qu’elles constituent à l’évidence des éléments importants de la cohésion du pays.

            Le déluge des réformes, ordonnances, lois ou décrets, crée le trouble et l’inquiétude  dans la plupart des compartiments de la vie nationale, une ambiance de vie au jour le jour, et pose deux questions : quelle est la stratégie politique de ce Président, et quelle est la hiérarchie de ses objectifs ?

          L’épreuve de vérité risque fort d’arriver en fin d’année ou au début de l’année prochaine, lorsque les Français et les Françaises entreront dans le tunnel financier de deux autres réformes capitales, le prélèvement fiscal à la source et la suppression de la taxe d’habitation, les deux nouvelles usines à gaz politiques et administratives simultanées qui provoqueront inévitablement incompréhension, mécontentements, et contestations.

        La suppression de la taxe d’habitation ? Telle qu’annoncée successivement, il s’agit d’une mesure démagogique, aux effets mal évalués, confiscatoire des pouvoirs des collectivités locales, et une parfaite illustration de l’adage populaire « mettre la charrue avant les bœufs ».

           S’il est évident qu’il convient de réformer la fiscalité locale – cela fait plus de trente ou quarante ans que les gouvernements sont restés quasiment l’arme au pied -, il est non moins évident que la promesse gouvernementale, maintes fois répétée, de compensation à l’euro près, ne vaudra que pour les citoyens qui y croient.

          Compte tenu de notre histoire et du montant phénoménal de la dette publique, qui peut croire qu’en cas de tsunami sur les marchés financiers, et faute de pouvoir dévaluer l’euro, comme c’était le cas pour le franc, l’Etat tiendra ce type de promesse ?

            Enfin, un mot sur l’Europe ! L’objectif numéro 1 de la France et de l’Europe doit être à l’évidence celui du renforcement de l’Union européenne des pays qui partagent vraiment les mêmes objectifs.

          Pourquoi ne pas s’inspirer des solutions quasi-opérationnelles proposées par Christian Saint Etienne dans son livre « Osons l’Europe des nations » ?

            Jean Pierre Renaud

Laïcité et République Française, la laïcité est le gage de la paix civile !

En écho aux déclarations du Président devant les évêques de France, le 8 avril 2018…

Laïcité et République Française, la laïcité est le gage de la paix civile !

            Il s’agit d’un sujet auquel je suis particulièrement sensible et attaché pour de multiples raisons que je vais rapidement évoquer.

            Des raisons familiales tout d’abord : petit enfant d’une famille grand-paternelle issue du Plateau de Maîche, dans le massif du Jura, dans ce que certains commentateurs baptisèrent alors du nom de « Petite Vendée », ma famille s’illustra dans la bataille de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, en luttant contre les inventaires des églises.

            Arrêté comme meneur de la révolte du Russey, mon grand-père paternel, éleveur sur ce plateau, fut arrêté par la gendarmerie et fit un séjour de quinze jours de prison à Montbéliard.

            Ses convictions religieuses ne l’ont évidemment  pas empêché, comme citoyen, de trouver naturel que ses quatre fils fassent leur devoir de citoyen pendant la guerre de 1914-1918 : le plus jeune, gravement blessé,  mourut la veille de ses vingt ans, et parmi les trois autres, l’un fut gazé, le deuxième mutilé, et le troisième plusieurs fois blessé.

            Je n’ai généralement pas l’habitude d’exposer ma vie privée, mais les circonstances actuelles m’appellent à le faire, compte tenu de l’irresponsabilité généralisée qui semble dominer le débat sur la laïcité.

            Tout en comprenant plus tard les raisons de l’opposition de ma famille paternelle à cette époque, je n’ai jamais partagé leur opinion, car tout au long de ma jeunesse, de mes études, de mes expériences professionnelles à l’étranger ou en métropole, j’ai eu maintes occasions de me féliciter de l’existence de cette loi.

            Dans le Pays de Montbéliard, terrain tardif de lutte entre les catholiques et les protestants, j’avais vécu au quotidien, plus de cinquante ans après la loi, les difficultés et les fragilités de leur cohabitation religieuse, d’autant plus que la présence de deux temples protestants, témoins du lointain passé allemand du pays, attestait de la force des liens protestants luthériens et calvinistes.

            Ajouterais-je qu’au cours de la première moitié du vingtième siècle, la communauté protestante avait sans doute  ressenti, dans une partie de ses éléments, la nouvelle présence catholique venue d’une immigration de proximité comme une sorte d’invasion.

          Vous n’y verriez pas un rapprochement avec la perception qu’une partie de la population de ce Pays ressent de nos jours à l’endroit d’une immigration musulmane relativement importante, souvent venue de loin ?

         Dans les années 60, qui dans ce Pays avait fait connaissance avec l’Islam ? Alors qu’au cours des dernières années, cette dernière religion a introduit dans notre pays une source incontestable de contestation, de division, de fragilité, à partir du moment où la religion islamique n’a pas encore reconnu, si cela arrive un jour, le précepte d’après lequel ce qui est à César est à César, et ce qui est à Dieu est à Dieu, c’est-à-dire la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat.

      Rappelons que pour une majorité de musulmans, il n’existe pas de séparation entre les domaines religieux et civil, comme ce fut longtemps le cas chez nous.

         Il y a quelques années encore, à l’occasion d’un mariage, j’avais recueilli le témoignage d’un couple mixte, mari catholique et épouse protestante, dont le mari avait fait l’objet d’une exclusion de l’Eglise catholique à la suite de leur mariage dans les années 1960.

        Je n’ignorais pas non plus le lourd passé de nos guerres religieuses qui ont ensanglanté la France pendant des siècles, et l’Eglise catholique, apostolique, et romaine serait bien inspirée de ne pas l’oublier. J’en donnerai un exemple historique en annexe de ce texte.

 Des raisons culturelles et professionnelles :

          Au cours de mes études, j’avais été sensibilisé aux problèmes de l’athéisme et des religions du monde, aux conceptions de l’islam, de l’hindouisme, du bouddhisme, du confucianisme, du shintoïsme, ou de l’animisme, mais c’est au cours de mes séjours en Afrique noire et en Algérie, que j’ai eu véritablement l’occasion de faire connaissance avec l’emprise de l’islam, de moins en moins rigoriste en Afrique noire, en descendant du Sahel vers la côte, cette dernière étant encore le terrain d’une profusion de croyances animistes aux prises avec l’islam et le christianisme.

        Cet islamisme mâtiné de l’influence de nombreuses confréries, telle celle, puissante, des Mourides au Sénégal, était très différent de celui de l’Algérie, plus structuré. Pourquoi ne pas noter que dans les pays d’influence musulmane, leurs lettrés considéraient que les blancs étaient des « nazaréens », c’est-à-dire des infidèles, pour ne pas dire des mécréants ?

      Dans son livre, «  La France en terre d’islam », Pierre Vermeren  a fort bien analysé les relations que le pouvoir colonial entretenait avec le monde musulman.

      Dans la plupart des cas, il s’instaurait une sorte de tolérance respective et bienveillante entre les deux pouvoirs, les religions étant considérées comme faisant partie des coutumes qu’il convenait de respecter, car il n’était évidemment pas question d’instaurer la laïcité.

      Il en fut à peu près de même en  Algérie, sauf que dans ce pays, et cela changeait déjà tout, les Européens y constituaient une très forte minorité dominante.

     Sur le long terme, chacun vivait ses convictions religieuses de son côté, pour autant qu’elles existaient. Pierre Vermeren  décrivait dans son livre « Une contre-société coupée de l’Algérie française » (p,218)

      La guerre d’Algérie a plutôt renforcé cette « contre-société ».

     Récemment, plus d’une centaine d’intellectuels de France ont dénoncé le « séparatisme » musulman, comme s’ils découvraient un problème qui a toujours existé et dont les conséquences ont été régulièrement renforcées avec l’immigration : l’islam de France n’a jamais accepté la séparation des Eglises et de l’Etat, ne serait que parce que l’expression « Islam de France » n’a pas de traduction doctrinale et institutionnelle, ou ce qui est plus grave, ne peut pas en avoir, dans un contexte théocratique.

      Dans notre pays, le citoyen a quotidiennement la preuve que les responsables politiques découvrent toujours, après coup, la nature des problèmes  à résoudre.

       En 2012, j’ai publié sur ce blog une petite analyse du livre de John R Bowen, intitulé «  L’Islam à la Française », résultat d’une enquête qu’il avait effectuée dans tous les compartiments de cette religion. Ses diagnostics étaient concluants : à cette lecture, il était clair que le plus grand désordre régnait dans les institutions supposées de la nouvelle religion « française », sa doctrine ou ses doctrines, une organisation faite d’improvisation et  d’amateurisme religieux et prosélyte nourri d’internet. (blog des 19/10/12, 7/11/12, et 15/07/17)

      L’auteur notait, de façon peut-être optimiste, qu’il semblait exister des chemins de rencontre entre l’Islam à la Française et les institutions de la République.

      Il est évident que l’éphémère Califat de Raqqa, les nouvelles guerres du Moyen Orient, les attentats commis en France (Assassinat du père Hamel et du colonel Beltrame, et de beaucoup d’autres victimes) et en Europe, ont changé la donne, et fait craindre les initiatives répétées et mortelles d’un Islam radical.

        Le récent appel de plusieurs centaines d’intellectuels condamnant le nouvel antisémitisme qui sévit en France sonne le tocsin, et ces violences légitimement dénoncées trouvent évidement des aliments dans la démographie actuelle de la France et dans la paralysie persistante qui empêche la naissance d’un État Palestinien.

La problématique actuelle :

       De nos jours encore, le sujet est à nouveau inflammable, à voir les réactions qu’a suscitées le discours d’un Président de la République à la dernière Conférence des Évêques de France, en affirmant  vouloir restaurer « le lien abîmé entre l’Église et l’État » une expression ambiguë qui a donné l’occasion à certains groupes de pression influents de condamner le propos.

      Il est évident que l’arrivée d’une nouvelle religion chez nous, l’Islam, et d’autres mouvements culturels divers d’origine étrangère, prônant souvent un multiculturalisme niveleur et relativiste à la mode, ont agité la société française tout au long des dernières années, comme ils ont interpellé à maintes reprises notre système républicain de séparation des pouvoirs entre les Églises et l’État.

       Il est non moins évident que l’Islam de France n’a pas encore réussi, pour autant qu’il le puisse, à accepter une séparation des pouvoirs méconnue par la religion professée.

       De son côté, l’Église catholique a quelquefois adopté des positions qui remettaient en cause une conception trop rigide, à ses yeux, de la laïcité.

     Les rapports historiques qui ont été ceux de l’Église catholique avec le pouvoir politique devraient l’inciter à faire preuve de réserve, sinon de prudence, car, à dire la vérité, la fameuse loi de séparation de l’Église et de l’État constitue pour elle un rempart auquel il ne faut pas toucher.

       Que les institutions ecclésiastiques laissent le soin à l’État de faire son métier, c’est-à-dire appliquer cette loi, et de faire en sorte que de nouvelles formes de théocraties avouées ou masquées ne viennent pas empiéter sur le domaine public !

         De leur côté, les défenseurs de la laïcité n’ont pas toujours fait preuve du même élan que leurs ancêtres pour défendre la laïcité, en menant le combat contre les prières dans les rues, le port du  voile dans les établissements scolaires publics, la défense de l’égalité entre les femmes et les hommes, le refus de serrer la main des femmes, la venue d’imams étrangers dans les nouvelles mosquées, leur financement par des puissances étrangères, etc…

       Les silences d’une franc-maçonnerie jadis puissante dans l’Afrique coloniale et en métropole ont été assourdissants : elle se réveillerait enfin ? De même que certains partis politiques plus soucieux d’engranger des suffrages que de défendre le bien commun ?

       « Grand-Orient : « L’esprit de la loi a été mis à mal » (Le Figaro du 11/04/18,  page 3)

       Est-ce que la société maçonne a toujours été aussi réactive face aux nombreuses dérives de la religion musulmane sur le terrain public ?

     Je n’ai pas l’impression non plus que tous les mouvements d’action féministe aient toujours mené un combat permanent et efficace contre la condition inégalitaire faite trop souvent à des femmes d’origine musulmane.

       A plusieurs reprises sur ce blog, et à titre d’exemple, j’ai rappelé le combat nécessaire contre l’excision de jeunes filles d’origine africaine, dont le nombre représenterait encore dans notre pays de plus de 60 000 femmes,  plus de soixante ans après les indépendances coloniales (voir article Ondine Debré, Le Monde du 22/12/2016).

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En petite annexe pour la France de la mémoire courte, un petit rappel :

Les guerres de religion en France

« Le vrai, le faux et la fin de l’histoire », par Jean d’Aillon dans son livre « « Béziers, 1209 » page 591

            Dans plusieurs de ses livres, l’auteur a décrit les guerres intestines de cette France du XIIIème siècle, et notamment les guerres religieuses qui ont été menées contre les Cathares, considérés par l’Église romaine comme des hérétiques. A ce titre, ils étaient persécutés, et sauf abjuration de leurs croyances, assassinés et brûlés.

            Le livre « Béziers, 1209 » décrit toutes les horreurs de ces guerres, résumées dans la prise de Béziers qui connut alors toutes les violences imaginables, qu’il s’agisse d’enfants, de femmes ou d’hommes, combattants ou non, commises à l’instigation des institutions religieuses, d’alliés laïcs, et d’une foule de ceux qu’on appelait les ribauds ou les ribaudes, c’est-à-dire des hordes de manants prêts à tout.

        Afin d’illustrer ces tragédies, je me contenterai de reproduire le texte de la relation (page 591) qu’en fit le pape Innocent III, lequel « approuva sans réserve le sac de Béziers » :

      « Bien que les citoyens de Béziers eussent été scrupuleusement avertis par nous et par leur évêque et que nous leur eussions ordonné, sous peine d’excommunication, soit de livrer aux croisés les hérétiques avec leurs biens, soit, s’ils ne pouvaient pas, de sortir eux-mêmes de la ville, sans quoi ils partageraient le sort des hérétiques, ceux-ci pourtant n’obéirent pas à nos sommations et à nos demandes ; bien plus, ils convinrent par serment avec les hérétiques de défendre la ville contre les croisés.

       Le jour de la Sainte-Madeleine, la ville fut assiégée un matin. Par la nature du lieu, par ses forces et ses provisions, elle semblait suffisamment munie pour pouvoir résister longtemps à n’importe quelle armée. Mais, comme aucune force ni aucun dessein ne peut s’opposer à Dieu, tandis que l’on parlementait avec les barons pour libérer ceux de la cité qui semblaient catholiques, les ribauds et d’autres personnes viles et sans armes, sans attendre l’ordre des chefs, lancèrent l’attaque et, à l’étonnement des nôtres aux cris de « Aux armes, aux armes : », en l’espace de deux ou trois heures, les fossés et la muraille franchis, la ville de Béziers fut prise.

        Les nôtres, sans regarder l’état, l’âge ni le sexe, passèrent au fil de l’épée presque vingt milles hommes. Après cet énorme carnage des ennemis, toute la ville fut pillée et incendiée, la vengeance divine se déchaînant miraculeusement contre elle. »

      « D’autres contemporains parlèrent de soixante mille morts. »

      Jean d’Aillon, « Béziers 1209 » (pages 591,592) 

        Heureusement, et depuis, les Églises chrétiennes ont retrouvé leur vrai visage d’amour et de paix, mais il n’est jamais bon d’oublier son histoire, fut-elle déplaisante, encore moins de nos jours, alors que sont semées dans notre pays les premières graines de nouvelles guerres de religion.

         Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

La circoncision en Islande : décryptage !

Pourquoi décryptage ? Car les médias adorent le mot et la nécessité de décrypter, de tenter de comprendre ce qu’ont voulu dire ou écrire confrères et consœurs, alors que chacun sait qu’ils se tiennent presque tous par la barbichette… redevenue d’ailleurs à la mode.

            Comment décrypter dans le Figaro des 28 et 29 avril 2018, à la page 8, deux articles sur une moitié de page, avec pour titres : « L’Islande voudrait interdire la circoncision » et « Lewin : «  Il ne faut pas faire d’amalgame avec l’excision »

Curieuse idée que celle de l’Islande, cette petite île des mers du nord, alors que la circoncision a dans beaucoup de civilisations une signification religieuse, culturelle et sociale à laquelle leurs peuples restent attachés !

        Cette signification dépassait et dépasse encore souvent une croyance religieuse, juive ou musulmane, même si les lettrés d’Afrique noire dénommaient les blancs, au choix de « nazaréens » ou d’« incirconcis ».

        La circoncision était une fête coutumière de classe d’âge, et correspondait à une cérémonie importante d’initiation, de symbole du passage des garçons à l’âge adulte, une cérémonie célébrant l’esprit de solidarité collective de cette classe d’âge qui nous fait peut-être défaut de nos jours.

        A Madagascar, la grande île de l’Océan Indien, sur les plateaux, la circoncision était une coutume importante, car, avant d’être circoncis, un garçon n’était pas considéré comme un homme.

          « … le prépuce coupé est placé entre deux tranches de banane mûre et avalé sans être mastiqué par l’un des oncles (consanguin ou utérin) de l’enfant. » ( Louis Molet L’Homme-1976- p,33-64)

          Terminons en indiquant que l’incidence sanitaire de l’opération n’est pas à négliger !

          Certains n’ont pas manqué de se demander si les Islandais n’avaient pas plutôt en tête d’interdire le trafic de prépuces de poissons ?

         En ce qui concerne l’excision, un sujet autrement sérieux, les lecteurs connaissent mon opinion sur cette forme de barbarie.

         Jean Pierre Renaud

Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ? – 2

Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

2

En prologue 2

            Les qualificatifs que j’attribuerais volontiers à la plupart de ces textes, sont leur caractère ostentatoire, emphatique, approximatif, idéologique et politique, trop souvent éloignés de la rigueur, en même temps que de la prudence, qu’imposeraient les sujets traités.

           Je me pose une fois de plus la question, comme je l’ai déjà fait dans la longue analyse que j’ai consacrée au livre de Sophie Dulucq sur l’écriture de l’histoire coloniale, de savoir si l’histoire postcoloniale ne souffrait pas des mêmes défauts de niveau universitaire.

Introduction (1)

Descartes : « Le Discours de la Méthode »

« Les préceptes »

« Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle…

Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre. »

Une citation clé, compte tenu de l’absence quasi-complète de l’histoire quantitative dans ces travaux

Pourquoi ces textes de chercheur impénitent et impertinent ?

Le combat contre la désinformation postcoloniale, c’est-à-dire une nouvelle forme de subversion nationale

            Je suis né dans une famille de Franche Comté fidèle à la devise de notre province « Comtois, rends-toi, nenni ma foi », et après avoir fait de solides études universitaires, j’ai choisi de servir la France et le service public de mon pays.

            Je déplore depuis plusieurs dizaines d’années la gouvernance laxiste de notre pays, et je suis effaré par les discours idéologiques que certains groupes de chercheurs postcoloniaux déroulent sur notre histoire coloniale, avec le soutien de groupes de pression, notamment celui que j’ai qualifié de « modèle de propagande des  raisins verts », celui du sillon maghrébin, qui ont encore de l’audience dans le monde de la politique, des médias, et des éditeurs.

            Les textes ci-après ont donc l’ambition de résumer mes réflexions sur ces sujets très sensibles en suivant le plan énoncé plus haut, en me demandant en définitive si le roman historique n’était pas devenu un modèle de recherche historique plus rigoureux que les romans postcoloniaux mémoriels ou idéologiques que l’on nous projette sur le passé ou sur le présent de la France.

            Il est vrai toutefois que les spécialistes semblent avoir beaucoup de mal à distinguer dans l’extrême variété des textes publiés, ceux qui relèvent ou non de la science « historique » avec d’autant plus de difficultés que  la mode des mémoires semble déstabiliser l’univers des historiens.

            Récemment, dans le Figaro Magazine des 16 et 17 février 2018, Pierre Nora déclarait «  La dictature de la mémoire menace l’histoire », mais peut-être faudrait-il l’interroger sur les responsabilités qui ont été les siennes à ce sujet, en tant qu’historien et grand éditeur.

            Depuis une dizaine d’années, je me suis replongé dans l’histoire coloniale – un nouveau bain colonial – que j’avais étudiée au cours de mes études universitaires, après avoir lu les livres publiés – une vraie avalanche ! – par un groupe de chercheurs appartenant à ce que j’ai baptisé plus tard du nom de « collectif Blanchard and Co ».

          De façon tout à fait étrange dans le milieu des historiens, et entre historiens, Mme Coquery-Vidrovitch avait, elle, baptisé son animateur du nom d’« historien entrepreneur », ce qu’il a été ou est devenu effectivement.

         Culture coloniale ? Culture impériale ? Fracture coloniale ? République coloniale ? Mémoire coloniale ?

          Cette profusion d’appellations « pompeuses » interpellait tout à la fois ma compréhension de ces concepts, mes propres lectures des récits coloniaux, ma formation universitaire, et enfin mon passé professionnel.

        L’ensemble de ces textes propose une lecture postcoloniale de notre histoire,  qui revêt toutes les caractéristiques d’un « modèle de propagande » tel que l’a décrit Chomsky, le « modèle de propagande des raisins verts », l’expression que j’ai choisie pour dénommer un autre groupe de pression de propagande postcoloniale. 

         Le lecteur pourra se reporter à l’analyse que j’ai proposée sur ce blog, le 19 septembre 2017, sous le titre « Pouvoir et subversion »

        Depuis 2010, et à plusieurs  reprises sur ce blog, j’ai eu l’occasion de critiquer les « produits culturels » de ce collectif de chercheurs.

         Il s’agit d’un « modèle de propagande » fondé sur une idéologie de détestation du passé colonial français, pour autant qu’il ait été partagé par le peuple français, et semble avoir l’ambition d’incarner une nouvelle forme d’histoire, celle de l’autoflagellation nationale, la guerre d’Algérie imprégnant fortement ce courant.

       Je ne dis pas que ce courant d’histoire idéologique qui s’est très largement substitué au courant marxiste, soit obligatoirement représentatif de l’histoire postcoloniale, mais on pourrait le croire, à voir son succès dans les médias.

        Est-ce que l’historien idéologue Blanchard qui se multiplie dans les médias,  n’aurait pas, par exemple, son rond de serviette sur Arte, au journal « 28 minutes » ?

          En concurrence dans les médias,  avec l’historien Stora, autre modèle du genre dans une guerre supposée, mais jamais mesurée des mémoires ?

         Les appellations de ces livres cachent en fait une lecture idéologique, plus qu’historique des faits coloniaux, et je m’en suis déjà expliqué longuement à la fois sur ce blog, et dans le livre publié en 2008, sous le titre de « Supercherie coloniale ».

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Les médias au service des assassins ?

  Sauf à ne pas regarder la télévision ou à lire un journal, personne n’ignore qu’un procès a lieu à Bruxelles contre un des assassins islamistes de novembre 2015.

            Le Parisien du 6 février, page 15, y consacre 2 colonnes sur 5.

            Le Figaro du 6 février, page 8,  y consacre presque la moitié d’une page, avec une photo en prime.

       Je fais partie des citoyens qui pensent que le complexe médiatico-politique n’a encore rien compris sur l’influence et le rôle pervers de cette information – propagande.

        Ces gens- là n’ont pas encore compris que les subversions nourries par l’islam radical n’avaient pas besoin de trouver de l’argent pour alimenter leur budget de propagande, étant donné que leurs adversaires mettaient tous les feux de la justice et des médias sur les assassins arrêtés et emprisonnés.

          Ils n’ont pas encore compris que les plus endurcis d’entre eux mettaient en scène leur figure de martyre pour des publics prêts à les entendre !

       Jean Pierre Renaud