Stop aux démolisseurs de la République Française -Un abus de pouvoir ? -Le Monde du 7 février 2017

Stop aux démolisseurs de la République Française !

Trop, c’est trop, beaucoup trop !

&

Un abus de pouvoir ?

Le journal Le Monde du 7 février 2017

Le titre :

« De nouveaux éléments de l’enquête judiciaire fragilisent François Fillon »

Pages 6 et 7 « Nouvelles révélations sur le système « Fillon ». Les enquêteurs suspectent un éventuel trafic d’influence… »

Sous la signature des deux détectives infatigables du Monde, D et D, dont, à plusieurs reprises,  j’ai déjà narré les aventures entre secret des sources et secret de l’instruction.

            Mes lecteurs ont déjà eu l’occasion de faire connaissance avec les réflexions que suscitaient de ma part les aventures des deux détectives infatigables du journal Le Monde, D et D.

           Je rappelle que j’avais publié, le 24 novembre 2014, sur le même type de sujet, et sur mon blog,  une chronique relative à l’affaire Fillon-Jouyet, et au travail d’enquête des deux détectives en question, en informant les lecteurs de l’opinion dont j’avais fait état, le 9 novembre 2014, auprès du Courrier des Lecteurs du même journal.

          Le titre de ma chronique était : « Affaire Fillon-Jouyet, off, on, secret de l’instruction et secret des sources, déontologie des journalistes. »

         Le 18 novembre 2014, le journal faisait état de ma réaction dans une page « Eclairages », en écrivant : … « Les 2 journalistes répondent » :

        « Mais il n’est pas question d’en publier l’intégralité, ni d’en accepter la saisie. Il y a dans cette conversation des propos divers et variés, dont certains relèvent du secret professionnel, d’autres de la vie privée »

       Il s’agissait de la source « enregistrements »

         Il est évident que le journal a voulu faire un coup médiatique et politique.

          C’est en tout cas mon opinion, c’est-à-dire celle d’un vieux lecteur de ce journal, et, qui plus est, a eu une longue expérience préfectorale du pouvoir exécutif, du pouvoir judiciaire, et du pouvoir parlementaire, pour ne pas évoquer le quatrième pouvoir dont il est ici aussi question.

        Comment analyser ce nouveau coup médiatique ?

      A lire le titre et ses premiers sous-titres, ceux que j’ai cités, il est évident que pour nos deux détectives, et donc pour ce journal, le secret de l’instruction est une fiction, comme je l’ai déjà écrit plusieurs fois

         La violation du secret de l’instruction en est ici affirmée, car, à leurs yeux, le secret des sources des journalistes les habilite à y procéder.

        Deuxième point, et cela est beaucoup plus grave à mes yeux, cette intrusion n’a pu être effectuée qu’avec la complicité de policiers ou de magistrats, ou de membres de ces deux corps confondus, sans pouvoir se défausser sur les avocats absents, mettant par la même en cause la présomption d’innocence.

         Il est évident que cette violation soulève une première grave question  institutionnelle, celle du fonctionnement lui-même du troisième pouvoir, le judiciaire, alors même que la mise en branle de la justice soulève parallèlement une deuxième question, constitutionnelle, celle de la séparation des pouvoirs entre le judiciaire et le parlementaire.

         La justice est-elle habilitée à contrôler le travail des parlementaires, par le biais d’un concept juridique difficile à définir, celui de l’emploi fictif, précisément dans le cas parlementaire.

        Rappellerai-je qu’à l’époque de la chiraquie, des dizaines et des dizaines  d’emplois fictifs de la Ville ou du Département de Paris servaient la cause du RPR, ou que des dizaines et des dizaines d’emplois fictifs de l’Etat servaient à protéger la bigamie de Mitterrand, sans qu’à l’époque, nos grands médias s’en soient beaucoup préoccupés.

     Je me souviens avoir évoqué le sujet avec un  bon journaliste du Monde, lequel me confessait qu’il était difficile de dénoncer de tels faits.

      L’article utilise l’expression de « système Fillon », une expression à laquelle j’ai eu recours dans un de mes livres sur la chiraquie.

    Un « système » dans le cas de la famille Fillon ? Une épouse et collaboratrice d’un député, ministre, premier ministre et sénateur, à identifier dans un « emploi fictif » ? Est-ce bien sérieux ?

      Il est tout de même étrange que peu de personnes n’y aient vu l’expression, non pas d’un « système », mais d’un machisme indéracinable ?

       Alors, à qui profite le « crime » ? Les médias savent combien les Français aiment les séries policières, et certains mauvais esprits,  y voient la main de la gauche caviar médiatique, celle peut-être du triumvirat qui gouvernerait aujourd’hui le journal.

         Les deux détectives infatigables du Monde, D et D, ont réussi à mettre par terre le président actuel, grâce à ses imprudences médiatiques, mais leur travail de démolition démocratique aura peut-être pour résultat de déplacer les vrais enjeux sur le terrain du  fonctionnement de nos institutions, et non sur la vie privée.

        Que faut-il penser enfin de cette nouvelle mode des primaires, privées de tout statut légal et constitutionnel, lesquelles polluent le fonctionnement de nos institutions et saturent, jusqu’à plus soif, pendant des mois et des mois, les citoyens ?

        Je répète que je ne suis pas partisan de ce nouveau système à la mode,  sauf à en assurer la bonne fin constitutionnelle.

.      Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Des bulles de champagne des époux Jouyet aux eaux troubles du port de Tanger

  Bis répétita le journal Le Monde sème à nouveau le trouble !

            Le 3 octobre 2014, le journal a publié une chronique tout à fait intéressante intitulée « Les Jouyet un couple au pouvoir » sous la signature d’Ariane Chemin. (voir notre écho sur le blog du 16  octobre 2014)

            Aux dîners Jouyet de la rue Raynouard à Paris, se retrouvait le grand monde de notre bel establishment parisien et national, celui des rosés bleus ou des bleus rosés, cette sorte d’entre-deux monde politique qui gouverne le pays.

       Le 16 février 2016, le même journal a publié une autre chronique (Enquête Page 12) sous la signature d’Ariane Chemin et de Clarisse Fabre (avec Youssef Ait Akdim), consacrée à une nouvelle célébrité de notre vie politique, Audrey Azoulay, nommée ministre de la Culture.

        Une chronique sur une rencontre dans une autre sorte d’entre-deux monde, franco-marocain cette fois, et dans le port de Tanger, en bordure du Rif, que tout le monde connaît pour être la terre d’élection du shit marocain. 

        « …Septembre 2015, Mohamed VI (qu’André Azoulay ne conseille plus de manière aussi étroite que son père) reçoit pour un déjeuner très privé au Mirage, un restaurant chic de Tanger, le Président de la République française… »

            Tout est à déguster dans cette chronique bien renseignée, avec la description de ce déjeuner de réconciliation, auquel assistaient le roi du Maroc et le Président Hollande, accompagné de deux ministres « binationales » de la République Française, Mesdames Najat Vallaud-Belkacem et Myriam El Khomri, avec dans l’équipage, l’inévitable Rachida Dati (également binationale ?, et une suite composée de Tahar ben Jelloul, Jamel Debbouze, Jacques Lang.

         On  en sait effectivement un peu plus sur la filiation de notre nouvelle ministre, sur un père, installé à Essaouira, l’ancien Mogador colonial, lequel  a été le conseiller du roi Hassan II, tout en faisant fortune au Maroc.

         En lisant cette brillante chronique, il est difficile d’échapper à certaines associations d’images de films américains ou français qui avaient choisi pour décor les deux villes sulfureuses de Mogador et de Tanger, des images qui ont fait le tour du monde.

         Les cinéphiles ont conservé en mémoire les images du film Morocco tourné dans le décor arabe et colonial de l’ancienne Mogador avec Marlène Dietrich et Gary Cooper, dans la chaude ambiance de la légion et du sable chaud.

         Tanger, encore plus que Mogador a servi des dizaines de fois au décor de films dont les intrigues portaient le plus souvent sur des trafics de toutes espèces, armes, cigarettes, ou drogue…

        Tanger était-il vraiment le refuge international qui seyait pour cette rencontre ?

        Mais au fait, pourquoi ne pas avoir invité à ce déjeuner des deux mondes Monsieur   Mélenchon,  natif de Tanger ?

        Avec en arrière-plan, le dossier de la bi-nationalité que les pouvoirs publics, complices d’un establishment à composantes multinationales, ont pris soin de protéger comme un secret d’Etat, l’avenir de la République Française est loin d’être assuré.

         Jean Pierre Renaud

Affaire Fillon-Jouyet, off, on, secret instruction ou source, déontologie du Monde

Affaire Fillon-Jouyet, off et on, secret de l’instruction et secret des sources, déontologie des journalistes ?

            Inutile d’en rajouter dans un tel débat qui a alimenté et alimente encore les médias, mais j’aimerais simplement rendre public le courrier des lecteurs (in extenso) que j’ai adressé au journal Le Monde, le 9 novembre 2014 :

            « Bonjour,

            Je suis un vieux lecteur du journal et votre scoop du jour n’en grandit pas l’image. De plus en plus détériorée. Les deux détectives infatigables du Monde D et D (voir Tintin) font donc coup double 1) un scoop à justifier,2) la promotion de leur livre chez Stock. Sans quel caniveau êtes- vous tombé ?  De Valérie au journal Le Monde ! Et après, vous serez surpris de voir sur l’échiquier politique prospérer les extrêmes. Vous faites la pub du FN !

            Ce que je souhaite en ma qualité de citoyen, c’est que vous publiez in extenso les enregistrements dont il est question, afin que votre coup de pub soit démocratiquement et juridiquement justifié, pour autant qu’il puisse l’être. De la part d’un républicain coriace qui n’a pas d’actions chez Fillon ou Sarkozy, ou quiconque d’autre. Cordialement »

        Cette affaire a donné l’occasion au médiateur du journal de donner son avis le 18 novembre 2014 ( Eclairages, page 17) sous le titre « Aux sources de l’affaire Jouyet » en tentant de résumer les réactions des lecteurs et les explications du directeur des rédactions du journal et des deux journalistes :

          Dans la marge : « Une info sensible, une fois lâchée, vit sa vie indépendamment de son émetteur initial. »

       Dans le corps de l’analyse du médiateur, un sous-titre :

    « M.Jouyet n’a jamais été une source » et à ce sujet, citant une de mes phrases « Publiez in extenso les enregistrements, afin que votre coup de pub soit démocratiquement et juridiquement justifié », les deux journalistes répondent :

     « Mais il n’est pas question d’en publier l’intégralité, ni d’en accepter la saisie. Il y a dans cette conversation des propos divers et variés, dont certains relèvent du secret professionnel, d’autres de la vie privée. »

      Le médiateur continue :

      «  D’aucuns parmi nos contempteurs, citent Camus, arguant qu’ « un pays vaut souvent ce que vaut sa presse ». Le médiateur s’autoriserait-il à à invoquer Shakespeare : « Beaucoup de bruit pour rien » ! A l’interrogatif, cela va sans dire. Car la réponse appartient aux lecteurs. Comme toujours  »

      Comme toujours ? ?

Jean Pierre Renaud