« Les ambiguïtés d’un 14 juillet africain »
Editorial du Monde du 8 juillet 2010
La Françafrique ?
Madagascar : la Françafrique et le président « immature » !
Dirais-je que, pour une fois, j’adhère complètement au contenu de cet éditorial, et notamment à sa conclusion :
« La France aurait gagné, au contraire, à saisir l’occasion du cinquantenaire pour affirmer sa rupture définitive avec le post-colonialisme et considérer ses anciennes possessions comme des partenaires et non comme des obligés. En un mot, normaliser sa relation avec l’Afrique. »
La situation de Madagascar est à cet égard à la fois symbolique et caricaturale : une autorité soi-disant de transition (depuis février 2009) parvenue au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat, et soutenue, qu’on le veuille ou non, par la France, au risque de compromettre définitivement les liens républicains qui auraient pu unir le destin des deux pays. Comment voulez-vous inspirer confiance aux jeunes malgaches ?
Alors que penser de cette Françafrique, encore entre les mains d’un petit
club d’hommes étroitement liés par des intérêts politiques et économiques, grâce à l’entregent, en parallèle, d’anciens personnages politiques dont les intérêts sont entremêlés avec ceux bien concrets d’un petit club d’entreprises, qui considèrent encore que ces territoires font partie de leur chasse gardée !
Une Françafrique ignorée par un Parlement aveugle et complice !
Quel est l’intérêt économique de cette fameuse Françafrique, et quel est son coût politique ?
Mais cher ami, et le prestige ? Et la grandeur de la France ?
Mais nous ne sommes plus aux siècles de Louis XIV, de Napoléon, de Jules Ferry, ou même de de Gaulle !
Et le prestige et la grandeur de la France feraient meilleur ménage, au vingt et unième siècle, avec la démocratie, la république, et les droits de l’homme !
Et pourquoi la mascarade continue ? Parce qu’aujourd’hui comme hier, les Français ne sont pas concernés par les enjeux de la Françafrique, laissant ces jeux « futiles » de politique internationale à leurs politiques, et d’intérêts bien compris pour les autres, c’est d’ailleurs bien dommage.
Et pour ceux qui, comme moi, ont une certaine culture de l’histoire coloniale, l’histoire de France se répète, et la politique française de l’outre mer, hier les colonies, aujourd’hui les « indépendances », est entre les mains d’un petit club d’hommes ou de femmes, et pas du tout entre celles des citoyens français, qui, comme hier, ont le tort de ne pas s’y intéresser.
Jean Pierre Renaud