Les non-dits des bien pensants: immigration, insertion et culture: le travail de M. Lagrange

Les non-dits des bien-pensants

« Ma position scientifique est qu’il vaut mieux dire les choses, même si elles nous gênent » (H.Lagrange)

Fracture sociale, culturelle ou coloniale, dans nos quartiers sensibles ?

« Un chercheur lance le débat sur l’impact de l’immigration dans les quartiers ghettoïsés. »

            Le Monde du 14 septembre 2010 consacre sa page 12 aux travaux d’un sociologue sur la jeunesse des quartiers sensibles de Mantes la Jolie et des Mureaux, 4 000 cas d’adolescents examinés en détail entre 1999 et 2006.

            Un de ses constats est qu’il existe une corrélation incontestable entre l’origine familiale des adolescents délinquants et la délinquance : « les adolescents éduqués dans des familles du Sahel sont trois à quatre fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans des familles autochtones »

            Il relève également que les adolescents d’origine maghrébine sont deux fois plus impliqués que les « autochtones ».

            Puis-je indiquer que dans les milieux bien informés, politiques, médiatiques, administratifs, et judiciaires, le même constat a été fait depuis longtemps ?

            Le sociologue défend une thèse qui ne va pas plaire à tout le monde, étant donné qu’un certain nombre d’intellectuels et de politiques ont plaidé jusqu’à présent pour une causalité sociale ou « coloniale » de ces phénomènes, alors qu’il introduit dans l’analyse sociologique la variable importante de la culture, et plus précisément du rôle des femmes, des mères de famille.

            « Or, souligne le chercheur, le caractère le plus prédictif de la réussite scolaire reste le niveau culturel de la mère et son insertion professionnelle. » « Il faut agir en amont avec les mères ».

            Je recommande aux lecteurs curieux la lecture du livre de M.Konaté « L’Afrique est-elle maudite ? » pour mieux apprécier le distinguo que le sociologue fait entre adolescents d’origine sahélienne et d’origine côtière, et surtout pour mieux apprécier le bien-fondé de cette analyse, qui a naturellement soulevé aussitôt une polémique de la part d’associations qui ne prennent pas toujours leurs responsabilités pour lever ce type d’obstacle culturel.

            Je laisse par ailleurs aux promoteurs de la « fracture coloniale » et aux médias qui propagent cette thèse jamais démontrée, le soin de mettre à jour leurs « stéréotypes » et sans doute aussi, «  leur inconscient collectif » cher à des historiens « coloniaux » qui n’ont jamais apporté la moindre démonstration statistique à ce sujet.

Jean Pierre Renaud.

Humeur Tique: Préfet du Loiret, Bis Repetita; Libé des 19 et 20/06/10, Le Mag des mêmes jours « L’Iran, les arts et la manière », 108 275 étrangers naturalisés-Le Monde du 18/06/10

Bis Repetita du Préfet du Loiret ou Vice Repetita de Libé ?

            Pourquoi jouer aux « trop belles âmes » et ne pas admettre qu’un certain nombre d’étrangers connaissent admirablement notre façon de fonctionner et la façon de détourner nos procédures ?

            Est-ce qu’un grand journal est obligé d’enfourcher à chaque fois la cause d’étrangers en difficulté vraie ou supposée, en oubliant le bien commun de notre pays, y compris des étrangers qui sont déjà chez nous à titre régulier ?

« L’Iran, les arts et la manière », le Fig Mag des 19 et 20 juin 2010

            Chronique intéressante sur le plan des arts, mais est-ce que Libé ne craint pas que la signature de cet article ne soit utilisée à de basses fins de propagande par les bassidjis du régime iranien, compte tenu du curriculum de son auteur ?

            La signature d’un Occident diabolique ?

108 275 étrangers naturalisés en 2009, le Monde du 18 juin 2010

            Les lecteurs qui nous font la faveur de nous consulter ont eu la possibilité de s’interroger sur la fiabilité des chiffres successifs d’étrangers présents en France, chiffres publiés par notre journal bien – aimé. Un chiffre de plus, afin de mieux comprendre pourquoi l’immigration chahute, « sociologiquement », certains quartiers de nos villes. 

  Mais il doit s’agir uniquement des naturalisations par décret!

Immigration, sans-papiers: cohérence ou incohérence? Editorial du Monde du 7 avril 2009

Immigration, sans- papiers, cohérence ou incohérence ? Editorial du Monde du 7 avril 2010, 5 mai 2010, le feuilleton des chiffres continue.

            L’éditorial du Monde du 7 avril 2010, sous le titre :

            « Sans-papiers : sortir de l’incohérence », pose deux sortes de questions, d’une part quant à la fiabilité des chiffres donnés par le journal, et d’autre part  quant à la définition du sans-papier.

            La fiabilité des chiffres et de leur interprétation      

            Dans un article remarqué et contesté, du 4 décembre 2009, signée Anne Chemin, le journal notait la stabilité de la proportion d’immigrés par rapport à la population française : elle notait « si l’immigration s’est stabilisée… », et relevait plus loin « un chiffre étonnamment stable… », alors que les chiffres communiqués démontraient que l’immigration avait connu un rythme d’augmentation plus rapide entre 1999 et 2006.

            L’analyse et l’interprétation de ces chiffres ont d’ailleurs fait l’objet d’une critique remarquée et argumentée de la démographe Tribalat.

            En ce qui me concerne, j’avais 1) contesté le constat d’une stabilité supposée, 2) fait remarquer que cette analyse ne rendait pas compte de tous les mouvements qui affectent l’immigration, par exemple des naturalisations de l’ordre de 100.000 personnes par an, au cours des dernières années, 3) noté que les Français, dans leur vie concrète, ne partageaient pas ce constat.

            Dans son dernier livre, « Les Yeux grands fermés », Mme Tribalat, en montre d’ailleurs toute la complexité, notamment le flux de plus en plus important de mariages de français d’origine algérienne avec des algériennes, et d’arrivées motivées par les « motifs familiaux ou personnels » ; ces derniers motifs étant évidemment on ne peut plus vagues.

            Mais revenons à notre propos.

            Les sans-papiers

            Le Monde écrit le 7 avril ; « Or la majorité des 400.000 sans-papiers présents en France ont un emploi salarié ».

            Trois mois après l’article Chemin, on revoit donc les chiffres à la hausse ?

            Ce ne serait plus 5 millions (en 2008, ou en 2006), mais 5,4 millions, sans tenir compte de l’effet « immigration » au cours des 5 à 10 dernières années ?

            Le Monde du 5 mai écrit :

            « Les enfants d’immigrés, descendants directs d’un ou deux immigrés, représentent 6,5 millions de personnes, soit 11% de la population. Trois millions d’entre eux avaient leurs deux parents immigrés. »

            Et le même journal cite encore le chiffre des demandeurs d’asile : « en 2009, 150.000 étrangers bénéficiaient du statut de réfugié politique. »

            L’analyse de décembre serait donc à revoir complètement ? Et un nouveau décryptage proposé aux citoyens ?

             Alors, peut-on aussi plaider pour la régularisation d’immigrés sans papiers sans examiner la question au fond ?

            La question des sans-papiers  

            S’agit-il de sans-papiers célibataires ? De familles ? Entrés en France depuis quand ? Doit-on encourager des immigrés à venir illégalement en France, à produire des faux papiers, qu’il est assez facile de se procurer, comme l’on sait à Paris ou en Afrique ? Convient-il de traiter ces dossiers sans tenir compte des conceptions africaines  de la famille assez différentes des nôtres ? Souvent très étendues, et quelquefois mal définies à l’état civil ? Comment ne pas tenir compte aujourd’hui de l’obligation qu’ont les entreprises de faire vérifier dans les préfectures que les papiers fournis ne sont pas truqués ?

            Un pays comme la France a-t-il la volonté d’imiter les Etats-Unis qui ouvrent assez largement leurs portes à l’immigration clandestine pour peser sur le niveau des salaires. Est-ce cela que l’on veut pour la France ?

            Pour avoir suivi le dossier du travail clandestin dans la capitale pendant de nombreuses années, au cours des années 1980-1990, je serais tenté de dire 1) qu’il s’agissait alors d’un phénomène d’ampleur réduite par rapport à celui dont il est aujourd’hui question, 2) que les pouvoirs publics, et bien sûr les chefs d’entreprises, avaient naturellement connaissance déjà de tous les trafics de faux papiers, et que les responsables politiques ont attendu plus de vingt ans pour imaginer et décider le contrôle des papiers d’identité, un contrôle souvent difficile et malaisé 3) que des particuliers et des entreprises profitaient déjà de ce système.

            Je serais tenté de conclure provisoirement mon propos en disant que les deux camps opposés des exploiteurs de main d’œuvre et des défenseurs de l’humanitaire y trouvent leur « compte », mais je doute que notre pays y trouve son « compte » pour le bien commun de tous ses habitants..

Humeur Tique: ambiance, état d’esprit d’un jeune immigré du Bénin; cumul des mandats

  Ambiance, état d’esprit d’un jeune immigré  venu du Bénin ( ethnie Fon-Abomey)

 Jeune immigré venu à neuf ans du Bénin, actuellement en Centre de Formation d’Apprentis, disposant d’une carte de séjour, vivant dans un logement HLM du 19ème Arrondissement de Paris, avec une mère, également béninoise, qui a également une carte de séjour.

  Un discours très politisé sur la torture de la France en Algérie et sur le pillage des colonies par les blancs; le reproche fait aux Français de mettre les immigrés dans des ghettos; un mental imprégné de croyances africaines traditionnelles, le vaudou, les fétiches et le maraboutage. 

   Cumul des mandats et parlementaires: le Monde du 4 mai 2010 Page 20 Décryptages

 Le cumul de mandats de M.Proglio a fait l’actualité des derniers mois, et à juste titre.

   Le Monde du 4 mai nous donne des informations précises sur le cumul des mandats de nos parlementaires: sur un total de 577 députés, 264 de nos députés sont maires, 123 sont membres d’un conseil général, dont 18 sont présidents et 29 vice-présidents, 70 sont membres d’un conseil régional, dont 7 sont présidents, et 12 vice-présidents.

   83 députés exercent deux mandats locaux ou plus.

 Ces chiffres sont éloquents. Ils montrent, qu’effectivement, nos chers députés ont beaucoup de peine à concilier commissions parlementaires, séances à l’Assemblée, et nombreuses responsabilités locales.

   Le cumul d’un mandat national et d’un mandat local, de conseiller minicipal ou général, suffirait largement, pour reconnaître la pertinence de l’argument toujours avancé de l’accrochage démocratique « terrain ».

    Pourquoi ne pas dire enfin que le lecteur aurait sans doute aimé savoir si la gauche et la droite partagaient équitablement ce goût immodéré des cumuls?

Un livre vérité: « La loi du ghetto » Luc Bronner

« La loi du ghetto » un livre de Luc Bronner

Notes de lecture

            Une première recommandation de lecture à tous nos élus, petits ou grands, à ceux qui n’ont pas encore compris ou voulu comprendre, que le devenir de nos ghettos urbains concernait l’avenir d’une « certaine » France.

            Deux impressions majeures de lecture, contradictoires, un document roboratif et courageux qui aborde sans fard le dossier brûlant de nos ghettos, mais en même temps, un document démoralisant, si analyse, constatations, et vérités sur la situation actuelle, tant elles sont accablantes, ne débouchent pas sur des solutions, de vraies solutions, tant ce dossier est difficile.

            Un diagnostic redoutable

             Le diagnostic précis et complet de la situation et du fonctionnement des quartiers sensibles :

            – un fonctionnement politique caractérisé par le « vide politique » et la désertion électorale,        

            – un fonctionnement économique, caractérisé par le règne du « bizness » et des trafics de drogue,

            – un fonctionnement social avec une « prise de pouvoir » par les jeunes, les ados, et le rôle des « hiérarchies invisibles », en bref, une contre-société complète, fermée, et sans avenir.

            Tout sécuritaire et contre guérilla urbaine ne régleront pas les problèmes

            La République n’est incontestablement plus présente dans ces quartiers, et la politique du « tout sécuritaire », la sophistication toujours croissante des moyens de maintien de l’ordre, pour ne pas dire de contre guérilla urbaine, l’adaptation au jour le jour, et permanente, des réponses pénales, ne semblent pas de nature à apaiser la vie quotidienne de ces quartiers, et à redonner du sens à leur vie publique.

            J’avouerai que la description des moyens policiers mis en œuvre m’a laissé rêveur, en constatant que leur conception et leur mise en œuvre relevaient clairement des enseignements des écoles militaires, et que la mise à jour constante des outils juridiques de nature à toujours les adapter, pour coller au plus près, et au plus vite (toujours une loi nouvelle), à la tactique souple, imaginative, et évolutive de l’« ennemi intérieur », risquait de n’être jamais suffisante.

            Alors que faire ?

            Les solutions ne sont pas évidentes, mais elles existent et elles doivent être mises en œuvre, avec un grand souci d’expérimentation et d’adaptation.

            M.Bronner avance une idée intéressante, celle qui consiste à donner des pouvoirs aux habitants de ces quartiers, et sans obligatoirement craindre la naissance ou le renforcement d’un communautarisme vrai ou supposé, je propose également d’engager le pays dans cette voie, c’est-à-dire celle du risque et de la confiance.

            Il écrit : « Rendre le quartier aux adultes, leur redonner le pouvoir perdu. Cela ne viendra évidemment pas d’en haut, par la voix d’un secrétaire d’Etat, d’un préfet, d’une agence nationale ou d’un nouveau « Plan Marshall ». Mais plus sûrement par le bas ; par la capacité des adultes à s’organiser, sur leur territoire, pour restaurer un ordre générationnel. » (page,253)

            Une suggestion que je formaliserais volontiers sur le plan institutionnel comme suit :

            Des conseils de quartier élus avec des pouvoirs

                        Son constat montre que l’action publique souffre d’une très grande carence d’action économique, sociale et culturelle dans ces quartiers sensibles, mais rien ne sera possible sans remanier complètement l’organisation des pouvoirs locaux, et sans engager un vrai programme de remise à niveau républicain.

            Des pouvoirs juridiques et financiers doivent être attribués à des conseils de quartier élus, sur le modèle des pouvoirs accordés dans la capitale aux conseils d’arrondissement :

            – un pouvoir de gestion des équipements de proximité, sociaux, culturels, ou sportifs, de gestion des services de proximité, et de création sur le budget du conseil de quartier,

            – un échelon de service civique mis à la disposition des nouveaux conseils de quartier,

            – la mise en route d’un chemin scolaire et professionnel bien balisé vers l’emploi, notamment pour les jeunes, entre quartiers sensibles et grands bassins d’emploi. Le cas de Roissy est à cet égard exemplaire, et passé judiciaire ou non, un jeune doit pouvoir  accéder à un emploi d’un grand bassin d’emploi.

            Il est tout de même curieux, et en même temps désespérant, de constater que, dans ces ghettos, le rêve de l’école a souvent disparu.

            Un budget

             Le conseil de quartier disposera d’un budget de fonctionnement arrêté et géré par le nouveau conseil élu, et le même conseil jouira, au sein du conseil municipal de la ville, d’une capacité d’initiative dans la création de nouveaux équipements de proximité.

            Ces budgets seront adossés à un plan budgétaire pluriannuel de cinq années,  massif, d’accompagnement de l’action économique, sociale et culturelle des conseils de quartier, voté par le Parlement.

            La situation financière de la France n’est pas brillante, mais il faudra bien un jour, au-delà de la révision des politiques dites publiques, avoir le courage de réviser notre politique publique de « grandeur », d’adapter notre politique étrangère et militaire à nos moyens, et ne pas continuer à agir, comme si nous avions encore ceux d’une grande puissance, et non pas ceux d’une puissance moyenne.

     D’ailleurs, pourquoi des gouvernants intelligents n’inverseraient-ils pas l »ordre des facteurs, en consacrant les milliards d’euros de répression, pour ne pas dire les dizaines de milliards à la prévention? Là, il y a des sous!

            Conseil municipal et conseils de quartier

            Une fois par trimestre, le conseil municipal associera les présidents des conseils de quartier à ses délibérations.

            Les propositions ci-dessus sont tirées de l’expérience professionnelle passée de leur auteur, et n’ont pas d’autre ambition que de concrétiser la  suggestion de M. Bronner.

            Un contrat républicain avec l’Etat

            Lever tout d’abord le tabou de l’immigration.

            Pourquoi ne pas lever ce tabou, comme le fait l’auteur du livre, sur l’immigration ?

            Une régulation acceptée de l’immigration.

            Il faut dire clairement aux habitants de ces quartiers, et à l’opinion publique, que rien ne sera possible, si, pour un ensemble de raisons, souvent compréhensibles, culturelles ou humanitaires, ils continuent à prêter la main à la poursuite de flux clandestins ou non d’immigration : la démographe Tribalat écrit : « On peut parler d’un autoengendrement des flux familiaux. » (page,45).

            N’est-ce pas le cas pour les flux venus d’Algérie, après les années 1990, et plus traditionnellement du Mali ou du Sénégal ?

            La plupart des Français ignorent tout en effet des concepts de parentèle, souvent très extensifs, qui prévalent encore dans la culture traditionnelle de beaucoup de pays d’Afrique

            Le respect des principes républicains, notre unité nationale, fruit d’une très longue histoire, la primauté de notre belle langue française, pour autant qu’elle puisse être aujourd’hui menacée, la laïcité de nos institutions, principe que la France n’a fait triompher qu’il y a un peu plus d’un siècle, donc une conquête toujours fragile, et enfin le principe de l’égalité entre les sexes. La 4ème République l’a établi dans notre droit, mais on voit bien tous les jours que dans la vie concrète, les femmes ont encore à combattre quotidiennement pour le faire respecter.

            Les trafics, la drogue

            Je serais tenté de faire un mauvais jeu de mot, en disant « pas de quartier ! » pour tous les trafics et le « bizness », mais la question des marchés de la drogue soulève une question de fond, celle de sa consommation par une partie plus ou moins importante de la société française, et pourquoi ne pas le dire, par une partie de notre élite ? S’il y a un marché, c’est bien qu’il y a une consommation, et des jeunes de  ses quartiers y ont trouvé, presque naturellement, une occasion d’«emploi ».

            La lutte contre tous ces trafics risque donc d’être longue, et ne sera véritablement efficace que si la collectivité nationale propose de vrais emplois, une vraie reconnaissance politique, sociale, et économique, aux jeunes de nos ghettos.       

      Et  son succès dépend largement aussi de la politique nationale menée à l’égard des marchés de la drogue, car le citoyen de base voit bien, que de plus en plus de jeunes fument, un joint par ci, un joint par là, une fumette souvent encouragée par les médias, la télé, le cinéma… Et que dire de notre société actuelle et d’une partie non négligeable de son élite qui ne jure que par le fric, l’avidité, et l’intérêt personnel !

            Donc un grand gâchis, mais un vrai challenge national !

Jean Pierre Renaud – ancien haut fonctionnaire

La semaine prochaine : notre commentaire sur l’éditorial du Monde du 4 mars intitulé «  Sans-papiers : sortir de l’incohérence ». Cohérence ou incohérence ? Morale ou intellectuelle ? Statistique ou non ? Exacte ?

Un musée fantôme, la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration, le Monde du 23 mars 2010

Un musée fantôme, la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration, pourquoi fantôme?

           En France, la folie des musées ! Pourquoi pas ? Mais il y faut tout de même une bonne et saine raison ? Un aquarium ?

            Dans le cas de la Cité, le but était naturellement politique, une façon pour les politiques de botter en touche, d’esquiver un débat au fond sur les tenants et aboutissants de l’immigration, tout en donnant des gages à une partie des Français d’origine immigrée récente, et surtout aux groupes de pression intellectuels ou politiques qui en ont fait leur fonds de commerce.

            Le problème est que les visiteurs ne viennent pas dans cet ancien musée de la France d’Outre Mer pour l’histoire de l’immigration, et peut-être la louange de ses bénéfices, mais pour l’aquarium, et ses très beaux poissons, et cela dès les débuts de la Cité, comme j’ai pu le vérifier moi-même en août 2008, avec mon épouse.

            Son président, M.Toubon, déclare au journaliste, qu’une des raisons principales de cet insuccès est le fait que  « l’immigration, à tort ou à raison, n’a pas bonne presse. »

            La nouvelle utopie d’une immigration par définition humanitaire ou positive

            Un musée fantôme, effectivement, parce que de nombreux Français, confrontés à l’immigration des années 1980 – 1990, ont un vécu réel qui n’a rien de fantomatique, éprouvent, souvent ou quelquefois, un vrai choc culturel dans leur quotidien,  « à tort ou à raison »,alors que les pouvoirs publics, complices de groupes de pression politiques, religieux, ou associatifs, refusent d’ouvrir le dossier des chiffres de l’immigration et de ses conséquences, positives ou négatives sur notre vie nationale.

            D’ores et déjà, certaines de nos cités, notamment en Ile de France, sont composées majoritairement de Français originaires d’Afrique de deuxième et première génération, grâce au mouvement  « d’auto-engendrement des flux familiaux »,  décrits par la démographe Tribalat.

            Est-ce qu’il ne conviendrait pas demander aux historiens spécialisés si des fétiches maléfiques n’ont pas été cachés dans les murs du musée, lors de sa construction, ou si, lors de l’inauguration, les plus hautes autorités de l’Etat, n’auraient pas omis de sacrifier le poulet blanc ou noir recommandé par le grand féticheur du moment ?

            Mais en tout cas, un bon conseil ! Il faut consulter un grand marabout pour qu’il nous indique la bonne voie ! Pourquoi ne pas affecter ces moyens au financement d’institutions culturelles au cœur des « ghettos »urbains, une bien meilleure façon d’aider les quartiers sensibles à renouer avec la société française ?

Immigration: Le monde du 30 mars 2010, politiques et médias cachent la vérité aux Français

Immigration- Décryptage- Vérité sur l’immigration

  Au sujet de la rubrique du Monde (page analyses décryptages du 23 mars 2010) intitulée « Sociologie souverainiste » signée Laetitia Van Eeckhout, sur le livre de Mme Tribalat, intitulé « Les yeux grands fermés. l’immigration en France »

 Une chronique intéressante, mais dont le titre pointe, dès l’abord, une orientation idéologique, qu’on le veuille ou non.

  Pourquoi sociologue, alors que Mme Tribalat est une démographe de métier? Et pourquoi aussi cet adjectif « souverainiste », lequel appartient, mais sauf erreur, à un monde politique récent?

   Utilisation d’autant plus étrange que c’est une loi proposée par un souverainiste malheureux, Chevènement, du 11 mai 1998, (p,49 du livre), qui a élargi le concept de regroupement familial à l’existence de « liens personnels ou familiaux en France », une expression très vague qui fait effectivement problème dans son application.

   Le livre de la démographe est utile parce qu’il apporte la démonstration 1) que les pouvoirs publics ont non seulement une connaissance très insuffisante du dossier de l’immigration, 2)mais qu’une complicité du silence, gauche-droite, existe bien sur ce sujet sensible, 3) qu’il faut aller piocher dans des études étrangères pour avoir une opinion sur les effets positifs ou négatifs de l’immigration, et que dans un tel domaine, les conclusions sont, pour le moins très nuancées, 4) que d’ores et déjà un certain nombre de nos cités compte une majorité de Français d’origine immigrée de première ou de deuxième génération.

   Ne pensez-vous pas que les politiques ont le devoir de dire la vérité au pays, avant qu’il ne soit trop tard? Croyez-vous que la situation actuelle de nos » ghettos » urbains puisse s’améliorer, si cette conspiration du silence se perpétue, et si les mêmes politiques ne décident pas enfin de mettre de gros moyens pour remettre ces « ghettos » au niveau de la société française?

  Alors, et en ce qui me concerne, toujours rebelle aux utopies en isme, hier le capitalisme, le libéralisme, le marxisme, le communisme, et aujourd’hui à la mode, le mondialisme, l’immigrationisme, ou le souverainisme.

  Un peu de bon sens! Nos sociétés manquent cruellement de repères. Croyez-vous que les nouvelles utopies seront vos nouvelles boussoles?

Humeur Tique – Elections régionales

Un appel à témoins
Connaissez-vous une région dont les candidats ont proposé d’inscrire, en toute priorité, un programme massif de transformation des « quartiers sensibles » des grandes villes ou de certaines de leurs  banlieues?
En Ile de France, je n’ai rien trouvé de tel dans les programmes des candidats.

Double jeu des partis politiques
N’avez-vous pas été frappé, si vous avez accordé une petite attention aux élections régionales, que les partis, de gauche ou de droite, ont continuellement joué sur les deux plans, régional et national? Alors, pour qui votait-on? Pour des élus d’une région ou pour ou contre le govrenement actuel?
Au moins un constat: les Français n’ont pas l’air de savoir ce qu’on fabrique dans un conseil régional!

Immigration et Front National
Pourquoi cacher la vérité aux Français? Quand le Monde du 4 décembre 2009 écrit « si l’immigration s’est stabilisée », l’analyse s’arrête à la surface des choses. Beaucoup de Français, ni racistes, ni nationalistes, vivent ces mouvements démographiques d’une toute autre façon. Il est évident qu’un tel taux « formel » ne rend pas compte du bouleversement réel, du choc culturel,  que l’immigration a causé dans beaucoup de nos cités.
Et ce choc culturel traduit un ensemble de mouvements  démographiques successifs, auto-entretenus, officiels et clandestins, légaux ou illégaux.