Le Japon et le fait colonial -1
L’Asie du Nord-Est coloniale – Années 1880-1920
Lecture critique : deuxième partie
« Hokkaidö, An Zéro » par Noémi Godefroy (p,105)
“Changement des rapports de domination et septentrion japonais à la fin du XIXème siècle »
« Avant d’être une colonie du Japon moderne, puis un élément à part entière de son territoire national, l’actuelle île d’Hokkaidō, désignée avant 1869 par le nom d’Ezo, était déjà inscrite depuis longtemps dans un jeu complexe et changeant de rapports de domination à l’avantage de Honshū. »
Il s’agit de l’île située au nord du Japon d’une superficie de 79 000 km2 comparée à la superficie du Japon de 360 000 km2, anciennement peuplée par une population aux mœurs primitives, les Aïnous, convoitée aussi bien par les Russes que par les Japonais, dès les XVII° et XVIII siècles.
Afin de bien comprendre la situation coloniale de cette île, il est indispensable de conserver en mémoire sa position géographique, et donc sa position stratégique, et son poids géographique à la fois sur le plan de sa superficie et de sa population, 17 000 aïnous, sa population indigène, et 60 000 japonais (p,118).
« La nécessité grandissante d’un nouveau type de domination » (p,108)
Sa proximité avec l’archipel, une de ses composantes, son importance stratégique pour le Japon ne pouvait que l’encourager à en prendre le contrôle.
Cette île était historiquement convoitée par les russes, et le Japon s’en empara définitivement en 1869 :
« La fonction de l’ïle d’Ezo est de servir de porte nord de l’empire » (p113)
Le Japon créa une Mission au Défrichement et au peuplement dont le but était à la fois de coloniser l’île, de l’exploiter, de la développer, et de « japoniser » les quelques dizaines de milliers de ses habitants indigènes, et à lecture de cette chronique, on comprend bien que le Japon mit en œuvre les méthodes de pacification violente et de conquête des terres que les Américains ont utilisées pour la conquête du Far West, à la différence près que les échelles géographiques n’étaient pas du tout les mêmes.
Les Japonais considéraient cette île comme une « terra nullius », et sur ce point leur regard n’était pas très différent de celui de la plupart des puissances coloniales qui, à l’est ou à l’ouest, au nord ou au sud, avaient tendance à faire valoir le même concept, de bonne ou mauvaise foi, à partir du moment où une terre n’était pas exploitée ou peu peuplée.
A plusieurs reprises, l’auteure fait référence à l’exemple américain choisi pour imposer leur modèle de colonisation.
Le conseiller américain Horace Capron a « préconisé pour la gestion aïnous les mêmes mesures que celles utilisées à l’encontre des nations indiennes » (p,123)
« L’annexion (1869) va permettre au gouvernement japonais de tester l’établissement sur le territoire nouvellement acquis d’une autorité propre et relativement indépendante, concrétisée par l’instance administrative spécifique qu’est la Mission au défrichement. Celle-ci s’appuie sur des conseillers américains pour élaborer une politique coloniale qui s’articule autour de trois grandes lignes de force ; la prise de possession administrative de l’île ; l’organisation du défrichement en vue d’une exploitation économique du territoire ; l’instauration de mesures d’assimilation concernant les indigènes. » (p,133)
Il s’agissait bien plus d’une politique d’assimilation forcée, avec l’interdiction de coutumes traditionnelles (les tatouages, la mise à feu des maisons des morts, et le port de la barbe), que de la politique d’extermination pratiquée dans certaines colonisations de type anglo-saxon.
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Les débuts de l’emprise économique japonaise en Corée coloniale 1900-1919 par Alexandre Roy (page 135 à 187)
La lecture de cette analyse m’a plongé dans un abîme de perplexité pour plusieurs raisons, notamment celle liée aux réserves méthodologiques dont l’auteur fait état à plusieurs reprises, sur les statistiques coloniales utilisées, (celles, très abondantes, citées dans de nombreux tableaux et graphiques), des réserves, notamment dans sa page de conclusion, dont je cite un extrait, dont l’interprétation ( monétaire, financière et économique) est de nature à susciter beaucoup de questions sur la pertinence scientifique des concepts utilisés :
« Se pose donc la question du regard et du discours portés par la documentation utilisée ici. On voit que le gouvernement général aime à se présenter comme si la Corée était un Etat indépendant, jouissant de réelles prérogatives commerciales, comme s’il existait encore, après 1910, un « Etat » en Corée dont l’on pourrait analyser le déficit public et la balance commerciale. Mais ces notions ont elles un sens en contexte colonial ? En effet, que représentent des « prêts » accordés par la métropole au gouvernement général de Corée, en réalité hypothéqués sur la richesse coréenne et servant à raffermir l’appareil colonial ? Celui-ci évidemment ne « remboursait » jamais la métropole, si ce n’est les investisseurs : il s’agissait d’un jeu bien compris dans lequel les valeurs monétaires et financières ne circulaient que dans un seul sens. De même, la question du rôle de la Banque coloniale de Corée qui, comme la Banque d’Indochine, dans le cas français, servit surtout de tremplin régional aux investisseurs de métropole, se pose quand l’on veut analyser le secteur financier de la Corée coloniale. » (p,170)
Perplexité aussi sur le choix de la période 1900-1919, sans tenir compte, semble-t-il, notamment dans sa présentation, en tout cas historique, sur le plan monétaire et financier, du choc de la Première guerre mondiale, « le boum de la Grande guerre » (p,137) dont l’auteur souligne à plusieurs reprises, les effets importants, notamment en matière de spéculation financière, et tout autant d’érosion monétaire vraisemblable.
Toutes les statistiques produites sont en yen et ne facilitent pas une tentative de comparaison avec des statistiques produites dans d’autres valeurs monétaires, livres, dollars ou francs.
Pourquoi ne pas regretter en effet que l’auteur ne se soit pas attaché à esquisser une comparaison plus développée entre la colonisation française en Indochine et japonaise en Corée, hors celle citée plus haut qui rend compte de façon tout à fait imparfaite du rôle des deux banques dans leur domaine colonial ou la description des relations commerciales fondées sur l’importation de riz ?
Leur histoire avait certains points communs en ce qui concerne leur situation stratégique par rapport à la Chine et leur régime politique (Empire ou Royaumes), mais l’Indochine n’avait évidemment pas, pour la France, l’intérêt stratégique de sécurité de la Corée pour le Japon.
Indiquons que l’Indochine avait une superficie de 736 000 km2 pour une population lors de l’ordre de 15 à 20 millions d’habitants, et la Corée, une superficie de 220 000 km2 pour une population de l’ordre de 14, 15 millions d’habitants.
Un petit rappel historique tiré de l’analyse de M.Vié citée plus haut :
En 1904, le Japon occupe militairement la Corée, et en 1905, le Japon place les trois royaumes de Corée sous son protectorat, un protectorat aussi fictif que celui de la France en Indochine sur l’empire d’Annam, grâce à un échange international de bons procédés, Corée contre Philippines.
En 1910, le Japon annexe purement et simplement la Corée, décrite par Michel Vié sous le sous-titre « La Corée comme muraille ». (p,57)
L’auteur décrit avec force détails, les efforts que le Japon a effectués au cours de cette période dans le domaine des infrastructures et de la banque.
Notons simplement que les lignes de chemin de fer construites avaient d’abord un objectif militaire, et que le total des lignes construites en 1918 était de 1.220 km, et de 2.026 km en Indochine, alors que l’objectif était autant économique que militaire.
La démonstration financière laisse sur la faim, car elle n’embrasse pas la totalité du problème, en termes de description du système monétaire, financier et économique, des flux et des grandeurs analysées en monnaie constante.
Certaines formulations financières paraissent surprenantes :
« Une des raisons de l’effacement des subventions métropolitaines[1] était qu’en réalité la métropole ne donnait plus mais vendait son argent à l’administration coloniale. Cette dernière contracta des emprunts toujours plus importants assurant une rente permanente aux souscripteurs japonais, point sur lequel il faudrait se pencher davantage pour analyser l’expropriation coloniale. » (p,147)
… « Remplir le tonneau percé des finances coloniales était lucratif pour la métropole, c’était aussi et surtout un moyen supplémentaire de dominer la péninsule. (p,147)
Voire ! Compte tenu de l’évolution monétaire évoquée par l’auteur, marquée par la spéculation, donc le phénomène de l’érosion monétaire qu’a provoqué la guerre dans l’économie mondiale.
L’auteur fait un constat, assez classique dans ce processus d’équipement :
« Sur l’ensemble de la période, le mouvement commercial extérieur de la Corée a été déficitaire. « (p,148)
Il était évident que le mode de financement du développement de ce type de territoire au début du vingtième siècle ne pouvait être que l’emprunt.
Anglais et Français en avaient d’ailleurs fait un principe de base, le self-suffering anglais et la loi de 1900 française.
En Indochine, ce fut l’emprunt, ou plutôt les emprunts qui permirent le démarrage économique du pays, comme en Afrique noire.
La situation déficitaire du commerce extérieur colonial (p,148) dans des territoires dépourvus de richesses ou encore en friche n’était pas une singularité de la Corée ; quasiment toutes les colonies françaises étaient affectées de la même faiblesse structurelle.
L’historien Jacques Marseille a publié de bonnes analyses sur cette matière, applicables aussi à l’ancienne Afrique Occidentale Française, même si Elise Huillery a tenté de s’inscrire en faux sur le même sujet.
Quant à la remarque faite sur « l’expropriation coloniale », une curieuse expression, elle mériterait d’être rigoureusement démontrée dans ce type d’analyse.
« De la Banque n°1 à la Banque Coloniale de Corée » (p,148)
Le processus décrit bien le processus de développement du système bancaire avec son rôle économique, le passage d’une banque privée à une banque centrale, et à son amarrage dans le système du yen en 1910, le même processus que celui suivi dans d’autres territoires coloniaux :
« En dehors de l’infrastructure ferroviaire et de la structure administrative, la seule institution japonaise d’importance établie en Corée dès les débuts de la colonisation était la Banque n°1 de Shibusawa EIIchi. » (p151).
Cette banque joua un rôle important dans les investissements du Sud Est asiatique, compte tenu du nombre des antennes qu’elle y entretenait, 33 en 1918. (p,151)
L’auteur porte alors son attention sur « Les structures de la production : entreprises et « industrie », à leur répartition, et à « une approche par le capital » (p,152), une analyse statistiquement très détaillée, en notant :
… « l’agriculture représentait tout au long de la période la quasi-totalité (85%) de la production économique matérielle coréenne. » (p,152)
Etrangement, l’auteur analyse le fait colonial, tout en déclarant :
« Par ailleurs, nous intéressant au phénomène colonial, nous ne traiterons pas des entreprises étrangères. La raison en est que ces dernières constituaient des structures très particulières : bien que très peu nombreuses (dix en 1910) leur poids en capital dépassait celui des entreprises coréennes. » (p,152)
Plus loin :
« Qu’en était-il des entreprises métropolitaines ?
Le capital engagé dans ces dernières était sans commune mesure avec celui des entreprises péninsulaires : cinquante fois plus important, bien qu’elles fussent cinq fois moins nombreuses… « (p154)
La description économique que fait l’auteur montre bien comment fonctionnait l’économie coloniale animée par une banque centrale pas uniquement tournée vers la Corée, quelques entreprises importantes du capital, et un tissu de petites entreprises chargées de fournir à la métropole denrées (le riz), ou matières premières (le fer ), (« La capture commerciale du riz et du fer » (p160) :
« L’emballement de la fin des années 1910 reposa donc sur le développement commercial et industriel. Autrement dit, comme on le voit, les statistiques construites par le gouvernement général de Corée dessinent assez clairement le schéma d’une colonisation économique « réussie », avec des débuts marqués par l’initiative politique, l’importance des entreprises publiques ou semi-publiques (banques et chemin de fer) et un développement assez rapidement marqué par l’importance du secteur privé, l’industrie et le commerce. » (p,157)
Il est possible de s’interroger en ce qui concerne l’expression utilisée par l’auteur sur les statistiques que j’ai soulignée, et si tel était le cas, comment concilier l’observation sur le poids de l’agriculture (85%) et cette colonisation économique « réussie » ?
En ce qui concerne le riz : « … le riz coréen s’imposa face au riz indochinois, birman et chinois. Cela à la faveur de la guerre…Ainsi, entre 1914 et 1917, les riz coloniaux japonais représentaient presque 80 % du volume importé. « (p,163)
La réorientation des importations de riz créa beaucoup de difficultés dans l’économie indochinoise qui avait de plus en plus besoin d’exporter son riz en métropole.
Comme je l’ai écrit dans le livre « Supercherie coloniale », la mention qu’y fait une historienne du collectif Blanchard and Co, sur le riz dans nos assiettes, le riz indochinois bien sûr, ne correspondait pas à la réalité : l’Indochine avait besoin que la France importe du riz d’Indochine, un riz subventionné, et qui allait, ,non pas dans nos assiettes, mais dans nos poulaillers.
L’auteur note l’importance qu’a eue le fer coréen dans le développement de la sidérurgie japonaise, en particulier en raison de la guerre :
« Cette crise suscita au Japon un « boum de la fièvre sidérurgique » entre 1917 et 1918. » (p,167)
Et l’auteur de conclure :
« L’économie coloniale de la Corée à la fin de la Première guerre mondiale : de la spéculation à l’impasse » (p,168) :
« La politique menée en Corée entre 1905 et 1918-1919 était une impasse économique et sociale. Le lendemain, deux jours avant que l’ex-roi coréen Kojong fût inhumé, un peu plus d’un an après le discours du Président Wilson sur le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes… un groupe d’intellectuels militants coréens se réunit dans la capitale coréenne pour déclarer en public l’indépendance de la Nation et appeler au soulèvement. Ce fut comme une étincelle sur une plaine d’herbes sèches : la société toute entière réagit, le Mouvement du 1er mars » était lancé, ébranlant la domination coloniale. » (p,169)…
« En ce sens précis, l’échec de la politique de développement des années 1910, puis le Mouvement du 1er mars 1919, amenèrent à une autre politique économique dans la colonie qui allait autrement complexifier la structure de la Corée coloniale, ainsi que les rapports entre colonisé et colonisateur. » (p,171)
Avant de conclure cette lecture inévitablement imparfaite, deux questions se posent à mes yeux :
La première : est-ce que la première guerre mondiale, plus que la question coloniale, n’a pas caractérisé les relations entre le Japon et la Corée ?
La deuxième se rapporte au silence auquel l’auteur s’astreint sur la répression coloniale qui a eu pour but de casser le mouvement du 1er mars, et sur le nombre des victimes, des précisions qu’il faut aller chercher dans la contribution Souyri, intitulée « Critiquer le colonialisme dans le Japon d’avant 1945 » (p,189)
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« Critiquer le colonialisme dans le Japon d’avant 1945 » par Pierre-François Souyri (pages 189 à 236)
Cette analyse se situe dans une chronologie différente des autres analyses de la même revue.
En se situant dans l’histoire des idées, cette analyse manque à la fois de cadrage historique et d’évaluation des effets des « trois courants anticoloniaux » qu’elle décrit , le courant « moral », le courant « économiste », et celui d’ « une critique du système au sein même de l’université japonaise »
Le cadrage historique : il parait difficile de ne pas situer ces courants dans le système de gouvernement japonais, pas moins que dans la chronologie politique de la même époque, une époque relativement longue.
Il parait tout de même difficile de tirer des conclusions sur l’efficacité de ces « courants anticoloniaux », sans avoir plus de précisions sur leur effet dans l’opinion publique, ou dans leur représentation politique.
L’auteur écrit :
« Le colonialisme antirépressif et réformiste des démocrates japonais des années 1920 et 1930 peut paraître aujourd’hui désuet. Qu’on ne s’y trompe pas. D’une part, bien rares étaient ceux qui, en Grande Bretagne ou en France, par exemple, dénonçaient vers la même époque aussi clairement les abus du colonialisme. Les critiques japonais du colonialisme japonais sont, de ce point de vue, tout à fait remarquables. Par ailleurs les radicaux indépendantistes étaient alors minoritaires dans les colonies japonaises. En effet, une partie des nationalistes coréens ou taïwanais pensaient sincèrement – à l’instar des démocrates japonais – que le système colonial était réformable » (p,234)
J’ai envie de dire les « démocrates japonais » ? Combien de divisions ?
« Bien rares étaient ceux qui, en Grande Bretagne ou en France, dénonçaient… ?
Est-ce si sûr alors qu’aucune comparaison historique n’est proposée ?
Et sans être méchant, pourquoi ne pas recommander quelques-unes des lectures françaises qui ne cachaient pas grand-chose des abus du colonialisme français ?
René Maran dans « Batouala » Prix Goncourt 1921), André Gide dans « Voyage au Congo », le scandale des grandes concessions forestières (1927) , Albert Londres, dans « Terre d’ébène » (1929), le scandale du Congo Océan, Louis Roubaud dans « Viet Nam » (1931) la tragédie de Yên Baï, Augagneur avec son livre « Erreurs et brutalités coloniales » (1911), Vigné d’Octon avec « La gloire du sabre » (1900) ou « Les crimes coloniaux de la Troisième République » (1911), etc, etc…
Pourquoi ne pas demander à Monsieur Pierre-François Souyri, pourquoi il n’a pas cité le même type de livre anticolonialiste au cours de la période étudiée, un vrai test de crédibilité ?
Enfin, et dans la même veine, une autre affirmation qui mériterait d’être étoffée :
« Contrairement à une légende tenace, le colonialisme japonais n’a pas été plus brutal que les autres », un propos qui mériterait d’être confirmé par des spécialistes, deuxième guerre mondiale y comprise ?
Dans le « d’avant 1945 » ? Et au fil des périodes historiques ?
Sur ce blog, le 20 août 2015, j’ai publié un petit exercice de critique historique qui concerne le même auteur dont je reproduis le texte ci-après.
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Petit exercice de critique historique ?
Ou la « contextualisation » du fait colonial ?
Publié le 20 août 2015
Au fil des pages, et avant d’être en mesure de commenter les deux tomes tout à fait intéressants consacrés à l’ambitieux sujet traité, j’ai noté dans le chapitre intitulé « Critiquer le colonialisme dans le Japon d’avant 1945 » de Pierre-François Souyri, Université de Genève, une sorte de curiosité d’écriture d’histoire postcoloniale, un mélange tout à fait étrange entre histoire et prise de position politique.
« Mais il faut quand même contextualiser le discours de Yanagi et, même si l’homme n’était pas exempt de défauts, il n’en a pas moins contribué à faire connaître une céramique largement mésestimée. Après tout, où sont les esthètes français capables de monter en Algérie un musée des arts populaires algériens ? » (page 209)
« Contextualisons » donc un tel discours :
Convient-il de rappeler qu’en Extrême Orient, l’Ecole d’Extrême Orient a été créée en 1898, et installée à Hanoï en 1900, que l’Ecole Nationale des Beaux- Arts d’Alger a été créée en 1888, et la villa Abd-El-Tif en 1906, pour ne pas citer encore la création de l’Académie Malgache en 1902 ?
Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés