Marie Curie, très bien ! Mais Jules Ferry, un vrai problème !
Promoteur de l’école publique, très bien ! Mais tout autant promoteur et défenseur acharné du « colonialisme » français, il est permis de se poser la question : il incarnait la trop bonne conscience du cénacle républicain de progrès, franc-maçon, qui prônait les conquêtes coloniales de la Troisième République, tous azimuts, au nom des « races supérieures ».
Lors de l’affaire du Tonkin, et du grand débat du 28 juillet 1885, il défendit cette position en tant que Président du Conseil.
« Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures… Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures… »
Parmi ses célèbres contradicteurs dans ce débat, fut George Clemenceau, lequel, en donnant l’exemple de la civilisation chinoise, contestait la thèse de Jules Ferry.
Pourquoi ne pas estimer que l’idée, auparavant avancée par le candidat de suppression du mot race dans notre Constitution, parait bien étrange, car le mot de race n’est péjoratif que pour ceux ou celles qui l’entendent dans un seul sens, celui du racisme ?
Aurons-nous bientôt un dictionnaire des mots au goût changeant des politiques ?
Le choix de Jules Ferry n’illustre-t-il pas, à dire la vérité, l’ignorance généralisée de notre histoire coloniale, quoiqu’en disent, en pensent, et en écrivent, certains chercheurs qui tentent de nous faire croire le contraire, par le canal d’un « inconscient collectif » colonial.
Mais alors le nouveau Président serait une nouvelle victime de son « inconscient collectif » ?
Alors ? Est-il bien vrai que le nouveau Président va faire supprimer le mot « race » de notre Constitution ?