Humeur Tique : Humeur Politique du jour !

 Après plus d’une année de campagne électorale, et de saturation, quelques réactions :

            La première anecdotique, le brillant et vibrionnant Jacques Lang, éperdu d’affection politique, allant de circonscription en circonscription, a finalement échoué dans son pays natal.

            Il a quand même eu plus de chance que son grand ami Gbagbo, avec lequel il fit campagne, en hélicoptère, en Côte d’Ivoire, avant la crise meurtrière que l’on connait. Au moins aura-t-il peut- être le temps de lui porter des oranges dans sa prison de La Haye !

Le Modem, triste Modem ! Ce qui devait arriver est arrivé, la disparition de ce mouvement, faute d’avoir été capable d’adopter une ligne claire pour les dernières élections législatives, le chef allant dans un sens, et ses fidèles dans tous les sens. S’agissait-il d’un vrai mouvement politique ?

Et un de ses vice-présidents, Rochefort, ajoutant à la confusion en sollicitant auprès de Hollande, de façon insistante et répétée, quelque chose qui pouvait ressembler fort à un maroquin ministériel, 39 au lieu de 38 déjà ?

38 ministres, dans le gouvernement de la France, avec tout leur entourage, combien cela va-t-il bien coûter à nos finances publiques ? Mais il est vrai que tout ce beau monde sera payé, à compter du 15 septembre prochain, en empruntant de l’argent sur les « marchés » !

Hollande à Tulle, et Ayrault à Nantes arrivaient à animer et coordonner le travail de 38 collaborateurs ? Rien que sept ministres pour les dossiers économiques ! L’inflation ministérielle à Bercy ?

Remarquez que la France peut bien se payer 38 ministres, puisque Madagascar, dans sa 4ème année de crise, dirigée par un « dictateur » au petit pied, toujours en « transition démocratique », pour ne pas dire « transe démocratique », compte un nombre de ministres comparable !

Et en plus sérieux, beaucoup plus sérieux ! Quant à l’état de santé de notre démocratie républicaine !

Un système électoral qui permet au parti des Verts d’obtenir 11 ou 12 sénateurs et une vingtaine de députés, alors que la candidate des Verts n’a obtenu que 2,31% des voix aux Présidentielles (828.345 bulletins), est-ce bien démocratique ?

Et encore moins alors que ce parti des bisbilles futiles se pare en permanence de morale, de responsabilité, d’exemplarité ? Alors mesdames et messieurs, SVP, un peu moins de CO2 antidémocratique !

Mais beaucoup plus grave encore, le taux de participation, près de 50% d’abstentions au 2ème tour des élections législatives !

 Notre République est bien malade, et le Conseil Constitutionnel serait bien inspiré, comme il vient de le faire tardivement sur les horaires du scrutin, en demandant leur harmonisation, de recommander le vote obligatoire à toutes les élections de la République.

Une décision qui serait également la bienvenue pour les élections des dirigeants des corps intermédiaires, car dans beaucoup de ces élections, les taux d’abstention  sont encore beaucoup plus forts que dans  nos élections politiques.

Obligation de réserve des magistrats, Conseil Constitutionnel et juges d’instruction

Nouvelles magistratures et nouvelle fonction publique ? Pour faire de la « com », on peut dire aujourd’hui n’importe quoi ?

L’obligation de réserve des magistrats ? Il en serait de même que du secret de l’instruction, une supercherie judiciaire ?

            A lire ou à entendre les déclarations et opinions de certains « magistrats », il semble bien qu’il en soit ici de l’obligation de réserve comme du fameux secret de l’instruction invoqué seulement lorsqu’on en a besoin !

Que penser en effet des déclarations fréquentes du Président du Conseil Constitutionnel, ancien magistrat, Conseil Constitutionnel, ultime gardien des droits et libertés de nos institutions républicaines, prenant position, à tout bout de champ, sur tous les sujets, et dans tous les canaux médiatiques ( citation ci-dessous tirée d’une intervention sur Radio J) ?

Ces jours derniers, par exemple, sur l’immigration légale, Les Echos du 2 mai 2011, page 2 « Il faut accepter l’immigration légale » : qu’est-ce à dire vraiment ? Avis politique ou constitutionnel ?

. Le citoyen a en effet le droit de s’interroger sur ce type de communication politique, et donc sur le mode de désignation des membres de ce Conseil, un mode de nomination qu’il faudra bien changer pour lui rendre son autorité de juge suprême indépendant !

Conseil constitutionnel français et conseil constitutionnel ivoirien, même combat ? A s’y méprendre peut-être pour de mauvais esprits comme Gbagbo !

Que penser, autre exemple, des déclarations d’un juge d’instruction, spécialisé dans les dossiers de terrorisme donner son opinion sur l’affaire Ben Laden ? (Libération du 3 mai 2011, page 15)

Gage d’impartialité, de neutralité de la justice sur de tels sujets ? Instruction à charge et à décharge ?

Alors il est vrai que le ministère de la Justice fait une lecture plutôt tolérante, pour ne pas dire laxiste, de l’obligation de réserve des magistrats (voir réponse du garde des Sceaux à ce sujet du 9/04/2009), mais il ne faut pas être alors étonné que de plus en plus de fonctionnaires enfreignent l’obligation de réserve que leur statut leur impose.

Jean Pierre Renaud

Côte d’Ivoire et Afrique: la jurisprudence Gbagbo??

« La jurisprudence Gbagbo, fragile espoir pour la démocratie africaine »

Analyse Philippe Bernard

Service international

Le Monde du 28/04/11, Décryptages Analyses

Une « jurisprudence » ? Avec le seul cas de la Côte d’Ivoire ?

Comment pourrait-il y avoir, en 2011, dans la même année, une jurisprudence Gbagbo en Côte d’Ivoire différente d’une jurisprudence Rajoelina à Madagascar ?

Déjà deux poids et deux mesures !

            Un article dont le contenu est au demeurant intéressant, mais qui soulève beaucoup de questions sur la politique étrangère de la France en Afrique :

Un article Intéressant :

–       Qui note les contradictions de la politique étrangère de la France en Afrique, universaliste au coup par coup, alors qu’elle a joué le premier rôle dans le retour à une certaine démocratie ivoirienne

–       Qui relève que la solution de la crise ivoirienne ouvre « probablement une troisième phase de leur développement démocratique »

–       Qui propose un challenge aux Africains : «  Aux Africains de se l’approprier (la démocratie). Aux Occidentaux et en particulier à la France de mettre sa politique en accord avec son discours universaliste. »

Un article à questionnement :

–       Est-ce que très précisément le cas de la Côte d’Ivoire est représentatif des problèmes rencontrés par les pays africains pour accéder à la démocratie ?

Alors qu’il y avait la présence incontestable d’une certaine « Françafrique », beaucoup plus forte et prégnante à Abidjan qu’ailleurs, et alors que la solution récente de la crise n’aurait pas été possible, sans la présence de troupes françaises, avec ou sans le parapluie de l’ONU.

–       Est-ce qu’il n’est pas intéressant de comparer, outre le cas des pays évoqués dans cet article, avec lesquels la France est plutôt accommodante, les positions de la France à Abidjan et à Antananarivo, où notre pays, sans trop de casse, a le moyen d’imposer un retour à la démocratie, avec le concours de certains pays du sud, ce qu’il ne fait pas, et avec le rôle ambigu de notre ambassadeur ?

 Cohérence de notre politique étrangère ? Universalisme ?

–       Est-ce que nos interventions en Afrique ou ailleurs ne soulèvent pas le problème majeur du contrôle démocratique des actes du Président de la République ? Avec l’article 35 actuel, le président peut nous entraîner dans n’importe quelle guerre extérieure, fusse avec les meilleurs motifs, comme c’est le cas pour la Libye, sans que la représentation nationale puisse donner son accord ou mettre son veto !

Et demain à Doha ?

–       L’Europe est de plus en plus présente dans l’ancien « pré carré africain », à la fois dans ses multiples représentations et l’importance de ses concours financiers : est-ce que le temps n’est pas venu de replacer notre action sous l’ombrelle de l’Union européenne, de mettre notre politique étrangère, et éventuellement l’intervention de nos forces militaires en cohérence avec ce nouveau cadre institutionnel ?

La révision nécessaire de notre politique étrangère en Afrique

Révisons entièrement notre politique étrangère en Afrique et donnons la préférence à l’action indirecte, plutôt qu’à l’action directe qui nous empêche de rendre crédible notre discours universaliste.

Indirecte, à la manière asiatique, et tout autant à la manière traditionnelle des Britanniques, car nous n’avons pas les moyens d’imposer la démocratie à tous les pays d’Afrique, tant ils sont nombreux et différents.

Chaque fois qu’une élection sera contestée, la France enverra son armée « professionnelle » pour rétablir l’ordre, la démocratie, les droits de l’homme et la démocratie, telle que nous la concevons, venant se substituer aux slogans humanitaires et coloniaux de la Troisième République ? Est-ce vraiment sérieux ? Non !

Soutenons culturellement, politiquement, et financièrement les mouvements politiques d’Afrique qui prônent le démocratie dans leur pays, mais écartons l’idée d’une intervention militaire dans l’un de ces pays, sauf à venir, à titre tout à fait exceptionnel, et en appoint de forces mobilisées par l’ONU ou une instance internationale africaine, et à la condition sine qua non, que le Parlement l’ait autorisée.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: la Françafrique d’avant et d’après Côte d’Ivoire? Mourir à Doha et le président de la République Française?

Humeur Tique : Françafrique modèle 2011, un avant et un après Côte d’Ivoire ?

La première page ambigüe de Libération du 12 avril 2011 : « La France sort Gbagbo »

Ou de préférence « Le regard de Plantu » en première page du Monde du 13 avril intitulée « Gbagbo se plaint de ses conditions de détention », avec l’apparition des Vergès et Dumas, « cher client » et la réponse en bulle de Gbagbo « Ah non ! Pas eux ! »

Un dictateur africain déchu, très bien ! Au tour des autres à présent ?

L’intervention de la France dans le dénouement de cette crise pose, en tout cas et une fois de plus, le problème de son rôle dans l’ancien « pré carré »  africain.

            En la circonstance, la France a été le bras militaire séculier de l’ONU, mais il est évident que son intervention, sous le parapluie d’une cause internationale, n’aurait pas été possible, en tout cas dans les conditions connues, si la France n’avait pas disposé d’une force militaire disponible en Côte d’Ivoire, avant même, sauf erreur, la couverture diplomatique de l’ONU.

            Et chacun sait que notre pays dispose d’autres forces « prépositionnées » de notre armée « professionnelle »  en Afrique ! Qu’en sera-t-il à nouveau, si dans l’un ou l’autre de ces pays, au Gabon, ou à Djibouti, le même type de crise se produit ?

            A l’occasion des prochaines élections présidentielles, les différents candidats devraient faire connaître clairement aux Français les conditions éventuelles d’intervention des forces armées françaises dans ces pays, en modifiant sans doute le droit constitutionnel applicable, en cas d’intervention militaire.

Humeur Tique : Mourir à Doha ? Guerre et Paix du Président de la République ?

            Il n’est pas besoin d’être un savant dans la chose constitutionnelle pour être un peu surpris, en qualité de citoyen français, par la facilité déconcertante avec laquelle un Président de la République Française  a la possibilité d’engager nos forces armées à l’étranger. Tel a été le cas le plus récent de la Libye.

            D’après le Monde du 9 avril dernier (page 10) :

 « Les engagements successifs de la France sur deux terrains d’opérations extérieurs n’ont pas provoqué de grands débats parlementaires. Il est vrai que le président de la République, chef des armées, n’a pas besoin de l’autorisation du Parlement pour faire intervenir les forces armées à l’étranger. Le gouvernement est néanmoins tenu, aux termes de la Constitution, d’informer celui-ci « au plus tard trois jours après le début de l’intervention ». Cette information peut être suivie d’un débat mais sans vote. Ce n’est que lorsque l’intervention excède quatre mois que le gouvernement doit soumettre sa prolongation à l’autorisation du Parlement »

Il s’agit en effet de l’article 35 de la Constitution !

Et d’ajouter à la citation du journal la fin de cet article : « Il peut demander à l’Assemblée Nationale de décider en dernier ressort. Si le Parlement n’est pas en session à l’expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l’ouverture de la session suivante. »

En résumé  donc, tout pouvoir au président de la République et la guerre ou la paix peuvent se mettre en vacances !

Une découverte sans doute pour beaucoup de citoyens qui n’avaient prêté aucune attention, à tort, à une réforme faite en 2008 !

            La France en guerre sans véritablement le savoir, et sans que la représentation nationale ait quasiment son mot à dire, c’est à dire donner son autorisation démocratique !

            Quand est-ce que la France va enfin accéder au statut d’une véritable démocratie ?

            Un exercice de pouvoir d’autant plus facile qu’avec la fameuse armée professionnelle, initiée par Chirac, dont le savoir-faire et la compétence ne sont pas en cause, le Président de la République peut prendre sa décision avec une « âme légère ».

            Lorsque le général de Gaulle a fait voter la nouvelle Constitution de la Vème République, il n’en était pas de même, puisque l’armée française était constituée pour l’essentiel de conscrits issus donc de la conscription.

Les prochaines élections présidentielles devraient être l’occasion de remettre complètement à plat ce système de pouvoir « autocratique » et redonner à la représentation nationale la capacité d’engagement ou de refus d’engagement de notre armée à l’étranger.

Et pour les citoyens initiés, jamais sans doute la France ne se serait engagée dans les conquêtes coloniales de la Troisième République sans son armée coloniale « professionnelle » !

Et pour les citoyens avisés, comment ne pas être surpris que la France trouve toujours de l’argent pour soutenir ou engager des opérations militaires extérieures, alors qu’elle est, depuis plus de trente ans, dans l’incapacité de mettre le même argent dans un programme dédié au retour des « ghettos urbains » dans la République ?

Humeur Tique: la Côte d’Ivoire et Orson Welles, le scorpion et la grenouille, Gbagbo et Ouattara, le conte de Monsieur Arkadin

 Le conte « le scorpion et la grenouille » dans le film « Monsieur Arkadin » pourrait sans doute servir de morale de l’histoire actuelle de la Côte d’Ivoire.

« Un scorpion voulant traverser une rivière demanda à une grenouille de l’aider ;

–   Non, car tu me piqueras et chacun sait que la piqûre du scorpion est mortelle, dit-elle.

–   Quelle sottise ! Si je te pique, je me noie avec toi. Est-ce logique ?

–   Alors la grenouille prit le scorpion sur son dos. Arrivée au milieu de la rivière, elle sentit une douleur affreuse la traverser, le scorpion l’avait piquée

–   Tandis qu’ils s’enfonçaient dans l’eau, elle cria, est-ce logique ?

–    Non je le sais bien, dit le scorpion, mais que veux-tu, je n’y peux rien…. C’est mon caractère. »

                                 (Source adfp)

Dans le film, deux aventuriers s’affrontaient, et tous les deux incarnaient le mal, la logique du mal, laquelle étant plus forte que tout !

En Côte d’Ivoire, M.Ouattara qui n’incarne pas, semble-t-il, un des deux aventuriers du conte, serait bien inspiré de ne pas ressembler à la grenouille de la fable !

Humeur Tique: Epidémie de « soudanite » à l’UMP!

Humeur Tique : Epidémie de « soudanite » à l’UMP ! La nouvelle Françafrique du PS et de l’UMP !

Libé du 8/02/11, page 12

            Sans doute, pour la minorité de nos concitoyens qui ont quelques lumières sur le sujet, il est possible de se demander si certains de nos élus ne sont pas devenus fous, c’est-à-dire atteints d’une maladie mentale qui s’appelait la « soudanite » parce qu’elle frappait de troubles mentaux des coloniaux qui servaient au Soudan (Mali aujourd’hui) à la fin du XIX°siècle. Cette affection due au soleil, à la solitude, et à l’alcool conduisait souvent au suicide.

 Le 4 février dernier, quatre députés UMP, Mme Dumoulin, MM Mancel, Censi, et Fourgous allaient prendre un avion pour aller rendre une petite visite à l’ami Gbagbo, visite annulée au dernier moment par le gouvernement.

Les trois personnages paraissaient donc ignorer la politique de la France à l’égard de M.Gbagbo, et cet épisode en dit long sur le délabrement mental et politique de certains de nos élus.

Rappelons par ailleurs que les visites qu’ont effectuées en Afrique certains députés, MM Balkany et Mancel, donnent une tonalité curieuse à notre politique étrangère, car en Afrique, comme en France, tout le monde n’a pas la mémoire courte, et qu’on connaît là-bas le passé au parfum légèrement sulfureux de ces très honorables parlementaires.

Humeur Tique: « l’inconscient postcolonial » du Parti Socialiste à Dakar!

La politique étrangère du Parti Socialiste, ou « l’inconscient postcolonial français » à la manoeuvre !

Journal Les Echos du 7/02/11, page 2

                        Sur le discours que Martine Aubry va prononcer à Dakar, où elle participe au Forum social mondial, le secrétaire national du PS chargé de l’international, Jean-Chritophe Cambadélis a déclaré dans les Echos :

            « A travers ce voyage, elle veut rompre avec cet inconscient postcolonial français qui a conduit à des discours malheureux  comme celui de Dakar. »

Ou à des voyages d’ingérence de la Françafrique socialiste dans les affaires africaines mystérieusement guidés par leur inconscient postcolonial ? Comment ne pas évoquer à ce sujet les voyages de MM Cambadélis, Le Guen et Lang à l’occasion des dernières élections présidentielles de Côte d’Ivoire, avec leur ami « socialiste » Gbagbo,  toujours au pouvoir ?

Les propos Cambadélis marquent effectivement un réel progrès dans l’analyse des relations franco-africaines : on est passé de l’inconscient colonial collectif cher à l’historienne coloniale et postcoloniale Coquery-Vidrovitch, qui s’est rendue elle-même en Côte d’Ivoire pour s’y faire décorer par son grand ami Gbagbo à l’inconscient postcolonial français !

Avec la venue éventuelle du PS au pouvoir, il y a vraiment de quoi être inquiet sur le contenu de la politique étrangère de la France à l’égard de l’Afrique, une rupture avec un inconscient postcolonial qui mériterait  incontestablement d’être scruté par nos meilleurs psychanalystes, afin de déterminer s’il existe.

Humeur Tique: Françafrique « cachée » : Gbagbo et Coquery-Vidrovitch

Humeur Tique : la Françafrique « cachée » : Gbagbo et Coquery-Vidrovitch, ou les « Enjeux politiques de l’histoire coloniale » ou postcoloniale ?

            Les lecteurs du journal le Monde savent qu’ils trouveront toujours une information intéressante au détour d’un article, d’une tribune, ou d’une page.

Et tel fut le cas, avec le « Décryptages Débats.du 28 décembre, page 16, en lisant un article de M.Bouquet, professeur de géographie politique à l’Université Bordeaux III,  intitulé :

« L’université française et ses tyrans

« Gbagbo et ses amis en sont issus»

Avec l’extrait suivant : « La liste est longue, mais on peut faire court. Laurent Gbagbo a soutenu sa thèse de doctorat d’histoire à la Sorbonne avec une grande – et progressiste – historienne française qu’il a d’ailleurs décorée il y a quelques semaines en souvenir de cette collaboration. »

C’était, sauf erreur, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 7 août dernier, Madame la Professeur émérite fut alors faite Commandeur de l’Ordre ivoirien, diable ! C’est le cas de le dire !

La Françafrique n’est donc pas toujours là où on l’attend, car il est tout de même difficile de dire que M.Gbagbo pouvait être, déjà au mois d’août dernier, un modèle pour la jeune démocratie africaine, alors que le processus de l’élection présidentielle était difficilement engagé.

Il est vrai, et comme nous l’avons dit sur le blog du 3 décembre dernier, que Lang a fait beaucoup mieux, en assistant à un des meetings électoraux de Gbagbo, mais les initiés comprendront mieux le sens du titre cité plus haut d’une des dernières œuvres d’histoire de Mme Coquery-Vidrovitch. Ce livre a fait l’objet d’une lecture critique sur le blog du 28 mars 2010.

La « grande – et progressiste – historienne française » aurait – t- elle trouvé à Abidjan, du  nouveau grain à moudre, en rapport avec notre  «inconscient collectif » (page 168 du livre cité),  une magnifique occasion de briser le « tabou  français » de « la « non-décolonisation » de la société française » (page 166), ou d’avoir enfin une chance historique d’ouvrir une nouvelle page du « postcolonial » à la Françafricaine ?

Humeur Tique: police à Bobigny et déontologie. Combien de sans-papiers? Combien de dissidents en Chine? « Tragicomédie ivoirienne » de Venance Konan, avec le PS et Villepin

Humeur Tique : la police à Bobigny et la déontologie ? Combien de sans-papiers en France ? Combien de millionnaires et de dissidents en Chine ?

La « Tragicomédie ivoirienne » par Venance Konan

Gbagbo, WikiLeaks et Villepin

            La police à Bobigny et la déontologie de la République ?

S’il est vrai que le travail des policiers dans le « 9 3 » est particulièrement difficile, et qu’il favorise les dérapages, il est inadmissible que les syndicats de police, les autorités de police, et le ministre de l’Intérieur lui-même, couvrent, qu’on le veuille ou non, et telle que «  l’affaire » a été lancée, des faux en écritures publiques, d’autant plus graves, qu’ils mettent en cause les libertés publiques.

On va finir par croire, que les fonctionnaires et les élus qui ont accepté de servir la République, prennent le chemin des dictatures « douces », car beaucoup de citoyens assez bien informés savent que certains officiers de police ont tendance à abuser des infractions supposées d’outrages à la force publique, et de la garde à vue pour un oui ou pour un non.

Combien de sans-papiers en France ? Les citoyens curieux ont pu entendre ou lire qu’il y avait de l’ordre de  200.000 à 400.000 sans-papiers en France.

Le bulletin de la FMP Mutualité n°572 de novembre décembre 2010 fournit à ses adhérents et lecteurs tout un ensemble de statistiques sur  les dépenses de santé (page 14 à 17), et sur le coût de l’Aide Médicale d’Etat (AME), c’est-à-dire gratuite, dont bénéficient en priorité les clandestins et les sans-papiers.

Les dépenses d’AME sont passées de 410 millions euros, en 2001, à 576 millions, en 2007, mais ce qui parait plus inquiétant c’est l’évolution du chiffre de bénéficiaires, passant de 73 300 en 2000, à 192 000, en 2007, et 215 000 en 2009.

Ces chiffres paraissent tout à fait surprenants, car ils voudraient dire en première analyse  que le nombre des sans-papiers est sans commune mesure avec les évaluations faites au doigt mouillé.

Combien de dissidents en Chine et combien de millionnaires ?

Réponse dans l’éditorial de Libé des 11 et 12 décembre, intitulé « Peurs », un éditorial consacré aux réactions de la Chine à la cérémonie de remise officielle du prix Nobel de la Paix à M.Liu Xiaobo, « en prison » :

« La Chine a beau avoir plus de millionnaires que de dissidents, ce prix défie justement la junte au pouvoir »

Voire !  Car nos appréciations ne tiennent jamais assez compte des grandeurs comparatives entre la Chine et la plupart des autres pays, dont la France, avec des enjeux de gouvernement complètement différents, avec sans doute la peur, vraie, de la part de ses dirigeants, de l’explosion d’un pays continent, soumis à des tensions de toute nature. Est-il sérieux de croire que les dirigeants chinois aient vraiment oublié l’histoire tourmentée de l’Empire des Fils du Ciel ?

Et sur le fond, le choix du modèle social, chinois ou occidental, mérite un vrai débat, et le fait que la Chine mette en lumière le modèle confucéen, plutôt que le modèle communiste, devrait nous inciter à la réflexion.

« Tragicomédie ivoirienne » de M.Venance Konan, journaliste indépendant et écrivain, le Monde des 11 et 12 décembre (page 17) Et WikiLeaks Villepin

Une lecture vivement recommandée à tous ceux qui veulent mieux comprendre la situation actuelle de la Côte d’Ivoire et ses enjeux, avec le rôle trouble du Parti Socialiste et de certains de ses dirigeants  qui  soutiennent encore le nouveau Napoléon de Côte d’Ivoire.

Ne s’agit-il pas là de l’ancienne ou nouvelle Françafrique du Parti Socialiste de Papamadit ? Le monsieur Afrique de l’ancien président Mitterrand ? Lang, en quête d’héritage ? Et en bonne compagnie, celle de M.Emmanuelli !

Le personnage « fascinant » de Gbagbo sorti tout droit des coulisses de notre Renaissance, beaucoup plus que du siècle de Napoléon, même si comme l’indique un article du même journal (11/12/10 – WikiLeaks Décryptages, page 17), il s’est trouvé dans une autre bonne compagnie, celle d’un autre admirateur du même Napoléon :

«  L’enthousiasme de Laurent Gbagbo à l’évocation de Dominique de Villepin »

Le président ivoirien assure aux Américains que l’ex-premier ministre lui a demandé de convaincre M.Chirac de le nommer à Matignon »

Humeur Tique: Gbagbo,le Napoléon de Côte d’Ivoire- Connivence politico-médiatique- Le Point, hebdomadaire d’information?

Humeur Tique : La Côte d’Ivoire et Gbagbo, le  nouveau Napoléon

            La Côte d’Ivoire est enfin entrée dans l’histoire de France et de l’Afrique, telle est la réponse donnée par le nouveau Napoléon,  en contradicteur de tous les historiens célèbres ou non, et chercheurs de toutes catégories,  qui ont reproché à la France coloniale, et à juste titre, d’avoir longtemps, trop longtemps, enseigné à ses « enfants » des colonies la formule « nos ancêtres les Gaulois »

Enfin un grand sage d’Afrique de l’ouest qui se prévaut d’un de ses ancêtres gaulois !

Et à ceux qui reprochaient à juste titre au président Sarkozy d’avoir eu une formule malheureuse de non-culture sur l’entrée de l’Afrique dans l’histoire, le nouveau Napoléon de l’Afrique de l’ouest apporte, à sa façon, qui n’est sûrement pas la bonne, sa contribution.

Sarkozy avait en effet déclaré à Dakar, en 2007, « le défi de l’Afrique, c’est d’entrer davantage dans l’histoire »

Question indiscrète toutefois, est-ce que le nouveau Napoléon de Côte d’Ivoire ne bénéficierait pas déjà de la nationalité française ?

Elections présidentielles et connivence politico-médiatique

Plutôt fidèle des émissions de télévision publique, avec quelques « zappings » sur les chaînes privées, il est frappant de constater qu’il existe une véritable obsession « présidentielle », avec successivement, le défilé de tous les candidats socialistes, et il y en a beaucoup !.

Sur France 2, dimanche, longue interview du Xème candidat déclaré ou non  du parti socialiste aux élections de 2012, il s’agissait de François Hollande.

Après tout pourquoi pas ? Mais alors, il faut aider les Français à mieux comprendre les enjeux du siècle et obliger ces candidats à répondre sérieusement sur des sujets sérieux, tels que les ghettos urbains, l’avenir de notre protection sociale, le futur de l’école, l’enchevêtrement des structures administratives locales, la dépendance, la compétitivité internationale de la France, les délocalisations, l’euro, l’élargissement ou non de l’Union, le rôle de l’Europe dans le monde, la mondialisation, etc…

A dire la vérité, le téléspectateur a plutôt l’impression que le journaliste et le politique ne font que se mettre mutuellement en scène.

Croyez-vous sincèrement que les Français sont véritablement intéressés par les prochaines présidentielles ? Et sur le plan où les médias les situent ? La course des égos, beaucoup plus que celle des idées et des projets.

Le Point est-il encore un hebdomadaire d’information sérieux ? La réponse est non !

            A lire la page de couverture du numéro paru le 18 novembre 2010, la réponse est franchement non !

A lire les mots choisis pour appâter le chaland : exclusif – révélations- secret- mystère.