Le « Suicide Assisté » de la France

Les discussions récentes sur les fins de vie, les propositions faites sur l’euthanasie, le suicide assisté, les soins palliatifs, propositions émanant d’un collectif de citoyens et citoyennes tirés au sort, s’inscrivent tout à fait dans le paysage d’une gauche sociétale privée de toute créativité politique et économique.

Incontestablement, le « suicide assisté » de chaque citoyen et citoyenne intéresse plus ces fausses élites que le « suicide assisté » de la France !

Les solutions sont connues, mais elles supposent un courage politique que n’ont pas eu nos gouvernants depuis plusieurs dizaines d’années : ordre public, réforme des institutions européennes, transfert du pouvoir parisien aux régions, chasse aux bureaucraties de tout poil, contrôle effectif de l’immigration en passant au peigne fin tous nos accords diplomatiques sur le sujet…

Notre scepticisme sur ce programme des « sans jours » qui renoue avec le passé parisien :

« On trouve tout à la Samaritaine » !

Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

« Algérie »

« L’aveuglement de Macron »

Le Figaro Magazine 21/04/23, page 45

Charles Jaigu

                        A maintes reprises, j’ai traité de l’actualité algérienne et de la guerre d’Algérie (1954-1962) : la dictature FLN  étant toujours au pouvoir depuis plus de 60 ans, ma conclusion se résumait au slogan « Vive l’Indépendance de  la France ! »  

             Les relations internationales que la France entretient avec ce pays sont incompréhensibles et font de notre pays une « maison de passe » pour l’immigration algérienne en vertu d’un accord international obsolète datant de 1968.

Et pendant ce temps-là les officiels algériens s’adonnent à la même ritournelle sur la France « coloniale », oublient les années noires des années 1990, et continuent un double-jeu qui permet d’offrir à leur jeunesse la soupape de l’émigration vers la France.

            Charles Jaigu nous propose une chronique qui illustre clairement les enjeux de ce dossier sensible et l’aveuglement des gouvernements qui se sont succédés, avec le cas très particulier d’un Macron toujours en quête de faits d’éclat, alors que les Français et les Françaises se foutent complètement de ces fausses querelles de mémoire…

            Le journaliste cite un exemple du double jeu algérien, avec un acteur tout à fait représentatif de ce milieu corrompu, un des conseillers de Tebboune, un exemple qui s’est répété au fur et à mesure des années, aujourd’hui au sujet de la visite programmée, puis décalée, du Président FLN actuel de l’Algérie :

            « C’est M. Boualem Boualem, le conseiller juridique du président Tebboune, qui a été à l’origine de cette campagne antifrançaise. Cela ne l’a pas empêché dans la grande tradition de se faire hospitaliser quelques semaines plus tard … en France où il se trouve actuellement, nous confie un diplomate. Alger  ne croit qu’au rapport de force, ils ont été formés par les soviétiques, et ils continuent de commercer avec Poutine. » (page 48)

            Est-ce qu’enfin la France ne mériterait-elle pas un gouvernement qui mette ce dossier cartes sur table, que nos médias communiquent sur les richesses, les biens qu’une partie de la nomenclature FLN accumule chez nous ?

            En tout cas, pas de FLN sur les Champs Elysées !

                     Jean Pierre Renaud                    

PS : Il y a quelques semaines j’avais publié une petite chronique intitulée « Le Corbeau et le Renard » qui faisait référence au rôle de Stora sur les mémoires, avec le fromage des migrations.

Humeur républicaine

Destitution ! Révocation !

UN DÉCRET EN CONSEIL DES MINISTRES !

Pour avoir servi la République Française pendant plusieurs dizaines d’années, je comprends de moins en moins le comportement des responsables des institutions parisiennes.

            La Maire de Paris met en danger l’hygiène publique, la tranquillité publique, la sécurité incendie, le bon fonctionnement des pouvoirs publics de la République ! Sur les trottoirs et dans les rues, la Maire de Paris constitue un danger public pour les personnes âgées, handicapées, pour les mères de famille avec leurs poussettes…

Oublierait-t-elle qu’elle a pour mission aussi de garantir la sûreté des nombreuses représentations étrangères qui siègent dans la capitale ?

Depuis plusieurs semaines, la Reine des Poubelles et des Rats, Maire de Paris viole le bon fonctionnement de la République et donne la main à un début de soulèvement populaire, alors que la loi des retraites a été votée et suit le cours normal des décisions du Parlement, le chemin de tous les contentieux ouverts par notre Constitution.

Dans l’état des lieux actuels et de l’état de droit, le gouvernement doit suspendre et même révoquer la Maire de Paris pour les trois motifs suivants :

1 – Elle ne possède plus l’autorité morale nécessaire pour assumer ses fonctions,

2 – Elle refuse d’exécuter les actes que la loi lui impose,

3 Elle entrave par son action le fonctionnement régulier des pouvoirs publics.

            Comment ne pas voir que ce type de séquence politique met en danger la République elle-même ?

Jean Pierre Renaud                         Tous droits réservés

Réformer nos institutions ?

Avec quelle Méthode ?

Avec quel chemin ?

A l’endroit ou à l’envers ?

Partir de Paris ou de la Province ?

La Méthode Macron ?

« Institutions : Macron prépare sa réforme à pas comptés »

« Le Président veut vivifier la « souveraineté populaire ».

Le Figaro du 27 février 2023, page 4 et 5- Loris Boichot

Macron lancerait une réforme des institutions : Méfiance ! Grande Méfiance !  Voici pourquoi !

Loris Boichot dresse le portrait de l’ambiance politique actuelle sur le sujet et nous y retrouvons les préoccupations et propositions de réforme qui courent dans les médias depuis des dizaines d’années, notamment l’idée chère à Bayrou, celle d’une proportionnelle plus importante.

Je cite le journal : « Depuis qu’il a promis « un meilleur fonctionnement des pouvoirs » et « une association  plus fréquente de nos concitoyens », lors de ses vœux aux Français, Emmanuel Macron esquisse un projet par  petites touches. Il annonce vouloir « redonner de la force à la souveraineté populaire ».

Je vous avouerai mon scepticisme quant à la volonté de ce Président de remettre de la vitalité démocratique dans notre système institutionnel et républicain : sa présidence a été caractérisée par une pratique anglo-saxonne du pouvoir, son culte de la démocratie d’opinion, de ses recours permanents à des courts-circuits  de la démocratie représentative, celle des assemblées nationales, régionales, locales, les corps intermédiaires.

Une fois élu Président, a-t-il tenté de mettre sur pied un gouvernement de coalition ? Non ! Il a préféré  donner au pays un gouvernement constitué de marcheurs ou des marcheurs ralliés ou affidés à un parti qui n’en était pas un.

Son premier quinquennat a été marqué par son Grand Débat auprès de communes soigneusement choisies afin d’étouffer dans l’œuf les revendications des Gilets Jaunes qui témoignaient du malaise démocratique de nos territoires : sa méthode ? Un « One Man Show » qui lui réussit bien, mais en passant à côté des Assemblées Parlementaires, et même de son parti fantôme.

Une Méthode du « Je passe à côté de la démocratie représentative », comme il l’a aussi fait avec ses opérations de loterie démocratique lancées sur des sujets écolos ou sociétaux, le tirage au sort d’une nouvelle Française des Jeux.

La Marque de Fabrique de Macron est 1) celle de la démocratie d’à côté, pas celle de la « France d’à côté », la « France périphérique » de Guilly. (Le Monde du 6/12/2011)

2) Du « Je »,  d’une sorte d’Ego présidentiel quasi-quotidien, au plan national, mais tout autant international, ce qui est beaucoup plus inquiétant pour asseoir des relations de confiance avec l’étranger : l’épisode le plus éblouissant fut son déplacement au Kremlin avec ce dialogue irréel avec le tsar Poutine, comme si l’Europe n’existait pas !

A mes yeux, et pour avoir pratiqué pendant des années le système parisien, évalué la puissance de son establishment que  sa « position » stratégique de plateforme de Com a démultipliée avec les  réseaux sociaux, la méthode de réforme doit quitter les chemins d’en haut, ceux confisqués par l’establishment parisien.

Il suffit d’observer le fonctionnement des institutions parisiennes pour mesurer cette sorte de prise de pouvoir par un petit nombre d’élus parisiens qui se prennent pour l’Etat, avec Mme Hidalgo qui continue à Paris, à incarner « l’Etat c’est Moi » !

Pour ceux ou celles qui n‘ont pas encore compris, Mme Hidalgo, après avoir été candidate aux Présidentielles avec le résultat très médiocre que vous connaissez, moins de 2%, continue à faire de la Com politique, comme si de rien n’était, et  ceci grâce au pouvoir que lui donne sa position à Paris à la tête d’un tout autre Etat que celui que je décrivais dans un livre en 1993.

Pour réformer nos institutions, et leur donner un nouveau souffle démocratique, il faut prendre un chemin à l’envers, du bas vers le haut, et non l’inverse, les remettre à l’endroit d’une démocratie vivante, il faut emprunter le chemin d’en bas, celui des communes, des départements, des régions, les consulter et en faire la synthèse.

Il faut sortir de ce gribouillis démocratique où le citoyen est incapable de définir et de comprendre la répartition des compétences entre l’Etat régalien et défenseur de la nation en Europe, les régions, les départements et les communes, avec un Etat et une Europe qui se mêlent de tout.

« Pour voir le monde à l’endroit il faut l’observer  à l’envers » dixit le photographe Rémy Donnadieu !

La méthode Macron n’est sûrement pas la bonne, car il faut laisser respirer nos régions, nos départements, leur transférer des pouvoirs de gestion centralisée, et leur demander de nous dessiner un autre avenir démocratique.

Le Sénat, assemblée de sages, devrait prendre l’initiative d’une consultation démocratique de nos institutions de base dont le but serait de tracer les lignes de force d’une réforme donnant un nouveau souffle démocratique à notre pays, c’est-à-dire en donnant la priorité à trois objectifs :                  

  1. La réforme des institutions européennes qui étouffent nos libertés fondamentales,
  2. le transfert du pouvoir central non régalien aux régions, départements et communes,
  3. l’alignement des institutions parisiennes sur le droit commun départemental et communal, ce qui n’est pas du tout le cas de nos jours. L’Etat n’est plus chez lui dans la capitale, et la commune-département de Paris n’est pas du tout sur un pied d’égalité départementale et communale avec ses voisines de ses banlieues de l’Ile de France, et naturellement de la France entière.

A titre d’exemple, elle a réussi à  développer ses tentacules de pouvoir sur de nombreuses communes d’Ile de France et  à constituer ce qu’il faut bien appeler une Métropole Bis du Grand Paris.                  

     Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

« Au cœur des Ténèbres de l’Elysée »,

le titre qui a ma préférence !

« Sisyphe au Congo »

Le titre de l’éditorial de Pierre Gélie du 1er mars 2023 avec en première page du Figaro

« Macron veut   réconcilier la France avec l’Afrique »

Pourquoi cette référence au livre de Joseph Conrad «  Au cœur des ténèbres » (1925) ?

Pour la raison « capitale » que le cœur de notre sujet n’est pas  au cœur de la forêt équatoriale du Gabon, et donc la solution, mais au cœur de l’Élysée, surtout depuis l’élection de Monsieur Macron.

Pour ceux ou celles qui connaissent un peu les problèmes de l’Afrique coloniale, mais surtout de la Françafrique postcoloniale, il est tout à fait curieux d’entendre un Président débarquer au Gabon de Bongo, puis au Congo de Sessou Nguesso, surtout le Gabon, deux des anciennes colonies qui se sont illustrées  dans le financement des partis politiques français, des Chirac et des Mitterrand, en déclarant: « L’âge de la Françafrique est révolu »..

            Macron s’est placé en complet porte-à-faux de la politique française en Afrique, en se faisant élire après avoir déclaré haut et fort à Alger en 2016 que « la colonisation est un crime contre l’humanité », et en continuant depuis 2017 à faire de la Françafrique, tout en le disant ou sans le dire…

 A  s’entourer de conseillers qui militent pour une repentance, en le disant ou sans le dire, qui truquent purement et simplement notre passé colonial, à laisser filer, sans contradiction, tous les discours tendancieux sur ce passé qui aboutissent, pour le moment, espérons-le, à alimenter des courants politiques anti-français en métropole ou outre-mer.

            A titre d’exemples, – L’historien Stora, le spécialiste de l’Algérie, tend en permanence la main au FLN et défend une thèse historique sur une mémoire coloniale jamais mesurée, en confondant l’algérienne et la coloniale,

L’équipe de l’historien Blanchard s’est emparée d’un fonds de commerce d’images coloniales universitaire sans avoir démontré les effets de ces images à leur époque de diffusion, notamment dans la presse, le seul baromètre utilisable à l’époque.

            Il n’est donc pas  trop difficile pour certains africains qui traditionnellement, savent beaucoup mieux que les Français manier le verbe, en fidèles héritiers des griots , de puiser dans ces fausses richesses manipulées par des groupes de pression politiques en quête d’électeurs, à l’exemple du Président actuel.

            A la casse les œuvres et témoignages d’africains tel que le grand sage et écrivain Hampâté Ba qui reconnaissait que la colonisation avait ses ombres et ses lumières, et que les Blancs avaient aussi servi l’Afrique, enseignants, médecins, ingénieurs, religieux …

Macron débarque au Gabon dans son gros avion et oublie de saluer la mémoire d’un médecin célèbre, le docteur Schweitzer, à Lambaréné, en 1913, sur l’Ogoué, alors que sans médecine tropicale, il n’y avait pas d’avenir pour l’Afrique.

Les femmes blanches ne vinrent en Afrique que tardivement, compte tenu des maladies tropicales qui y sévissaient.

Sans une certaine colonisation positive, la démographie africaine n’aurait pas fait alors le bond colossal que l’on constate aujourd’hui, ne serait-ce qu’avec les flux migratoires venus d’Afrique.

Plutôt qu’ « au cœur des ténèbres », il faut aller au cœur de l’Elysée !

Les Présidents de la République de la Cinquième ont trop de pouvoirs et sont au cœur du problème, exorbitants encore plus depuis 2008 avec Sarkozy qui a permis à Français Hollande d’envoyer les Mirages au Mali en 2013, sans que l’Assemblée Nationale n’ait eu son mot à dire, sauf trois mois plus tard, une fois la guerre déclarée.

Imaginez qu’un de nos Présidents ou Présidentes puissent décider du feu nucléaire dans de telles conditions ? Une folie pure et simple !

Tout ça pour ça ! Comme me le confie un de mes vieux amis, ancien  diplomate en Afrique, « tout cela ne sert à rien ! »

            Ultime question, la nouvelle Françafrique de Macron ne nicherait-elle pas aujourd’hui dans l’accord du 21/12/2019 qui garantit aux pays de la CDEAO une parité de leur monnaie avec l’euro, la France étant « le garant financier de » de l’UEMOA ? La France toujours « garante financière » du Mali et du Burkina-Fasso ?

            Jean Pierre Renaud                Tous droits réservés

Humeurs du Jour

Le tout et son contraire…

Macron, notre boussole politique ?

            Au dernier conseil des ministres du 15 février, le Président  a « asséné : « Les oppositions n’ont plus de boussole et sont totalement perdues ».

                                                          Le Figaro du 16 février, page 2

            Tout à fait étrange de la part d’un homme politique qui n’avait pas de boussole précisément sur le sujet des retraites.

Il n’est pas sûr qu’il en ait une, compte tenu de son flottement politique face à une France qui ne sait pas encore où il va….

La Police du Pipi Caca !

Hidalgo et ses conseillers animalistes ?

Le Scoop : deux de ses conseillers, l’une, élue protectrice des rats, l’autre, protecteur des taureaux lui ont proposé de créer une police pipi caca afin de mettre fin à ce type de pollution, très parisienne, qui met en danger la santé publique des humains.

Je ne doute pas que l’inventive société JCDecaux soit capable de proposer une solution.

LFI à l’Assemblée Nationale ?

Quel spectacle !

L’intelligence artificielle pourrait faire beaucoup mieux que leur intelligence politique !

Jean Pierre Renaud

Introduction

L’analyse critique à laquelle nous allons procéder porte sur l’histoire coloniale de la France entre 1870 et 1962.

Un petit flash back historique nécessaire

Comme au cinéma, puisque nous sommes aussi dans le domaine des images, procédons à un rapide flash back historique que le lecteur conservera utilement dans sa mémoire pour se faire une opinion, à chacune des époques considérées, sur les discours du collectif de chercheurs dont nous allons critiquer les travaux.

Années 1880-1914 : la période des grandes conquêtes coloniales de la Troisième République, dans le sillage de la défaite de 1870 et de la perte de l’Alsace Lorraine.

Première guerre mondiale 1914-1918, la boucherie : la France fit appel aux troupes indigènes de l’Empire. Cette guerre miten péril les forces vives de la nation beaucoup plus mobilisées, dans les quelques vingt années qui la séparèrent de la deuxième guerre mondiale :

  • par la reconstruction du pays.
  • par la lutte contre les effets de la grande crise
    économique de 1929,
  • et enfin, par la menace de l’Allemagne hitlérienne
    et du communisme soviétique,

quepar la consolidation d’un empire colonial.

Deuxième guerre mondiale – 1939-1945 une période trèsambigüe avec l’affrontement entre de Gaulle et Pétain, et le rôle stratégique que se trouva jouer l’Empire, un Empire disputé par les deux camps. La France fit à nouveau appel aux troupes de l’Empire.

Après la Libération de son territoire, la France fut une fois de plus occupée à se reconstruire, àse refaire une santé nationale, et fut dans l’incapacité de faire évoluer l’Empire vers une Union Française toujours introuvable, et de plus en plus introuvable avec les insurrections encore circonstanciées deSétif, puis beaucoup plus graves de Madagascar et d’Indochine, et enfin par la guerre d’Algérie, conflit de toutes les ambiguïtés de la France.

Nous veillerons donc à mener notre analyse toujours dans le respect de ces temps historiques, car ilest impossible de mettre sur le même plan les images et les textes de ces différentes époques.

Comment comparer en effet la propagande par images de Vichy, pendant l’occupation allemande, alors que l’Empire était devenu lechamp clos de toutes les luttes franco-françaises et alliées, avec celle des années. 1900, 1930 ou 1950, à supposer, ce qui est loin d’être démontré, comme nous le verrons, qu’il y ait eu alors une véritable propagande ?

Les ouvrages en question

Notre analyse porte sur les ouvrages suivants, car il faut bien appeler un chat un chat. Chaque fois qu’ils feront l’objet d’une citation, ils seront rappelés par les lettres en gras qui figurent entre parenthèse.

Actes du Colloque Images et Colonies
    des 20 au 22 janvier 1993 ; ……………………………………………….. (C),
Images et Colonies ; fin 1993……………………………………………….. (IC),
Thèse Blanchard ; Sorbonne, 1994……………………………………… (TB),
Culture Coloniale ; 2003 ……………………………………………………. (CC),
La République Coloniale ; 2003 …………………………………………. (RC),
Culture Impériale ; 2004 …………………………………………………….. (CI),
La Fracture Coloniale ; 2005 …………………………………………….. (FC),
L’Illusion Coloniale ; 2006 ……………………………………………….. (ILC).

Trois historiens ont largement contribué à la conception et à la rédaction de ces ouvrages et développé la thèse que nous contestons, Pascal Blanchard, le principal animateur et rédacteur, Nicolas Bancel, et Sandrine Lemaire.

Françoise Vergés (docteur en sciences politiques et professeur à l’Université de Londres) a été associée à la rédaction de La République Coloniale.

Les Actes du Colloque (janvier 1993)

L’ambiguïté des propos et donc, de l’objet des études, marque dès le départ l’introduction des Actes du Colloque (Blanchard et Chatelier). Alors que ses rédacteurs indiquent que l’examen n’a porté que sur une quarantaine d’illustrations (p.13), alors que la production iconographique du XXème siècle révèle un volume très important d’images dont l’estimation exacte reste à faire (p.13), tout en veillant à ne présenter que des images dont on peut évaluer la diffusion (p.14), les auteurs n’hésitent pas à écrire que « le temps colonial se réapproprie le présent, que l’image fut l’allié puissant du colonialisme », et que « cette multiplication des images coloniales et la variété de leurs supports, évoquent un véritable bain colonial… » (p.14).

Et nous voilà plongés, en dépit de ces incertitudes et de ces approximations, dans le bain colonial, dont les enjeux ne sont pas aussi limpides que ceux du célèbre bain biblique de la chaste Suzanne.

Nous verrons au fur et à mesure de notre analyse ce qu’il convient de penser de ces affirmations audacieuses, tout en montrant, qu’au cours de ce fameux colloque, toutes les contributions se rapportant aux différents supports d’information ou de culture, et, tant s’en faut, n’ont pas fait preuve de la même belle et imprudente assurance historique.

Le deuxième ouvrage passé au crible est Images et Colonies (fin 1993). Beau travail de collecte d’images coloniales, mais la question qu’il pose est de savoir si son contenu apporte la preuve du discours tenu par ses responsables.

Images et Colonies

L’avant propos annonce la couleur, haut et fort (Blanchard). D’abord dans son titre : « Il est temps de décoloniser les images » (p.8).

Et dans le texte une succession d’affirmations péremptoires sur l’importance des images coloniales et sur leur influence.

« Nous avons travaillé sur les images vues par un large public français à l’époque coloniale de la fin du XIXe siècle aux indépendances… à force de diffusion et de matraquage, un message de propagande… Aujourd’hui encore ces images restent présentes dans la production iconographique… comment les Français ont pu être séduits et/ou trompés par ce qui fut pendant près d’un siècle une véritable propagande… pour comprendre les phénomènes contemporains… son groupe de recherches a recensé plus d’un million d’images qui ont été analysées au sein de son séminaire et présentées au cours d’un colloque international organisé par l’ACHAC à la Bibliothèque Nationale en janvier 1993. »

Il s’agit du Colloque évoqué plus haut.

La thèse Blanchard intitulée Nationalisme
et Colonialisme (Sorbonne 1994)

Idéologie coloniale, Discours sur l’Afrique et les Africains de la droite nationaliste française des années 30 à la Révolution Nationale.

Le lecteur aura remarqué que la recherche historique est très limitée dans son champ idéologique et chronologique, et qu’il n’est pas du tout question d’images coloniales. L’auteur a fait porter ses efforts sur la presse, et nous reviendrons sur le contenu de cette thèse à l’occasion du chapitre que nous consacrons à l’analyse du support d’information et de culture qu’est la presse.

Culture Coloniale (2003)

Cet ouvrage a la prétention de démontrer que la France a eu et a encore une culture coloniale. L’avant-propos (Blanchard et Lemaire), intitulé La constitution d’une culture coloniale en France, énonce tout un ensemble d’affirmations et de postulats.

« Cette culture devient un corps de doctrine cohérent où les différents savoirs sont assemblés… On distingue trois moments dans cette lente pénétration de la culture coloniale dans la société française le temps de l’imprégnation (de la défaite de Sedan à la pacification du Maroc), le temps de la fixation (de la Grande Guerre à la guerre du Rif) et le temps de l’apogée (de l’Exposition des Arts décoratifs à l’Exposition coloniale internationale de 1931). » (p. 7)

« Comment les Français sont devenus coloniaux sans même le vouloir, sans même le savoir… mais coloniaux au sens identitaire, culturel et charnel (p. 8) l’instrumentalisation étatique de la culture coloniale. Très vite le cinéma et l’image fixe renforcent et diffusent le bain colonial auprès de l’ensemble des populations… » (p.13)

« Une culture coloniale invisible (p.16)… un tabou (p.17)… l’amnésie coloniale (p.19). Dès les années 1880 : une iconographie univoque, multiple et omniprésente. Ces images véhiculées par les médias de masse… » (p.23)

« La colonisation outre-mer n’est donc pas en rupture avec le passé, elle s’inscrit au contraire dans un continuum consubstantiel à la construction de la nation française. » (p.25)

« Pour autant la culture coloniale aura fait son œuvre, aura tissé sa toile, aura touché les consciences et marqué les esprits. Elle aura surtout contribué à faire la France des Trente glorieuses et celle des générations suivantes. » (p.32)

« L’indigène au cœur de la culture coloniale. » (p.33)

« 1931 ou l’acmé de la culture coloniale… dans le pays. Celle-ci est maintenant établie, omniprésente, diffuse, et a sans aucun doute trouvé son rythme de croisière au moment où l’empire semble basculer vers un autre destin. » (p.35)

« La France semble s’être imprégnée alors en profondeur de l’idée coloniale. » (p.36)

« Loin d’être des aventures lointaines, les conquêtes coloniales sont un des ciments de la société française. » (p.39)

L’ensemble de ces affirmations montre que leurs auteurs n’ont décidément pas froid aux yeux en leur qualité d’historiens, d’autant plus qu’ils se sont refusés au départ à proposer une définition de leur objet d’étude :

« Pourtant essayer de donner une définition de la culture coloniale c’est entrer dans un champ théorique et abstrait qui n’est pas l’objet de notre démarche tant la notion de culture de masse est complexe, comme le montre un ouvrage récent. » (p.8)

Dans de telles conditions, de quoi allons-nous parler exactement, cher lecteur ?

La République Coloniale (2003)

(Blanchard, Bancel, Vergés – Une écriture à trois p.9). Tel que décrit dans la préface de la nouvelle édition, l’objet de l’ouvrage dérive par rapport aux livres que nous venons de citer. Nous passons de la culture coloniale àla République Coloniale, mais très précisément au pourquoi, d’après les trois auteurs, de la situation actuelle de la France dans son rapport avec les populations d’origine coloniale.

La situation qu’ils décrivent : « Présence de la colonisation pour des centaines des milliers de jeunes Français qui subissent inégalités et discriminations (p.II)… ce retour du refoulé (p.III) … il existe un impensé dans la République (p,IV). En n’écoutant pas les oubliés de l’histoire, on prend le risque de voir tous les révisionnismes, toutes les manipulations (p. V) les liens intimes entre République et colonie… Pour déconstruire le récit de la République coloniale (p.V). »

Ces quelques citations montrent que l’ouvrage esquisse une analyse qui dépasse le champ proprement historique et nous nous poserons la question de savoir si ces chercheurs ont été au-delà de l’incantation idéologique.

Des livres examinés à la loupe, c’est incontestablement celui dont l’outrance verbale et intellectuelle est la plus forte, celui qui développe toute la thématique d’idéologie historique de notre triade, le bain colonial des images, le matraquage de la propagande coloniale, l’omniprésence de l’Algérie, la généalogie existant entre culture coloniale et crise des banlieues, et pour finir, la mise en parallèle de la période de Vichy et de celle des colonies, le même type d’amnésie existant aujourd’hui pour la période coloniale, comme elle a existé pour Vichy et la collaboration.

Culture Impériale (2004)

Un discours également péremptoire sur les effets de la culture impériale.

« Trois quarts de siècles plus tard, la nostalgie de cette grandeur… reste encore vivante, même si elle prend des formes ambivalentes. (p.7). La France s’immerge… imbibée naturellement (p.9)… C’est une véritable culture impériale multiforme qui s’impose au cours des années 1931-1961… » Et les auteurs de renvoyer le lecteur, comme ils le font souvent dans leurs écrits, à leurs autres écrits, ici le livre Culture Coloniale, et la boucle est bouclée, sinon le cercle vicieux…

« Les processus par lesquels les Français sont devenus des coloniaux. Non pas des coloniaux fanatiques, ou simplement très au fait, ou encore particulièrement concernés par l’empire… mais pénétrés, imprégnés de cette culture impériale sans souvent en avoir une conscience claire et qui, sans manifester une volonté farouche de le défendre ou sans en connaître la géographie exacte, n’en témoignent pas moins de leur attachement à son égard. » (p.14).

Donc, le tout et son contraire, et heureusement pour nos bons auteurs, les Français imbibés consciemment ou pas de culture impériale (p.26),vont devoir s’en remettre aux bons soins du docteur Freud !

La Fracture Coloniale (2006)

Sous la direction de la triade Blanchard, Bancel et Lemaire)

Le lecteur est invité à présent à quitter les rivages d’une culture coloniale qui aurait imprégné la France en profondeur, qui produirait encore aujourd’hui ses effets, pour aborder les rives de la fracture coloniale.

« Retour du refoulé… qui font de la fracture coloniale une réalité multiforme impossible à ignorer (p.10)… la colonisation a imprégné en profondeur les sociétés des métropoles colonisatrices, à la fois dans la culture populaire et savante (ce que l’on nommera ici une culture coloniale) (p.13). De ce champ de bataille mémoriel (p.23)… la banlieue est devenue un théâtre colonial. » (p.23).

Et nous y voilà, le tour est joué !

L’Illusion Coloniale (2006)

(Illustré par Deroo avec des commentaires de Lemaire) L’introduction commente :

« Mais en histoire les mythes sont des réalités, ils s’intègrent et en sont moteurs ou facteurs, lui donnent une autre résonance tout en lui octroyant une dimension supplémentaire. De la sorte, si la colonisation s’est insérée dans la vie quotidienne des Français – bien que la majorité d’entre eux ne soit jamais allée et n’ira jamais outre-mer – elle ne représente qu’un rêve, certes basé sur le concret de l’acte colonial, mais élaboré par des images flatteuses de l’action nationale aux colonies. » (p.1)

Ce texte confus reprend l’idée d’une colonisation… insérée dans la vie quotidienne, et énonce l’existence d’un rêve… élaboré par des images flatteuses.

« C’est la mise en place progressive de cette perception, de cette illusion que nous nous sommes attachés à restituer dans cet album… iconographies et extraits de documents variés révèlent un imaginaire qui n’en finit pas de ressurgir quotidiennement à travers le tourisme… Les interrogations sur l’avenir de celle qui se proclama longtemps : la « Plus grande France » et de ceux qui se revendiquent amèrement les « indigènes de la République ». »

La thématique essentielle est là, un imaginaire qui sommeille et qui ressurgit pour produire encore des effets sur la situation intérieure française. Sommes-nous en présence d’un travail historique ou d’une construction idéologique qui surfe sur la vague médiatique des images d’un ouvrage de luxe, qui est un beau livre d’images ?

Nous verrons au fur et à mesurede notre analyse ce qu’il faut penser de ces théories historiques et idéologiques, mais le lecteur adéjà conscience de la généalogie de ces travaux, terme que ces historiens aiment bien utiliser pour expliquer la généalogie clandestine des phénomènes examinés, les travaux passant successivement, à partir des images, et des sources que nous avons citées, essentiellement le Colloque, le livre Images et Colonies, et la thèse Blanchard, d’une culture coloniale indéfinie, invisible mais en même temps prégnante, impensée mais en même temps bien présente, sans doute « faite chair », comme nous aurons l’occasion de le constater, à ce que l’on appelle communément la crise des banlieues, en fournissant des aliments pseudo-scientifiques aux animateurs des mouvements qui se revendiquent comme les indigènes de notre République.

Le choix des titres de plusieurs de ces ouvrages est en lui-même le symbole de l’ambiguïté et de l’audace des discours pseudo historiques qu’ils développent. Arrêtons-nous-y un instant :

Des titres attrape-mouches ou attrape-nigauds ? Avec quelle terminologie ?

Des titres coups de feu, sans points d’interrogation !

Culture, qu’est-ce à dire ? Herriot écrivait : « La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié », et si cette définition est la bonne, il aurait donc fallu que notre trio de chercheurs fonde sa recherche sur le présent de la France, et que par l’utilisation de méthodes statistiques éprouvées, ces dernières nous en apprennent plus sur le sujet. Des sondages, il en pleut chaque jour !

Et nos auteurs se sont bien gardés d’analyser en détail les différents sondages qui ont été faits sur ces sujets, les premiers datant des années 1938-1939.

Une culture constituée de quelles connaissances, partagée par qui, où, quand ?

Fracture coloniale ? « Une fracture est une rupture, une lésion osseuse formée par une solution de continuité avec ou sans déplacement de fragments », définition du Petit Robert. Comment appliquer cette définition à notre sujet, cassure entre quoi et quoi ?

Et à partir de quel continuum qui existerait ? Dans Culture Coloniale (p.25), ils écrivent :

La colonisation outre-mer n’est donc pas en rupture avec le passé, elle s’inscrit au contraire dans un continuum consubstantiel de la construction de la nation française…

Mais alors, continuité ou fracture, tout en notant que le propos frôle allégrement les mystères du christianisme !

Fracture politique, économique, humaine, linguistique ‘ ? Nous avons fait le recensement des différents sens donnés au titre Fracture coloniale dans le livre qui lui est consacréet chacun peut y trouver son bonheur. La moitié des contributions n’apportent aucune lumière sur la nature de la fameuse fracture.

Dans son introduction, le trio écrit :

Pour autant, définir la fracture coloniale dans toutes ses dimensions n’est pas chose aisée (p.13) – effectivement – après avoir écrit (p.11), Autant de signes qui font de la fracture coloniale une réalité multiforme impossible à ignorer.

Et plus loin, la fracture coloniale est née de la persistance et de l’application de schémas coloniaux à certaines catégories de population (p.24).

Prenons quelques cas de figure Une fracture politique dans le cas de la Françafrique ? Une fracture linguistique ? Alors que la continuité linguistique est un des facteurs de l’immigration légale ou clandestine ? Une fracture coloniale ? Alors que beaucoup d’habitants des anciennes colonies, notamment de l’Algérie, mère de tous les phantasmes, émigreraient volontiers dans la patrie du colonialisme.

Il convient donc d’aller à présent au cœur de notre sujet et d’analyser le fameux corpus d’images el de textes, ou tout simplement les sources, qui ont été l’objet de leurs études, beaucoup plus d’images que de textes, semble-t-il.

Il s’agit des supports d’information et de culture que nous allons analyser, support par support, et à chacune des grandes périodes historiques que nous avons rappelées dans notre flash-back. Nous verrons s’ils existaient ou non, quelle était leur diffusion, et quels ont été leurs effets sur l’opinion publique à chacune des époques considérées, pour autant qu’ils aient pu être mesurés.

Il conviendra de comparer les résultats de cette analyse avec la thèse de ces historiens. Leur analyse des images et de leurs supports est-elle crédible ou non ? Pourquoi oui ou pourquoi non ? Et des textes examinés ? Avec quelle méthodologie d’évaluation, car dans ce champ de recherche, la méthode choisie est bien souvent le préalable nécessaire du sérieux de l’analyse.

Images ou textes, images avec ou sans textes, textes avec ou sans images, des matériaux d’analyse historique qu’il sera nécessaire d’inscrire dans une chaîne méthodologique d’interpré­tation : nature de l’image ou du texte, origine, date, contexte, cible choisie, tirage et diffusion, effets supposés ou mesurés sur un public, lequel ? Toutes questions qui appellent des réponses souvent difficiles, d’autant plus que cette interprétation risque le plus souvent, dans le cas des images, d’empiéter sur le domaine des sémiologues, dont le métier est précisément celui de l’interprétation des signes.

Nous examinerons successivement :

Chapitre 1 Les livres de la jeunesse, livres scolaires et illustrés

Chapitre 2 La presse des adultes

Chapitre 3 Les villages noirs, les zoos humains (avant 1914),
                   et les expositions coloniales (avant et après 1914)

Chapitre 4 Les cartes postales

Chapitre 5 Le cinéma

Chapitre 6 Les affiches

Chapitre 7 La propagande coloniale

Chapitre 8 Les sondages comme mesure de l’effet colonial sur l’opinion

Chapitre 9 Le « ça » colonial

Remarquons pour le moment que le seul support d’information et de culture, qui a été constant tout au long de la période coloniale est la presse nationale et provinciale. On en connaît les tirages et la diffusion, et il est possible d’en analyser les contenus. Avec la littérature, mais c’est là un sujet d’analyse et d’évaluation beaucoup plus difficile.

Et pour guide de notre lecture critique, une recommandation de Montaigne : « Choisir un conducteur qui ait une tête bien faite plutôt que bien pleine. »

Car nous n’avons pas l’ambition de nous substituer à l’historien, au sociologue, au psychanalyste ou au sémiologue, mais de soumettre la thèse que défendent ces historiens, leurs affirmations, les sources qu’ils avancent, les raisonnements mis en œuvre, à la critique d’un bon sens formé aux meilleures disciplines de la pensée.

Et nous n’hésiterons pas à appliquer le sage précepte des historiens, la citation des sources, quitte à citer nos propres sources, celles que nous avons été consulter dans les services d’archives.

Car il serait grave d’avancer, avec des preuves et une analyse insuffisantes, une nouvelle thèse de l’histoire, qui s’auto­proclame comme scientifique, et dont les propagandistes s’autori­sent à délivrer des ordonnances de bonne gouvernance sociale etculturelle.

Avec cetteméthode de travail, nous avons un gros avantage sur les spécialistes, une liberté complète d’analyse etde propos.

Avec l’idée que la fameuse guerre des mémoires coloniales est une affaire montée de toutes pièces par des groupuscules dont la méthodologie n’a pas grand-chose à voir avec la science historique, s’il en existe une.

Dans le livre d’entretien que l’historien Stora vient de commettre, intitulé La guerre des mémoires, ce dernier se range sous la bannière de cette phalange d’historiens (p.33). Il s’y déclare un historien engagé (p.89), mais comment oser mettre sur le même plan un historien de cette pseudo guerre des mémoires, 45 ans après les indépendances et les accords d’Evian, avec d’autres figures du passé, Michelet au XIXe siècle, ou celle de l’historien Vidal-Naquet réagissant à chaud, comme intellectuel, contre les violences et les tortures de la guerre d’Algérie ? Et pourquoi ne pas citer une autre grande figure, celle de Marc Bloch, entré dans la Résistance pendant la deuxième guerre mondiale et fusillé par les Allemands.

Quoi de commun entre ces historiens ?

Et comment interpréter enfin les récents propos de l’histo­rienne Coquery Vidrovitch sur l’historien Blanchard, surnommé historien entrepreneur : qu’est-ce à dire ? Il y aurait à présent des historiens du marché et donc une histoire du marché ? Avec l’Achac, association de recherche historique, soutenue par des fonds publics, et l’agence de communication toute privée Les bâtisseurs de mémoire ?

Comment distinguer entre l’histoire scientifique et l’histoire marchandise, celle des produits culturels qui surfent sur la mode médiatique des mémoires ?

Nous avons donc l’ambition d’aider le lecteur à ne pas prendre des vessies pour des lanternes historiques.

Et pour une mise en bouche historique,
une boulette de riz !

Outrances de pensée et de langage, grandiloquence, l’historienne Lemaire ne fait pas dans le détail pour décrire une propagande coloniale qui aurait fabriqué du colonial, tissé sa toile, éduqué, manipulé les citoyens français, grâce notamment à l’action de l’Agence des Colonies.

Nous verrons ce qu’il en est exactement dans le chapitre 7 consacré à la propagande coloniale, au risque de dégonfler la baudruche.

Pour l’instant, un mot bref sur une de ses trouvailles historiques à propos du riz indochinois et de son rôle dans la fabrication du colonial.

Dans le livre La culture impériale, elle intitule une de ses analyses : Du riz dans les assiettes, de l’Empire dans les esprits (CI/82)

Une formule magique ! Un vrai slogan de propagande, car l’analyse de l’historienne ne repose sur aucun fondement sérieux, comme nous le démontrerons.

Il aurait vraiment été difficile pour les Français d’avoir du riz dans leurs assiettes, alors que le riz importé, de mauvaise qualité, était destiné, pour 95%, à l’alimentation de la volaille et du bétail, et que les groupes de pression agricoles tentèrent, dans les années 30, sans succès, de limiter l’importation d’une céréale qui venait concurrencer leur blé.

Plutôt que du riz dans les assiettes, une boulette de riz historique !

Le lecteur aura le loisir de constater que lecas du riz indochinois est typique de la méthode de travail de ce cercle de chercheurs : insuffisance d’analyse, absence d’évaluation des faits décrits, grossissement avec une grosse loupe de telle ou telle considération, laquelle, comme par hasard, vient au secours d’une démonstration creuse, et idéologiquement orientée.

D’aucuns évoqueraient sans doute à ce propos lefaux historique et la contrefaçon.

Mériel sur Oise et son urbanisme : le regard d’un Usbek ou d’un Rica du XXIème siècle.

 Lettres Persanes de Montesquieu (1721)

«  Deux Persans, Usbek et Rica, visitent la France, de 1712 à 1720. Ils échangent des lettres, écrivent à divers amis pour leur faire part de leurs impressions et reçoivent des nouvelles de Perse, en particulier du Sérail d’Usbek, à Ispahan, où le désordre règne depuis le départ du maître. »

Le contenu de ces lettres est décapant. Montesquieu les utilisait pour faire la critique des institutions.

Au tour  de la Mairie de Mériel sur Oise…

Le 10 octobre 2022

Mon cher Usbek, je vais te raconter mes aventures avec la mairie de Mériel, cette institution démocratique élue par les citoyens de cette charmante petite ville qui borde l’Oise. Nous n’avons pas ça chez nous, car c’est le Sultan qui règle tout.

            Mes amis m’ont conseillé d’acheter une petite propriété dans une campagne proche de Paris, afin d’échapper aux turbulences de la capitale.

 J’ai pris contact  avec un intermédiaire dont le métier est de faire acheter ou vendre des biens immobiliers. Il m’a proposé l’achat d’une  petite maison de caractère nichée au fond d’une sorte de verger, quand je l’ai achetée.

La propriétaire, venue des terres du sud, s’est fort bien débrouillée dans notre nouveau monde, en devenant la propriétaire de cette parcelle déjà construite, qu’elle s’est empressée de mettre en valeur en la scindant en deux, et en obtenant un permis de construire dans des délais époustouflants, pour qui connait un peu l’administration : depuis, j’ai appris à en connaître certains détours, au fur et à mesure que je me débattais dans cette histoire que je te raconte.

 J’ai réalisé plus tard qu’elle était solidement pistonnée, et qu’elle servait de paravent à des spéculateurs immobiliers capables de lui mâcher le travail, les démarches, et Dieu si elles sont compliquées….

Avec une constellation de spécialistes qui n’existent pas chez nous, notaires, géomètres, ou architectes…

Obtenir un permis dans de tels délais relevait du miracle ou d’un très bon piston, comme me l’indiquait plus tard un spécialiste de la Chose Préfectorale.

            L’un de mes nouveaux amis de France confirmait, en manifestant son étonnement de voir de telles opérations d’une rare complexité mises en œuvre avec la vitesse Grand V, sans trop s’occuper des délais officiels, division de parcelle et permis. La dame avisée avait réussi à obtenir la denrée rare d’un permis de construire, grâce à la possibilité nouvelle de scinder la parcelle en deux, la construite et la constructible.

            Il fallait le savoir !

            Une ministre Ecolo dénommée Duflot avait cru bien faire en offrant la possibilité aux propriétaires de grandes parcelles de les scinder, la cause d’un mouvement de spéculation foncière dans la région parisienne.

Dans mon cas, la parcelle à découper avait une surface lilliputienne de 409 mètres carrés, 288 pour celle de  la future construction, et 121 mètres carrés pour celle de la maison en voie d’acquisition.

Je l’ai réalisé  trop tard, mais je faisais confiance à la mairie de Mériel…

Ma maison se trouvait donc encastrée, et cette autorisation aboutissait à supprimer un espace vert !

Donc tout bénéfice pour cette dame d’un certain âge, venue des terres du sud, très, très bien informée et très bien conseillée…

            Cinq ans plus tard, le propriétaire de la nouvelle parcelle aujourd’hui construite n’a toujours pas rempli les obligations « vertes » du permis. Il devait planter quelques arbres et une  haie vive.

La Mairie n’a pas été trop embarrassée par les lois ou décrets régissant l’urbanisme, en supprimant l’espace de stationnement qui existait sur ma parcelle déjà construite depuis plusieurs dizaines d’années, un garage qu’il a fallu démolir, tout en imposant un espace de stationnement sur la nouvelle parcelle constructible, une contradiction évidente : espace de stationnement d’un côté, et suppression de l’autre.

Un voisin bien informé s’étonnait de voir, dans ce cas d’espèce violer un des grands principes du droit français, l’égalité de traitement entre citoyens, avec un permis susceptible donc d’être annulé…

Ajoutons que cette dame mit des années pour démolir ce garage qui m’empêchait d’accéder à ma maison avec un véhicule.

Résultat, moi, nouveau propriétaire d’une partie des lieux anciens, je me trouve soumis, pour le stationnement de mon véhicule, à la réglementation sur la circulation, et à des pénalités éventuelles pour stationnement  irrégulier, alors que le nouveau voisin dispose d’un garage.

Autre anomalie du dossier, et de l’ensemble des actes d’urbanisme de Mériel, le permis en  question a été signé par délégation du Maire, par une Adjointe, Juge et Partie, étant donné qu’elle était tout à la fois, Elue municipale  en même temps que fonctionnaire à la Préfecture du Val d’Oise, affectée dans une direction chargée de l’urbanisme, donc aussi chargée du contrôle de légalité des actes en question, c’est-à-dire des siens.

Etrange situation d’une décision prise par une Elue municipale juge et partie… Cette décision illégale n’a pas ému les autorités préfectorales…               

Au cœur de cet imbroglio, l’Adjointe avait toutefois, mesure pertinente, pris soin d’imposer deux prescriptions de nature à  garantir     un voisinage pacifique, la pose d’une clôture et la plantation d’une haie vive.

Je n’avais plus le droit d’accéder chez moi que grâce à une allée de trois mètres de large frappée d’une servitude de passage perpétuelle, sauf que son usage est contrarié par un voisin, et surtout son épouse, qui considèrent que leur qualité de propriétaires du fonds servant  leur confère un rôle de contrôle des accès.

 Un vrai pastis !

Mon voisin a incontestablement le bras long, en tout cas à la mairie, car il a réussi à obtenir, quatre ans après sa date de délivrance, un permis modificatif, qui supprimait une des  deux garanties  d’usage de la servitude perpétuelle, la pose d’une clôture.

Cette décision met en cause la jouissance de la servitude perpétuelle de passage garantie par le Code Civil.

La perpétuité inscrite au Code Civil ne concernait donc pas la Mairie de Mériel !

Je n’avais pas été informé de la procédure engagée par mes voisins, car j’ai découvert que cette demande fut déposée à L’Isle Adam, à la communauté de communes des Trois Forêts, qui  exerçait aussi des compétences en matière d’urbanisme. Mes voisins avaient profité de cette compétence partagée  décidément ubuesque, connue des seuls initiés.

Pour tout dire, je suis en fait la victime de deux voisins fonctionnaires qui font tout pour ne pas appliquer la loi, avec la complicité de la mairie.

Dernier point aujourd’hui, la haie vive n’est toujours pas plantée !   

Les mauvaises langues, bien informées, disaient que le nouveau maire (2020) faisait partie de la même congrégation du Feu que mon voisin. J’en savais aujourd’hui un peu plus sur le nouveau maire, soldat du feu professionnel, doté d’un grand savoir-faire  protocolaire et   social à la fois au ministère de l’Intérieur et à la Préfecture du Val d’Oise.   

Je comprenais beaucoup mieux mon parcours jalonné de passe-droits.

Seule issue qui m’était conseillée, saisir le Défenseur des Droits !

Rica ou Jean Pierre Renaud pour les intimes, et ancien haut fonctionnaire préfectoral

Tous droits réservés

Dernière Heure !

Faute de Haie Vive, le voisin a installé un Bip Bip Bip ultrasons  pour les chats ou chiens… !

La Mairie considère-t-elle que ce dispositif numérique se substitue à une haie vive verte ?

Jean Pierre Renaud

Les Vœux 2023 d’un Président ?

Ou un long catalogue d’épicerie politique ?

Avec quelques mots répétés qui en disent plus long sur la personne solitaire que de longs discours, l’appel répété au « collectif », à « l’unité », à « ensemble »…

C’est à se demander si les conseils d’administration ou les réunions techno constituent  la bonne école du discours politique ?

C’était tellement long, affreusement long, que le Président en avait oublié de regarder les citoyens et les citoyennes dans les yeux, au lieu de son prompteur !

Pour nous résumer, où était la France dans ce salmigondis politique ?

Comme si Macron refaisait une campagne présidentielle qu’il avait boycottée !

Bonne année à notre France !

Jean Pierre Renaud