Une France sous X, hypocrite et pleine de tabous!

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« Afro-Américains et Noirs de France, Les Faux Frères »

Par Elise Vincent, dans Le Monde du 29 août 2014, Décryptages, page 15, avec en marge de la chronique :

« Les Etats-Unis sont une machine à rêves qu’alimente l’affirmation progressive d’une élite noire. »

 Avant toute analyse et tout commentaire, deux réflexions préalables :

         1 –  Il est surprenant qu’un citoyen français ne puisse pas connaître la géographie humaine de son pays, alors que toute une littérature à la mode, médiatique, politique, idéologique, littéraire, ou tout simplement humaine, est toujours prête à encenser tout ce qui touche aux origines, aux sources, à l’identité, ou aux racines…

             2 – Il est tout autant surprenant de constater que les Noirs de France, en tout cas dans les  discours de leurs groupes officiels ou officieux de pression, n’ont pas le courage de se compter, comme s’ils avaient honte de leur couleur. 

            Pourquoi le titre « Une France sous X » ?

       Parce que les statistiques dites « ethniques » sont interdites par la loi, une loi qui s’inscrivait dans la France des années 1970 qui n’a plus grand-chose à voir avec celle des années 2014.

            La chronique de Mme Elise Vincent propose un éclairage indirect sur un des aspects de notre communauté française qui est censée ignorer les origines d’une partie de ses membres, les Noirs de France, et des autres évidemment.

           Ils ont l’ambition un peu contradictoire  d’être tout à la fois visibles, et invisibles, en même temps qu’une partie d’entre eux éprouve la tentation de se comparer à la communauté noire américaine, telle qu’elle s’exprime par exemple dans le livre « La condition noire » de M.Pap Ndiyae.

            La chronique du Monde s’intéresse donc à cette catégorie de la population française sous le titre « Afro-Américains et Noirs de France, les faux frères ».

            Il est évident qu’il est difficile de se former une opinion équitable sur un tel sujet, réel ou non, à partir du moment où il est interdit d’en évaluer l’importance démographique, ce qui est le cas, ne serait-ce qu’en prenant connaissance de ceux qui font l’objet de cette chronique !

            Quels chiffres ?

              L’appellation de « faux frères » est au moins déjà justifiée par la connaissance du sujet que nous avons en France,  comparée à celle que l’on peut avoir aux Etats Unis de la communauté afro-américaine, grâce aux chiffres des recensements américains !

            Rien de tel en France, étant donné que les statistiques dites « ethniques » ont été interdites par la loi du 6 janvier 1978, sans doute dans un souci de bonne intégration, mais dans un contexte tout à fait différent des courants d’immigration enregistrés au cours des trente dernières années.

           Cette carence d’information explique  les évaluations au doigt mouillé qui sont citées dans cette chronique : « les quelques données officielles permettent d’estimer entre 3 et 5 millions le nombre de personnes se considérant comme « noires » dans l’Hexagone (4,5% à 7,5% de la population). C’est peu, comparé au poids des 42 millions d’Afro-Américains (14% de la population). »

            La marge d’erreur est donc importante, ce qui n’empêche pas l’INSEE de faire un constat surprenant, sauf si cet institut dispose des statistiques  (secrètes) de représentativité utiles  sur le sujet, en utilisant le qualificatif « accablant » :

         « De même, Afro-Américains et minorité noire française ont en commun une triste expérience de la relégation. Les derniers chiffres de l’Insee, publiés en 2012 sont accablants… »

             La journaliste écrit plus loin :

         « … les Noirs issus de l’immigration africaine ont en fait à gérer deux contraintes que n’ont pas rencontrées les Afro-Américains : la migration – un bouleversement en soi – et la crise économique post-1973. La majorité est arrivée en France après la seconde guerre mondiale. »

         Comme si l’esclavage n’avait pas existé aux Etats Unis, et comme si l’existence d’une communauté noire en France était historiquement comparable, et sans que cette remarque fasse la différence entre les deux sources d’immigration noire, celle d’Afrique et celle des Antilles !

        Dans son livre « La condition noire », l’historien Pap Ndiaye est assez économe en statistiques, mais il cite les résultats d’un sondage (TNS/Sofres/Cran) effectué en 2007 dont les chiffres étaient les suivants : un pourcentage de population de 3,86%, correspondant à 1,87 millions d’habitants, des chiffres qui sont donc inférieurs à ceux cités plus haut, 3,86% au lieu de 4,5%  à 7,5 %.

         Dans son livre « Français et Africains », paru en 1980, un livre dont l’objet principal était la dénonciation du  racisme des Français, l’historien William B. Cohen citait les chiffres suivants :

         «  En effet, les jugements défavorables, déjà émis dans le passé, ne firent que s’intensifier lorsque les Noirs  émigrèrent en grand nombre en France, après 1945, en particulier dans les années soixante. Quelques dix ans plus tard, il s’était établi dans la métropole deux cent mille personnes de couleur dont la moitié environ venait des Antilles et l’autre moitié des pays africains indépendants. » (p,396)

          Nous nous proposons de publier sur ce blog une lecture critique de ce livre au cours des prochains mois.

        Ces quelques chiffres montrent bien que les effectifs des Français de couleur auraient fait un bond important entre 1970 et 2007, et entre 2007 et 2014 :

         200 000 en 1970, 1,87 million en 2007, et de 3 à 5 millions en 2014 ?

      A lire ces chiffres, on voit tout de suite qu’ils sont de nature à nourrir toutes les interprétations et affabulations.

         Les observations de la chronique Vincent, quant à la mesure des discriminations subies ou à celle de la relégation supposée, et en tout cas affichée, pour autant que la dite-mesure soit fondée, est à mettre en rapport avec les bouleversements profonds que l’immigration des trente dernières années, noire ou maghrébine a entrainé dans beaucoup de nos villes, des bouleversements  accrus par du regroupement familial officiel ou clandestin, ou  de l’’immigration clandestine proprement dite qu’il s’agisse de familles, d’adultes, ou de mineurs isolés.

       Tout examen objectif ne peut ignorer ces évolutions démographiques, alors que les pouvoirs publics continuent à faire comme si le problème n’existait pas, en refusant de se donner – ou de nous donner – les moyens de connaître la réalité démographique de notre pays.

        La France n’est plus celle des années 1970 ! Beaucoup de Français et de Françaises le savent, , parce qu’ils l’ont constaté, et continuer à laisser croire que ce n’est pas vrai, n’est  pas de nature à faire cesser toutes les manipulations politiques, souvent extrêmes, qui surfent sur cette ignorance.

         L’actualité ancienne ou récente en fournit des exemples quasi-quotidiens.

        A titre d’anecdote tout à fait révélatrice, est paru en 1979, un livre de poche dont le titre était « La France ridée », dont les auteurs étaient P.Chaunu,G.F.Dumont, J.Legrand, A.Sauvy.

      Aucun de ces quatre auteurs ne proposait de lutter contre un processus qu’il dénonçaient, celui du vieillissement de la population du pays, en faisant appel à une immigration qu’ils paraissaient ignorer.

          De même qu’il existe un déni de connaissance de la bi-nationalité en France !        

        Une commission parlementaire s’est réunie sur le sujet, mais chut sur le résultat de ses travaux !

       Les Français n’ont donc pas le droit de connaître la composition nationale de leur pays, sauf à la découvrir, comme ce fut le cas, à l’occasion de la dernière Coupe du Monde de football, avec la deuxième équipe de France, celle de l’Algérie.

         Doit-on continuer à faire comme si telle ou telle bi-nationalité, compte tenu de son poids démographique, n’emporterait pas de conséquences dans la politique étrangère de la France ?

         Il faut dire la vérité aux Français !

Jean Pierre Renaud

Nota Bene : en éclairage de cette chronique du journal, comment classer le sujet du film « Bande de Filles » de Celine Sciamma ? Quatre jeunes filles noires nous entraînent dans une sorte de sarabande de vie joyeuse en même temps qu’infernale.

       On ne connait pas leur histoire personnelle, mis à part celle de l’héroïne qui part à la dérive, au motif que l’Education Nationale a refusé son passage en seconde, et l’a orientée vers un CAP, dont elle ne veut pas.

     Comment classer ou ne pas classer ces quatre jeunes filles noires dans la catégorie identifiée par la transposition du titre de la chronique ci-dessus : « Afro-Américaines ou Noires de France, les Fausse Sœurs » ?

       En tout cas, au moins, elles n’ont pas honte de leur couleur !

     Personnellement, j’avais beaucoup apprécié le documentaire diffusé sur LCP Sénat en 2011, intitulé « Les roses noires » (voir blog du 15 octobre 2011), un documentaire qui paraissait mieux traduire la problématique des jeunes filles de nos quartiers sensibles, en défense permanente contre les violences des « mecs ».et en difficulté d’intégration dans la République Française.

Histoire coloniale, développement et inégalités dans l’ancienne Afrique Occidentale Française – Thèse Huillery 2008- Lecture critique

« Histoire coloniale, développement et inégalités dans l’ancienne Afrique Occidentale Française »

HESS – 2008 – Thèse de Mme Huillery

Notes de lecture critique

II

Chapitre 1 (p,19 à 71)

« Mythes et réalités du bilan économique de la colonisation française »

Lecture critique – Première partie

             Noter que le titre de ce chapitre est une démarque à la fois du titre d’un des nombreux ouvrages de l’historien Henri Brunschwig intitulé « Mythes et Réalités de l’Impérialisme colonial français »(1960), et d’un livre de Paul Bairoch intitulé «  Mythes et paradoxes de l’histoire économique » (1993).

            Noter que les mots ou phrases en caractères gras sont de ma responsabilité.

            L’auteure résume (Abstract)  tout d’abord son chapitre en écrivant :

            « Il passe en revue quarante ans d’écriture du bilan économique de la colonisation française et fait ressortir les acquis, les zones d’ombre et les zones d’oubli »… en indiquant que « Certains aspects du bilan économique ne sont d’ailleurs pas quantifiables et rendent impossible toute tentative de bilan comptable total des coûts et bénéfices de la colonisation. Mais d’autres aspects du bilan se prêtent davantage au dénombrement comme le poids des colonies dans le budget de l’Etat français, l’importance des apports métropolitains dans les dépenses de fonctionnement et d’équipement des colonies, ou encore l’ampleur des investissements publics, écoles, hôpitaux et infrastructures, dans les colonies. Ils n’ont pourtant pas fait l’objet, jusqu’à présent, que d’une quantification incomplète ou décevante. »

            Tel est donc l’objectif annoncé, modeste, étant donné la restriction faite au départ sur les difficultés de la quantification.

            L’auteure annonce qu’elle va passer «  en revue quarante années d’écriture du bilan économique de la colonisation française », mais à la lecture du chapitre 1, nous constaterons que les limites de cette période sont plutôt flottantes, ainsi que le contenu du concept de « bilan économique », tel qu’il est du reste annoncé plus haut.

          L’auteure développe sa réflexion dans une introduction au même chapitre.

         Référence est tout d’abord faite à la France-Afrique d’Houphouët-Boigny, en 1955, puis au discours de Dakar de Sarkozy, en 2007,  mais avant tout aux travaux de Jacques Marseille, lequel se demandait dans sa thèse parue en 1984 si : « Les colonies (avaient été) une bonne affaire pour la France, et concluait que non. »

         L’ambition déclarée de l’auteure est de lever la grande part d’ombre qui recouvre la réalité économique de la colonisation, notamment son financement, les investissements dans les territoires d’outre-mer et l’apport métropolitain dans ces investissements, un sujet qui a « représenté un secteur périphérique et marginal de la recherche historique », outre le fait que « l’histoire coloniale n’a tenu qu’une place marginale dans l’historiographie d’après 1960.

         L’auteure observe toutefois que « les travaux académiques dédiés à l’histoire coloniale depuis les indépendances se sont rapidement structurés autour de deux courants historiographiques de nature politique. Le premier courant, que l’on qualifiera d’ « anticolonial » insiste sur les méfaits que la colonisation a fait subir aux pays colonisés. « … face à ce premier courant s’est constitué un deuxième courant que l’on qualifiera d’« anti-repentance » et qui insiste pour sa part sur la générosité de la métropole à l’égard de ses colonies. »(p,22)

         L’auteure note : « L’argument récurrent utilisé par le courant anti-repentance concerne en effet l’investissement public effectué par l’Etat français dans les colonies sur recettes budgétaires métropolitaines, investissement qui représenterait un gain important pour les colonies et par symétrie une perte importante pour la métropole »… la colonisation aurait été, pour reprendre l’expression de Jacques Marseille, une « bonne affaire » pour les colonies plutôt que pour la métropole. Cette idée est reprise en force dans le dernier ouvrage de Daniel Lefeuvre… » (p,23)

         L’auteure observe que l’opposition entre les deux courants s’est radicalisée, « malheureusement au détriment de la rigueur historique et scientifique », alors qu’en même temps « la polémique au sujet du bilan colonial est sortie des sphères universitaires pour s’installer pleinement dans le débat public depuis le début des années 2000. » (p,24)

       « Face à cette politisation croissante du passé colonial de la France, nous proposons de revenir sur quarante ans d’écriture du bilan économique de la colonisation pour restituer l’état actuel des connaissances et en faire un inventaire critique. » (p26)… « Nous allons donc ici prendre connaissance des recherches effectuées et sonder le type de socle scientifique sur lequel elles étaient fondées. »

«  nous présenterons l’ensemble des connaissances que nous avons pu rassembler en deux catégories : 1) Coûts et bénéfices du point de vue de la France, 2) Coût et  bénéfices du point de vue des colonies » (p,26)

         Notons que dès les annonces de départ, il existe un certain flou sur le concept de bilan, et sur la définition d’un bilan du type « coûts et bénéfices ».

        L’auteure prend soin de préciser que sa revue historique ne se limitera pas à celle de l’Afrique Occidentale Française, alors que ses recherches ont porté sur cette ancienne Fédération coloniale.

      Le lecteur constatera par ailleurs dans les pages qui suivent,  que le titre de la deuxième partie aura changé et que la thèse sera passée du concept de bilan à celui du développement.

I – Coûts et bénéfices de la colonisation pour la France (p,29)

     A – Qu’est-ce que la France a gagné à la colonisation ?

     1)    De nouveaux débouchés commerciaux

     2)    Des approvisionnements de matières premières moins chères

     3)      Des placements de capitaux plus rentables

     « Examinons les preuves empiriques associées à chacun de ces trois arguments » (p,30)

      a)    Des débouchés commerciaux ?

     L’auteure valide l’analyse de Jacques Marseille sur le poids du commerce impérial dans le commerce extérieur de la France, avec la place importante de l’Algérie.

      b)    Un approvisionnement en matières premières à bas prix ?

     Pillage ou non des colonies en fonction d’un échange économique par définition inégal, ou paiement des matières premières au prix du marché mondial, ou même au-dessus, comme le soulignait Jacques Marseille ?

      L’auteure ne valide pas l’analyse Marseille et fait référence aux travaux en sens contraire de MM .Arghiri Emmanuel, Samir Amin, et André Vanhaeverberke, les travaux de ce dernier apportant un éclairage sur le cas du Sénégal.

      L’auteure conclut : « Les observations d’André Vanhaeverbeke sur l’évolution des termes de l’échange factoriels doubles entre le Sénégal et la France semblent plus solides, et un travail serait nécessaire à mener pour les généraliser à l’ensemble des produits importés par la France en provenance de ses colonies. » (p,34)

     Donc, à voir !

     c)       Des placements de capitaux rémunérateurs

    Trois sources sont citées : Catherine Coquery-Vidrovitch, Jacques Marseille, et la Cote Desfossés.

     L’auteure se réfère à nouveau à Jacques Marseille en indiquant que d’après son évaluation : « les capitaux privés auraient représenté ¼ de l’ensemble des capitaux français investis dans l’empire entre le début de la période coloniale et 1958, soit 6 384 millions sur un total de 25 743 millions de francs 1914. » (p,37), et en citant quelques chiffres de rentabilité capitalistique plutôt élevés, notamment en Afrique de l’Ouest en 1913.

       L’auteure conclut : «  Pour conclure sur les gains que la colonisation a permis à la France de réaliser, il ne semble donc pas, au vue de l’actif, que le bilan soit si négatif : les statistiques commerciales mettent en évidence l’apport d’indéniables débouchés commerciauxles termes de l’échange factoriels doubles montrent que l’approvisionnement en matières premières a vraisemblablement été payé moins cher que ne l’aurait permis un prix prenant en compte les quantités réelles de travail incorporé dans les produits échangés, et l’étude des sociétés inscrites à l’Annuaire Desfossés indique que les placements outre-mer bénéficiaient de rémunérations très élevées. Au moins jusque dans les années 1950, les données empiriques confirment les prédictions formulées habituellement sur les gains de la colonisation pour la France. Ce n’est que dans la dernière décennie que certaines modifications du contexte colonial et international viennent les remettre en cause. Il parait plutôt étonnant dans ces conditions que l’histoire actuelle tende à ne retenir que cette idée que la colonisation n’a pas été avantageuse pour la France. Myopie des historiens limitant leur regard aux dix dernières années de la période coloniale ou existence d’un passif tel que les gains évoqués ci-dessus s’en seraient trouvés largement annulés ? «  (p,39)

      Question : s’agissant d’une thèse économique, il parait tout de même difficile de se contenter de ce survol proposé par l’auteure et de raisonner comme si la colonisation avait été un long fleuve tranquille et continu, entre les années 1900 et 1960, alors que l’histoire coloniale a connu au moins cinq étapes, la conquête, le premier conflit mondial, un entre-deux guerres instable, le deuxième conflit mondial, et la décolonisation postérieure à 1945.

     B – Qu’est-ce que la colonisation a coûté à la France ?

     L’auteure s’intéresse à nouveau à Jacques Marseille en rappelant que l’intéressé distinguait deux types de coûts, un coût direct, les transferts de fonds vers les colonies, et un coût indirect, constitué des effets pervers du détournement des marchés concurrentiels.

      a)    Les effets pervers du détournement des marchés concurrentiels 

      Il s’agit de l’analyse des effets pervers du régime protectionniste qui a régné en métropole et dans les colonies,  « un boulet entravant le processus de modernisation du capitalisme français », un régime douanier qui a par ailleurs sclérosé les exportations de la France.

    L’auteure propose quelques exemples de situations économiques qui ne convainquent pas dans un sens ou dans l’autre, en faisant le constat suivant :

     «  S’il est impossible de quantifier la perte indirecte qu’aurait ainsi connue l’économie française, il apparait aux vues des analyses effectuées, que le maintien de certains secteurs déclinants au détriment de secteurs plus prometteurs  a effectivement été une conséquence néfaste des relations économiques privilégies qu’entretenait la France avec son empire…L’argument tient plus généralement à toute forme d’arrangement visant à exclure la France d’une situation de véritable concurrence. » (p,42)

    Question : est-ce qu’une étude plus précise des cas de prospérité ou de déclin des exportations françaises n’aurait pas apporté plus de lumière sur cet indirect obscur ? Je pense au cas de l’importation du riz d’Indochine, entre les deux guerres, qui posa un problème de concurrence avec la production des céréales de métropole, mais d’une façon plus générale, il conviendrait de cibler l’analyse sur les poids lourds des échanges, l’Algérie tout d’abord, et l’Indochine.

        Pourquoi, puisqu’il s’agissait de l’AOF ne pas avoir apporté des précisions sur le marché des oléagineux, notamment sur l’arachide du Sénégal  (la loi du 6 août 1933) ?

     b. Les transferts publics de la France vers les colonies

     Nous sommes au cœur du sujet de cette thèse, quand l’auteur écrit :

     « Dans toutes les études que l’on trouve sur le coût de la colonisation pour la métropole, l’importance des transferts publics effectués par la France vers ses colonies occupe la quasi-totalité de la place. Comme nous l’avons rappelé dans notre introduction, le courant anti-repentance a largement fondé son argumentaire sur la participation importante des contribuables français aux dépenses d’équipement et de développement dans les colonies.

      La question que nous devons avoir en tête désormais est de savoir si cette contribution a vraisemblablement dépassé les gains économiques que la France a retirés de la colonisation à travers les débouchés économiques, l’approvisionnement  à bas prix et le placement des capitaux. Il est donc nécessaire de se livrer à un exercice comptable pour évaluer le montant des capitaux publics français qui ont été apportés par la métropole pour subvenir aux besoins des colonies. » (p,42)

     J’ai souligné en gras les mots qui comptent à mes yeux, les contribuables français, les gains économiques, le montant des capitaux publics, tout en notant que les gains économiques n’ont pas encore été chiffrés, faute souvent d’une quantification difficile sinon impossible, comme l’a souligné l’auteur dans son introduction.

    L’auteure limite son analyse aux « capitaux publics » et met en cause l’absence des données actuelles en indiquant :

     « Pourquoi a-t-il été donc nécessaire dans le cadre de notre travail de refaire cet exercice de collecte de données à partir des comptes définitifs des budgets  coloniaux ? 

     Nous allons voir que les analyses qui ont été effectuées dans le cadre de ce programme de recherches des années 1970 n’ont pas permis de répondre totalement à la question du coût direct de la colonisation pour la France. » (p,42,43)

     L’auteure relève trois faiblesses, l’absence de chiffres postérieurs à 1940, le manque de différenciation de l’analyse entre flux de capitaux privés et publics, et entre territoires, et dans les capitaux publics, l’absence de différenciation entre emprunts publics et subventions.

    L’auteure précise plus loin  qu’il s’agit des comptes définitifs de l’AOF, mais elle s’appuie à nouveau sur le résultat des recherches de Jacques Marseille et de Catherine Coquery-Vidrovitch pour récapituler les données relatives aux flux de capitaux de l’empire, en précisant que ces travaux ne portaient que sur la période 1900-1940.

    L’auteure cite les travaux de François Bobrie et ceux de Catherine Coquery-Vidrovitch dont elle donne les résultats,  tout en les mettant en doute.

    D’après Mme Coquery-Vidrovitch « le total des équipements financés par les fonds publics métropolitains entre 1905 et 1938 est de 220 millions de francs 1914, soit 6 millions par an en moyenne. De l’avis de l’auteur, c’est en tout état de cause fort peu. Cette somme permet de chiffrer à 13% la part métropolitaine dans le total des équipements financés sur fonds publics entre 1905 et 1938 en AOF. »…. Ceci amène Catherine Coquery-Vidrovitch à conclure que l’AOF a très largement assuré elle-même le financement de son propre équipement. » (p,46)

    L’auteure note que cette analyse s’arrête malheureusement en 1938, et que les évaluations faites se révèlent encore optimistes par rapport à ses propres recherches :

     « En outre, nous pouvons déjà avouer que les données dont semble disposer Catherine Coquery-Vidrovitch ne correspondent pas bien avec celles que nous avons collectées nous-mêmes… », entre autres, parce que son étude « ne permet pas de distinguer entre les subventions et les prêts accordés par l’Etat français. » (p,47)

     L’auteure note à juste titre :

   « A partir de 1946, les transferts de fonds publics ne sont plus des prêts mais des subventions, qui selon Jacques Marseille couvraient une grande partie des dépenses d’équipement : 66% pour l’Algérie en 1954, 72% pour les territoires d’outre met à la même date… Toujours est-il que l’importance des sommes allouées par le budget métropolitain aux territoires entre 1946 et 1958 permettait, au niveau de la balance des paiements de l’outre- mer de compenser le déficit commercial vis-à-vis la métropole et des pays étrangers. Ceci avait été souligné par François Bloch Lainé examinant l’économie générale de la zone franc dans les années 1950. » (p,48)

     Tout à fait ! Le livre de l’intéressé « La Zone Franc » fournit tout un ensemble de démonstrations chiffrées de cette situation, et la phrase de l’auteur:

    « Au niveau comptable, les transferts publics de la métropole vers son empire dans les années 1950 étaient donc à peu près équivalents aux recettes que la France a engrangées grâce à ses excédents commerciaux avec son empire. » (p,48) mériterait d’être validée, afin de déterminer la nature des deux types de mouvements.

     Le fait que les colonies aient eu la possibilité d’acheter en métropole ou à l’étranger, au-delà de leur capacité financière, serait bien la preuve que le contribuable français payait en définitive l’addition, grâce aux transferts de fonds publics, c’est-à-dire les subventions du FIDES, comme nous le verrons à l’occasion de l’examen du chapitre 2.

     Ce type d’analyse montre bien qu’il est difficile en effet, sur le plan historique, d’additionner des chiffres dans une continuité de système qui n’a pas existé, et sans définir chaque fois le contenu des concepts utilisés.

     L’affirmation d’après laquelle :

     « Le coût net des colonies pour la métropole n’est donc pas calculé…La part de la France dans les dépenses publiques d’équipement des pays d’outre-mer reste donc essentiellement inconnue. » (p,49)

     ne parait pas couvrir la réalité historique.

     Questions 1 – Est-ce qu’il n’aurait pas été intéressant que l’auteur nous éclaire sur le contenu et l’évolution des deux balances du commerce et des paiements France-AOF, compte tenu de l’objectif principal de sa thèse, précisément le bilan économique France-AOF, en distinguant les grandes périodes de la chronologie coloniale, avant 1914, la guerre 14-18, l’entre-deux guerres de 1919 à 1939, la deuxième guerre mondiale, 1945- 1960, date des indépendances ?

        En ne prenant pas ce chemin, cette thèse souffre d’une première fragilité, d’autant plus qu’un des objectifs principaux de ce chapitre est précisément de contester, sur un plan général,  la thèse qui était celle de Jacques Marseille sur les conditions d’équilibre des balances coloniales.

       2 – Est-ce qu’il n’aurait pas été de bonne gouvernance scientifique de définir, tout en les récapitulant par période et par nature, les emprunts de l’AOFgarantis par l’Etat ou accordés par le Trésor ? Comme a l’air de le penser l’auteur, en indiquant pour chaque emprunt la valeur nominale et la valeur de remboursement ?

    A supposer que cette hypothèse soit la bonne, la dépréciation calculée correspondrait bien à une subvention déguisée de la métropole, non pas des contribuables mais des porteurs d’obligations. (voir page 47)

      Le même type de question technique est à poser en ce qui concerne les avances dont le contenu et le déroulé historique mériteraient d’être décortiqués, si cela n’a pas déjà été fait, mais nous reviendrons sur ce sujet dans l’examen du chapitre 2.

    3 – Il conviendrait tout de même de rappeler que la loi du 13 avril 1900 interdisait toute subvention publique aux colonies, et que parallèlement, en l’absence d’une Fédération d’AOF créée en 1895, intégrée dans la zone franc de l’époque, et sans la garantie de la métropole, aucun emprunt n’aurait pu être honoré.

        Il est évident que cette interdiction éclaire les calculs qu’a effectués Catherine Coquery-Vidrovitch.

    4 – Est-ce que l’introduction d’un système monétaire moderne et commun à toute l’AOF, avec la possibilité nouvelle d’emprunter des fonds sur le marché ne représentaient pas une aide indirecte dont le prix était difficilement mesurable ?

     En conclusion de l’examen de ce premier point, il est difficile de partager les appréciations de l’auteur lorsqu’elle écrit :

      « Nous voyons donc à l’issue de cette revue de littérature que le coût que la colonisation a fait peser sur les finances publiques françaises reste encore aujourd’hui indéterminé et en proie à une vaste entreprise de désinformation. »

     « Désinformation » ? Vraiment ?

        Il est loin d’être assuré que « la revue de littérature » en question ait permis d’y voir plus clair dans le bilan économique proposé : bilan ou littérature ?

Jean Pierre Renaud

Histoire coloniale: France et Afrique occidentale française, la thèse Huillery

« Histoire coloniale, développement et inégalités dans l’ancienne Afrique Occidentale Française »

HESS – 2008 – Thèse de Mme Huillery

Notes de lecture critique que nous allons publier successivement au cours du quatrième trimestre 2014

II

Les caractères gras sont de ma responsabilité

Avant-propos 1

 Sur ce blog, à la date du 10 juillet, j’ai fait part aux lecteurs de mon intention de publier, au cours de le l’automne prochain, mes notes de lecture critique de la thèse de Mme Huillery, intitulée « Histoire coloniale, développement et inégalités dans l’ancienne Afrique Occidentale Française ».

           Comme je l’ai indiqué, cette thèse vient de faire l’objet d’une certaine publicité, pour ne pas dire de propagande, parce qu’elle démontrerait, que l’homme blanc a été le fardeau de l’homme noir, et non l’inverse.

          Après sa soutenance, j’ai passé beaucoup de temps à analyser et à décortiquer ce document, compte tenu de l’intérêt du sujet sur le plan de l’histoire économique de la colonisation, incontestablement un  des points faibles de l’histoire coloniale et postcoloniale.

            Etant donné l’écho que ce travail vient de recevoir dans les médias, j’ai repris complètement mon travail de lecture critique et décidé d’en publier les résultats, pour la raison simple, que je ne partage pas la plupart des analyses de Mme Huillery.

         La lecture de cette thèse, qui a demandé beaucoup d’effort de la part d’une thésarde brillante, dotée d’un vrai savoir-faire économétrique, m’incite, à nouveau, à poser la question de la scientificité des thèses, alors que dans ce cas-là, comme dans d’autres, il ne reste aucune trace publique d’une soutenance que les textes officiels qualifient de « publique ».

         Il aurait été en effet intéressant d’avoir communication du ou des rapports présentés par le rapporteur ou tel ou tel membre du jury, des questions ou avis donnés par le jury, des résultats du vote, afin d’éclairer les lecteurs sur la pertinence scientifique des analyses proposées, sur le rôle d’un directeur de thèse, afin d’éviter sans doute les questions qui fâchent quant à la lecture de ce type de document.

         Les orientations données à ce travail, dont l’ambition était théoriquement historique, les résultats de cette recherche financière et économique importante, le ou les rapports présentés au jury, le débat qui a peut-être suivi, auraient peut-être conduit à éclairer les questions que cette thèse ne pouvait manquer de poser sur plusieurs plans : la description du système économique financier colonial, entre métropole et AOF, et entre Fédération de l’AOF et colonies rattachées, son historicité avant et après la Deuxième guerre mondiale, la signification  des concepts économiques et financiers utilisés, les chiffres eux-mêmes, la composition et l’évolution des balances commerciales et financières de l’AOF, la pertinence des bases des corrélations proposées, c’est-à-dire à la fois la représentativité des bases de début de siècle ou de fin de siècle, avec une projection inédite de calculs de valeurs portant sur presqu’un siècle…

Avant-propos 2

           Avant d’analyser le contenu de cette thèse qui démontre une très grande vélocité technique dans le maniement des outils économétriques et statistiques, avec force cartes, tableaux et graphiques, souvent en couleur, j’aimerais introduire ma lecture critique avec deux citations, celles du géographe Richard-Molard et du directeur de la thèse de Mme Huillery, et une interrogation sur les échelles des grandeurs en jeu entre la France et l’AOF :

–        Une première clé géographique : dans son livre « Afrique Occidentale Française » (1952), le géographe Richard-Molard écrivait :

         « Un autre contraste éclate entre l’Europe et l’AOF. Là, le Continent fait corps avec la mer. La voie maritime s’avance du sud, de l’ouest, du nord dans l’intimité des terres ; elle s’y prolonge par des fleuves navigables. Sans cela, l’Occident méditerranéen serait inintelligible. Les « peuples de la mer » font les civilisations. L’Afrique de l’ouest n’en possède aucun. Elle subit une anémiante continentalité ; et l’AOF la subit particulièrement pour trois raisons…. La « barre » en souligne la netteté ; en fait une barrière…L’Afrique occidentale tourne le dos à la mer… Contrairement au Pacifique et à l’Océan Indien, l’Atlantique n’a jamais été une mer de civilisation. ..Enfin l’AOF est particulièrement enfermée dans la continentalité pour des raisons purement historiques et politiques qui proviennent de la façon dont les Français l’ont acquise et dessinée… » (p,XII) ( C’est-à-dire à partir du Sénégal vers le Niger)

         « On trouverait difficilement, dans le monde, un aussi considérable bloc continental que la nature aurait avec autant de soin réussi à séparer des mers. » (p,39)

          « La géographie physique, les genres de vie et l’histoire ont enfermé ce monde noir dans l’un des blocs continentaux les plus étanches du monde, marginal dans un monde marginal. » (p,129)

        « Il en résulte que si  le monde des savanes tient la vedette dans le passé de l’Afrique occidentale, aujourd’hui il forme le « secteur intérieur », gravement handicapé par sa continentalité, au profit du « secteur extérieur » naguère ignoré, aujourd’hui seul ouvert. » (p,186)

          Une deuxième clé postcoloniale proposée par M.Cogneau, directeur de cette thèse, dans un article de M.Philippe Fort paru dans Look@sciences intitulée « Le lourd héritage colonial en Afrique de l’Ouest ».

        L’auteur introduit son sujet en écrivant :

        « Et si le modèle colonial français expliquait le retard des pays francophones d’Afrique de l’Ouest ? C’est à cette question que s’est intéressée Elise Huillery, enseignante et chercheuse à Sciences Po. L’origine des inégalités de développement observées au sein même de l’ancien « pré carré » français en Afrique résiderait, selon elle, pour une large part, dans les logiques de l’investissement public colonial…. 

       « En analysant les données des archives coloniales à l’échelon du district où étaient concentrés les pouvoirs effectifs, explique Elise Huillery, j’ai constaté l’existence de liens entre les investissements réalisés alors et des indicateurs de l’état de développement actuel : taux d’accès à l’école primaire, à l’eau potable, à l’électricité ou aux soins médicaux…

      Cette étude permet de sortir d’une impasse. « Il existe un trou noir sur les investissements publics entre l’indépendance dans les années 1960 et les années 1990 » constate Denis Cogneau, professeur associé à la Paris School of Economics et directeur de recherche à l’IRD. «  Cela rend extrêmement difficiles les comparaisons directes entre investissements pré et post coloniaux. » Le choix du district comme échelon de l’étude permet de surmonter cette difficulté. En effet, en offrant un vaste échantillon de données très précises, il rend possible l’analyse des politiques d’investissement de plusieurs zones de colonisation qui disposaient au départ, d’un potentiel similaire. Au terme de son analyse, l’héritage colonial est la seule explication des inégalités de développement observées au sein même de l’ancien « pré carré » français en Afrique. Elise Huillery l’affirme : « la colonisation a bouleversé la carte économique de l’Afrique de l’Ouest »…

        Dans le mode d’organisation colonial français, le choix des investissements est du ressort des administrateurs locaux…

     L’étude montre bien que le niveau de développement régional actuel dépend des investissements coloniaux initiaux. Elise Huillery cite notamment l’exemple du Bénin : « Le choix colonial français a été de privilégier Cotonou, aujourd’hui capitale administrative et économique du pays, au détriment de Porto Novo, hostile à la présence étrangère. Cotonou, après l’indépendance du Bénin, a ensuite continué à attirer la plupart des investissements et est aujourd’hui  largement plus développée. »

           Précisons que ces deux cités du Bénin actuel, proches l’une de l’autre, sont situées toutes les deux sur la côte du Golfe de Guinée, et non dans l’hinterland du massif de l’Atakora, à une distance de l’ordre d’une cinquantaine de kilomètres, l’une de l’autre.

        « Héritage colonial » ou « trou noir » statistique sur trente années?

       Ces quelques extraits permettent déjà de mettre le doigt sur tout un ensemble de questions qui n’appellent pas obligatoirement les réponses de Mme Huillery ou de M.Cogneau.

        Dans le cadre de quelles échelles de grandeurs entre la France et l’Afrique occidentale française ? Un rapport inégal quasiment constant.

        Tout au long de la période 1895- 1939, il n’y avait aucun rapport dans les ordres de grandeur, entre les budgets et le commerce extérieur de l’AOF et ceux de la France. Citons en quelques-uns en laissant aux chercheurs le soin d’aller plus loin dans ce type de comparaison statistique.

        En 1906, le budget de la Fédération de l’AOF était de 42 millions de francs (rapport Gouverneur Général décembre 1907) et celui de la France de 3,6 milliards.

         Le chiffre du commerce extérieur de l’AOF était alors de 144 millions de francs, dont 62 pour les exportations, et 82 pour les importations, soit un écart négatif de 20 millions

        En 1938, après la crise, le budget de l’AOF était de 51 millions F 14 (francs 14), et celui de la France de 3,4 milliards F14.

        En 1938, le chiffre du commerce extérieur de l’AOF était de 458 millions de F 14 (import = 245 millions et export = 213 millions, soit un écart négatif de 32 millions), à comparer, à deux années près,  au chiffre du commerce extérieur  « France Colonies » de la même année, de 2,7 milliards de F14, et à celui de la France, 8,742 milliards de F14, soit 5% environ. (Richard-Mollard, p,209)

     Ce rapport inégal dans les ordres de grandeur persista jusqu’aux indépendances des années 1960.

        Il est évident que toute analyse économique et financière du sujet AOF ne peut pas ne pas tenir compte de ce type de disproportion de valeurs entre les deux acteurs étudiés, et introduire des raisonnements de type marginaliste.

       L’AOF n’a représenté qu’un coût marginal pour la France, et une utilité marginale qui reste peut-être à démontrer, au moins jusqu’en 1939, alors que le même franc pouvait avoir une utilité marginale très élevée pour l’AOF, notamment à l’occasion des grands travaux d’infrastructure réalisés.

       L’auteur de cette thèse pourrait d’ailleurs accréditer ce type de raisonnement dans ses démonstrations de corrélations marginales calculées à partir des bases  retenues, si elles ne prêtaient pas à discussion.

        Enfin, et de nos jours, combien d’ONG agissant en Afrique ne font-elles pas leur publicité de collecte des fonds en usant d’un raisonnement de type marginal en disant à leurs donateurs, si vous donnez un euro, ou dix euros, vous sauvez de la famine x personnes ?

Avant-propos 3

            Dans ce type d’analyse portant sur l’histoire des relations économiques et financières entre la France et l’Afrique Occidentale Française, il est capital, dès le départ, de prendre au moins deux précautions de méthode, et donc de vérifier :

          1 – que cette analyse soit étroitement reliée à l’histoire classique des faits et des événements, celle qui a généralement la faveur de beaucoup d’historiens, et au fur et à mesure de nos observations et questions, nous verrons que ce n’est pas toujours le cas.

        2 –  que la même analyse s’inscrive rigoureusement dans l’histoire du système économique et financier qui était celui des relations coloniales, fixées juridiquement, entre la métropole et l’Afrique Occidentale Française.

        Les règles de fonctionnement de ce système furent très différentes après 1945, notamment en raison de la création du FIDES.

          Comme nous le verrons, cette histoire économique et financière s’inscrit dans un avant et un après 1945.

          Rappelons que l’objet que s’est fixé cette thèse s’inscrivait très étroitement dans un cadre juridique et historique fixant tout un ensemble de règles à appliquer sur le plan de la zone monétaire du franc, avec la création d’un institut d’émission propre à l’AOF, la Banque de l’Afrique Occidentale, la parité entre le franc AOF et le franc métropolitain, au moins jusqu’à la création du franc CFA, c’est-à-dire une relation monétaire, financière, et douanière, sous contrôle métropolitain.

         La métropole avait également fixé un cadre budgétaire tout à fait clair pour les deux types d’entités, la fédération et la colonie, un cadre également contrôlé par cette dernière, c’est-à-dire par ses Ministres des Finances ;

      Indiquons qu’après la loi du 13 avril 1900 arrêtant le principe de base qui laissait à la charge des colonies le financement de leur développement, deux textes de base, le décret du 30 décembre 1912 et la loi du 30 avril 1946 portant création du FIDES fixèrent les règles du jeu du système financier et économique colonial.

Le chemin de lecture critique proposée :

             Mes analyses ne suivront pas le cours normal des chapitres, c’est-à-dire de 1 à 4, mais un cours différent, le chapitre 1 en premier, un chapitre de revue de lecture de la « littérature coloniale » publiée sur le sujet, puis les deux chapitres 3 et 4 qui traitent des corrélations pouvant exister dans les 120 districts d’AOF entre investissements publics (infrastructures, personnel enseignant, personnel soignant), réalisés entre 1910 et 1928 et les « current performances » constatées dans les mêmes districts dans les années 1995, un des deux objectifs de cette thèse étant de démontrer que c’est la politique d’inégalité coloniale des investissements qui a été la cause des inégalités modernes constatées, et enfin le chapitre 2 qui me parait se situer au cœur du sujet traité, un sujet qui m’a conduit à raviver ma connaissance de ce sujet.

        L’ambition du chapitre 2 est en effet de démontrer que l’Afrique Occidentale Française a été une bonne affaire pour la France, ou en tout cas, qu’elle n’a pas coûté à ses contribuables.

          Ce chapitre est important parce qu’il pose beaucoup de questions capitales sur la connaissance du système financier colonial, sur son fonctionnement, et tout autant sur sa pertinence historique, questions que nous avons examinées à la fois à la lumière de l’histoire classique, du cadre juridique qui régentait ces questions, ainsi que de quelques éléments statistiques qu’il sera utile de confronter à ceux qui figurent dans le livre « La Zone Franc » de François Bloch-Lainé.

        Dans l’ordre donc :

             Chapitre 1 – Mythes et réalités du bilan économique de la colonisation française – p,19

         Chapitre 3 – History matters: the long term impact of colonial public investments in French West Africa – p,123

        Chapitre 4 – The impact of European Settlement within French West Africa – Did pre-colonial prosperous areas fall behind ? – p, 179

         Chapitre 2 –   Le coût de la colonisation pour les contribuables français et les investissements publics en Afrique Occidentale Française – p,71

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique – Versailles – Elysée – Versailles – Élysée – etc… La France en guerre sans vote du Parlement

Élysée, le 18 septembre, le Président :  » J’ai décidé …  » de faire une nouvelle guerre, cette fois en Irak, après le Mali, et la Centre Afrique !

Sans vote du Parlement, puisqu’en 2008, l’UMP a donné ce pouvoir de monarque absolu au Président !

Le Parti Socialiste s’était alors abstenu .

Retour aux sources ? Comme au bon vieux temps de la monarchie absolue de Louis XIV !

UMP – PS : même combat !

La France n’est plus une démocratie !

LA France, grande puissance ? Le cavalier seul de la France ! L’analyse Madaule

La France grande puissance ?

Puissance passée, présente, ou à venir ?

Le cavalier seul de la France !

Commentaire d’une chronique signée Stéphane Madaule intitulée :

« Affaires étrangères, la France toujours présente ? »

Journal La Croix du 20 août 2014

            Une chronique dont le contenu incite à la réflexion comme à la critique.

            L’auteur s’inscrit en faux contre le discours des déclinologues :

            « Les déclinologues de tout poil dissertent à longueur d’articles ou de livres sur l’affaiblissement supposé de la France. Bien entendu, la situation économique de notre pays n’est pas très brillante et n’engendre pas l’optimisme. Bien sûr, les déboires de l’Union européenne ne laisse guère entrevoir de perspective crédible quant à la naissance d’une nouvelle superpuissance sur le sol européen. Evidemment ; avec ses 65 millions d’habitants, notre pays n’est plus qu’une petite partie du monde et ne peut prétendre peser excessivement sur les grands équilibres géopolitiques.

               Et pourtant, si l’on va dans le détail, dossier par dossier, l’influence de la France n’est pas négligeable..… »

            L’auteur examine tour à tour le rôle de la France dans le monde, notamment en Afrique, et en tire la conclusion que :

         « Seuls quelques pays comme la France et dans une moindre mesure le Royaume Uni ont réussi le tour de force de découpler leur influence de leur puissance réelle sur le plan économique. »

          La démonstration de l’auteur est incontestablement optimiste, car les interventions de la France en Afrique, n’auraient pu se développer sans le soutien des Etats Unis, pour ne pas dire à l’abri de cette grande puissance, outre le fait que la France a fait « cavalier seul », accusant ensuite ses partenaires européens de mollesse..

           Le rôle de la France dans les grandes instances internationales n’est pas négligeable, mais comment démontrer qu’il est plus important que celui d’autres puissances moyennes ?

        En Europe, la France ne joue plus le même rôle moteur que dans le passé, faute de s’investir dans une nouvelle forme de puissance, celle de l’Union européenne avec un saut stratégique vers une union politique de la zone euro, vers une défense européenne, et vers une politique étrangère européenne.

          Là, se trouvent les leviers d’une autre forme de la puissance de la France !

      Afin d’apprécier la portée de l’analyse Madaule, quoi de plus attristant que ce spectacle d’une Union européenne incapable en effet de s’opposer ou d’intervenir efficacement contre les initiatives intempestives d’un Poutine en Ukraine ou les actions criminelles des nouveaux djihadistes de l’Irak !

        A lire cette chronique, on a l’impression de se trouver en étroite familiarité avec un genre de vie qui ressemble étrangement à celui d’une noblesse décatie qui donne le change, fût- elle un peu ruinée, joue avec une façade qu’elle entretient, alors que le toit fuit, et qu’une grande partie des pièces (entre autres les quartiers défavorisés) est dans un état de ruine.

        La France, c’est vrai, continue à faire bonne figure, fait comme si elle n’était plus sous la protection de la grande puissance américaine, grâce à l’héritage de son passé, une bonne figure, mais maquillée, ressemblant effectivement à un déclin, faute d’oser l’Europe.

      Loin de moi toutefois, l’idée qui vient toutefois à l’esprit, de comparer les actions étrangères de la France à celles d’un Lucky Lucke, contre les frères Dalton dans « Cavalier seul » !

Jean Pierre Renaud

À nouveau, la cacophonie au gouvernement ! Qui commande ? Hollande,Valls, Montebourg, Hamon ?…

A nouveau la cacophonie au gouvernement !

       Après Duflot qui crache dans la soupe, de nouveau Montebourg, en compagnie de Hamon !!

       A qui le tour ? Quelle équipe ! Avec une telle équipe, la France est sûre d’aller de l’avant !

              L’interview de Montebourg dans Le Monde des 24 et 25 août 2014, en finale:

            » Y a-t-il un risque d’embrasement de la société française ?

        » La société est exaspérée. Il faut l’écouter, l’entendre et répondre à ses demandes . Beaucoup de parlementaires le ressentent. Il est grand temps de réagir. « 

        Et pendant ce temps-là, Hollande « plastronne  » à Mayotte ! Dernier sondage : 17% d’opinions favorables !

        Écoutez donc la société !

        Le meilleur service que vous puissiez rendre au pays est de revenir devant vos électeurs !

Jean Pierre Renaud

Post scriptum, le 24/08/2014 à 21 heures :

On va voir si Valls à des « couilles » ?

Ce qu’aurait pu dire ma « concubine préférée » !

Notre belle Europe ! Moscovici entre Brie et Comté !

Notre belle Europe ! Moscovici entre Brie et Comté !

Pourquoi ? D’après le journal Bild, il lui serait reproché  » d’avoir rendu l’euro aussi mou que du Brie français  » !

En Franche Comté, on dirait plus volontiers que l’intéressé n’a effectivement pas la fermeté d’un bon vieux Comté !

Il faut tout de même être gonflé pour proposer à l’Europe un candidat du laxisme économique de la France !

M. Moscovici devrait plaider sa cause en donnant l’état de la dette de l’Etat français, c’est à dire, celle de nous, contribuables !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : les lunettes du Président ? Toujours roses ?

  Hollande  vient de changer de lunettes !

            Pour mieux voir l’état de la France ? Ou pour mieux voir les Français et les Françaises ? Plus de deux ans après son élection ?

            De nouvelles lunettes roses qui ne disent pas leur nom ?

            Enfin, c’est quand même mieux que les lunettes vertes d’Eva Joly !

Afrique Occidentale Française, histoire coloniale, développement et inégalités, la thèse Huillery

« HISTOIRE COLONIALE, DEVELOPPEMENT ET INEGALITES DANS L’ANCIENNE AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE »

Thèse de Mme Elise Huillery

Sous la direction de Denis Cogneau et de Thomas Piketty

27 novembre 2008

Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

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Annonce de lecture critique pour l’automne

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Appel à la transparence de la délibération du jury de thèse en vue d’accréditer la « scientificité » des thèses d’histoire coloniale !

Appel aux jeunes chercheurs en histoire économique en vue de contribuer à la lecture critique de cette thèse !

&

Les raisons de ma curiosité historique, financière et économique

            Dans le journal Libération du 2 décembre 2008 Mme Esther Duflo avait publié une tribune intitulée :

            « Le fardeau de l’homme blanc »

            Dans son texte, Mme Duflo tentait de démontrer que l’expression ne correspondait pas à une réalité historique, contrairement aux thèses que certains défendent quant au bilan positif de la colonisation, dans le fil du discours Sarkozy de Dakar (2007)  qui a nourri une grande polémique.

                   A l’appui de son propos et de sa démonstration, Mme Duflo renvoyait au contenu de la thèse défendue avec succès par Mme Huillery sur le sujet, sous la direction de MM. Denis Cogneau et de Thomas Piketty, qu’elle a eu le loisir d’examiner en sa qualité de membre du jury.

            L’expression « Le fardeau de l’homme blanc » fait allusion à celle devenue célèbre utilisée par Rudyard Kipling, chantre de l’impérialisme britannique, dans un de ses poèmes paru en 1899, mais dans un contexte colonial qui n’était pas celui de l’Empire des Indes, mais celui de l’impérialisme américain dans les îles Philippines.

            Chacune de ses strophes débutait par « Take up the White Man’s Burden,… », et cette expression fit florès en même temps qu’elle faisait évidemment l’objet de toutes sortes d’interprétations.

            A la suite de cette tribune, j’étais entré en contact avec Mme Duflo afin de pouvoir accéder au texte de cette thèse, ce qu’elle fit de façon fort aimable le 3 janvier 2009.

             J’ai donc analysé très longuement ce document bilingue qui comporte quatre chapitres intitulés, les chapitres 3 et 4 étant rédigés en anglais :

            Chapitre 1 Mythes et réalités du bilan économique de la colonisation française

       Chapitre 2 Le coût de la colonisation pour les contribuables français et les investissements publics en Afrique Occidentale Française

           Chapitre 3 History matters : the long-term impact of colonial investments in French West Africa

            Chapitre 4 The impact of European Settlement in within French West Africa – Did pre-colonial prosperous areas fall behind?

         La thèse en question est accessible sur le site de l’EHESS, et elle est donc de nature à susciter la curiosité et la lecture des jeunes chercheurs en histoire économique en général, et coloniale en particulier.

      Le contenu de cette thèse m’intéressait d’autant plus que mes recherches actuelles portent sur l’histoire coloniale et postcoloniale, notamment telle que certains chercheurs la racontent de nos jours.

      J’ai souvent noté en effet que beaucoup de travaux n’étaient pas fondés sur l’évaluation des phénomènes décrits en  termes de grandeurs statistiques mesurables et mesurées en fonction des situations coloniales rencontrées et de leur moment colonial.

        Cette thèse semblait donc répondre à une de mes préoccupations majeures.

       L’analyse de la thèse Huillery a suscité maintes questions de ma part, un nombre non calculable d’interrogations, sinon d’objections, que je vais tenter de récapituler, car j’avais archivé ce dossier depuis 2009, lorsque j’ai découvert que Mme Huillery venait de recevoir un prix du Cercle des Economistes pour l’ensemble de ses travaux, dont la thèse en question.

      Le journal Le Monde du 27 mai 2014 titrait une interview de l’intéressée :

      «  La France a été le fardeau de l’homme noir, et non l’inverse »

      Avec la question :

      Quel a été le sujet de votre thèse ?

      « Vouée au bilan économique de la colonisation française en Afrique de l’Ouest, elle bat en brèche la thèse de Jacques Marseille, publiée en 1984, selon laquelle la colonisation a été un sacrifice pour la France. Car l’examen des budgets coloniaux et métropolitains montre le contraire. Seulement 0,29% des recettes fiscales de la métropole ont été affectées aux colonies, dont les quatre cinquièmes sont en réalité le coût de la conquête militaire. L’investissement dans les biens publics ne représente qu’un coût équivalent à 0,005% des dépenses fiscales métropolitaines et n’a couvert que 2% du coût des investissements publics locaux : les chemins de fer, les routes, les écoles ou les hôpitaux ont été financés à 98% par les taxes locales. De plus jusqu’à la réforme de 1956, les hauts cadres coloniaux, les 8 gouverneurs et les 120 administrateurs de cercle (circonscription coloniale) absorbaient à eux seuls 13% des budgets locaux ! La France a été le fardeau de l’homme noir et non l’inverse »

     Mon intention n’est pas d’entrer dans le détail du débat qu’ouvre Mme Huillery sur la thèse de Jacques Marseille qui absorbe un grande partie de l’analyse du chapitre 1, mais d’examiner s’il est possible de fonder le constat qu’elle propose, un constat qui s’inscrit dans un contexte volontairement polémique, à partir d’une analyse économique et financière qu’elle récapitule dans les trois autres chapitres.

       Les deux questions de fond qui se posent sont celles de savoir :

       1 – si l’analyse proposée pour la colonisation française en Afrique de l’ouest permet d’affirmer que cette analyse est représentative de sa propre histoire économique ?

      2 – si cette analyse est susceptible d’être représentative de l’histoire de la colonisation française en général résumée par le slogan « La France a été le fardeau de l’homme noir et non l’inverse » ?

     Je formulerais volontiers ces deux questions sous le titre «  Miroir ou prisme » colonial, ou postcolonial ? », car la formule sur le fardeau de l’homme noir claque au vent comme un slogan politique !

      Ou encore sous le titre du « fardeau » de l’anachronisme postcolonial ?

     Nous examinerons successivement le contenu des quatre chapitres et nous tenterons en conclusion de poser les questions de base avec les réponses correspondantes qui seraient susceptibles d’emporter ou non une sorte d’adhésion.

      Le jury était composé ainsi : Jean-Marie Baland, Denis Cogneau, Esther Duflo, Pierre Jacquet, Thomas Piketty, Gilles Postel-Vinay

        Compte tenu de l’audience, du crédit, pour ne pas dire de l’influence, des membres de ce jury, dont certains animent la nouvelle Ecole d’Economie de Paris, il serait naturellement très intéressant qu’ils acceptent de publier le rapport du ou des rapporteurs, les éléments essentiels de leur délibération, ainsi que les résultats du vote, s’il y a eu vote, afin de contribuer à la fois à la bonne réputation de cette nouvelle école économique  et à la transparence des décisions des jurys de thèse, c’est-à-dire à la scientificité des thèses.

      Les textes relatifs à la délivrance des thèses par les jurys n’imposent en effet pas, sur le plan juridique, des formalités de publicité des décisions prises par les jurys, se limitant à la formule de « soutenance publique ».

       Sur ce blog, notamment le 11 juin 2010, j’ai proposé mon analyse du système actuel qui est loin d’être satisfaisant et fait quelques propositions de nature à accréditer la scientificité des thèses, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

     En gros, je notais que les arrêtés de 1992 et 2006 définissaient la procédure universitaire utilisée en faisant appel au concept de « scientifique » dans le cadre d’« une soutenance publique » qui ne laisse aucune trace du rapport, de la délibération et du vote du jury.

     A l’époque, j’avais déjà évoqué le cas de la thèse Huillery et conclu :

     «  Et j’ai donc tout lieu de penser que, pour assurer son crédit scientifique, la toute jeune Ecole d’Economie de Paris a eu à cœur d’innover en matière de transparence scientifique, et donc d’accréditation scientifique des travaux qu’elle dirige. »

      Cette innovation dans la transparence aurait répondu à l’une des résolutions écrites de cette thèse en ce qui concerne les recherches effectuées sur « Quarante années d’écriture du bilan économique de la colonisation » … « Nous allons donc prendre connaissance des recherches effectuées et sonder le type de socle scientifique. » (p,26)

     Un effort de transparence scientifique d’autant plus nécessaire que cette thèse, comme nous allons le démontrer, ne parait pas pouvoir accréditer le slogan : en AOF, «  la France a été le fardeau de l’homme noir ».

     Avec deux énigmes historiques à résoudre :

      La première : Avec ou sans « concession » ?

      La deuxième : Avec quelles « corrélations » ?

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: La France du foot au Brésil: que de bonnes nouvelles avec en plus « L’Algérie, c’est la France! « 

 « L’Algérie, c’est la France ! »  ou  « la France, c’est l’Algérie ! » : Enfin !

               Le journal la Croix a titré sa chronique du 24 juin :

            « L’Algérie, la deuxième équipe de France »

              –  Grâce à son succès historique contre la Corée du Sud, la sélection algérienne    peut rêver d’une qualification en 8° de finale

              –    Les « Fennecs » comptent sur leurs très nombreux joueurs (16 sur 23) nés en France. »

             Comment voulez-vous que les citoyens français s’y retrouvent dans ce nouveau pastis des double-nationalités ? Dans un match de foot, pourquoi pas? Mais s’il s’agissait d’un autre match ?

            Soixante années plus tard après l’indépendance de l’Algérie !