Humeurs du Jour

Castex, marchand du Temple de l’An 2021 !

            Il y a quelques semaines, le Premier Ministre a fait une visite officielle de courtoisie au Pape François, au Vatican.

Il faut quand même du culot politique pour oser offrir au Pape François un maillot de Messi, joueur d’une équipe qui appartient à la monarchie musulmane du Qatar, et qui roule sur l’or du business et des médias : une équipe étrangère qui s’est emparée du symbole de Paris, capitale de la République Française, n’en déplaise à un Premier Ministre prêt à solder ses attributs officiels !

France Trois, chaine publique des « Influenceurs » !

A la pointe du progrès et de l’évolution du métier de journaliste, le soir du 23 octobre 2021 : la chaine commente l’exposition d’un grand peintre russe, et le commentateur se voit qualifier du titre d’ « Influenceur de l’histoire de l’art » ! Les « influenceurs » médiatiques ont pris très rapidement du galon dans nos chaines publiques.

La Leçon Mignola !

Une grande leçon de philosophie et de langage politique par Monsieur Patrick Mignola, Président du Groupe Modem à l’Assemblée Nationale, le Figaro du 26 octobre, page 5 « L’Evénement », je cite :

« Macron doit incarner le sérieux face à des opposants en déchéance de rationalité »

Pourquoi ne pas inviter le respecté député à aller expliquer ce que cela signifie à ses Savoyards, en espérant que ces derniers puissent prendre une altitude suffisante pour bien pénétrer tout le sens de ce propos ?

Macron footballeur à Poissy…

En maillot et en short ! Certains y ont cru voir Carlito, mais ils se sont trompés !

Madame Hidalgo, « Une femme française », titre de son bouquin

Ne risque-t-elle pas au cours de sa campagne pour l’élection présidentielle de 2022 de se voir poser la question suivante :

« Madame, après avoir été naturalisée française, pourquoi avez vous demandé à bénéficier à nouveau, en 2003, de votre première nationalité espagnole ? »

Jean Pierre Renaud

Municipales Paris 2020 – Impressions – L’émission politique FR3 du 10 mars 2020

Municipales Paris 2020

Impressions

L’émission politique FR3 du 10 mars 2020

Je vous avouerai que j’ai calé à partir de la discussion on ne peut plus confuse qui portait sur le logement à Paris.

          Mes impressions :

            Une interrogation sur le niveau politique des candidats qui sollicitent les suffrages parisiens, d’autant plus, lorsqu’on connait l’état de santé des partis politiques qui soutiennent ces candidats ou candidates, à l’exemple d’un parti comme le PS qui n’existe plus, ou, de celui des Marcheurs encore dans les limbes.

            Amateurisme, pour beaucoup d’entre eux, sûrement, avec ce gros brin de démagogie qui a submergé la majorité des discours et des promesses électorales.

            Dans cette enceinte « politique », tout de même, la présence incongrue de Mme Buzyn, la voix douce d’une bonne sœur presqu’égarée de son couvent…

             En finale, la question de savoir, si battue, Mme Hidalgo ira se refaire une santé en Espagne, et en cas de nouvel échec, fera un retour surprise dans la capitale de la France ?

          Jean Pierre Renaud

Humeur politique du jour! Il n’y a vraiment pas de quoi rêver!

Humeur politique du jour

Il n’y a vraiment pas de quoi rêver !

      L’actualité du jour vue par le journal Le Monde des 30 et 31 mars 2014, avec un gros titre en première page, à gauche :

      « Ayrault s’accroche à Matignon »

 A la page 6 du journal :

            « Jean-Marc Ayrault dans la bataille  pour Matignon », avec un commentaire du type « confidentiel » qu’adorent les journalistes, c’est-à-dire la citation de sources « confidentielles », au goût du jour, cinq dans le cas présent : « l’entourage », « un conseiller », « un proche de Benoit Hamon », « un cadre du Palais Bourbon », « un de ses soutiens ».

          Pendant ce temps-là, le monde bouge, et la dette publique de la France approche toujours les 2 000 milliards d’euros !

            L’Europe, elle, ne bouge pas ! Le règlement du dossier ukrainien est entre les mains du couple Obama Poutine, faute pour nos responsables européens d’avoir été capables de donner un corps politique à la zone euro, avec une politique étrangère et une défense commune !

            A l’approche des élections européennes, l’Europe est d’autant plus en danger que nos hommes et femmes politiques continuent à donner la préférence à des mandats locaux ou nationaux franchouillards.

            A citer l’exemple le plus frappant du président du MODEM, un parti qui s’est suicidé politiquement : le Président en question a préféré opter pour la ville de Pau, plutôt que de faire campagne, dans chacune des capitales européennes, pour un projet novateur d’union politique européenne.

            Comment ne pas évoquer aussi les enjeux des élections municipales, qui faute de courage et de lucidité de la part de nos élites politiques, remettent en selle des équipes dans les plus de 36 000 communes de France, alors que le pays avait besoin d’un vrai regroupement des forces communales ?

          Dans ce décor réjouissant, les chaînes de télévision publique sont heureusement là, grâce aux faits divers, pour détourner l’attention des citoyens sur l’actualité sérieuse du jour :

            Sur France 3, le journal du soir du vendredi 28 mars ouvrait ses pages avec la condamnation d’un vieux pépé criminel.

            Sur France 2, le samedi 29 mars, le journal du soir ouvrait ses pages sur une vieille affaire d’assassinat de deux jeunes enfants, avec le scoop du jour, l’apparition d’un témoin surprise qui serait censé redistribuer les preuves judiciaires.

            Bonne nuit, les petits !

Jean Pierre Renaud

France 3 et « histoires » d’Indochine (20 février 2013)

France 3 et « histoires » d’Indochine (20 février 2013)

 « Histoire immédiate- Aventures de guerre – Aventure en Indochine 1946-1954 »

Quelle salade historique !

            Première remarque : ou le titre du programme de Télévisons paru dans le journal Le Monde est faux, ou le contenu ne correspond pas à ce titre, car il s’agit plus d’une fiction, d’un montage cinématographique, sur le terrain effectif d’une ou de plusieurs aventures, mêlées à celle du héros de ce documentaire, l’aventurier Jean, lequel a débarqué en Indochine après la deuxième guerre mondiale et de son histoire, que d’histoire, avec un grand H !

            Deuxième remarque qui touche à l’ensemble du documentaire : quel embrouillamini à la fois historique et géographique !

            On passe du Fleuve Rouge à la Rivière Noire, et au Mékong, des rizières de Cochinchine à la baie d’Along. On s’attarde à juste titre sur les Méos, on nous donne quelques images de colons qui, comme par hasard, visitent Angkor, et le documentaire brode une sorte de leitmotiv historique sur la guerre d’Indochine, mais dans une très grande confusion chronologique.

            Que de héros dans ce film, l’un aviateur, l’autre pirate du fleuve, en ombre chinoise (pâle) d’un Crabe Tambour, et aussi une héroïne perdue dans l’entre-deux guerres, dans l’ombre chinoise (pâle) d’une Marguerite Duras !

            Quel galimatias littéraire et quel salmigondis historique, que les belles photographies et dessins ont beaucoup de peine à sauver du désastre !

            C’est à se demander ce que vient faire l’EPCAD dans cette fiction !

            C’est à se demander également ce qu’un téléspectateur peut comprendre dans cette histoire.

C’est bien dommage.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: quel Noël à FR3! Raspoutine ou Rase-Poutine? Et Depardieu!

Humeur Tique : quel Noël 2011 à FR3 !

Raspoutine ou Rase-Poutine ?

Et Depardieu !

            La situation actuelle de la vieille Russie qui ose chahuter Poutine donne incontestablement une grande actualité au téléfilm que FR3 nous propose pour notre soirée de Noël.

            Les journalistes de FR3 ont eu effectivement du nez !

            Espérons que le téléfilm ne sera pas déprogrammé, au dernier moment, sur l’intervention de l’ambassadeur de la grande Russie !

            Comment ne pas faire le rapprochement de vocabulaire entre les deux noms ?

            Et peut-être entre deux protagonistes, l’ancien « prêcheur » russe et un très récent « prêcheur » qui fait encore la une d’une certaine actualité politique ?

Humeur Tique: France-Madagascar: « Faut pas rêver » de France 3 (25/11/12) ou « On croit rêver », nouvelle émission de l’Elysée (7/12/11)?

Humeur Tique : France-Madagascar :

« Faut pas rêver » de France 3 (25/11/2011),

ou le « On croit rêver » nouvelle émission de l’Elysée (7/12/2011) ?

            Plus de deux ans et demi déjà que le Président de la République Française a dénoncé le coup d’Etat (février 2009), à la suite duquel le Président actuel de la HAT, (dite haute autorité de transition) de Madagascar, a pris le pouvoir.

            7 décembre 2011, « On croit rêver », le même « président de la HAT » est reçu à l’Elysée par le même Président de la République Française !

            On aura beau expliquer que le président de la HAT en question a accepté aujourd’hui d’appliquer la feuille de route démocratique arrêtée par la Communauté de Développement de l’Afrique Australe, c’est-à-dire le retour à des élections libres et démocratiques, le mal est fait !

            A l’heure actuelle, un pays en lambeaux, une jeune élite qui voit chaque jour l’ambassadeur de France se comporter comme un gouverneur général de Madagascar au petit pied, et l’auteur d’un coup d’Etat reçu en grandes pompes à l’Elysée.

Croyez-vous que le bon peuple malgache y comprendra quelque chose  dans les explications diplomatiques savantes et contournées de la France ?  

 Bien sûr que non ! Il aura compris qu’une fois de plus la France s’est imposée dans le jeu du fonctionnement des institutions de son pays.

Mais comment les mêmes malgaches, et aussi des Français amis, n’observeraient-ils pas, avec la même tristesse, le spectacle que lui propose chaque jour une partie de son élite politique, beaucoup plus soucieuse de places que de l’intérêt général de leur pays ?

France 3 « Faut pas rêver » le 25/11/2011 – Madagascar: Découverte

France 3 « Faut pas rêver »

Le 25/11/2011

Madagascar : Découverte. Présentation : Tania Young. 2 heures

            Compte tenu du silence quasi-général de la presse sur la crise institutionnelle qui dévore les forces vives de Madagascar, à la suite du coup d’Etat, en 2009 du Président actuel de la HAT, il serait difficile de se plaindre de voir une de nos grandes chaines publiques consacrer deux heures d’émission à ce beau et grand pays.

            Les documentaires présentés ont permis de découvrir les beautés et les raretés d’un patrimoine naturel inégalable : la splendeur hautaine des forêts de baobabs, la profusion d’une forêt primaire mise en danger par la poursuite des cultures traditionnelles sur brûlis, et au moins autant sinon plus, les trafics mafieux de bois précieux, la richesse de la grande île en plantes médicinales ou rares de toute nature, un coup d’œil sur deux des richesses minières du pays, l’or ou le grenat vert, car il y en beaucoup d’autres…

            Le documentaire sur les Zafimaniri, les sculpteurs sur bois de la région d’Ambositra, était très intéressant, car leur travail artistique est remarquable.

            Je suis beaucoup plus hésitant sur les documentaires qui avaient sans doute le but de nous faire découvrir les mœurs et la culture de ce pays, car manifestement leur contenu faisait la part trop belle à l’étrangeté de certaines croyances traditionnelles de quelques-unes des régions de Madagascar, dont l’importance n’est sans doute pas, et  très vraisemblablement, celle que  l’émission lui accorde, le retournement des morts et le rite du « tromba », sorte de vaudou sakalave.

            Quant aux témoins de la modernité du pays, le film sur le petit train de Fianarantsoa à Manakara  en donne une image aimable, mais tout à fait désuète.

            Il est dommage que dans un exercice de découverte d’un pays comme celui-là, on ne consacre pas quelques minutes à un cadrage historique et géographique de type pédagogique : combien de françaises et de français savent que la superficie de la grande île est supérieure à celle de la France, et donc que la découverte proposée ne donne qu’un aperçu de ce grand pays ?

            Pourquoi enfin ne pas demander aux malgaches eux-mêmes comment ils nous auraient fait découvrir leur pays, et ce qu’ils auraient aimé nous montrer ? Ont-ils eux-mêmes apprécié le contenu de cette émission ?

Jean Pierre Renaud

Une petite dose de protectionnisme pour la France et pour l’Europe, pourquoi pas ?

Une petite dose de protectionnisme pour la France et pour l’Europe, pourquoi pas ?

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Et un cas d’école à proposer aux bonnes écoles liées aux Chambres de Commerce et d’Industrie de France, aux HEC et ESSEC : protectionnisme contre libéralisme, qui du devenir de notre gastronomie et de nos produits du terroir à moyen et long terme ?

Du savoir-faire de nos Meilleurs Ouvriers de France ? Voir l’excellente émission de France 3 du 6 juin 2011, intitulée « Meilleurs ouvriers de France : le rêve de toute une vie »

Le tabou du protectionnisme de l’Europe

Le tabou du protectionnisme de l’Europe : mettons fin à ce tabou ! Comme si le libre-échange devait être l’ultima ratio de notre politique économique !

Car les marchés, les marchés, n’ont pas toujours raison, encore moins quand ils ne sont pas régulés !

Tabou et Mythe du Protectionnisme

Les Mythes, anciens et nouveaux mythes économiques : faut-il avoir peur du protectionnisme ?

Les leçons du livre de Paul Bairoch « Mythes et paradoxes de l’histoire économique »

            Il n’est jamais inutile, sur le plan intellectuel, de se méfier des idées reçues, dans le domaine de l’histoire coloniale, qui m’est assez familière, comme dans l’histoire économique.

            Dans l’histoire coloniale, le grand historien Henri Brunschwig a toujours manifesté une grande indépendance à l’égard des idées reçues, et l’un de ses livres, « Mythes et réalités de l’impérialisme colonial français (1871-1914) », a proposé des réflexions stimulantes sur le sujet, mais un autre grand historien, Paul Bairoch, en a proposé également d’autres, non moins stimulantes, dans le domaine de l’économie mondiale, avec son livre « Mythes et paradoxes de l’histoire économique »

             Paul Bairoch dénonce dans ce livre 20 mythes d’histoire économique. Son analyse porte sur les 19ème et 20ème siècles, au cours desquels il démontre

notamment que le développement économique de l’Occident n’a pas été celui du libre-échange.

            Le blog reviendra ultérieurement sur d’autres mythes d’histoire économique qui concernent l’histoire coloniale.

            L’actualité politique met à nouveau le projecteur sur le protectionnisme, et il n’est donc pas mauvais de revenir sur le contenu de ce livre.

            Face au libéralisme mondial, et tout autant européen, celui des institutions européennes actuelles, qui déferle sur notre vieux monde, il parait légitime de s’interroger sur notre capacité d’adaptation et sur la légitimité de la mise en défense de notre économie, de notre société, et de notre genre de vie.

            Dans un contexte ultra-libéral, quel avenir pour les produits de notre terroir au sens large, immatériel et matériel, nos produits, le savoir-faire de nos « Meilleurs Ouvriers de France », et notre gastronomie ?

Il n’est peut-être pas trop tard pour dire : pas n’importe quel libre-échange, et en tout cas pas à n’importe quel prix !

            Les 30 priorités que le Parti socialiste a retenues pour les élections présidentielles de 2012 font d’ailleurs une petite place à cette préoccupation protectionniste dans quatre de ses priorités.

            Le blog du 6 avril 2011 a évoqué les questions que cette problématique socialiste posait déjà sur le plan européen.

            Ce que nous dit Paul Baroch dans son livre est que la croyance d’après laquelle le libre-échange aurait été la panacée du développement économique de l’Occident est une idée reçue :

            « La vérité est que, dans l’histoire, le libre-échange est l’exception et le protectionnisme la règle » (page 31), « avec un océan de protectionnisme cernant quelques ilots libéraux » (page 34)

            Au 19ème  siècle, le libéralisme des échanges n’a véritablement triomphé que pendant la courte période 1860-1879.

            L’historien note à la suite d’un examen détaillé: « Il est donc très difficile de parler, comme on le fait souvent, d’un âge d’or du libre-échange entre 1815 et 1960. » (page 65)

            D’après le même historien, c’est grâce à ses barrières douanières que le Royaume Uni a acquis son avance technologique qui en a fait la première puissance du monde dans la deuxième moitié du 19ème siècle.

Et en ce qui concerne les Etats Unis : « La réussite des Etats Unis est encore plus nette au cours des  périodes protectionnistes. » (page 79)

Paul Bairoch conclut donc que le paradoxe de l’histoire économique est celui de l’absence de lois économiques et intitule une de ses conclusions :   

« Le vainqueur est celui qui ne joue pas le jeu » (page 231), une conclusion à la fois défrisante et démoralisante, mais dans toute guerre économique, masquée ou ouverte, est-ce que la morale a sa place ?

            Vous ne pensez pas que l’actualité du commerce mondial fait des braves petits européens les brebis qu’on aime tondre, face à la puissance cachée de la Chine et à celle soi-disant ouverte et transparente des Etats-Unis qui savent utiliser à merveille les discriminations qualitatives, à l’abri du roi-dollar ?

            Ceci dit, le monde examiné par Paul Bairoch n’est plus notre monde, de plus en plus mondialisé et connecté, mais je serais d’avis qu’un peu de politique protectionniste dans les secteurs économiques qui nous sont chers, en particulier pour les produits de notre terroir et le savoir-faire de nos Meilleurs Ouvriers de France  assurerait mieux l’avenir de la France que le libéralisme un peu  trop échevelé que met en œuvre notre belle Europe.

Jean Pierre Renaud   –   Tous droits réservés

France 3: le Mali, « Faut pas rêver » du 30/07/10

France 3

Emission «  Faut pas rêver », le 30 juillet 20010

Le Mali

            Un documentaire fort intéressant sur le Mali, d’autant plus intéressant que beaucoup de Français croisent dans la rue ou sur leurs lieux de travail, des Maliennes ou des Maliens, il y en a plusieurs centaines de milles dans notre pays, sans avoir aucune idée de leur pays.

            Le documentaire nous montre la diversité et la beauté d’un pays et de ses habitants, en dehors de tout préjugé, et nous fait découvrir quelques uns de ses trésors, le majestueux fleuve Niger, avec les cités de Djenné et sa magnifique mosquée, Mopti, la fluviale, et Bamako, et le pays Dogon, ses falaises et ses plaines, mais d’abord la richesse de sa culture et de ses traditions.

            Le documentaire fait un sort aux chercheurs d’or du Mali, et c’est bien, mais pourquoi ne pas avoir donné la localisation des images ? De belles images aussi sur la magie colorée des tissus fabriqués au Mali, les fêtes locales, la navigation des grandes pirogues sur le fleuve.

            Et pour notre « édification » citoyenne, deux sujets bien traités, l’un sur la solidarité humaine et financière qui existe entre Maliens, émigrés en France et leurs parents de leurs villages d’origine, l’autre, très sensible, touchant à l’une des croyances de la culture traditionnelle de ce pays, quant au destin des albinos, victimes depuis longtemps de la persécution d’une vieille tradition culturelle.

            Le documentaire a présenté, à ce sujet, un grand chanteur du Mali, albinos lui-même, lequel s’est fait le héros de cette belle histoire de réhabilitation humaine et morale des albinos.

            Enfin, et pour certains historiens de « type postcolonial » qui s’interrogent sur la relation conceptuelle qui pouvait exister entre le colonialisme, la colonisation et la modernité d’une époque, le succès du téléphone portable au Mali apporte à sa façon sa réponse.

La Tragédie des Harkis: France 3 – la blessure

La tragédie des harkis : « La blessure » – France 3 du 20 septembre 2010

 Ma première remarque porterait sur le titre choisi, un titre un peu faible, compte tenu des meurtres et des tortures dont ont été victimes beaucoup de harkis et de moghaznis, et du meurtre moral et patriotique que la France a commis à leur égard

            Ceci dit, un documentaire intéressant, et j’espère utile, sur les souffrances et le calvaire des harkis qui avaient choisi la France, de leurs familles, et aujourd’hui, de leurs enfants et petits enfants qui ont beaucoup de peine à comprendre leur histoire, et la lâcheté de notre pays, comme l’ont d’ailleurs souligné certains des témoins.

            Je regrette toutefois que le canevas de l’émission ait été l’histoire de la guerre d’Algérie et les harkis, plutôt que les harkis et la guerre d’Algérie, notamment dans une dimension trop souvent méconnue, celle d’une guerre civile parallèle.

            Quelques remarques encore :

            Le commentaire situe la compétence des harkas dans le champ de la sécurité des SAS (Sections Administratives Spécialisées), alors qu’elles étaient rattachées à l’autorité militaire, et que les officiers SAS disposaient de maghzens, de moghaznis, chargés d’assurer police et sécurité des SAS : ne s’agit-il pas d’une erreur ?

            En ajoutant que beaucoup de moghaznis ont été assassinés et torturés après l’indépendance.

            Par ailleurs la version donnée sur le sort réservé par la France à ses supplétifs ne correspond pas à celle que je connais, et d’après laquelle les autorités avaient pour instruction de laisser en Algérie le maximum de supplétifs : qui dit vrai ?

            A mon retour d’Algérie, et en ce qui me concerne, j’avais effectué auprès d’un camarade d’études, à l’Elysée, une démarche pour faire connaître la honte que nous éprouvions, avec beaucoup de mes camarades, quant à l’attitude de notre pays à l’égard de ses harkis et moghaznis.

            Alors oui, trois fois oui, la France a une dette morale à leur égard, un droit à réparation morale, et sur ce dernier point, j’ai été un peu étonné de l’intervention d’un historien connu et partisan de la repentance.

 J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié le langage utilisé, avec le massacre de Melouza, successivement, le nouvel « exclusivisme » du FLN, puis le mot de «  terreur », ce qui était effectivement le cas. 

Enfin, le débat qui a suivi l’émission était on ne peut plus décevant.

Jean Pierre Renaud