Un os dans le tweet de Valérie !
Le Tweet de Valérie ou la dénonciation du machisme par le journal Le Monde du 22 juin 2012 !
Une double page 20 et 21 intitulée :
« Vie privée, vie publique : quelles limites ? »
« Le célèbre tweet de Valérie Trierweiler a soulevé une polémique sur les frontières de plus en plus poreuses entre l’intime et le public en politique. Réflexions sur une affaire qui marque la fin de l’ère des femmes faire-valoir »
Et pourquoi pas un os dans le tweet ? (Voir plus loin Mme Garat)
Cette double page propose une défense plus ou moins bien argumentée du fameux tweet, en faisant appel à la notoriété de quelques plumes, un sociologue des liens sociaux, M.de Singly, une philosophe et historienne, Mme Fraisse, une romancière, Mme Garat, un professeur de Paris 3 Sorbonne Nouvelle, M.Jost, et enfin un autre sociologue M.Fassin.
Mme Garat dénomme Valérie et Ségolène des « ravissantes », pourquoi pas ? Mais est-ce que l’irruption des « ravissantes » dans la politique nationale peut se résumer à sa conclusion : « Loin du vaudeville, c’est un genre de réalité où se racle à l’os la vérité du sujet. » ?
Palsambleu ! ! !
Mme Fraisse propose un constat de situation : « Commençons par une remarque : le » couple Royal – Hollande a incarné l’égalité des sexes à tous points de vue, de la réussite scolaire à la conjugalité libre jusqu’à la plus haute rivalité politique. »
Un constat qui ne correspondait pas à la situation de ce couple, pour l’élection présidentielle 2007, telle qu’elle était connue des électeurs, à la différence peut-être du microcosme médiatico-politique parisien, au sein duquel la frontière entre l’intime et le public est souvent « relative », et effectivement « poreuse » ?
M.de Singly propose une analyse fouillée intitulée « Les potiches, c’est terminé ! Rupture avec la normalité » :
Au début de ce texte :
« Selon l’idéal républicain dessiné à la fin du XIXème siècle, les frontières de la vie privée et de la vie publique doivent être respectées. »
Et plus loin : « La division du travail entre les hommes et les femmes a inventé un cinéma surprenant dans les scènes publiques, seuls les hommes parlent, les femmes jouant des rôles muets. »
Vraiment ? C’est la République qui, à la fin du dix-neuvième siècle a fixé ces frontières, tout comme la division du travail ? En conformité avec l’histoire de notre pays et de sa culture… ?
Plus loin encore : « Il est temps de rompre avec le modèle d’une « normalité conjugale » qui conduisait et conduit encore bien des femmes de cadre, de préfet par exemple, à suivre leur mari dans leur parcours géographique de carrière et à renoncer à avoir une vie professionnelle, à se taire pour ne pas gêner leur homme. »
Plus loin :
« Ce n’est pas la fin du monde !
Au contraire, c’est le signe de la naissance d’un autre monde où chacun peut assumer son identité complexe tout en faisant la preuve qu’il sait tenir compte aussi de celle de ses proches. »
Et pour finir : « Apprécions les contours d’une nouvelle normalité sociale et conjugale qui se dessinent, au sein de laquelle les femmes ne seront pas obligées de rester « discrètes ». »
Au moins deux hic au propos de l’éminent sociologue qui salue cette naissance d’un monde nouveau !
Premier hic ! Est-ce que la première dame, non élue par le peuple français était habilitée, à s’ingérer dans le processus électoral que l’on connait ? La réponse est non !
Deuxième hic ! Il est tout de même bien dommage que la vie privée du nouveau Président, une intense querelle de jalousie entre les deux femmes successives, ait fait irruption dans une élection nationale ! On ne peut tout de même pas le reprocher aux Français.
Et enfin, quel est le sens sociologique du concept de « normalité conjugale » ?
Le deuxième sociologue, M.Fassin prend la défense encore plus partisane du tweet de la première dame de France sous le titre par trop excessif de « Un drame burlesque qui révèle l’ampleur du sexisme antiparitaire ».
Beaucoup de Français ont, effectivement, et sans doute à tort, d’après le sociologue, interprété cette affaire comme un vaudeville au sommet de l’Etat, et ne seront pas convaincus par cette démonstration qui ne s’appuie pas sur les résultats d’une enquête sociologique, qui aurait pu conclure ou non à l’existence du « drame burlesque ».
D’après cet ardent plaidoyer, il s’agirait donc d’une transgression justifiée de la « normalité conjugale, », signe éclatant d’un monde nouveau, plus que de l’arrogance d’un « nouveau (elle) riche » du pouvoir médiatique, parvenu au sommet de la République, d’un Quatrième Pouvoir qui aime à traverser ces frontières poreuses entre l’intime et le public en politique ?
Il est permis d’en douter ! Au risque de me faire accuser de « sexiste antiparitaire » !
Jean Pierre Renaud