Quel grand gâchis pour les hommes et les femmes de Florange, pour la Lorraine, mais tout autant pour la France, son histoire sidérurgique, et notre « reliquat » d’indépendance !
Je vous avouerai que je n’ai pas encore compris comment ce dossier avait été géré, sur le plan humain d’abord, et sur tous les autres plans, stratégique pour notre pays, politique, économique, financier, et prospectif.
Je n’ai pas vu mettre sur la table tous les enjeux et toutes les données de ce dossier sensible, alors que les médias sont saturés de consultants et d’experts en tous genres.
Bercy ne disposait plus d’une force de frappe de réflexion et d’action suffisante dans ce dossier ?
Quelles sont les questions centrales qui auraient dû conduire à un autre et vrai choix politique ?
1 – La France a-t-elle encore besoin de produire sur son territoire de l’acier ?
La réponse est oui, compte tenu de son intérêt économique stratégique.
2 – La France est-elle la plus mal placée, compte tenu des traditions sidérurgiques de la Lorraine, pour redonner un nouvel élan à de nouvelles technologies de l’acier ?
La réponse est non
3 – Un investissement de recherche en innovation de l’ordre d’un ou plusieurs milliards est-il hors de notre portée, afin de préparer l’acier de demain ?
La réponse est non,alors que la France gaspille encore des milliards dans toutes sortes de niches fiscales sans intérêt ou mal contrôlées, et qu’elle trouve les milliards nécessaires au financement de projets mal ficelés ou d’expéditions coûteuses à l’étranger.
Et nul besoin de l’Union Européenne pour faire ce choix !
N’ayant pas plus l’esprit libéral que l’esprit dirigiste, car tout dépend des situations et des chronologies, j’aurais été partisan, dans le cas présent, et pour au moins les trois raisons énoncées ci-dessus, de nationaliser ces hauts fourneaux et de donner à une nouvelle société les moyens financiers nécessaires pour innover et se repositionner sur les nouveaux et futurs marchés de l’acier.
Donc oui à une mesure de nationalisation temporaire !
Jean Pierre Renaud