Rocard et la suppression de la bombe atomique, levée d’un nouveau tabou français?

Rocard et la suppression de la force de dissuasion nucléaire de la France, la levée d’un nouveau tabou français ?

            Le 20 juin dernier, Rocard a fait une déclaration « explosive » en faveur de la suppression pure et simple de la force de dissuasion nucléaire française.

            Tollé de tout ce qui compte dans notre landernau politique, presqu’unanimement attaché à cette force de frappe, tout autant qu’au refrain sans cesse répété d’une France encore grande puissance, un grand pays qui ferait encore rêver la terre entière…

             Cette déclaration fracassante pourrait avoir au moins un mérite, celui d’une révision complète de nos accords de défense avec les autres pays d’Europe, et notamment l’Allemagne, ce qui veut dire accord sur les objectifs, mise en commun des forces, et partage équitable des charges financières.

Sur le blog du 19 décembre 2011, nous avions cité les chiffres comparés des budgets de la défense de la France et de l’Allemagne, chiffres qui démontraient l’écart existant entre les charges des deux pays :

En 2010, le budget de la défense de la France représentait 3,3% de son PIB, contre 1,92% en Allemagne, et en crédits, 64 milliards en France contre 46 milliards en Allemagne, soit 18 milliards de plus, alors que la population française ne représente que 77% de la population allemande.

En résultat et en 2009, un français dépensait 1 015 euros pour sa défense, et un allemand 560 euros.

Pourquoi donc refuserait-on d’ouvrir à nouveau et complètement ce dossier de la défense européenne ? Beaucoup d’eau a coulé sous nos ponts depuis l’échec de la Communauté Européenne de Défense, la CED, en 1954 !

Zone euro, gouvernance de la zone et de l’Europe, défense de l’Europe, une autre et nouvelle Europe, même « combat » !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : Dette de la zone Euro et dette publique française : 2 chiffres implacables!

 La dette publique de la France, hors dette de la Sécurité sociale, financée également à crédit, est de l’ordre de 1 800 milliards d’euros, soit de l’ordre de 28 751 euros par habitant, nouveau- né,  français actifs ou au chômage, retraités, etc…

            A comparer avec la contribution des Européens à la solution de la crise grecque :

L’éditorial du Monde du 23 mai 2012 précise :

« Au total chaque grec (ils sont onze millions), le fonctionnaire d’Athènes comme l’armateur du Pirée, a déjà touché depuis janvier 2010 l’équivalent de 31 000 euros, acquittés d’une manière ou d’une autre par les contribuables européens. »

Et pour la suite ? Est-ce que le gouvernement de la France et les gouvernements de l’Europe vont continuer à nous faire descendre cette pente folle ? Jusqu’à la catastrophe ?

Protectionnisme de réciprocité ou non? il a fallu quinze ans?

Protectionnisme de réciprocité ou non ? Après ces « quinze dernières années », dixit Barnier, l’Europe bouge enfin !

            Sur le blog du 26 décembre 2011, nous avons :

 1) rappelé qu’historiquement, le protectionnisme n’avait pas toujours été la calamité économique dénoncée par les libéraux de tout crin,

            2) défendu la thèse d’un protectionnisme de réciprocité.

            Et récusé l’accusation de « patriotisme démagogique » formulée par un  rédacteur en chef du journal Les Echos.

            Alléluia ! La Commission Européenne vient d’amorcer un tournant sur le sujet.

            Dans le Figaro du 22 mars 2012 :

« Bruxelles fait un petit pas vers le « Buy European Act »

Une proposition de loi de la Commission fermera les marchés publics de l’UE aux pays jugés déloyaux. »

            Dans le journal Les Echos du même jour, le Commissaire Barnier répond à la question :

–       Avez-vous marqué un point avec votre texte sur la réciprocité dans les marchés publics ?

–       L’Europe doit être ouverte sans être naïve. Ces quinze dernières années, elle a fait preuve de naïveté, alors que, si elle est ferme, elle peut obtenir des résultats.

–       Le but n’est pas de fermer nos marchés, mais d’ouvrir ceux des autres. Aucun pays n’a d’avenir en se recroquevillant, le temps de la ligne Maginot défendue par Mélenchon, Le Pen, Montebourg est terminé. »

            Quinze ans de naïveté chez nos gouvernants ? Les Chirac, Jospin, et Sarkozy ?

            Au-delà des marchés publics, il existe encore, et naturellement, un champ possible pour mettre en application un protectionnisme de réciprocité loyal.     

       Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : souveraineté nationale, souveraineté nationale ! Que de mensonges ! et aussi d’hypocrisie !

    Un matin de la semaine dernière encore, sur Radio Classique, il était possible d’entendre un journaliste économique évoquer la difficulté que l’Europe rencontrait pour rendre crédibles les statistiques des pays de l’Union.

            Et au détour d’une phrase, quelque chose comme « cela va écorner la souveraineté nationale » ! Comme si la France disposait encore de la souveraineté nationale !

            Que les médias, et les politiques aussi, aient le courage de nous proposer leur évaluation du pourcentage de souveraineté nationale dont nous disposons encore dans les grands secteurs de notre vie nationale !

            Cette même question a déjà été posée sur ce blog.

Humeur Tique : Chômage en France et les responsabilités partagées ?

Un enseignement qui peine à s’adapter au « marché » ? Un réel besoin de main d’œuvre étrangère ? Ou le comportement d’entreprises prêtes à tout en France ou en Europe ? Ou encore une Europe mal régulée, où tous les coups sont permis ?

Ou la concurrence entre un Ribéry à 800 000 euros par mois et un jeune soudeur à 1 700 euros brut par mois, plus les primes, plus le treizième mois et la participation éventuelle (Enquête des Echos du 2 février 2012 : « Industriels cherchent soudeurs désespérément »)

Un éclairage

            On nous annonce 200 000 chômeurs de plus en 2012, mais comment ne pas s’interroger sur certaines étrangetés du marché du travail, en tout cas dans la région parisienne ?

            Combien de chantiers de travaux de particuliers ou d’acteurs publics sont-ils confiés à des ouvriers qualifiés ou non, venus d’Europe de l’Est ou d’autres cieux plus éloignés ? En raison d’une inadaptation ancienne et permanente de l’offre de travail à la demande ? Ou pour des raisons de coût du travail ?

            On nous citait récemment le cas d’un immeuble parisien dont plusieurs appartements ont été rénovés de fond en comble, sous la responsabilité d’architectes ou d’entreprises françaises, qui, tout au long des dernières années, n’ont fait appel qu’à de la main d’œuvre polonaise, aujourd’hui roumaine, et tout dernièrement moldave.

Pourquoi une telle situation ?

            Il faudrait que la Commission Européenne et nos gouvernements nous expliquent comment les entreprises, pour des motifs fondés ou non, sous couvert de procédures légales ou non, pourraient résister à l’appel du large européen, ou à l’embauche d’une main d’œuvre, d’ailleurs de qualité, venue des pays de l’est européen ?

A lire le journal le Monde des 22 et 23 janvier 2012, supplément Géo & Politique, page 3, le coût horaire du travail en 2010, en euros était en France de 31,3 euros, de 9,68 en République Tchèque, de 7,46 en Pologne, et de 4,20 en Roumanie, pour ne citer que quelques exemples.

Ce qui peut vouloir dire que le citoyen français est mis trois fois à contribution, 1- avec un chômage qui augmente à la suite d’une régulation européenne ou française des flux de main d’œuvre défaillante, 2- la désindustrialisation concomitante de son pays, 3- tout en continuant, par Europe interposée, à subventionner les pays de l’Europe de l’Est à travers de multiples programmes de remise à niveau social ou économique.

Est-il encore temps de stopper les effets de cette machine infernale, en conservant l’espoir d’une Europe solidaire ? Rien n’est moins sûr !

Autre dossier récurrent, celui des « travailleurs sans papiers » qui occupent effectivement un emploi, ceux qui sont déclarés et ceux qui ne le sont pas. Les entreprises qui les ont embauchés ne sont-elles pas responsables ? Parce que cette main d’œuvre coûte moins cher ?

Un dossier incontestablement difficile à faire avancer, mais pourquoi le monde de l’entreprise ne montre pas plus de réussite à défendre et à promouvoir ces métiers, alors que des milliards sont dépensés dans la com.marketing dirigée prioritairement vers la consommation, ou le simple prestige de telle ou telle entreprise ?

Humeur Tique: Primaires socialistes à Marseille avec Olivier Ferrand- sur France 2, l’émission « francofrançaise » « Des paroles et des actes »

Humeur Tique : Primaires socialistes à Marseille et débat franco-français à l’émission de France 2 « Des paroles et des actes » !

Primaires socialistes à Marseille et les propositions du think – tank Terra Nova sur l’utilité des primaires politiques : drôle d’atterrissage d’Olivier Ferrand à Marseille !

            Les lecteurs de ce blog ont eu l’occasion de faire connaissance avec les idées défendues par Olivier Ferrand et son think tank Terra Nova, quant à la promotion d’élections primaires à toutes les consultations électorales importantes de France.

Le même rapport préconisait ce principe, entre autres et sauf erreur, dans les villes de plus de 50 000 habitants, donc Marseille.

A lire l’article du Figaro du 2 février 2012, page 4, le principal animateur de ce groupe d’études politiques aurait eu intérêt à organiser une primaire dans une des circonscriptions de Marseille où le Parti Socialiste vient de le parachuter.

« Atterrissage difficile pour Olivier Ferrand

Né dans les Bouches du Rhône, le patron de Terra Nova n’est pas le bienvenu chez les socialistes du département, qui sont tentés par la dissidence. »

Le débat politique franco-français de l’émission élections présidentielles « Des paroles et des actes »

Trois débats ont été organisés avec Mélenchon, Hollande et Fillon.

Il est très frappant de constater que le débat est organisé de telle sorte qu’il ne sort pas souvent du champ clos politique français, alors que c’est le destin de l’Europe qui est en jeu, avec celui de la zone euro, et que la France continue à déployer une activité internationale qui dépasse incontestablement ses moyens.

          Silence donc sur notre politique étrangère et sur la défense!

Humeur Tique: Bonne année à la schizophrénie à la française ou à l’européenne! Le mot est de toute façon à la mode!

 Schizophrénie à la française !

La France, sur une face, ancienne et nouvelle terre du racisme, pays du déni de la diversité et de la réalité, de l’attachement atavique à ses « indigènes » de la République… et sur l’autre face, un sondage IFOP, tout aussi schizophrène sans doute, qui nous fait part périodiquement du classement des personnalités préférées des Français, avec l’entrée, en troisième place d’un beau noir de France, Omar Sy, l’acteur aujourd’hui connu du film « Intouchables », devancé par Yannick Noah, toujours premier, et Zinedine Zidane.

Schizophrénie à l’européenne !

Des institutions européennes tout à fait bien conçues pour le bon fonctionnement de notre vieille Europe, avec des partenaires qui, parmi les 27, ne partagent ni nos valeurs, ni nos engagements !

Ni nos valeurs ! On vient de le vivre avec une présidence hongroise qui a de plus en plus les traits d’une bonne vieille dictature communiste!

Ni nos engagements, le Danemark va prendre les rênes de l’Europe, alors qu’il ne fait même pas partie de la zone euro, et qu’il n’est donc pas partie prenante de la crise de gouvernance de l’euro !

L’Europe ne peut plus se payer le luxe de ces présidences tournantes et de la confusion actuelle qui règne dans le fonctionnement de ses institutions.

Il nous faut une véritable révolution, et très rapidement ! Que les quelques pays qui ont la volonté d’unir leurs destinées, au-delà des mots, prennent l’initiative de refonder ces institutions, avec le mot d’ordre « qui m’aime me suive ! »

La France et l’Allemagne: pourquoi ne pas aller plus loin dans la coordination, c’est à dire une union confédérale?

La France et l’Allemagne : pourquoi ne pas aller plus loin dans la coordination, c’est-à-dire une union confédérale ?

En écho de l’interview de M.Schaüble, ministre allemand des finances (Le Monde des 13 et 14/11/2011) : « les crises sont une chance », « On constate qu’une politique monétaire commune et le Pacte de stabilité et de croissance ne suffisent pas », favorable à une « vraie révolution » en Europe, c’est-à-dire une union renforcée.

            Je suis né dans une région de l’est de la France qui a connu trois invasions allemandes, pendant la guerre de 1870, la première guerre mondiale, et la deuxième guerre mondiale.

            Je suis né dans une famille dont le grand-père a connu la guerre de 1870, dont le père a effectué six années de service militaire entre 1913-1919, et a été blessé à plusieurs reprises, avec un premier frère revenu mutilé par la guerre, un deuxième revenu avec un handicap de respiration par inhalation de  gaz toxique, et un troisième, le dernier, tué, à la veille de ses vingt ans.

            Frères et sœurs, nous avons subi l’occupation allemande, l’exode et la peur, assisté à des rafles, souffert de la faim, vu défiler chaque jour, en chantant, les soldats bottés de la garnison allemande…

            Avant et après le débarquement, les plus âgés ont suivi, grâce à l’écoute clandestine de la radio suisse, radio Sottens,  le déroulement de la guerre sur tous les continents.

Et compris, après la guerre, certaines des actions de résistance auxquelles se sont associés quelques membres de notre famille.

Et en dépit de toutes ces morts, souffrances, et blessures, je ne crois pas avoir entendu des paroles de haine contre les Allemands, ou comme à la mode du jour, une demande ardente d’actes de repentance (est-ce que, par hasard, ce mot vous dirait quelque chose ?).

Depuis plusieurs années, et en ce qui me concerne, je pense qu’il faut aller beaucoup plus loin dans l’action commune de nos deux pays, au-delà des conseils périodiques franco-allemands.

Dans chacun de nos deux conseils des ministres, il faut créer un embryon de pouvoir confédéral, y nommer un ministre naturellement bilingue, ministre à part entière, qui serait chargé de faire avancer des propositions de politique confédérale, au quotidien, comme au moyen et au long terme..

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : la machine infernale de l’Euro !

            A voir le déroulement de la crise de l’Euro, et cela continue, il est effectivement possible de se poser la question de sa survie !

            En l’absence d’une vraie solidarité politique, et tout autant technique, l’absence d’un véritable outil de solidarité financière, étant donné que le temps politique n’est pas celui des marchés, la spéculation des marchés est en passe de faire éclater la zone euro.

            Plus de dévaluation anesthésiante, mais pas pour tous, pour assainir les comptes extérieurs et intérieurs ! Et en face des politiques de rigueur qui, ou, passent mal, ou compromettent le rétablissement de ces comptes !

Mélanges politiques (7/11/2011)

       L’Europe et l’Euro :

Les commentateurs les plus savants vous répètent que le temps politique n’est pas le temps des marchés, sans doute !

            Mais après la crise de 2008, il fallait réformer la gouvernance de la zone euro, et cela fait donc plus de trois années de perdues !

            Le temps « est venu » de réunir une assemblée constituante des institutions nouvelles de la zone euro, car le temps « est venu » d’inventer, d’innover, et de sauvegarder l’Europe.

            L’Europe et nos hommes et femmes politiques :

Combien d’entre eux ont-ils une formation et une expérience internationale, alors que notre destin se joue quotidiennement à Bruxelles, Washington, ou Pékin ?

            On continue en France à faire de la politique franco-française, comme au bon vieux temps de la Troisième République, et à préférer le confort électoral de nos petits cantons au grand large.

            La situation de la France :

Comment expliquer que la majorité actuelle n’ait pas décidé de changer de cap politique et économique après la crise de 2008 ? Comme si rien ne s’était passé ? Comme s’il était raisonnable de faire le pari de la croissance, solution miracle de tous nos problèmes nationaux ? Comme s’il était raisonnable de fermer les yeux sur la dette publique ?

            Comment expliquer qu’après avoir critiqué les 35 heures de Mme Aubry, la mauvaise solution du partage du travail, la majorité ait prôné et mis en oeuvre l’exonération des heures supplémentaires, une égale et mauvaise solution du partage du travail ?

            Pourquoi toujours et toujours focaliser les Français sur la croissance du PIB, X% de croissance en plus et en moins, avec l’obsession de la valeur toujours ajoutée, alors qu’avec un PIB constant, il est encore possible d’assurer les fins de mois du pays, mais à la condition d’apurer la dette publique ?

On entend d’ailleurs un peu moins en ce moment les thuriféraires de la croissance zéro !

Le Parti socialiste va d’ailleurs avoir la plus grande peine à mettre en œuvre un programme, quel qu’il soit, étant donné que le socialisme réussit mieux quand il y a du grain à moudre, alors qu’il n’y en a pas.

Enfin, la candidature, une de plus, d’un homme fort bien introduit dans les réseaux du microcosme politico-médiatique de la capitale, une candidature Chevènement hors du temps, donc un non évènement !

Jean pierre Renaud