II Que faire ? (p,86)
« Avec « l’arrivée des communistes chinois à la frontière indochinoise en novembre 1949, insiste une note de 1950, (note de la direction Asie-Océanie, as Aide américaine à l’Indochine, 25 janvier 1951) et la reconnaissance de Ho Chi Minh par le gouvernement de Pékin (…) les opérations militaires tendaient à revêtir une ampleur telle que leur charge devenait impossible à supporter par la France seule ». Il ne fut jamais question de remettre « les pendules à l’heure », comme le suggéra Pierre Mendès France au lendemain du désastre de Cao Bang. Le gouvernement français allait s’efforcer au contraire d’utiliser les cartes qu’il détenait, ou croyait pouvoir détenir : la mise en place des Etats associés et le recours à l’aide américaine…
L’intervention progressive des Etats-Unis dans la conflit indochinois s’inscrit quant à elle dans la logique des blocs : c’est en tout cas l’état d’esprit qui prévaut à Paris, dans les cabinets ministériels. « La reconnaissance de Ho Chi Minh par Moscou (…) précise trois mois plus tard une note du Quai d’Orsay, a donné soudain au conflit d’Indochine un aspect, qui aux yeux du gouvernement français, justifiait un appui public et efficace des Etats-Unis… » Mais, entre Français et Américains, les Etats associés en quête d’indépendance allaient représenter un enjeu essentiel, en particulier quand il faudrait les armer. »
Avec l’élection du Président Truman et la guerre froide, la position américaine évolue et les Etats-Unis reconnaissent Bao Dai.
« A propos de l’Indochine, les Etats-Unis et la France ne pouvaient pas non plus si facilement de l’hostilité des premiers temps à une collaboration étroite : les premiers mois de 1950, comme un moment d’adaptation nécessaire, donnent à cet égard le ton, celui d’un premier « bras de fer » entre les deux pays ; la revue Time américaine avait révélé début janvier l’affaire Revers-Mast, que le gouvernement avait réussi jusque-là à étouffer : la fuite du rapport Revers, en direction notamment du Viet Minh, ne mettait pas seulement en cause la hiérarchie militaire mais aussi – par le contenu du rapport – l’action de la France en Indochine. « L’affaire des généraux » allait entraîner une déclaration du Prédisent du Conseil Bidault à la Chambre, la réunion d’une commission d’enquête, qui évoqua d’ailleurs pour la première fois officiellement le trafic des piastres, et alimenter la chronique pendant plusieurs semaines. La France, en particulier la France en Indochine, n’en sortait pas valorisée… (p,93)
Le déclenchement de la guerre de Corée en juin 1950, pratiquement le jour où la conférence de Pau inaugure ses travaux, allait bousculer ces précautions et accroitre l’aide et l’influence américaine en Indochine. La décision du président américain d’élargir la doctrine du containment à l’ensemble de l’Asie pacifique concernait en effet aussi l’Indochine.
Le matériel américain fit alors son apparition. Le 29 juin 1950, deux jours après la déclaration de Truman, 8 C 47 (Dakota) destinées aux forces françaises atterrissaient à Tan Son Nhut. (p,95)
De contacts directs entre des représentants de la France et Ho Chi Minh, de conférences entre les deux parties, successivement à Dalat, puis à Fontainebleau, et maintenant à Pau, avec la participation de représentants des nouveaux Etats associés, aucune solution ne se dégage :
« Réunissant les Etats associés et la France, la conférence inter-Etats qui se tient à Pau en 1950, sous la présidence d’Albert Sarraut, s’inscrit dans la suite annoncée en 1949. Elle se donnait précisément pour objectifs « de régler les problèmes laissés en suspens dans les négociations bilatérales qui ont eu lieu préalablement entre la France, le Cambodge, le Laos et le Vietnam…
« L’inflation des coûts et la redistribution des cartes » (p,99)
Interpellé, le Président du Conseil René Pleven mit un terme à la polémique dans une longue intervention à la tribune : « Nous n’avons jamais, rétorqua-t-il à Frédéric Dupont, à aucun moment, laissé les préoccupations financières l’emporter sur les nécessités du corps expéditionnaire en Indochine ; il rappela au passage que le budget prévu de 120 milliards de francs, « correspondant à des effectifs budgétaires moyens au cours de 1950 de 125 000 hommes », avait été dépassé avec le plein accord du ministre des finances : portées à 143 milliards de francs, les dépenses prévues ont ainsi « permis de maintenir les effectifs terrestres à 151 000 hommes contre 125 000 initialement ».
Malgré la défaite de Cao Bang et la diatribe de Mendès France, nul ne parait pour autant songer sérieusement à remettre en cause la guerre elle-même, ni à revenir sur la politique compliquée de mise sur pied des Etats associés et d’alliance avec les Etats-Unis…(p,99)
III L’année des ambiguïtés (p,102)
« L’année 1951 voit se mettre en place le mécanisme élaboré, non sans difficultés, durant les années précédentes. Mais ce mécanisme apparait encore imparfait, inachevé, ambigu même. Trop d’intérêts contradictoires étaient en jeu.
L’aggravation de la situation internationale inquiète parallèlement le gouvernement français, bien au-delà de l’Indochine. En juin 1950, la guerre de Corée a pris le relais de la révolution chinoise : tout le bloc communiste semble être entré dans une phase d’expansion armée. L’Europe occidentale se sent menacée : le grand dessein de la France est dès lors, tout à la fois, de se réarmer et de redevenir la première puissance militaire en Europe. René Pleven a placé le réarmement en tête de ses objectifs, en entrant à Matignon en juillet 1950. Le plan qui porte son nom, lançant la Communauté Européenne de Défenses (CED), est formulé le 24 octobre 1950 et le budget de réarmement finalement adopté par l’Assemblée nationale le 8 janvier 1951 : la part des dépenses du pays passe à près de 28% pour 1951. Les crédits militaires de la France font entre 1950 et 1951 un bond de 47%.
En France, l’opinion est divisée, la contestation du réarmement et de l’engagement en Indochine restant une spécialité du parti communiste, qui conteste ensemble tous les efforts militaires occidentaux : « En cette période de rentrée des classes, peut-on par exemple lire en octobre dans l’Humanité, devant les nombreuses écoles qui attendent des réparations urgentes ou en pensant à celles qui sont à construire, on songe (notamment) à tout ce qui aurait pu être fait (…) avec le milliard que notre gouvernement dépense journellement pour la guerre du Vietnam ». Mais la guerre d’Indochine semblait pourtant avoir pris une physionomie nouvelle.
A L’effet de Lattre
« Dans l’historiographie de la guerre d’Indochine, l’arrivée du général de Lattre de Tassigny en Indochine, en décembre 1950, marque un tournant majeur. … Ce qui frappe le plus chez ce Mac Arthur français est le caractère tragique de son proconsulat : muni de tous les pouvoirs civils et militaires, pour la première fois depuis d’Argenlieu, ce chef charismatique impose d’emblée un nouveau dynamisme au corps expéditionnaire et donne au gouvernement français de nouvelles raisons d’espérer ; mais il rencontrera très vite la mort, celle au combat – au Vietnam même- de son fils unique, et la sienne propre en janvier 1952….
Une telle tornade a son prix : de Lattre était cher, mais relativement suivi par le gouvernement. Les dépenses militaires supportées par la France au titre de l’Indochine, déjà réputées trop élevées, bondissent en 1951 de 182 milliards à 322,3 milliards… Le moral des troupes n’est pas gratuit… De Lattre demande des renforts et, en général, les obtient, même si ce n’est pas sans difficultés… Reste le programme de fortifications imaginé par de Lattre après la bataille de Vinh Yen : un millier d’ouvrages environ, en béton, destiné à « barricader » le delta tonkinois contre les unités régulières de l’armée populaire, voire contre une éventuelle menace chinoise… – sa croisade aux Etats Unis du 13 au 25 septembre 1951 est un succès… » (p,104 à 108
Commentaire : « La mise en place des Etats associés » est très complexe en raison de la création d’armées nationales et de leur financement, d’autant qu’elle est conditionnée par l’aide des Etats-Unis, donc leur accord.
Quelle politique indochinoise ? » (p,112)
Commentaire : c’est toute la question, et toujours la même question depuis 1945, une question devenue de plus en plus difficile à résoudre.
« On a beaucoup dit que le décès du général de Lattre, en janvier 1952, avait privé la France d’un redressement certain en Indochine : il est cependant permis de se demander, indépendamment des difficultés que lui-même pressentait, s’il ne risquait pas de se « démoder » assez vite.
Un nouvel état d’esprit semble en effet régner à Paris au sujet de l’Indochine en 1951 : la hiérarchie militaire d’une part, le ministère des Finances d’autre part, paraissent en effet alors sceptique sur les modalités de son entreprise.
Le programme de réarmement centré sur le théâtre Europe et budgétisé en janvier 1951, est-il compatible avec l’engagement français en Indochine ? … Mais les choses n’en restèrent pas là car, en attendant que soit signé le traité de CED, la France inscrit son effort de réarmement dans le cadre de l’OTAN :elle s’engage en particulier à aligner quatorze « divisions OTAN » entre la France, l’Allemagne et l’Algérie sur un total de vingt-cinq divisions – plus douze autres mobilisables. Tout semble se liguer contre l’engagement français en Indochine… Mais les crédits militaires s’envolent, et ses objectifs apparaissent de plus en plus inconciliables.
La dérive financière en tout cas s’accélère…
Ainsi, à la fin de 1951, après que trois ans d’évolution était dessinée une nouvelle configuration du conflit, tout est prêt pour une nouvelle période qui pourrait être en effet celle d’un réel désengagement, mais l’ambiguïté demeure… Dans les derniers jours de décembre 1951, défendant devant les députés le budget militaire 1952 qui avait atteint des sommets jamais encore approchés – 1 270 milliards de francs en hausse de 61% sur celui de 1951 – Georges Bidault, ministre de la Défense nationale, parait ainsi bien embarrassé à propos de l’Indochine. » (p,116)
Commentaire : le même dilemme impossible à résoudre, sans faire un choix, fut également, à l’époque de la Guerre froide, celui de la guerre d’Algérie. La puissance de la France n’avait plus les moyens de soutenir un effort de guerre sur deux théâtres d’opérations.
« Chapitre III (p,119)
« La guerre d’Indochine ou comment s’en débarrasser (1952-1954) »
Durant les dernières années du conflit, la guerre d’Indochine parait avoir été complètement rattrapée par son coût : en 1952 et 1953 – 1954 étant militairement restée « inachevée » – celui-ci se situe entre 500 et 600 milliards de francs par an, soit l’équivalent d’environ 15% du budget français. Le coût réel pour la France ne s’établit sans doute pour 1952 qu’autour de 330 milliards de francs, mais ce montant en dépenses militaires est déjà supérieur de 185 % à ce qu’il était en 1947… La guerre d’Indochine coûte à la France seule, en 1952 et en francs constants, presque trois fois plus que cinq ans plus tôt.
Autant qu’un conflit lointain et meurtrier et quasi insoluble, la guerre d’Indochine est devenue pour les responsables français – et sans doute pas seulement pour eux – un problème financier également insoluble, un boulet dont il faut se débarrasser. Depuis le début de 1952 cependant, le conflit a pris une nouvelle configuration : Paris commence d’une part à recevoir au titre de l’Indochine une aide financière des Etats-Unis, qui s’ajoute aux livraisons de matériel et à l’aide économique aux Etats associés. Sur place, d’autre part, l’Union monétaire issue de la conférence de Pau fait ses premiers pas. Imagine-t-on encore une quelconque issue militaire en Indochine ? Il ne le semble pas. Mais la France ne peut pas se retirer comme cela : dans un jeu complexe, elle traite avec les Etats associés et bénéficie du soutien des Etats-Unis. Cette formule est censée lui assurer, à la fois, un retrait en douceur et le maintien de son influence. Elle ne lui permettra, on le sait, ni l’un ni l’autre.
I – L’urgence indochinoise
Dans le vertige budgétaire qui saisit la France avec l’exercice 1952, la guerre d’Indochine est particulièrement visée. L’affaire du trafic des piastres y ajoute bientôt le scandale et l’absurde. Que recherche finalement la France dans cette guerre du bout du monde ? … « La France, note un rapport parlementaire, ne peut se permettre de perdre sans perspective d’avenir des hommes parmi ses meilleurs et des milliards qu’elle consacrerait plus utilement au relèvement de ses ruines et à la défense de la métropole. »
- Un adversaire accrocheur
« C’est au Tonkin que se livre véritablement la guerre » note le rapport parlementaire Pineau au début de 1952 ». …
Qui, alors contrôle quoi au Vietnam ? Quatre ans après l’accord entre la France et Bao Dai, « l’adversaire contrôle tout le Nord-Vietnam, à l’exception du delta, indique en 1953, le conseiller financier du haut-commissariat…
Guerre monétaire entre la monnaie viet et la piastre, guerre du riz, partenariat difficile avec les Etats-Unis… « La participation américaine à la guerre d’Indochine, qui, correspondait en 1952 à 40 % de son coût, frôle les 50 % en 1953…(p,133)
II La dévaluation de la piastre
« Compte tenu des espoirs mis par la France dans l’aide américaine, l’arrivée en janvier 1953 du républicain Eisenhower à la maison Blanche, où il restera huit ans, ne pouvait être prise à la légère. C’est sans doute en connaissance de cause que René Mayer, partisan réputé de la CED est pressenti poar Auriol et investi par la Chambre le 6 janvier 1953. Son passage à Matignon va relancer la coopération avec les Etats-Unis et s’accompagner de mesures radicales concernant l’Indochine, en particulier la dévaluation de la piastre…
Dans un entretien du 26 mars avec Dulles, en présence des ambassadeurs du Vietnam et du Cambodge aux Etats-Unis, Mayer revient à la charge, lançant à nouveau l’Indochine en tête des discussions : il vante les mérites de la voie choisie par la France, qui passe par le développement des armées nationales : « Plus on avance, plus on voit clair dans la conduite politique à mener en Indochine, affirme-t-il… » (p,133 à 137)
- Les raisons d’une mesure
« Plutôt retenue d’ordinaire comme une mesure technique, la dévaluation de la piastre s’inscrit dans un ensemble de décisions importantes prises début 1953 à propos de l’Indochine. Elle est aussi l’occasion d’une nouvelle crise dans les coulisses du pouvoir, en métropole comme sur place. Le changement de parité de la monnaie indochinoise, mesure tout à à la fois financière et politique comme l’un des principaux tournants – le dernier peut-être – du conflit. Faut-il y voir un sursaut français ou bien, au contraire, un chapitre nouveau de la dérive entraînée par le coût de la guerre ?
Sans doute y-a-t-il le scandale des piastres. Depuis quelques mois, de nouvelles révélations sur le sujet ajoutaient en effet leur parfum de scandale aux difficultés budgétaires
… La dévaluation de la piastre n’est-elle que la partie émergée d’un iceberg de sombres et louches affaires ? » (p,339)
- Mayer en action
« La réorganisation Mayer est cadrée fin avril 1953 : sûr d’un financement américain, le gouvernement résout les principaux problèmes organisationnels sur le terrain : le Comité de Défense nationale du 24 avril règle la question du commandement en Indochine et un décret, le 27 avril, définit les pouvoirs du nouveau commissaire de France en Indochine…
Il reste qu’en donnant un violent coup de pied dans la fourmilière indochinoise, René Mayer a fait bouger les choses, pour la première fois depuis le début de la guerre, créant en particulier les conditions pour un désengagement de la France…
- LE Désengagement et l’Echec
« … L’après Mayer voit cependant les choses évoluer rapidement : pendant que le corps expéditionnaire maintient sa présence sur le terrain, les Etats associés se détachent de plus en plus de la France, qui ne les retient d’ailleurs pas et semble progressivement en abandonner le parrainage aux Etats-Unis. La RDV, pour sa part, prend des dispositions en conséquence. Rendez-vous est bientôt pris à Dien Bien Phu. » (p,150)
- Echec au Plan Navarre
« La fin de la guerre d’Indochine illustre le décalage qui s’est progressivement installé entre ceux qui gèrent la guerre et ceux qui la conduisent. Budgétaires et militaires français vivaient-ils encore sur la même planète ? Les premiers peuvent se frotter les mains : grâce à la « mise hors budget »…du financement des armées nationales, jusque-là assuré par une subvention très officiellement inscrite dans les comptes de la nation, le poste des Forces terrestres en Indochine accusait un appréciable repli d’environ 17%…
« Le plan proposé par le général Navarre (nouveau commandant en chef du Corps expéditionnaire) en juillet 1953, après quelques semaines passées sur place à évaluer la situation et les besoins, supposait justement un nouvel effort financier du gouvernement français. L’objectif qui devait être atteint en deux ans, soit pour la fin 1955, était de faire pencher suffisamment la balance des forces du côté franco-vietnamien, pour que d’une part, le rapatriement du corps expéditionnaire s’amorce et que, d’autre part, le relais puisse être passé durablement aux armées nationales… (p,157)
« La hiérarchie militaire ne vint guère au secours du plan Navarre. Le général soumit au gouvernement, à la fin du mois d’août, dans une « note sur les incidences militaires de la politique de financement de la guerre d’Indochine », un plan retaillé comprenant le chiffrage « des moyens minimums indispensables ». Une longue discussion s’engagea avec le gouvernement sur « la valeur des moyens » en question, pendant que la négociation se poursuivait avec Washington. Finalement, le Comité de défense nationale du 13 novembre 1953 demanda au commandant en chef « d’ajuster ses plans aux moyens mis à sa disposition ». Le Comité considérait en effet qu’un nouvel accroissement des moyens militaires de l’Union française mis à la disposition du théâtre d’opérations d’Indochine, ne pourrait être obtenu qu’au prix d’un affaiblissement excessif de nos forces en Europe et en Afrique du Nord, et que les inconvénients qui en résulteraient seraient plus graves pour la situation de la France dans le monde que ne seraient avantageux pour elle les résultats à attendre de l’envoi de nouveaux effectifs en Extrême Orient. Mais Navarre ne semble avoir reçu le courrier l’informant de ces dispositions qu’après avoir fait occuper Dien Bien Phu par les parachutistes du général Gilles… » p,158)
« Tout a été dit sur Dien Bien Phu. La confiance des responsables français dans la conception du camp retranché, un « super-Nassan », du nom d’un terrain d’aviation transformé en forteresse l’année précédente, non loin de Son-La, selon la formule d’un « hérisson » sur lequel viennent s’écraser les offensives ennemies. La confiance de tous, du soldat au ministre, dans l’issue de l’explication annoncée – « on va leur montrer », pouvait-on entendre un peu partout sur le site du camp retranché… » (p,160)
- La liquidation
« La guerre était donc finie. Mais on entendit guère de commentaire sur la portée de cette décolonisation, il est vrai particulièrement ratée… » (p,166)