2014-2022 !!!

Ce que j’écrivais sur mon blog le 11 mai 2014

Je me souviens avoir lu des « risettes » de l’IRIS ou d’autres sur Poutine…

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« Poutine, Poutine, Poutine !

Non, Poutine, tu n’es pas le bienvenu dans notre pays !

Cessons de putiner !

            Je putine, tu putines, nous putinons, Cameron, Merkel, Hollande, « and Co » … putinent avec Poutine, alors qu’il a mis le feu à l’Ukraine, et peut-être à l’Europe entière.

            On ne putine pas avec un chef d’État qui a revêtu les vieux habits du KGB, de l’impérialisme des Soviets avec son cortège de purges et de goulags, et qui a l’outrecuidance de se présenter comme le héros de la démocratie.

            Dans de telles conditions, pourquoi l’accueillir le 6 juin 2014 comme le représentant d’un peuple russe à nouveau manipulé par une nomenklatura hors d’âge ?

            Non, Poutine n’est pas le bienvenu dans notre pays !

            A titre tout à fait accessoire, que faire des deux superbes navires de guerre qui devaient être livrés au chef d’un nouveau KGB ?

            Lancer une souscription européenne afin de financer l’acquisition de ces deux bateaux pour notre nouvelle marine européenne !

L’Europe ne va pas continuer à laisser les Etats Unis assurer sa propre sécurité !

Dans le passé de ses lointaines relations avec la Russie, la France en a vu bien d’autres au début du vingtième siècle en perdant, avec le non-remboursement des emprunts russes après la Révolution des Soviets, des milliards de francs or.

Jean Pierre Renaud           Tous  droits réservés

Précision:

Précisons qu’en 2014, le Président actuel était déjà à l’Élysée, en qualité de Secrétaire Général Adjoint du Cabinet du Président Hollande, qui le nomma Ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, le 26/08/2014.

Brèves

Ukraine…Ukraine…Corse…Corse… Sondages…  Sondages…Pratiques politiques suspectes…

       Ukraine, le génocide… 

 Un seul espoir si les Etats-Unis ne se mettent pas de la partie, la médiation de l’Eglise Orthodoxe Russe qui ne va tout de même pas laisser son grand soutien devant l’Eternel continuer l’extermination du peuple Ukrainien, une nation « sœur »

Comme en 1932-1933, avec Staline, et la passivité de l’Europe !

Avec le « Frère Musulman ( ?) » Erdogan à l’affût !

La Corse s’embrase … à nouveau…

Il est évident, sauf pour nos responsables politiques, que cela devait arriver, car la République mélangeait les catégories de criminels, en mettant sur le même plan, les criminels de droit commun, politiques ou non, avec les ennemis de la République, tous ceux ou celles du Djihad, auteurs ou complices de terrorisme, qui avaient porté les armes contre la France.

Il y a des années, j’avais soulevé sur le blog cette question du djihad  dans nos prisons, en suggérant qu’on les accueille, comme ils auraient dû l’être, dans un cadre juridique différent, sur une île ou dans un fort.

Sondages d’opinion ?

Avec Frédéric Dabi, le Figaro du 11mars 2022, page 5 : « Pour les jeunes, le politique n’est plus le lieu des solutions »

Est-ce qu’il l’a jamais été ? Rien n’est moins sûr !

Encore moins si l’on se base sur les références données dans cet article, en comparant les années 1957, 1968, et 2021 ? Avec les mêmes bases nationales pour la même génération étudiée de 18 à 30 ans ?

ll est permis d’en douter.

Pratiques politiques suspectes : des ministres en campagne, un Président en campagne tout en étant Président de la République, « en même temps » que Président temporaire du Conseil Européen, le corps préfectoral en uniforme avec cape et casquette en supplétifs politiques du moment électoral…. Avec 43 ministres ou secrétaires d’Etat, une petite armée en campagne avec intendance et réseaux sociaux, car « Comme j’aime c’est gratuit », mais pas pour tout le monde…

Le jeune Attal dans l’Isère en compagnie du « sous-préfet du département » (sic) avec le très modeste soutien d’un de nos professeurs de morale publique, « Grand élu » sur Seine de l’UDI : « Il a réussi à négocier avec moi, ce  qui est une marque d’intelligence », mais à quel prix ? (Le Figaro des 12 et 13 mars 2022, page 11)

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique – Floyd et Traoré – Paris, des élections pour une ville-musée – La recomposition gauche droite ?

Floyd et Traoré !

Comment comparer la situation de notre pays à celle des Etats-Unis ?

« Une France à livre ouvert », un titre proposé par mon épouse, c’est la grande cause républicaine qu’il nous faut lancer et défendre !

Dire la vérité sur l’ensemble des mouvements démographiques venus du Sud qui déstabilisent  la société française et mettent en péril la République Française, en même temps que sur les mouvements qui, par intérêt,  tentent d’en profiter.

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Le 28 juin 2020, une élection pour ou contre une ville-musée !

 Aux yeux d’un observateur du « temps  long », un concept aimé des bons historiens, Paris devient de plus en plus une ville-musée, au détriment de la vitalité économique qui faisait tout autant la puissance de cette Ville-Etat.

Un des grands enjeux des prochaines élections municipales portera sur la question de savoir si la majorité des parisiens et des parisiennes souhaite que leur ville s’enferme dans cette sorte de faux-cocon, car ouvert à tous les vents du tourisme mondial, sorte de Venise sur Seine !

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Macron et sa gauche-droite ?

            De la gauche ou de la droite, comme à la boxe du Premier Ministre ?

            Il n’est pas besoin de sortir de l’ENA ou de l’X, de consulter astrologues ou algorithmes pour savoir que la crise actuelle, ajoutée à celle des gilets jaunes et de la réforme des retraites, a changé complètement la donne politique, et redistribué les cartes.

            Est- ce que sous la 4ème ou la 5ème République, une gauche-droite a gouverné la France ? Les mouvements centristes dits de gauche ou dits de droite ont toujours servi d’appoint, comme le MODEM.      

   Jean Pierre Renaud

La Piastre et le Fusil

 II Que faire ? (p,86)

    « Avec « l’arrivée des communistes chinois à la frontière indochinoise en novembre 1949, insiste une note de 1950, (note de la direction Asie-Océanie, as Aide américaine à l’Indochine, 25 janvier 1951) et la reconnaissance de Ho Chi Minh par le gouvernement de Pékin (…) les opérations militaires tendaient à revêtir une ampleur telle que leur charge devenait impossible à supporter par la France seule ». Il ne fut jamais question de remettre « les pendules à l’heure », comme le suggéra Pierre Mendès France au lendemain du désastre de Cao Bang. Le gouvernement français allait s’efforcer au contraire d’utiliser les cartes qu’il détenait, ou croyait pouvoir détenir : la mise en place des Etats associés et le recours à l’aide américaine…

  L’intervention progressive des Etats-Unis dans la conflit indochinois s’inscrit quant à elle dans la logique des blocs : c’est en tout cas l’état d’esprit qui prévaut à Paris, dans les cabinets ministériels. « La reconnaissance de Ho Chi Minh par Moscou (…) précise trois mois plus tard une note du Quai d’Orsay, a donné soudain au conflit d’Indochine un aspect, qui aux yeux du gouvernement français, justifiait un appui public et efficace des Etats-Unis… » Mais, entre Français et Américains, les Etats associés en quête d’indépendance allaient représenter un enjeu essentiel, en particulier quand il faudrait les armer. »

   Avec l’élection du Président Truman et la guerre froide, la position américaine évolue  et les Etats-Unis reconnaissent Bao Dai.

   « A propos de l’Indochine, les Etats-Unis et la France ne pouvaient pas non plus si facilement de l’hostilité des premiers temps à une collaboration étroite : les premiers mois de 1950, comme un moment d’adaptation nécessaire, donnent à cet égard le ton, celui d’un premier « bras de fer » entre les deux pays ; la revue Time américaine avait révélé début janvier l’affaire Revers-Mast, que le gouvernement avait réussi jusque-là à étouffer : la fuite du rapport Revers, en direction notamment du Viet Minh, ne mettait pas seulement en cause la hiérarchie militaire mais aussi – par le contenu du rapport – l’action de la France en Indochine. « L’affaire des généraux » allait entraîner une déclaration du Prédisent du Conseil Bidault à la Chambre, la réunion d’une commission d’enquête, qui évoqua d’ailleurs pour la première fois officiellement le trafic des piastres, et alimenter la chronique pendant plusieurs semaines. La France, en particulier la France en Indochine, n’en sortait pas valorisée… (p,93)

    Le déclenchement de la guerre de Corée en juin 1950, pratiquement le jour où la conférence de Pau inaugure ses travaux, allait bousculer ces précautions et accroitre l’aide et l’influence américaine en Indochine. La décision du président américain d’élargir la doctrine du containment à l’ensemble de l’Asie pacifique concernait en effet aussi l’Indochine.

    Le matériel américain fit alors son apparition. Le 29 juin 1950, deux jours après la déclaration de Truman, 8 C 47 (Dakota) destinées aux forces françaises atterrissaient à Tan Son Nhut. (p,95)

   De contacts directs entre des représentants de la France et Ho Chi Minh, de conférences entre les deux parties, successivement à Dalat, puis à Fontainebleau, et maintenant à Pau, avec la participation de représentants des nouveaux Etats associés, aucune solution ne se dégage :

    « Réunissant les Etats associés et la France, la conférence inter-Etats qui se tient à Pau en 1950, sous la présidence d’Albert Sarraut, s’inscrit dans la suite annoncée en 1949. Elle se donnait précisément pour objectifs « de régler les problèmes laissés en suspens dans les négociations bilatérales qui ont eu lieu préalablement entre la France, le Cambodge, le Laos et le Vietnam…

    « L’inflation des coûts et la redistribution des cartes » (p,99)

     Interpellé, le Président du Conseil René Pleven mit un terme à la polémique dans une longue intervention à  la tribune : « Nous n’avons jamais, rétorqua-t-il à  Frédéric Dupont, à aucun moment, laissé les préoccupations financières l’emporter sur les nécessités du corps expéditionnaire en Indochine ; il rappela au passage que le budget prévu de 120 milliards  de francs, « correspondant à des effectifs budgétaires moyens au cours de 1950 de 125 000 hommes », avait été dépassé avec le plein accord du ministre des finances : portées à 143 milliards de francs, les dépenses prévues ont ainsi « permis de maintenir les effectifs terrestres à 151 000 hommes contre 125 000   initialement ».

    Malgré la défaite de Cao Bang et la diatribe de Mendès France, nul ne parait pour autant songer sérieusement à remettre en cause la guerre elle-même, ni à revenir sur la politique compliquée de mise sur pied des Etats associés et d’alliance avec les Etats-Unis…(p,99)

     III L’année des ambiguïtés (p,102)

    « L’année 1951 voit se mettre en place le mécanisme élaboré, non sans difficultés, durant les années précédentes. Mais ce mécanisme apparait encore imparfait, inachevé, ambigu même. Trop d’intérêts contradictoires étaient en jeu.

   L’aggravation de la situation internationale inquiète parallèlement le gouvernement français, bien au-delà de l’Indochine. En juin 1950, la guerre de Corée a pris le relais de la révolution chinoise : tout le bloc communiste semble être entré dans une phase d’expansion armée. L’Europe occidentale se sent menacée :  le grand dessein de la France est  dès lors, tout à la fois, de se réarmer et de redevenir la première puissance militaire en Europe. René Pleven a placé le réarmement en tête de ses objectifs, en entrant à Matignon en juillet 1950. Le plan qui porte son nom, lançant la Communauté Européenne de Défenses (CED), est formulé le 24 octobre 1950 et le budget de réarmement finalement adopté par l’Assemblée nationale le 8 janvier 1951 : la part des dépenses du pays passe à près de 28% pour 1951. Les crédits militaires de la France font entre 1950 et 1951 un bond de 47%.

      En France, l’opinion est divisée, la contestation du réarmement et de l’engagement en Indochine restant une spécialité du parti communiste, qui conteste ensemble tous les efforts militaires occidentaux : « En cette période de rentrée des classes, peut-on par exemple lire en octobre dans l’Humanité, devant les nombreuses écoles qui attendent des réparations urgentes ou en pensant à celles qui sont à construire, on songe (notamment) à  tout ce qui aurait pu être fait (…) avec le milliard que notre gouvernement dépense journellement pour la guerre du Vietnam ». Mais la guerre d’Indochine semblait pourtant avoir pris une physionomie nouvelle.

   A L’effet de Lattre

     « Dans l’historiographie de la guerre d’Indochine, l’arrivée du général de Lattre de Tassigny en Indochine, en décembre 1950, marque un tournant majeur. … Ce qui frappe le plus chez ce Mac Arthur français est le caractère tragique de son proconsulat : muni de tous les pouvoirs civils et militaires, pour la première fois depuis d’Argenlieu, ce chef charismatique impose d’emblée un nouveau dynamisme au corps expéditionnaire et donne au gouvernement français de nouvelles raisons d’espérer ; mais il rencontrera très vite la mort, celle au combat – au Vietnam même- de son fils unique, et la sienne propre en janvier 1952….

   Une telle tornade a son prix : de Lattre était cher, mais relativement suivi par le gouvernement. Les dépenses militaires supportées par la France au titre de l’Indochine, déjà réputées trop élevées, bondissent en 1951 de 182 milliards à 322,3 milliards… Le moral des troupes n’est pas gratuit… De Lattre demande des renforts et, en général, les obtient, même si ce n’est pas sans difficultés… Reste le programme de fortifications imaginé par de Lattre après la bataille de Vinh Yen : un millier d’ouvrages environ, en béton, destiné à « barricader » le delta tonkinois contre les unités régulières de l’armée populaire, voire contre une éventuelle menace chinoise… – sa croisade aux Etats Unis du 13 au 25 septembre 1951 est un succès… » (p,104 à 108

Commentaire : «  La mise en place des Etats associés » est très complexe en  raison de la création d’armées nationales et de leur financement, d’autant qu’elle  est conditionnée par l’aide des Etats-Unis, donc leur accord.

   Quelle politique indochinoise ? » (p,112) 

Commentaire c’est toute la question, et toujours la même question depuis 1945, une question devenue de plus en plus difficile à résoudre.

   « On a beaucoup dit que le décès du général de Lattre, en janvier 1952, avait privé la France d’un redressement certain en Indochine : il est cependant permis de se demander, indépendamment des difficultés que lui-même pressentait, s’il ne risquait pas de se « démoder » assez vite.

    Un nouvel état d’esprit semble en effet régner à Paris au sujet de l’Indochine en 1951 : la hiérarchie militaire d’une part, le ministère des Finances d’autre part, paraissent en effet alors sceptique sur les modalités de son entreprise.

    Le programme de réarmement centré sur le théâtre Europe et budgétisé en janvier 1951, est-il compatible avec l’engagement français en Indochine ? …      Mais les choses n’en restèrent pas là car, en attendant que soit signé le traité de CED, la France inscrit son effort de réarmement dans le cadre de l’OTAN :elle s’engage en particulier à aligner quatorze « divisions OTAN » entre la France, l’Allemagne et l’Algérie sur un total de vingt-cinq divisions – plus douze autres mobilisables. Tout semble se liguer contre l’engagement français en Indochine… Mais les crédits militaires s’envolent, et ses objectifs apparaissent de plus en plus inconciliables.

    La dérive financière en tout cas s’accélère…

     Ainsi, à la fin de 1951, après que trois ans d’évolution était dessinée une nouvelle configuration du conflit, tout est prêt pour une nouvelle période qui pourrait être en effet celle d’un réel désengagement, mais l’ambiguïté demeure… Dans les derniers jours de décembre 1951, défendant devant les  députés le budget militaire 1952 qui avait atteint des sommets jamais encore approchés – 1 270 milliards de francs en hausse de 61% sur celui de 1951 – Georges Bidault, ministre de la Défense nationale, parait ainsi bien embarrassé à propos de l’Indochine. » (p,116)

Commentaire : le même dilemme impossible à résoudre, sans faire un choix, fut également, à l’époque de la Guerre froide, celui de la guerre d’Algérie. La puissance de la France n’avait plus les moyens de soutenir un effort de guerre sur deux théâtres d’opérations.

    « Chapitre III (p,119)

    « La guerre d’Indochine ou comment s’en débarrasser (1952-1954) »

    Durant les dernières années du conflit, la guerre d’Indochine parait avoir été complètement rattrapée par son coût : en 1952 et 1953 – 1954 étant militairement restée « inachevée » – celui-ci se situe entre 500 et 600 milliards de francs par an, soit l’équivalent d’environ 15%  du budget français. Le coût réel pour la France ne s’établit sans doute pour 1952 qu’autour de 330 milliards de francs, mais ce montant en dépenses militaires est déjà supérieur de 185 % à ce qu’il était en 1947… La guerre d’Indochine coûte à la France seule, en 1952 et en francs constants, presque trois fois plus que cinq ans plus tôt.

    Autant qu’un conflit lointain et meurtrier et quasi insoluble, la guerre d’Indochine est devenue pour les responsables français – et sans doute pas seulement pour eux – un problème financier également insoluble, un boulet dont il faut se débarrasser. Depuis le début de 1952 cependant, le conflit a pris une nouvelle configuration : Paris commence d’une part à recevoir au titre de l’Indochine une aide financière des Etats-Unis, qui s’ajoute aux livraisons de matériel et à l’aide économique aux Etats associés. Sur place,  d’autre part, l’Union monétaire issue de la conférence de Pau fait ses premiers pas. Imagine-t-on encore une quelconque issue militaire en Indochine ? Il ne le semble pas. Mais la France ne peut pas se retirer comme cela : dans un jeu complexe, elle traite avec les Etats associés et bénéficie du soutien des Etats-Unis. Cette formule est censée lui assurer, à la fois, un retrait en douceur et le maintien de son influence. Elle ne lui permettra, on le sait, ni l’un ni l’autre.

     I – L’urgence indochinoise

   Dans le vertige budgétaire qui saisit la France avec l’exercice 1952, la guerre d’Indochine est particulièrement visée. L’affaire du trafic des piastres y ajoute bientôt le scandale et l’absurde. Que recherche finalement la France dans cette guerre du bout du monde ? … « La France, note un rapport parlementaire, ne peut se permettre de perdre sans perspective d’avenir des hommes parmi ses meilleurs et des milliards qu’elle consacrerait plus utilement au relèvement de ses ruines et à la défense de la métropole. »

  1. Un adversaire accrocheur

    « C’est au Tonkin que se livre véritablement la guerre » note le rapport parlementaire Pineau au début de 1952 ». …

   Qui, alors contrôle quoi au Vietnam ? Quatre ans après l’accord entre la France et Bao Dai, « l’adversaire contrôle tout le Nord-Vietnam, à l’exception du delta, indique en 1953, le conseiller financier du haut-commissariat…

   Guerre monétaire entre la monnaie viet et la piastre, guerre du riz, partenariat difficile avec les Etats-Unis… « La participation américaine à la guerre d’Indochine, qui, correspondait en 1952 à 40 % de son coût, frôle les 50 % en 1953…(p,133)

    II La dévaluation de la piastre

   « Compte tenu des espoirs mis par la France dans l’aide américaine, l’arrivée en janvier 1953 du républicain Eisenhower à la maison Blanche, où il restera huit ans, ne pouvait être prise à la légère. C’est sans doute en connaissance de cause que René Mayer, partisan réputé de la CED est pressenti  poar Auriol et investi par la Chambre le 6 janvier 1953. Son passage à Matignon va relancer la coopération avec les Etats-Unis et s’accompagner de mesures radicales concernant l’Indochine, en particulier la dévaluation de la piastre…

   Dans un entretien du 26 mars avec Dulles, en présence des ambassadeurs du Vietnam et du Cambodge aux Etats-Unis, Mayer revient à la charge, lançant à nouveau l’Indochine en tête des discussions : il vante les mérites de la voie choisie par la France, qui passe par le développement des armées nationales : « Plus on avance, plus on voit clair dans la conduite politique à mener en Indochine, affirme-t-il… » (p,133 à 137)

  1. Les raisons d’une mesure

   « Plutôt retenue d’ordinaire comme une mesure technique, la dévaluation de la piastre s’inscrit dans un ensemble de décisions importantes prises début 1953 à propos de l’Indochine. Elle est aussi l’occasion d’une nouvelle crise dans les coulisses du pouvoir, en métropole comme sur place. Le changement de parité de la monnaie indochinoise, mesure tout à à la fois financière et politique comme l’un des principaux tournants – le dernier peut-être – du conflit. Faut-il y voir un sursaut français ou bien, au contraire, un chapitre nouveau de la dérive entraînée par le coût de la guerre ?

   Sans doute y-a-t-il le scandale des piastres. Depuis quelques mois, de nouvelles révélations sur le sujet ajoutaient en effet leur parfum de scandale aux difficultés budgétaires 

… La dévaluation de la piastre n’est-elle que la partie émergée d’un iceberg de sombres et louches affaires ? » (p,339)

  1. Mayer en action

    « La réorganisation Mayer est cadrée fin avril 1953 : sûr d’un financement américain, le gouvernement résout les principaux problèmes organisationnels sur le terrain : le Comité de Défense nationale du 24 avril règle la question du commandement en Indochine et un décret, le 27 avril, définit les pouvoirs du nouveau commissaire de France en Indochine…

     Il reste qu’en donnant un violent coup de pied dans la fourmilière indochinoise, René Mayer a fait bouger les choses, pour la première fois depuis le début de la guerre, créant en particulier les conditions pour un désengagement de la France…

  1. LE  Désengagement et l’Echec

      « … L’après Mayer voit cependant les choses évoluer rapidement : pendant que le corps expéditionnaire maintient sa présence sur le terrain, les Etats associés se détachent de plus en plus de la France, qui ne les retient d’ailleurs pas et semble progressivement en abandonner le parrainage aux Etats-Unis. La RDV, pour sa part, prend des dispositions en conséquence. Rendez-vous est bientôt pris à Dien Bien Phu. » (p,150)

  1. Echec au Plan Navarre

      « La fin de la guerre d’Indochine illustre le décalage qui s’est progressivement installé entre ceux qui gèrent la guerre et ceux qui la conduisent. Budgétaires et militaires français vivaient-ils encore sur la même planète ? Les premiers peuvent se frotter les mains : grâce à la « mise hors budget »…du financement des armées nationales, jusque-là assuré par une subvention très officiellement inscrite dans les comptes de la nation, le poste des Forces terrestres en Indochine accusait un appréciable repli d’environ 17%…

      « Le plan proposé par le général Navarre (nouveau commandant en chef du Corps expéditionnaire) en juillet 1953, après quelques semaines passées sur place à évaluer la situation et les besoins, supposait justement un nouvel effort financier du gouvernement français. L’objectif qui devait être atteint en deux ans, soit pour la fin 1955, était de faire pencher suffisamment la balance des forces du côté franco-vietnamien, pour que d’une part, le rapatriement du corps expéditionnaire s’amorce et que, d’autre part, le relais puisse être passé durablement aux armées nationales… (p,157)

    «  La hiérarchie militaire ne vint guère au secours du plan Navarre. Le général soumit au gouvernement, à la fin du mois d’août, dans une « note sur les incidences militaires de la politique de financement de la guerre d’Indochine », un plan retaillé comprenant le chiffrage « des moyens minimums indispensables ». Une longue discussion s’engagea avec le gouvernement sur « la valeur des moyens » en question, pendant que la négociation se poursuivait avec Washington. Finalement, le Comité de défense nationale du 13 novembre 1953 demanda au commandant en chef « d’ajuster ses plans aux moyens mis à sa disposition ». Le Comité considérait en effet qu’un nouvel accroissement des moyens militaires de l’Union française mis à la disposition du théâtre d’opérations d’Indochine, ne pourrait être obtenu qu’au prix d’un affaiblissement excessif de nos forces en Europe et en Afrique du Nord, et que les inconvénients  qui en résulteraient seraient plus graves pour la situation de la France dans le monde que ne seraient avantageux pour elle les résultats à attendre de l’envoi de nouveaux effectifs en Extrême Orient. Mais Navarre ne semble avoir reçu le courrier l’informant de ces dispositions qu’après avoir fait occuper Dien Bien Phu par les parachutistes du général Gilles… » p,158)

    « Tout a été dit sur Dien Bien Phu. La confiance des responsables français dans la conception du camp retranché, un  « super-Nassan », du nom d’un terrain d’aviation transformé en forteresse l’année précédente, non loin de Son-La, selon la formule d’un « hérisson » sur lequel viennent s’écraser les offensives ennemies. La confiance de tous, du soldat au ministre, dans l’issue de l’explication annoncée – « on va leur montrer », pouvait-on entendre un peu partout sur le site du camp retranché… » (p,160)

  1. La liquidation

   « La guerre était donc finie. Mais on entendit guère de commentaire sur la portée de cette décolonisation, il est vrai particulièrement ratée… » (p,166)

2014: la nouvelle guerre Hamas- Israël et toutes ses duplicités !

Citation:
Le Monde du 7 août 2014, page 2:

 » Les négociations entre Israël et le Hamas…
Israël à réussi à imposer au Hamas l’initiative égyptienne… et est parvenu à écarter le Qatar et la Turquie, parrains du mouvement islamiste… »

Ou en formule arithmétique ou diplomatique:

 » Le Hamas et ses deux  » parrains « , Qatar et Turquie + Qatar, ami de la France et son vaisseau amiral, le PSG + Turquie et ses milliards du processus d’adésion à l’Union Européenne, membre de l’OTAN + Israël, allié des États Unis = le bordel international ou qui est qui ou quoi ?

Avec à la clé des milliers de morts et l’Europe paiera ! Car c’est l’Europe qui en définitive paie les dégâts !

Comment ne pas faire mieux dans la duplicité diplomatique ?

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: BNP PARIBAS et sa punition USA !

Le directeur général de la Banque BNP PARIBAS vient d’adresser un courrier à ses clients pour expliquer ses bévues américaines qui lui ont valu d’être condamnée à une amende de 8,,97 milliards de dollars.

                 Réponse d’un de ses clients:

       » J’ai lu cette lettre avec beaucoup d’attention et son contenu m’a donné la possibilité de mieux comprendre ce qui s’était passé dans l’affaire Kerviel de la Société Générale et en ce qui concerne les pertes abyssales du Crédit Agricole dans ses spéculations grecques… »

Humeur Tique: Grâce à l’Europe, des poulets à l’eau de javel!

Humeur Tique : le libre- échange entre l’Europe et les Etats Unis, et pour vos futures vacances, des poulets à l’eau de javel !

« Le Fol » qu’y s’y fie pour cette négociation des poulets  de Loué de la Sarthe !

D’après le commissaire européen au commerce, Karel De Gucht, le boeuf aux hormones, toujours interdit en Europe, le resterait, mais il a, par exemple laissé la porte ouverte pour le poulet nettoyé à l’eau de javel.

« … Ne diabolisons pas. Moi je fais confiance aux consommateurs. Par exemple, si j’achète un poulet, je prendrais évidemment un poulet de Bresse. »

(Les Echos du 15 juillet 2013, page 5)

Sehr gut, M Gucht !

L’Europe va donc subventionner les poulets de Bresse ?

                                                  A Loué, dans la Sarthe…

Humeur Tique: le bing-bang ethnique aux Etats Unis- Le journal le Monde

Humeur Tique : Big-Bang ethnique aux Etats Unis ?

« L’œil du Monde » du 29 août 2012 page 18

« Etats Unis : le big-bang ethnique »

  Un bravo pour le journal Le Monde qui manifeste dans la double page « Décryptages L’ŒIL DU MONDE », un courage intellectuel et médiatique inhabituel, en maniant des termes et des concepts qui, dans notre beau pays, la France, soulèveraient aussitôt des tribunes de protestation de la part de chercheurs ou de groupes de pression qui refusent de nous dire la vérité sur la situation de la France.

Un tableau fort bien documenté sur l’état actuel des Etats Unis, et sur son évolution prévisible, la montée des minorités ethniques, leur poids estimé dans chacun des Etats, la pyramide des âges entre « blancs non hispaniques » et  « autres, y compris Hispaniques », les taux de fécondité « selon « l’origine » ou la « race », en 2010 :

Hispanique : 2,4 ; Noir : 2,1 ; Asiatique : 1,8 ; Blanc : 1,8

« … Une population plus jeune…les non-blancs seront majoritaires à l’horizon 2050…ce qui aura des répercussions sur la vie politique », et en 2011 « Les naissances de bébés « non blancs » majoritaires pour la première fois »

L’auteur de ces pages conclut à la fin de la première page :

« Une destinée qui induit d’innombrables défis sociaux, mais met le pays à l’abri d’un problème – qui va payer les retraites – qui taraude les Européens. Un destin qui porte aussi en lui une promesse de dynamisme  économique et culturel renouvelé. »

Et « induit » peut-être des conflits futurs de type sécessionniste de certains Etats des Etats Unis d’Amérique, à voir les deux cartes intitulées « Au Sud, la montée des minorités ethniques » en 2010 et en 2040 !

Il serait par ailleurs souhaitable d’ajouter au qualificatif de « sociaux », ceux de culturel et de religieux, mais la véritable conclusion de cette belle analyse ne devrait-elle pas être celle d’une invitation au même journal de nous proposer un jour prochain un autre « L’ŒIL DU MONDE » intitulé « France : le big-bang ethnique » ?

Même si, en tant que pays d’immigration tardif, la place et la nature des minorités ethniques d’origine européenne, maghrébine, asiatique, ou africaine, seraient à la fois moins importantes et différentes !

Les vérités du Monde au-delà de l’Atlantique, certes, mais pourquoi pas en deçà ?

Enfin, une petite suggestion de nature à apaiser le débat que le candidat Hollande a engagé sur la suppression éventuelle du mot race dans notre Constitution ?

Pourquoi ne pas se contenter d’ajouter, dans notre Constitution, deux guillemets à ce mot, comme le fait  le journal Le Monde ?

Le film « J.Edgard » de Clint Eastwood

 Il nous était difficile de ne pas aller voir ce film pour au moins deux raisons, la première étant l’intérêt que nous avons toujours porté aux films de Clint Eastwood, westerns y compris, et la deuxième étant la problématique policière, judiciaire, et politique que le personnage Hoover et sa légende pose en permanence.

            Une problématique qui n’est pas nécessairement très éloignée de celle que nous pouvons connaître en France, ou que nous avons déjà connue à certaines époques de notre histoire récente ou non.

            Tout pouvoir corrompt, ainsi que l’adage le rappelle, mais le pouvoir de la police, plus que tout autre.

Le film montre bien la montée en puissance d’un policier doué, capable de mettre à la disposition des Etats Unis un redoutable outil de maintien de l’ordre public, le FBI.

Grâce à ses réussites professionnelles, et surtout à une longévité exceptionnelle dans ce type de fonctions, 48 années, traversant  huit présidences et conservant sa puissance, grâce au pouvoir de nuisance qu’il s’était octroyé pour faire « chanter » les hommes ou femmes de pouvoir qui le gênaient, grâce à ses dossiers confidentiels et personnels, le personnage devint un roc inattaquable.

L’histoire des Etats Unis, la violence de l’après première guerre mondiale, puis les nécessités de l’ordre public avant, pendant, et après la deuxième guerre mondiale, puis la guerre froide, l’aidèrent incontestablement à rester la pièce indéboulonnable et centrale du système de sécurité américain.

En France, la disposition des institutions constitue une sorte de contre-feu, de contre-pouvoir, mais un des verrous qui existait auparavant, afin de limiter les pouvoirs des deux autorités de police, police et gendarmerie, – elles  relevaient de deux ministres différents –  a sauté récemment, et donc la sorte de digue qui pouvait limiter les excès de pouvoir policier.

Hoover souffrait d’une fissure affective incontestable, et le rôle protecteur que remplit longtemps sa mère, le préservait de ses effets, relayé ensuite par un ami policier intime avec lequel il partageait tous ses secrets.

Un personnage de roman policier et politique incontestablement, mais on ne peut manquer d’être surpris qu’une grande démocratie comme les Etats Unis ait pu laisser un tel pouvoir au chef du FBI, et si longtemps.

Et pourquoi ne pas noter enfin que ce film souffre d’une certaine longueur !

Avec ma concubine préférée

La politique étrangère de la France: réflexions d’un citoyen

Réflexions d’un citoyen sur la politique étrangère de la France

L’actualité arabe met le projecteur sur la politique étrangère de la France, et il est bien dommage que les citoyens français, directement, ou par la voix de leurs représentants à l’Assemblée Nationale ou au Sénat, n’aient jamais l’occasion de débattre de ces sujets, et de donner leur avis.

Chacun sait en effet qu’elle est le plus souvent entre les mains de hauts fonctionnaires, en poste à l’Elysée, plus ou moins talentueux, et à mon humble avis, trop souvent, ignorants de l’histoire des relations entre la métropole et ce qu’il était convenu d’appeler « l’empire français »

Première réflexion donc, relative au fonctionnement des pouvoirs de la Cinquième République actuelle : qui décide ? Qui porte la parole de la France ? Le Conseiller spécial du président lorsqu’il signe une tribune dans le Monde ?  Le Secrétaire Général de l’Elysée lorsqu’il donne ses instructions? L’ambassadeur de France à Madagascar lorsqu’il prit la parole, au mois de décembre, pour accréditer le discours d’un président d’une haute autorité provisoire, toujours provisoire depuis plus de deux ans, laquelle a accédé au pouvoir grâce à un coup d’Etat ?

A Madagascar, est-ce que la voix de la France n’aurait pas été plutôt, et clairement, celle de la condamnation du coup d’Etat et de son engagement déterminé en faveur d’un retour au fonctionnement normal des institutions, à la suite d’élections libres organisées sous le contrôle international, en plein accord avec les puissances régionales d’Afrique ?

Quelle image de la démocratie de notre pays donne-t-il ainsi à la jeunesse de ce pays en cautionnant un coup d’Etat, et en entretenant un rôle très ambigu de la France dans le processus actuel de retour à la « démocratie » malgache ? Mais il est vrai que la plupart des Français ne savent pas grand-chose sur Madagascar, pour autant d’ailleurs qu’ils sachent même situer la grande île sur la carte !

Deuxième réflexion de la part d’un citoyen qui dispose d’une assez bonne connaissance de notre histoire coloniale, relative au fonctionnement institutionnel de la Cinquième République très semblable à celui de la Troisième République.

En partant à la conquête de la terre entière, Jules Ferry et sa petite équipe de « colonialistes » ont incontestablement ouvert la voie pérenne des méthodes de travail de la petite équipe de notre belle Françafrique, dans le silence, la manipulation, et pourquoi ne pas le dire, dans la corruption et le mélange des genres !

Seule différence, et elle est capitale, la Chambre des Députés se saisissait alors du sujet, consacrait des séances entières au Soudan, au Tonkin, ou à Madagascar, alors qu’à ma connaissance la politique étrangère de la France dans ces anciens territoires français n’est jamais évoquée  et encore moins débattue à l’Assemblée.

Est-il nécessaire de rappeler que le gouvernement de Jules Ferry est tombé sur les affaires du Tonkin ?

Que les personnes les mieux informées nous disent quand la position de la France en Côte d’Ivoire ou à Madagascar a été l’objet de questions et de débats à l’Assemblée ? Quand l’Assemblée Nationale a-t-elle approuvé la politique de la France dans ces deux anciennes colonies ?

Et c’est là qu’est le fond du problème, étant donné que la politique étrangère de la France n’est jamais sérieusement débattue et approuvée par la représentation nationale.

Et donc en parallèle, et impunément, de grands notables français, politiques, économiques, ou universitaires, avec le concours de je ne sais quelles officines, mènent on ne sait jamais quelles missions, et au service de qui et de quoi !

Troisième réflexion, liée au débat ouvert par la tribune du groupe de diplomates « Marly », celle du positionnement de la diplomatie française dans le monde. La France n’a plus les moyens d’une grande puissance, et combien de fois faudra-t-il le répéter !

Pourquoi ne pas dire que cette diplomatie souffre des mêmes défauts qu’une certaine politique française en général, celle d’avoir des ambitions qui, depuis longtemps, ne sont plus à la portée de notre pays ? Pourquoi ne pas oser dire que notre réseau d’ambassades est surdimensionné, même si en définitive son coût global n’est pas exagéré, car il faut faire des choix : comment ne pas se poser la question de la compatibilité de ce réseau avec celui que l’Europe met en place actuellement ? Afin de résumer ma pensée, j’userais volontiers d’une maxime bien connue des temps passés, en Franche Comté, dans un langage beaucoup plus vert !

Le grand journal Le Monde n’aurait-il pas, par hasard, le même type de problème, celui de la réadaptation de son réseau mondial à ses moyens ?

Quatrième réflexion, corrélative de la précédente : est-ce que la France a su trouver les moyens d’adapter le métier d’ambassadeur à la révolution internet, à l’explosion mondiale des communications et des médias, révolutions de nature à bouleverser l’exercice du métier ?

Et la même réflexion pourrait sans doute être faite pour les métiers de souveraineté, préfectorale et justice y compris.

Cinquième réflexion, celle de l’indépendance de notre politique étrangère à l’égard de notre ami puissant, les Etats Unis, pour autant que cette indépendance puisse de toute façon exister. Il est évident, et le fait a été souligné, que le retour de la France dans l’OTAN a limité les marges de liberté que le pays pouvait avoir auparavant, mais sans en exagérer toutefois les possibilités réelles.

Sixième réflexion, un excellent spécialiste du monde arabe, M.Laurens a eu l’occasion d’exprimer une opinion tout à fait intéressante à l’émission animée par M.Elkabach à la bibliothèque Médicis, le 26 février, une opinion susceptible de consoler beaucoup d’observateurs : la diplomatie française a été, comme toutes autres, aveugle sur les événements qui allaient agiter le monde arabe, et c’est tant mieux, car au moins, ces pays ne pourront pas accuser les occidentaux d’avoir allumé les incendies démocratiques de Tunisie, d’Egypte, et d’ailleurs.

M. Elkabach avait organisé un débat très intéressant, original, parce que transversal entre un écrivain égyptien célèbre, M.Khaled Al Khamissi, le ministre actuel des Affaires étrangères d’Algérie, M. Mourad Medelci, et le professeur Laurens, spécialiste reconnu du monde arabe, dont l’objet était le devenir des révolutions arabes en cours, avec le rôle majeur de la jeunesse de tous ces pays, incontestablement une des clés de leur évolution.

Avec, en finale, le constat du tout est possible !

Comment ne pas terminer ces réflexions en regrettant que l’ambassadeur de France en Tunisie n’ait pas été rappelé illico presto dans son pays?

La France n’a pas fini de payer son verbe imprudent et impudent, comme elle a mis longtemps à payer auprès de la Chine la perte de « face » que le Préfet de Police lui a infligée à l’occasion du passage de la flamme olympique à Paris !

Jean Pierre Renaud