A la page 24 du journal Le Monde du 18 février 2012, un encart de pub d’un tiers de page pour le film « La Taupe », avec plein d’étoiles plein les yeux, et des commentaires dithyrambiques de huit médias cités, dont Le Monde avec la mention « Eblouissant » 3 étoiles.
Ma première remarque aurait trait à l’adjectif éblouissant, un peu surprenant pour évoquer un monde d’espions où tout est noir et glauque, et avec le symbole d’une taupe qui précisément ne voit rien, mais après tout pourquoi pas ?
L’histoire de l’espionnage est passionnante, celle de ces « héros » anonymes, combattants de l’ombre, prêts à mourir pour la cause qu’ils défendaient. Vous avouerez que ce n’est pas si fréquent !
Et avec la problématique du double-jeu, redoutable pour les acteurs de ce grand jeu des tromperies, des intoxications croisées, des opérations d’une désinformation qui ont souvent fait la force stratégique de la Grande Bretagne.
Ce film nous emmène effectivement au cœur du sujet, ou tout au moins s’y efforce, car l’intrigue telle qu’elle est racontée, n’est pas convaincante.
Bravo à l’acteur qui incarne le chasseur de taupe, bravo aux images en ombres et lumières, avec un bémol donc pour l’intrigue qui est très difficile à suivre dans son déroulement, même quand on a l’habitude de tenter de s’orienter dans le labyrinthe des intrigues d’espionnage : on ne sait jamais qui est qui qui, et qui fait quoi ? Et encore moins ici !
Avant, pendant, et après la dernière guerre, le M16, dit « Le cirque » a connu un période difficile avec la présence dans ses sphères dirigeantes de « taupes » au service de la puissance soviétique, issues de l’Université de Cambridge, devenues célèbres dans l’histoire de l’espionnage international.
Cela le film l’aide à le comprendre, mais pour le reste, je ne suis pas sûr que si l’on demandait à des élèves de classe de « première », et même de « première » année de fac, de faire un résumé de l’intrigue de ce film, après l’avoir vu bien sûr, que ce résumé nous permette de mieux en suivre l’intrigue. Peut-être y verraient-ils un film d’espionnage du « premier » degré !
Et enfin le regret que le film n’ait pas bénéficié d’un court prologue historique sur les enjeux de la guerre froide.
Jean Pierre Renaud