Humeur Tique Egalité! Egalité! Egalité! Europe! Europe! Europe!

« Echos de la brousse de France »

            Ne vous y fiez pas trop, petits marquis et petites marquises de notre  intelligentsia, avant tout parisienne, il y a de plus en plus de citoyens simplets qui ne prennent pas vos vessies pour des lanternes !

            Egalité ! Egalité ! Egalité !

         Qu’est-ce à dire ? Ou le poker menteur !

          Dans notre beau pays, n’êtes-vous pas un peu surpris de voir, une certaine gauche surtout, mais face à une droite qui n’a pas le courage d’aller au fond des choses, dénoncer la grave violation d’égalité des droits que représenterait le projet actuel de déchéance de nationalité.

          Mais, Monsieur et Madame, mon voisin a deux nationalités, la Française et l’Algérienne, mon toubib a deux nationalités, la Française et l’Israélienne, ma collègue de bureau a deux nationalités, la Française et la Norvégienne…

        Ils ont deux passeports et bénéficient donc de droits qui ne les rendent pas égaux à nous autres simples citoyens d’un seul pays, la France.

        La rupture d’égalité est bien celle-là, non ?

        Que dire aussi des binationaux ou binationales qui exercent les pouvoirs de la République, ministres, députés ou sénateurs ? Comment font – ils pour arbitrer quelquefois entre leurs deux casquettes, entre les intérêts des deux pays dont ils sont ressortissants ?

        Une rupture d’égalité encore plus grave, vous ne trouvez pas ? Laquelle devrait conduire, à l’interdiction de jouir de deux nationalités, quand on siège à l’Assemblée ou au Sénat, ou quand on exerce des fonctions de nature régalienne.

       Puisqu’elle met en cause l’exercice du suffrage universel de la République Française et l’exercice de notre indépendance nationale !

Une Europe irresponsable, mais la faute à qui ? A l’autruche !

     A voir ce qui se passe, on trouve plus de responsables politiques, en France même et dans l’Union, pour détricoter les institutions européennes que pour renforcer la gouvernance des pays qui sont prêts à aller plus loin dans la solidarité et le partage des responsabilités, au cœur de la zone euro.

     Depuis plusieurs années, Cameron fait campagne pour détricoter les institutions de l’Union, et en face, qui a le courage de proposer aux Européens le contenu et le contour de celles qui garantiraient l’exercice d’une puissance mondiale qui n’existe pas encore en tant que telle ?

     Citez- moi quelques noms !

       Face aux vagues massives de migrants, réfugiés et non réfugiés, l’Union Européenne s’est montrée d’une incapacité dénoncée de toutes parts, et a montré en toute clarté les limites de ses ambitions.

      Les pays de l’Europe de l’Est continuent à faire beaucoup plus confiance au grand protecteur américain qu’à l’Union, et les autres, sans le dire ou l’avouer, font comme si ce n’était pas leur cas aussi.

      US GO Away ! Mais en même temps, l’Europe et l’Union n’existeraient plus si les Etats-Unis n’avaient pas eu le courage de venir la libérer une première fois en 1917, et une deuxième fois en 1944.

      Alors, chers amis d’Europe, courage fuyons ! Alors que la paix au Moyen Orient ne reviendra qu’à la condition que l’Union mette à la disposition des adversaires de  Daech, un corps expéditionnaire, sorte de préfiguration de l’armée européenne qu’il faut mettre sur pied.

     Que l’Allemagne le veuille ou non, en ouvrant ses frontières à des vagues de migrants mal contrôlées, ce pays est entré dans l’engrenage d’un engagement militaire de type européen.

     Même s’il est possible de se demander si Merkel n’a pas ouvert les portes de son pays, afin de le racheter de son passé nazi.

     Avez-vous entendu les politiques mettre sur la table un projet de nouvelle union européenne qui tienne la route, car composée des pays qui ont l’ambition de partager les destinées de la nouvelle puissance qu’elle pourrait être mais qu’elle n’est pas ?

     Non ! Mille fois non !

Humeur Tique: l’égalité des sexes dans la Zone Euro?

          Si vous avez la curiosité de lire quelquefois Libé, d’apprécier quelques-unes de ses caricatures ou photos, vous ne serez pas déçu par une belle et grande photo, en couleur, à la page 14 du Libé des 17 et 18 septembre 2011 :

            Cette photo est présentée au-dessus d’un article dont le titre est :

« Les Dix-Sept incapables de s’aligner

La zone euro tergiverse sur les solutions à apporter à la crise »

Et sous la photo elle-même :

« Les ministres des Finances de la zone euro et leurs délégations, vendredi à Worclaw (Pologne) »

Si vous comptez bien, et sauf erreur, sur le total des personnes photographiées, 70 au total, 5 d’entre elles, seulement, sont des femmes !

Sans commentaire !

Et pour ajouter un grain de sel, de poivre, ou de piment, le président actuel, de nationalité polonaise (6 mois), de notre belle Europe solidaire, représente un pays qui ne fait pas partie de la zone euro !

Lecture du livre « Diversité contre égalité »: un titre qui se suffit à lui-même

Une lecture pour ouvrir l’esprit !

Le petit livre « Diversité contre égalité » de Walter Benn Michaels

            Le titre à lui seul éclaire le contenu d’un petit livre tonique sur le plan intellectuel, culturel, et politique. L’ouvrage part d’un constat sans concession de la situation américaine, en ce qui concerne la diversité, le respect des cultures, la discrimination positive, et la repentance. Il en conclut que l’Amérique, au lieu de mieux payer les pauvres, a choisi de les respecter.

            Il est vrai que cela coûte moins cher !

            En qualité de professeur de littérature de l’université de l’Illinois, à Chicago, il porte particulièrement son attention sur les problèmes d’accès, de diversité, et de discrimination positive dans l’université, mais sa réflexion est beaucoup plus large : elle touche à toute la problématique de la société américaine.

            L’auteur écrit (p.46) : Alors que le problème est l’inégalité ; la solution proposée est l’identité, l’identité culturelle, en notant que le problème des races s’est substitué à celui des classes sociales.

            L’auteur évoque la situation française et il n’a pas complètement tort, même si beaucoup de Français ne  sont pas des adeptes inconditionnels de l’american way of life.

            Les slogans de diversité, de non-discrimination, de repentance, sont aujourd’hui à la mode dans une certaine société française, alors que notre passé national n’a rien à voir avec celui des Etats-Unis. Les anciens esclaves sont une partie constituante de la nation américaine, et la discrimination raciale officielle y régnait encore, il n’y a moins d’un demi-siècle.

            En France, une grande partie de nos difficultés procède d’une immigration « invasive », autorisée, régularisée, ou clandestine, d’origine africaine ou maghrébine, dont la culture sociale et religieuse est souvent éloignée de celle qui était majoritairement la nôtre, à la fois, laïque et chrétienne.

            L’auteur évoque aussi l’usage politique qui est fait de ce nouveau credo, en France comme aux Etats-Unis, aussi bien de la part de la droite libérale que de la gauche libérale. Cette dernière, faute de pouvoir proposer un nouveau projet social et économique, dans la diversité, la non-discrimination, et quelquefois la repentance.

            Car aux Etats-Unis, dixit Walter Benn Michaels, la repentance est bonne pour les affaires : les grandes banques Wachovia et JP Morgan n’ont pas hésité à manifester leur repentance pour se laver d’un péché  d’esclavagiste commis dans leur lointain passé bancaire.

            Et pourquoi effectivement ne pas voir, que derrière tous ces enjeux culturels ou victimaires, se cachent le plus souvent d’autres enjeux de gros, gros sous ?

Jean Pierre Renaud,