Le film « J.Edgard » de Clint Eastwood

 Il nous était difficile de ne pas aller voir ce film pour au moins deux raisons, la première étant l’intérêt que nous avons toujours porté aux films de Clint Eastwood, westerns y compris, et la deuxième étant la problématique policière, judiciaire, et politique que le personnage Hoover et sa légende pose en permanence.

            Une problématique qui n’est pas nécessairement très éloignée de celle que nous pouvons connaître en France, ou que nous avons déjà connue à certaines époques de notre histoire récente ou non.

            Tout pouvoir corrompt, ainsi que l’adage le rappelle, mais le pouvoir de la police, plus que tout autre.

Le film montre bien la montée en puissance d’un policier doué, capable de mettre à la disposition des Etats Unis un redoutable outil de maintien de l’ordre public, le FBI.

Grâce à ses réussites professionnelles, et surtout à une longévité exceptionnelle dans ce type de fonctions, 48 années, traversant  huit présidences et conservant sa puissance, grâce au pouvoir de nuisance qu’il s’était octroyé pour faire « chanter » les hommes ou femmes de pouvoir qui le gênaient, grâce à ses dossiers confidentiels et personnels, le personnage devint un roc inattaquable.

L’histoire des Etats Unis, la violence de l’après première guerre mondiale, puis les nécessités de l’ordre public avant, pendant, et après la deuxième guerre mondiale, puis la guerre froide, l’aidèrent incontestablement à rester la pièce indéboulonnable et centrale du système de sécurité américain.

En France, la disposition des institutions constitue une sorte de contre-feu, de contre-pouvoir, mais un des verrous qui existait auparavant, afin de limiter les pouvoirs des deux autorités de police, police et gendarmerie, – elles  relevaient de deux ministres différents –  a sauté récemment, et donc la sorte de digue qui pouvait limiter les excès de pouvoir policier.

Hoover souffrait d’une fissure affective incontestable, et le rôle protecteur que remplit longtemps sa mère, le préservait de ses effets, relayé ensuite par un ami policier intime avec lequel il partageait tous ses secrets.

Un personnage de roman policier et politique incontestablement, mais on ne peut manquer d’être surpris qu’une grande démocratie comme les Etats Unis ait pu laisser un tel pouvoir au chef du FBI, et si longtemps.

Et pourquoi ne pas noter enfin que ce film souffre d’une certaine longueur !

Avec ma concubine préférée