Présidentielles 2022

Un Choc constitutionnel et institutionnel !

Les Régions

De Paris vers nos Provinces !

La France a besoin d’une nouvelle respiration démocratique en adéquation avec la vie concrète des Français et des Françaises !

Le diagnostic démocratique

            Au fur et à mesure des années, les électeurs du pays désertent les élections, mis à part les élections municipales.

Pourquoi ? En grande partie parce que les électeurs reconnaissent de moins en moins l’utilité de leurs votes, comme ce fut le cas aux dernières élections européennes. A quoi ça sert ? En choisissant l’abstention, par refus pur et simple, ou pour d’autres motifs, celui du refus de voter pour les extrêmes, ou de s’abstenir purement et simplement, en l’absence du vote obligatoire.

Il n’y a donc pas de mystère ! Il faut redonner une nouvelle vie à la démocratie.

Depuis de longues années, notre démocratie est de plus en plus dans une gangue bureaucratique parisienne infiltrée par les bobos de l’ « establishment » parisien, le « microcosme » autre dénomination donnée par Monsieur Barre.

La France continue à être sous leur contrôle, alors que notre pays n’a plus rien à voir avec la France des Trente Glorieuses ou celles de la Troisième ou Quatrième République. Les augures d’un marxisme adulé au siècle passé auraient peut-être proposé comme explication la « figure » d’une « superstructure », celle des « Bobos parisiens » qui continuaient à imposer leurs lois aux  « infrastructures » du pauvre peuple français des territoires, le « nouveau «  prolétariat » dans sa version « Gilets Jaunes ».

La France a besoin d’une nouvelle respiration démocratique en adéquation avec la vie concrète des Français et des Françaises, de l’évolution du pays, de la redistribution des hommes et des ressources nationales, sur son territoire, et sur les nouveaux terrains de l’Union Européenne et du monde.

Mettons fin au Jacobinisme parisien, à sa bureaucratie trompeuse !  

Revenons à l’adage ancien, familier dans les montagnes du Jura :

« A chacun son métier et les vaches seront bien gardées ! »

Priorité à la subsidiarité, à un transfert massif des pouvoirs et des ressources vers le local et le régional, en détachant les pouvoirs locaux d’un pouvoir central régalien incapable d’assumer ses missions nationales !

Remettons sur le chantier les compétences, le qui fait quoi entre l’Union Européenne et les pays membres, afin d’éviter que la bureaucratie bruxelloise ne se mêle de tout, comme c’est de plus en plus le cas de nos jours.

Pour utiliser des expressions  que nos concitoyens connaissent bien : « Il faut casser la baraque » avant qu’il ne soit trop tard, « renverser la table », « enfoncer un coin » pour emprunter l’une des recommandations du philosophe et sinologue Français Jullien.  (1)

Foin de demi-mesures telles que celles du siècle passé, de « l’ancien monde » d’après le Président, de nouvelles « décentralisations » !

La France a besoin d’une réforme constitutionnelle choc !

D’un transfert du pouvoir bureaucratique parisien à des pouvoirs locaux représentatifs !

Le pays a besoin d’un choc !

Renversons pacifiquement la table !

Deux diagnostics récents

Le premier dans le livre « L’être et le Néant » sur le Roi qui gouverne la France du jour ! Sans qu’il soit besoin d’en donner le nom ! Les deux journalistes appartiennent à l’univers du journal Le Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme.

Le titre suffirait déjà à caractériser le contenu de cet ouvrage, de même que sa Préface sous le titre « Looking For Macron » :

« Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent. » George Orwell » (page 11)

Cette préface plonge le lecteur dans l’univers du Richard III, l’univers tragique de  Shakespeare.

   Ce livre est intéressant par la description qu’il propose de l’« establishment » parisien qui gouverne en réalité notre pays, les vrais tireurs de ficelles qui, à gauche ou à droite, se passent le sel et le poivre, soit par goût du pouvoir, soit par esprit de lucre.

Le livre propose une imposante et fourmillante galerie de portraits.

Le Président actuel a dû son élection surprise à la puissance de ce que Monsieur Barre dénommait le « microcosme », un microcosme qui s’est coulé dans les habits du jacobinisme républicain à l’ancienne, hier mondialiste en même temps que socialiste et multi culturel, aujourd’hui souverainiste.

Au-delà du portrait de notre Dorian Gray national, l’ouvrage est truffé d’exemples, de cas concrets, de témoignages sur le fonctionnement de ce microcosme toujours à l’affût des coups à faire.

Retenons un seul exemple, celui du dépeçage international de la grande société de Belfort bien connue, Alstom, en tout cas en Franche Comté : 2012-2017- dans les coulisses, les Gaymard, Chevènement, Macron ou   Hollande …? Ultime étape du jour pour un banquier d’affaires ? Un rachat à coups de milliards en pleine campagne électorale ? Chevènement sera-t-il de la fête jeudi ?

A lire ces pages, le lecteur découvrira comment les demi-habiles, les bobos des affaires et de la politique ont su se couler dans un modèle institutionnel qui a disparu, celui de la République de Jules Ferry, et épouser le capitalisme international et ses modèles multiculturels en même temps que communautaires.

Le vrai pouvoir du pays est depuis longtemps entre les mains de l’«establishment » parisien, le seul à pouvoir jouer avec la bureaucratie centralisée, aujourd’hui numérique, dont il tire les ficelles, imposant sa loi à tous les niveaux de pouvoir, locaux et nationaux, et jouant pleinement le jeu de l’ouverture des marchés, du « quoiqu’il en coûte » et de la bureaucratie européenne, synonyme de la mondialisation.

Le deuxième diagnostic :

Le livre « La France qui déclasse » 

« De la Désindustrialisation à la crise sanitaire » de l’historien Pierre Vermeren

Il s’agit d’un livre fort bien documenté sur l’histoire d’une France déboussolée, fracturée, dans un processus qui s’est décliné tout au long des trente dernières années, un « déclassement » qui touche, comme l’auteur le démontre, chiffres à l’appui, presque tous les secteurs de la vie nationale .

A la différence du premier livre, l’ouvrage propose une analyse fouillée de l’ensemble des dérives  qui ont affaibli la France sur la longue durée et nous fait entrevoir des pistes de solutions.

La dénomination des chapitres de ce livre fort intéressant propose déjà les éléments d’un diagnostic sans appel, une maladie de langueur dont la France mettra des années à se relever, pour autant que les gouvernements fixent les bons objectifs, qu’ils soient fidèles à leurs engagements électoraux, mais tout autant qu’ils donnent à nos concitoyens le courage de les mettre en œuvre, ce qui ne sera pas  facile, compte tenu des démagogies qui font fureur sur les réseaux sociaux, les nouveaux pouvoirs, faute pour les pouvoirs constitutionnels de constituer des contre-pouvoirs ou d’en créer de nouveaux.

Le chapitre premier tire les leçons de  « La jacquerie des Gilets jaunes » que l’auteur analyse comme le symbole de la crise qui s’est nouée avec « La désindustrialisation et le chômage de masse, une spirale cinquantenaire », « L’entre soi des élites françaises dans la France des métropoles », avec « La destruction de la France périphérique » « Une France clivée ».

Ce livre complète fort opportunément le livre de Jérôme Fourquet « L’Archipel ».

L’auteur propose toute une série de remèdes que le gouvernement issu des prochaines présidentielles ferait bien d’adopter, mais il aura des défis titanesques à affronter dans un pays aussi fracturé, toujours prêt à s’échauffer, avec l’explosion d’un numérique qui creuse encore plus le fossé entre les métropoles et les territoires.

« Les hommes politiques qui vont hériter de l’immense responsabilité de sauver ce navire abîmé pour le remettre à flot peuvent s’inspirer d’illustres prédécesseurs. Mais ils peuvent aussi compter sur un peuple morose mais rêvant de conjurer le sort qu’on lui promet, sur un peuple qui croit toujours en la politique et ses vertus, car il n’a pas renoncé à ses utopies ni à sa grandeur perdue. Comme le  ressentiment, la nostalgie peut être un vigoureux moteur dans l’histoire des peuples. » (Conclusion, pages 226,227)

L’auteur n’a pas proposé de stratégie pour débloquer le pays, par quoi commencer, car la confiance ne se décrète pas. Au-delà des choix proposés, le pays a besoin d’un véritable choc stratégique, du type de celui que nous proposons, en dehors des schémas de la France Jacobine.

Un choc constitutionnel et régional, la France en a besoin. Fini les demi-mesures, les astuces de défausse politique ! Ce choc constituera le COIN nécessaire pour DECOINCER la France : « Décoinçons la France ! » Foi de François Jullien dans son livre « Politique de la décoincidence » (1)

Modifions la Constitution pour la mettre en adéquation avec la situation réelle de  notre pays, tel qu’il est devenu : 

Procédons à un transfert constitutionnel de compétences et de ressources :

Transférons aux régions, dans leur champ de compétence territoriale,  les pouvoirs de l’économie, de la formation et de l’emploi, de la santé et de l’aide sociale, de l’enseignement, de la culture, de la lutte contre le réchauffement climatique avec les ressources correspondantes de l’État central !

Ainsi les citoyens auront à nouveau confiance dans les institutions et la démocratie, car ce sont eux qui sont les véritables interlocuteurs et responsables de la démocratie locale.

(1) (blog du 16 juin 2021) « la décoïncidence rouvre des possibles » (pages 43 à 73)

Jean Pierre Renaud, ancien Préfectoral en Province et  à Paris

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Petit exercice de critique économique : Alstom-Siemens, libéralisme ou protectionnisme ?

Petit exercice de critique économique : Alstom-Siemens , libéralisme ou protectionnisme ?

A propos de l’interview de Jean-Marc Daniel Economiste Le Figaro Economie des 2 et 3 février 2019

Invité du « Grand témoin- Le Figaro », l’économiste Jean-Marc Daniel conteste « la foi dans les champions nationaux ou européens »

« On met beaucoup de difficultés sur le dos du dumping chinois »

 Ce n’est pas la première fois que nous rencontrons sur ce blog un défenseur du libéralisme économique tout imprégné encore d’une théorie -libérale anhistorique.

            Notons au départ que cette interview accorde une large place au cas de la fusion Alstom-Siemens, laquelle est actuellement soumise au feu vert de la Commission Européenne, un cas on ne peut plus sensible dans le contexte       politique et économique actuel.

            Dans l’hypothèse d’un veto, cet économiste affirme : « Ce serait au contraire parfaitement fondé », et développe ensuite tout un ensemble d’arguments propres à justifier à ses yeux la défense d’un libéralisme à tous crins :

            « Ensuite la foi dans les champions nationaux ou européens est erronée … La théorie économique démontre qu’il existe une taille optimale de l’entreprise (et relative ?)…La concurrence libre et non faussée est un fondement de l’Europe…

Toutefois, l’économiste reconnait : « Il s’agit en effet d’un marché particulier qui se distingue par de fortes interventions publiques…Quel est le sujet ? Il est de savoir si la concurrence est efficace ou s’il faut entrer dans un processus de négociation de règles de réciprocité. Elle est efficace en l’état au sens où le bénéficiaire ultime du dumping chinois, c’est l’usager français. A titre personnel, je trouverais réjouissant que l’Etat chinois subventionne nos lignes de chemin de fer en subventionnant les entreprises chinoises qui fabriquent des TGV. Cette situation poserait un problème si cela aboutissait à concentrer toute l’activité économique dans un pays. Ce n’est évidemment pas le cas… Il y a toujours un consommateur qui paie le prix du protectionnisme… La concurrence asiatique est un coupable idéal pour toutes nos angoisses, mais cet argument est fallacieux. Ce qui menace l’emploi, c’est d’abord la robotisation… »

       J’ai souligné les mots qui font question et je suis loin d’être convaincu que le raisonnement tenu soit tout à fait cohérent sur le plan strict de l’analyse économique, mais revenons à l’essentiel :

      1 – Le libéralisme tant vanté par l’économiste statisticien Jean Marc Daniel a-t-il fait ses preuves dans l’histoire économique mondiale ? Non, comme l’a parfaitement démontré Paul Bairoch dans le livre intitulé « Mythes et paradoxes de l’histoire économique » (1993)

        Deux chroniques ont été consacrées à ce sujet, la première, le7/06/2011, sous le titre « Une petite dose de protectionnisme pour la France et pour l’Europe, pourquoi pas ? », et la deuxième, le 26/12/2011, une réplique à un article d’Éric Le Boucher (Les Echos du 23/12/2011) intitulé « Patriotisme démagogique »

        2-  Comment est-il possible de défendre ce type de point de vue alors que les relations économiques internationales sont actuellement, comme par le passé, faussées par au moins deux puissances bien identifiées, la Chine et les Etats-Unis.

          Pourquoi la Chine ? Puissance à la fois communiste et capitaliste, elle contrôle tout chez elle, et dispose donc d’une capacité globale politique, économique et financière à toujours tirer le meilleur parti de n’importe quel marché, intérieur ou extérieur, ce qui veut clairement dire qu’elle peut prôner la liberté des échanges, tout en les contrôlant chez elle ou à l’étranger, sous la bannière de la liberté du commerce mondial.

         Pourquoi les États-Unis ? Le dossier Alstom a au moins le mérite d’avoir mis en évidence la  stratégie mise en œuvre en permanence par ce pays, la combinaison de deux instruments puissants de contrôle et de soutien de ses grandes entreprises, 1) une action judiciaire ciblée, avec menace de graves sanctions de nature à asphyxier, 2) par et grâce au dollar, la monnaie d’échange internationale dont le monde a encore besoin, la proie financière et économique qui les intéresse.

           Je terminerai ce petit exercice par une seule citation :

   « Le vainqueur est celui qui ne joue pas le jeu » Paul Bairoch, page 231

     A voir la situation catastrophique de notre pays et de l’Union Européenne, il serait peut-être temps de resserrer certains boulons afin de limiter la casse d’une mondialisation libérale soi-disant heureuse, une casse que parait vouloir continuer une Commission Européenne technocratique.

        A quelques semaines des élections européennes, un veto de la Commission Européenne serait un mauvais signal, un très mauvais signal, et pour dire la vérité, une belle connerie de plus.

          Jean Pierre Renaud