Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ? – 2

Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

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En prologue 2

            Les qualificatifs que j’attribuerais volontiers à la plupart de ces textes, sont leur caractère ostentatoire, emphatique, approximatif, idéologique et politique, trop souvent éloignés de la rigueur, en même temps que de la prudence, qu’imposeraient les sujets traités.

           Je me pose une fois de plus la question, comme je l’ai déjà fait dans la longue analyse que j’ai consacrée au livre de Sophie Dulucq sur l’écriture de l’histoire coloniale, de savoir si l’histoire postcoloniale ne souffrait pas des mêmes défauts de niveau universitaire.

Introduction (1)

Descartes : « Le Discours de la Méthode »

« Les préceptes »

« Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle…

Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre. »

Une citation clé, compte tenu de l’absence quasi-complète de l’histoire quantitative dans ces travaux

Pourquoi ces textes de chercheur impénitent et impertinent ?

Le combat contre la désinformation postcoloniale, c’est-à-dire une nouvelle forme de subversion nationale

            Je suis né dans une famille de Franche Comté fidèle à la devise de notre province « Comtois, rends-toi, nenni ma foi », et après avoir fait de solides études universitaires, j’ai choisi de servir la France et le service public de mon pays.

            Je déplore depuis plusieurs dizaines d’années la gouvernance laxiste de notre pays, et je suis effaré par les discours idéologiques que certains groupes de chercheurs postcoloniaux déroulent sur notre histoire coloniale, avec le soutien de groupes de pression, notamment celui que j’ai qualifié de « modèle de propagande des  raisins verts », celui du sillon maghrébin, qui ont encore de l’audience dans le monde de la politique, des médias, et des éditeurs.

            Les textes ci-après ont donc l’ambition de résumer mes réflexions sur ces sujets très sensibles en suivant le plan énoncé plus haut, en me demandant en définitive si le roman historique n’était pas devenu un modèle de recherche historique plus rigoureux que les romans postcoloniaux mémoriels ou idéologiques que l’on nous projette sur le passé ou sur le présent de la France.

            Il est vrai toutefois que les spécialistes semblent avoir beaucoup de mal à distinguer dans l’extrême variété des textes publiés, ceux qui relèvent ou non de la science « historique » avec d’autant plus de difficultés que  la mode des mémoires semble déstabiliser l’univers des historiens.

            Récemment, dans le Figaro Magazine des 16 et 17 février 2018, Pierre Nora déclarait «  La dictature de la mémoire menace l’histoire », mais peut-être faudrait-il l’interroger sur les responsabilités qui ont été les siennes à ce sujet, en tant qu’historien et grand éditeur.

            Depuis une dizaine d’années, je me suis replongé dans l’histoire coloniale – un nouveau bain colonial – que j’avais étudiée au cours de mes études universitaires, après avoir lu les livres publiés – une vraie avalanche ! – par un groupe de chercheurs appartenant à ce que j’ai baptisé plus tard du nom de « collectif Blanchard and Co ».

          De façon tout à fait étrange dans le milieu des historiens, et entre historiens, Mme Coquery-Vidrovitch avait, elle, baptisé son animateur du nom d’« historien entrepreneur », ce qu’il a été ou est devenu effectivement.

         Culture coloniale ? Culture impériale ? Fracture coloniale ? République coloniale ? Mémoire coloniale ?

          Cette profusion d’appellations « pompeuses » interpellait tout à la fois ma compréhension de ces concepts, mes propres lectures des récits coloniaux, ma formation universitaire, et enfin mon passé professionnel.

        L’ensemble de ces textes propose une lecture postcoloniale de notre histoire,  qui revêt toutes les caractéristiques d’un « modèle de propagande » tel que l’a décrit Chomsky, le « modèle de propagande des raisins verts », l’expression que j’ai choisie pour dénommer un autre groupe de pression de propagande postcoloniale. 

         Le lecteur pourra se reporter à l’analyse que j’ai proposée sur ce blog, le 19 septembre 2017, sous le titre « Pouvoir et subversion »

        Depuis 2010, et à plusieurs  reprises sur ce blog, j’ai eu l’occasion de critiquer les « produits culturels » de ce collectif de chercheurs.

         Il s’agit d’un « modèle de propagande » fondé sur une idéologie de détestation du passé colonial français, pour autant qu’il ait été partagé par le peuple français, et semble avoir l’ambition d’incarner une nouvelle forme d’histoire, celle de l’autoflagellation nationale, la guerre d’Algérie imprégnant fortement ce courant.

       Je ne dis pas que ce courant d’histoire idéologique qui s’est très largement substitué au courant marxiste, soit obligatoirement représentatif de l’histoire postcoloniale, mais on pourrait le croire, à voir son succès dans les médias.

        Est-ce que l’historien idéologue Blanchard qui se multiplie dans les médias,  n’aurait pas, par exemple, son rond de serviette sur Arte, au journal « 28 minutes » ?

          En concurrence dans les médias,  avec l’historien Stora, autre modèle du genre dans une guerre supposée, mais jamais mesurée des mémoires ?

         Les appellations de ces livres cachent en fait une lecture idéologique, plus qu’historique des faits coloniaux, et je m’en suis déjà expliqué longuement à la fois sur ce blog, et dans le livre publié en 2008, sous le titre de « Supercherie coloniale ».

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés