Affaire Fillon-Jouyet, off et on, secret de l’instruction et secret des sources, déontologie des journalistes ?
Inutile d’en rajouter dans un tel débat qui a alimenté et alimente encore les médias, mais j’aimerais simplement rendre public le courrier des lecteurs (in extenso) que j’ai adressé au journal Le Monde, le 9 novembre 2014 :
« Bonjour,
Je suis un vieux lecteur du journal et votre scoop du jour n’en grandit pas l’image. De plus en plus détériorée. Les deux détectives infatigables du Monde D et D (voir Tintin) font donc coup double 1) un scoop à justifier,2) la promotion de leur livre chez Stock. Sans quel caniveau êtes- vous tombé ? De Valérie au journal Le Monde ! Et après, vous serez surpris de voir sur l’échiquier politique prospérer les extrêmes. Vous faites la pub du FN !
Ce que je souhaite en ma qualité de citoyen, c’est que vous publiez in extenso les enregistrements dont il est question, afin que votre coup de pub soit démocratiquement et juridiquement justifié, pour autant qu’il puisse l’être. De la part d’un républicain coriace qui n’a pas d’actions chez Fillon ou Sarkozy, ou quiconque d’autre. Cordialement »
Cette affaire a donné l’occasion au médiateur du journal de donner son avis le 18 novembre 2014 ( Eclairages, page 17) sous le titre « Aux sources de l’affaire Jouyet » en tentant de résumer les réactions des lecteurs et les explications du directeur des rédactions du journal et des deux journalistes :
Dans la marge : « Une info sensible, une fois lâchée, vit sa vie indépendamment de son émetteur initial. »
Dans le corps de l’analyse du médiateur, un sous-titre :
« M.Jouyet n’a jamais été une source » et à ce sujet, citant une de mes phrases « Publiez in extenso les enregistrements, afin que votre coup de pub soit démocratiquement et juridiquement justifié », les deux journalistes répondent :
« Mais il n’est pas question d’en publier l’intégralité, ni d’en accepter la saisie. Il y a dans cette conversation des propos divers et variés, dont certains relèvent du secret professionnel, d’autres de la vie privée. »
Le médiateur continue :
« D’aucuns parmi nos contempteurs, citent Camus, arguant qu’ « un pays vaut souvent ce que vaut sa presse ». Le médiateur s’autoriserait-il à à invoquer Shakespeare : « Beaucoup de bruit pour rien » ! A l’interrogatif, cela va sans dire. Car la réponse appartient aux lecteurs. Comme toujours »
Comme toujours ? ?
Jean Pierre Renaud