Les 19 octobre et 7 novembre 2012, j’ai proposé un commentaire du livre d’enquête fort intéressant de John R.Bowen intitulé « L’Islam à la française » (2010).
Le livre en question montrait toute la complexité, sinon le désordre de l’Islam à la française, désordre de doctrine et de fonctionnement, emprise de plus en plus grande des réseaux sociaux de propagande, une religion fracturée par de multiples influences et rivalités souvent inspirées de l’étranger.
Je ne sais pas si la religion musulmane trouvera enfin chez nous la place qui pourrait être la sienne, compte tenu des difficultés de toute nature qu’elle rencontre en raison de ses très nombreuses divisions, ses guerres de religion, la nature théocratique de ses doctrines religieuses incluant le domaine civil dans son champ de compétence religieux, et depuis quelques années, enfin la poussée multiforme et croissante de l’Islam radical.
Il convient de conserver à l’esprit aussi que dans la plupart des pays musulmans, la seule religion autorisée est celle du Coran, et que les autres, celles des « mécréants » sont interdites, et leurs fidèles souvent persécutés.
Le ou la musulmane qui se convertissent à une autre religion sont condamnés pour apostasie.
Face à cette situation, les églises chrétiennes, et notamment l’église catholique adopte des positions de compréhension, pour ne pas dire de grande tolérance, en oubliant quelquefois de défendre ses propres valeurs religieuses, et je pense personnellement que c’est une erreur.
L’Islam de France ne trouvera la place qu’il mérite chez nous que s’il accepte de respecter les lignes rouges ci-après :
- Respecter la liberté de conscience de tout un chacun, et les libertés des citoyens et citoyennes qui sont le fruit de plusieurs siècles de combat,
- Respecter le précepte de l’Evangile d’après lequel, ce qui est à Dieu, est à Dieu, et ce qui est à César, est à César, un précepte que nous avons mis également des siècles à appliquer.
Beaucoup d’eau a déjà coulé sous les ponts depuis 2010, mais le livre de John R. Bowen a conservé toute son actualité, car il montrait bien l’espèce d’anarchie de doctrine et de pratique qui existait dans le monde musulman français, en même temps que la toute-puissance, déjà, d’internet et des réseaux sociaux.
Huit ans plus tard, dans son livre « Les revenants », David Thomson» propose une analyse anthropologique de la fraction des musulmans de France, souvent jeunes, fascinés par l’appel de la guerre du djihad menée par Daech en Irak et en Syrie :
« Ils étaient partis faire le jihad, ils sont de retour en France ».
En ce qui concerne ceux qui ont survécu, mais avec une grande interrogation sur leur état d’esprit actuel !
Alors de grâce, que l’on ne nous lance pas, par aveuglement ou par propagande, les anathèmes archi connus d’islamophobie, faute d’avoir le courage d’énoncer les vrais problèmes de l’Islam et de proposer des solutions !
Alors de grâce, ayons le courage d’aborder la question encore tabou, même pour les églises, de la réciprocité entre religions !
Il est tout de même curieux, pour ne pas dire choquant qu’on nous accuse d’islamophobie, alors que dans les pays musulmans seule la religion musulmane a droit de cité, et que quelques-uns de ces pays financent officiellement ou non l’expansion de l’islam en France.
Jean Pierre Renaud